La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
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Saâdia
Saâdia
Quand nous l'avons connue c'était une jeunette,
Visage rayonnant, sourire étincelant,
Mère de trois enfants. Pas besoin de lunettes
Pour voir que son mari était fort peu galant.
Il la considérait comme sa domestique.
S'il se flattait partout de bien parler français,
Il avait oublié en étant tyrannique
Les mœurs de ce pays. Sans doute il s'en moquait.
Puis nous l'avons revue seule et abandonnée
Car aux yeux du mari, père de ses enfants,
Elle avait un défaut qu'on ne peut pardonner :
C'était une beauté qui avait quarante ans.
Il avait épousé une jeune voisine
Trente ans de moins que lui, parce qu'en vieillissant
Il lui fallait de la chair fraîche, une gamine,
Pour redonner ardeur à son corps fléchissant.
Saâdia, amie, qu'es-tu donc devenue
Quand tu as disparu de nos vies un beau jour ?
Ton portrait par Micam pour ceux qui t'ont connue
Préserve de l'oubli ta beauté pour toujours.
ADN 10.07.2013
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Saâdia, huile au couteau par Micam.
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie :
" Le Maroc à Quatre Mains "
Ed. de L'ONDE, 2014.
Quand nous l'avons connue c'était une jeunette,
Visage rayonnant, sourire étincelant,
Mère de trois enfants. Pas besoin de lunettes
Pour voir que son mari était fort peu galant.
Il la considérait comme sa domestique.
S'il se flattait partout de bien parler français,
Il avait oublié en étant tyrannique
Les mœurs de ce pays. Sans doute il s'en moquait.
Puis nous l'avons revue seule et abandonnée
Car aux yeux du mari, père de ses enfants,
Elle avait un défaut qu'on ne peut pardonner :
C'était une beauté qui avait quarante ans.
Il avait épousé une jeune voisine
Trente ans de moins que lui, parce qu'en vieillissant
Il lui fallait de la chair fraîche, une gamine,
Pour redonner ardeur à son corps fléchissant.
Saâdia, amie, qu'es-tu donc devenue
Quand tu as disparu de nos vies un beau jour ?
Ton portrait par Micam pour ceux qui t'ont connue
Préserve de l'oubli ta beauté pour toujours.
ADN 10.07.2013
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Extrait de notre recueil Peinture/Poésie :
" Le Maroc à Quatre Mains "
Ed. de L'ONDE, 2014.
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
ADN
Magnifique ce poème et ô combien réaliste. Des "Saâdia" il y en a beaucoup eu malheureusement et il y en a probablement encore. J'ai vu lorsque j'étais dans le Tafilalet des quasi vieillards épouser des jeunes filles à peine nubiles.
Magnifique ce poème et ô combien réaliste. Des "Saâdia" il y en a beaucoup eu malheureusement et il y en a probablement encore. J'ai vu lorsque j'étais dans le Tafilalet des quasi vieillards épouser des jeunes filles à peine nubiles.
Grostefan Alain- Messages : 16246
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 81
Localisation : Talence 33400
Les arts et artistes du RdlB
Alain DN...,
Tu honores cette rubrique....
Micam.... Magnifique ce portrait...ça donne envie de reprendre la palette...belle lumière...!!! belle pose... belle expression...
( 3 fois...)
Tu honores cette rubrique....
Micam.... Magnifique ce portrait...ça donne envie de reprendre la palette...belle lumière...!!! belle pose... belle expression...



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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
AGNES
J'apprécie particulièrement les tableaux et dessins d'Agnès : La dame au chapeau, La sirène de Valras, les mains (Bravo)
et je lui dis très sincèrement : " Bravo "
.
Alain DN
et je lui dis très sincèrement : " Bravo "



Alain DN
La kasbah des Aït Benhaddou

La kasbah des Aït Benhaddou, aquarelle 12 x9 cm par ADN
Les kasbahs
Il est en ce pays dans lequel j'aime à vivre
De splendides contrées, des sites merveilleux
Que le souffle coupé, écarquillant les yeux
L'on contemple sans fin ainsi qu'un précieux livre.
J'ai ressenti un jour un bonheur inouï
Lorsque de Marrakech quittant tous les parfums
Nous avons dans l'Atlas tant roulé pour enfin
Découvrir à Télouet la kasbah du Glaoui.
Sous une khaïma nous nous sommes assis
Pour déguster du thé et manger des tajines
Avant de visiter la kasbah et les ruines
Et c'est le cœur comblé que nous sommes partis.
Les zelliges, les stucs et les plafonds sculptés
Les portes décorées aux couleurs encor vives
Méritent qu'un beau jour cette kasbah revive,
Et que le monde entier découvre ses beautés.
Poursuivant le voyage ensuite avec ardeur,
Vers Ouarzazate aussi nous avons admiré
Des Aït Benhaddou les murailles ocrées
Dans le soleil levant ce fut une splendeur.
Allez les visiter ces deux vieilles Kasbahs
Venez y au printemps quand le climat est doux
Aussi bien à Télouet qu'aux Aït Benhaddou
Quand vous arriverez, vous en serez babas !
Adn 22.05.2008
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
ADN
Alexandrins, quatrains, rimes embrassées, tu es un vrai poète! Bravo.
Les Aït Benhaddou font partie d'un circuit touristique classique. Les cinéastes ont trouvé là matière à filmer. Cette Kasbah est ainsi devenue plus célèbre encore qu'elle ne l'était.
Sa notoriété lui fait perdre quelque peu de son authenticité.
J'ai connu dans les années 55 à 59 les fameux et curieux mariages d'Imilchil. A l'époque cette cérémonie traditionnelle avait lieu devant un petit parterre de curieux (dont j'étais une fois). De nos jours c'est organisé de manière officielle et à grand renfort de publicité. Les touristes affluent. Les anciennes pistes sont devenues des routes bitumées. De cérémonie traditionnelle cet événement est devenu spectacle folklorique. Adieu l'authenticité! C'est la rançon du progrès.
Alexandrins, quatrains, rimes embrassées, tu es un vrai poète! Bravo.
Les Aït Benhaddou font partie d'un circuit touristique classique. Les cinéastes ont trouvé là matière à filmer. Cette Kasbah est ainsi devenue plus célèbre encore qu'elle ne l'était.
Sa notoriété lui fait perdre quelque peu de son authenticité.
J'ai connu dans les années 55 à 59 les fameux et curieux mariages d'Imilchil. A l'époque cette cérémonie traditionnelle avait lieu devant un petit parterre de curieux (dont j'étais une fois). De nos jours c'est organisé de manière officielle et à grand renfort de publicité. Les touristes affluent. Les anciennes pistes sont devenues des routes bitumées. De cérémonie traditionnelle cet événement est devenu spectacle folklorique. Adieu l'authenticité! C'est la rançon du progrès.
Grostefan Alain- Messages : 16246
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 81
Localisation : Talence 33400
Les Aït Benhaddou
Bonjour Alain
Je suis bien d'accord avec toi quant à la perte de l'authenticité.
C'est par exemple bien triste de voir maintenant le site autrefois "naturel" des sources de l'Oum Er Rebia. A la place des deux lacs qui existaient et faisaient tout son charme (lac salé à droite et lac aux reflets vert émeraude à :gauche) se trouve un immense parking goudronné, et au lieu d'aller vers les sources en marchant sur des pierres débordant de l'eau, on y accède par une chemin goudronné bordé des étalages des marchands de souvenirs !
Quant à la vieille médina de Chaouen elle est noyée dans une grande ville aux immeubles imposants. De même pour Aïn Leuh !
Mieux vaut parfois garder ses souvenirs que de chercher à revoir les lieux qu'on a aimé et être déçu !
ADN
Je suis bien d'accord avec toi quant à la perte de l'authenticité.
C'est par exemple bien triste de voir maintenant le site autrefois "naturel" des sources de l'Oum Er Rebia. A la place des deux lacs qui existaient et faisaient tout son charme (lac salé à droite et lac aux reflets vert émeraude à :gauche) se trouve un immense parking goudronné, et au lieu d'aller vers les sources en marchant sur des pierres débordant de l'eau, on y accède par une chemin goudronné bordé des étalages des marchands de souvenirs !
Quant à la vieille médina de Chaouen elle est noyée dans une grande ville aux immeubles imposants. De même pour Aïn Leuh !
Mieux vaut parfois garder ses souvenirs que de chercher à revoir les lieux qu'on a aimé et être déçu !
ADN
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
ADN
Oh oui en effet il vaut mieux, comme tu le précises, garder ses souvenirs.
Ma dernière visite à Meknès c'était en 2008. J'ai bien sûr été très déçu. Toute villa en ville a été rasée et un immeuble à étages multiples l'a remplacée. ça construit non seulement verticalement mais également "horizontalement": on gagne du terrain sur des terres jadis arables. On assiste à un exode rural, de la campagne vers les villes. Se pose alors la question de l'emploi.
Oh oui en effet il vaut mieux, comme tu le précises, garder ses souvenirs.
Ma dernière visite à Meknès c'était en 2008. J'ai bien sûr été très déçu. Toute villa en ville a été rasée et un immeuble à étages multiples l'a remplacée. ça construit non seulement verticalement mais également "horizontalement": on gagne du terrain sur des terres jadis arables. On assiste à un exode rural, de la campagne vers les villes. Se pose alors la question de l'emploi.
Grostefan Alain- Messages : 16246
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 81
Localisation : Talence 33400
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
Juste pour ramener un peu ma propre notation sur le sujet "Tourisme"....
"La cupidité de l'homme n'a pas de frontière...." que ce soit le pognon, le flouss, le dirham, le franc, l'euro, le dollar, la lire..... L'argent n'a pas d'odeur ni de couleur et tout est bon pour alimenter son portefeuille...
"La cupidité de l'homme n'a pas de frontière...." que ce soit le pognon, le flouss, le dirham, le franc, l'euro, le dollar, la lire..... L'argent n'a pas d'odeur ni de couleur et tout est bon pour alimenter son portefeuille...

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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
Et oui comme dit Alain "c'est la rançon du progres". C'est partout pareil. Je suis arrivee a Vancouver en 1965, une toute petite ville et j'ai adore...Ce n'est plus cela maintenant, immense, des Tours de 50-70 etages, des trains sous-sol a travers la ville (Canada line), des malls avec 250 magazins et le genre d'immeubles comme le Regent a Meknes, ont tous disparu ces dernieres annees....

Ghislaine Jousse-Veale- Messages : 17068
Date d'inscription : 18/10/2010
Age : 77
Localisation : Vancouver, Colombie Britannique
Les Oudayas et les passeurs du Bou-Regreg
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Passeurs du Bou-Regreg. Huile au couteau par Micam
LES PASSEURS
Pour traverser le fleuve et joindre l'autre rive,
Le moyen le plus sûr et rapide surtout,
Était de s'embarquer et ainsi, sur l'eau vive,
Naviguer peu de temps, avec son fourre-tout.
Car, sur le Bou-Regreg séparant les deux villes,
Un seul pont existait, et aller l'emprunter
Était perte de temps et fatigue inutile,
Pour les humbles piétons qui toujours se hâtaient.
En un petit quart d'heure et pour quelques riels,
Fellaha, kheddama ou simples promeneurs,
Passaient, sans grand souci, de Salé la rebelle
À Rabat, capitale aux charmes tentateurs.
Les passeurs étaient donc nombreux et très actifs
En ces temps où l'auto était une exception.
Aux ponts inexistants, servant de palliatif,
Appréciée, respectée, était la profession.
Cela a bien changé. Maintenant les cités
Unies sont pour toujours, et cela grâce au tram
Que, du matin au soir, sans discontinuité,
Prennent les voyageurs, pour moins de dix dirhams.
Alors les barcassiers, maintenant, vous promènent
Dans de neuves flayks, dessus le Bou-Regreg.
Ils se sont recyclés, conservant leur domaine,
De leurs anciens, ils ont amélioré le legs.
Adn 24.01.2016
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie " CONNIVENCES "
Éditions de L'Onde, 2016
Passeurs du Bou-Regreg. Huile au couteau par Micam
LES PASSEURS
Pour traverser le fleuve et joindre l'autre rive,
Le moyen le plus sûr et rapide surtout,
Était de s'embarquer et ainsi, sur l'eau vive,
Naviguer peu de temps, avec son fourre-tout.
Car, sur le Bou-Regreg séparant les deux villes,
Un seul pont existait, et aller l'emprunter
Était perte de temps et fatigue inutile,
Pour les humbles piétons qui toujours se hâtaient.
En un petit quart d'heure et pour quelques riels,
Fellaha, kheddama ou simples promeneurs,
Passaient, sans grand souci, de Salé la rebelle
À Rabat, capitale aux charmes tentateurs.
Les passeurs étaient donc nombreux et très actifs
En ces temps où l'auto était une exception.
Aux ponts inexistants, servant de palliatif,
Appréciée, respectée, était la profession.
Cela a bien changé. Maintenant les cités
Unies sont pour toujours, et cela grâce au tram
Que, du matin au soir, sans discontinuité,
Prennent les voyageurs, pour moins de dix dirhams.
Alors les barcassiers, maintenant, vous promènent
Dans de neuves flayks, dessus le Bou-Regreg.
Ils se sont recyclés, conservant leur domaine,
De leurs anciens, ils ont amélioré le legs.
Adn 24.01.2016
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie " CONNIVENCES "
Éditions de L'Onde, 2016
Dernière édition par DUVERGER-NEDELLEC Alain le Ven 4 Nov - 14:50, édité 1 fois
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
ADN
Bonjour cher ami. Tu nous gâtes tant en peintures qu'en poèmes. Je suppose que tous les lieux intéressants du Maroc ont été honorés de ta plume et de la palette de ton épouse.
Je me demande si tu parles l'arabe dialectal car je vois que dans tes poèmes tu emploies les mots justes. Comme par exemple ci-dessus les pluriels "fellaha, kheddama, flayks" avec la double consonne lorsque c'est nécessaire. Simple curiosité de ma part mais je ne voudrais pas paraître indiscret.
Amicalement.
Alain
Bonjour cher ami. Tu nous gâtes tant en peintures qu'en poèmes. Je suppose que tous les lieux intéressants du Maroc ont été honorés de ta plume et de la palette de ton épouse.
Je me demande si tu parles l'arabe dialectal car je vois que dans tes poèmes tu emploies les mots justes. Comme par exemple ci-dessus les pluriels "fellaha, kheddama, flayks" avec la double consonne lorsque c'est nécessaire. Simple curiosité de ma part mais je ne voudrais pas paraître indiscret.
Amicalement.
Alain
Grostefan Alain- Messages : 16246
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 81
Localisation : Talence 33400
Arts et Littérature du RdlB
Cher Alain
Il n'y a là aucune indiscrétion.
Je parle très mal la Darija et je resterai de ce point de vue toujours un boujadi ! Mais j'ai appris il y a environ 15 ans l'écriture arabe pour pouvoir écrire à la fiancée de mon dernier fils ( une charmante Siham, de Mohammedia). Et j'ai même commis quelques poèmes en arabe mais je crains qu'ils ne puissent être lus ici. D'après ce que m'a dit André Langlois il y aurait peu de membres qui liraient l'arabe.
Mais si par hasard cela t'intéressait je te les enverrais.
Cordialement.
ADN
Il n'y a là aucune indiscrétion.
Je parle très mal la Darija et je resterai de ce point de vue toujours un boujadi ! Mais j'ai appris il y a environ 15 ans l'écriture arabe pour pouvoir écrire à la fiancée de mon dernier fils ( une charmante Siham, de Mohammedia). Et j'ai même commis quelques poèmes en arabe mais je crains qu'ils ne puissent être lus ici. D'après ce que m'a dit André Langlois il y aurait peu de membres qui liraient l'arabe.
Mais si par hasard cela t'intéressait je te les enverrais.
Cordialement.
ADN
Le Conteur
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Le Conteur, Huile au couteau par Micam
LE CONTEUR
Pour appâter la foule et créer la surprise,
Soudain il s'est levé et s'est mis à danser,
Puis, il a déclamé sa leçon bien apprise,
Et, tout autour de lui, ils se sont amassés.
Le conteur, maintenant, commence son histoire.
Dans les yeux des enfants et dans ceux des plus vieux,
Il fait naître tantôt la peur, tantôt l'espoir,
Et apparaître aussi quelques regards envieux.
Il parle de JEHA, figure intemporelle
De la tradition des pays d'Orient.
Il raconte comment il en a fait de belles,
Sans être pris jamais, et toujours souriant.
Il conte, maintenant, comment une tisane,
Préparée par un djinn, peut vous rendre sorcier,
Et gagner les faveurs des belles courtisanes,
Sans de financement avoir à se soucier.
Les yeux des auditeurs sont rivés sur ses gestes,
Sur sa voix, sur sa bouche et aussi sur ses mains.
Mais voilà qu'il s'arrête et ramasse sa veste :
« La suite, mes amis, ce sera pour demain. »
Adn 30.10.2015
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie : " CONNIVENCES "
Éditions de L'ONDE, 2016
Le Conteur, Huile au couteau par Micam
Pour appâter la foule et créer la surprise,
Soudain il s'est levé et s'est mis à danser,
Puis, il a déclamé sa leçon bien apprise,
Et, tout autour de lui, ils se sont amassés.
Le conteur, maintenant, commence son histoire.
Dans les yeux des enfants et dans ceux des plus vieux,
Il fait naître tantôt la peur, tantôt l'espoir,
Et apparaître aussi quelques regards envieux.
Il parle de JEHA, figure intemporelle
De la tradition des pays d'Orient.
Il raconte comment il en a fait de belles,
Sans être pris jamais, et toujours souriant.
Il conte, maintenant, comment une tisane,
Préparée par un djinn, peut vous rendre sorcier,
Et gagner les faveurs des belles courtisanes,
Sans de financement avoir à se soucier.
Les yeux des auditeurs sont rivés sur ses gestes,
Sur sa voix, sur sa bouche et aussi sur ses mains.
Mais voilà qu'il s'arrête et ramasse sa veste :
« La suite, mes amis, ce sera pour demain. »
Adn 30.10.2015
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie : " CONNIVENCES "
Éditions de L'ONDE, 2016
Le Conteur
Alain DN...,
J'apprécie.... J'admire.....
J'apprécie.... J'admire.....

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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
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Sur le banc. Huile au couteau par Micam.
Sur le banc
Sur le banc. Huile au couteau par Micam.
Sur le banc
Ils ont eu tant de nuits, ils ont eu tant de jours
Ils ont fait si souvent les gestes de l'amour.
Maintenant qu'ils sont vieux ces merveilleux voyages
Ne sont plus dans leurs cœurs que de douces images.
Ils s'en vont à pas lents, une canne à la main.
S'ils connaissent par cœur les pierres du chemin,
Ils craignent de tomber, de n'être à l'hôpital
Qu'un simple numéro sur un lit de métal.
Mais ils ne savent pas
Qui des deux partira
Qui rentrera un soir
Tout habillé de noir
Et portera toujours
Le deuil de son amour.
Lorsque s'en vient le soir, ils s'assoient sur leur banc,
Recherchant les derniers rayons du jour tombant.
Elle est encor pimpante, il est toujours timide.
Leurs cheveux ont blanchis. Ils ne comptent leurs rides.
Ils ne se parlent pas, ce serait inutile,
Un regard leur suffit. Sous le ciel qui rutile,
Ils se sourient parfois en se prenant la main.
Ils souhaitent si fort être encor deux, demain.
Mais ils ne savent pas
Qui des deux partira
Qui rentrera un soir
Tout habillé de noir
Et portera toujours
Le deuil de son amour.
Ils savent tous les deux sans oser se le dire
Que se retrouver seul est pour chacun le pire.
Ils sont prêts à se faire un dernier geste tendre,
Chez eux, même la mort, on ne fait pas attendre.
Mais ils ne savent pas, et ne veulent savoir
Qui des deux partira, qui rentrera un soir
Le dos cassé, vaincu, écrasé pour toujours
Et portant à jamais le deuil de son amour.
Adn 05.08.2013
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
La toile "Sur le banc...."
la toile est surprenante dans ses couleurs... J'aurais bien aimé savoir travailler le couteau comme Mycam...
Le Poème "Sur le banc..."
Pourrait s'intituler "le Destin".... ou.... "une Vie"... C'est aussi beau que triste...

la toile est surprenante dans ses couleurs... J'aurais bien aimé savoir travailler le couteau comme Mycam...
Le Poème "Sur le banc..."
Pourrait s'intituler "le Destin".... ou.... "une Vie"... C'est aussi beau que triste...




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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: La Galerie "Arts et Littérature" du RdlB
Bonjour Alain - Je suis curieuse de savoir comment se fait la peinture au couteau. Alors j'ai appelle un ami qui travaille dans la Galerie d'Art de Vancouver et il m'a invite la semaine prochaine a assiter a une seance de ce genre de peinture. Super.
Ghislaine Jousse-Veale- Messages : 17068
Date d'inscription : 18/10/2010
Age : 77
Localisation : Vancouver, Colombie Britannique
La peinture au couteau
Micam, qui a exposé ses peintures depuis l'âge de 16 ans, a commencé à peindre au couteau vers l'âge de 20 ans, à la suite d'une rencontre avec un peintre espagnol qui l'a initiée à cette technique. Ensuite elle a toujours peint au couteau à l'huile principalement, très rarement à l'acrylique mais évidemment elle a peint ses aquarelles au pinceau, cela va de soi !
Son site (500 huiles et 200 aquarelles) ne représente qu'une faible part de ses œuvres car durant de nombreuses années elle ne photographiait pas les tableaux qu'elle vendait. Et elle en a vendu énormément !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Bonne visite de son site et n'hésitez pas à dire votre avis sur son livre d'or.
ADN
Son site (500 huiles et 200 aquarelles) ne représente qu'une faible part de ses œuvres car durant de nombreuses années elle ne photographiait pas les tableaux qu'elle vendait. Et elle en a vendu énormément !
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Bonne visite de son site et n'hésitez pas à dire votre avis sur son livre d'or.
ADN
Poèmes et Littératures
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"Le Maroc à quatre mains"
Éditions de L'ONDE, 2014
Aîd El Kebir. Huile au couteau par Micam
Le mouton de l'Aïd
Durant les quelques jours qui précèdent la fête
On les entend bêler sur toutes les terrasses
Avant que le couteau du boucher les terrasse
Qu'on les pende à un clou et qu'on coupe leur tête.
Par un trou pratiqué alors sur une patte
On insuffle de l'air séparant chair et peau.
Celle ci est fendue avec un bon couteau
Les enfants sont béats tant cela les épate .
Les femmes apparaissent sur ces entrefaites.
Elles lavent le foie et le coeur car bientôt
Ils seront découpés en tout petits morceaux,
Assaisonnés, piqués sur de fines brochettes.
Sur la braise brûlante emplissant le majmar*
La viande bien grillée est si appétissante
Qu'on perçoit alentours des mines réjouissantes,
Et des enfants gourmands le joyeux tintamarre.
Al Aïd al Kebir c'est la fête majeure
Religieuse d'abord, puis celle des gourmets.
Le soir il y aura alors entre autre mets
Un tajine aux pruneaux . Avis aux amateurs !
Adn 09.11.2013
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie "Le Maroc à quatre mains"
Éditions de L'ONDE, 2014
Les Aïssaouas à Meknès
Meknès. Le Moussem des Aïssaouas.
Nous nous extasiions devant Bal el Mansour
Quand des femmes en transe et habillées de blanc
Secouant leurs cheveux et tout le corps tremblant
Surgirent en poussant des cris à rendre sourd.
Des fiers Aissaouas c’était le grand Moussem.
A Meknès rassemblés ils faisaient le spectacle
Et il ne fallait pas devant eux faire obstacle
Ou s’habiller de noir, couleur qu’aucun d’eux n’aime.
C’était la grande fête et malgré le temps lourd
La foule dans les rues était dense et compacte
Et se précipitait telle une cataracte
Qui grossissait soudain à chaque carrefour.
De Moulay Ismaïl la grande capitale
Grouillait de toute part : Touristes, pèlerins,
Badauds et habitants, au son des tambourins
Vibreraient jusqu’au soir lorsque la nuit s’installe.
Nous pauvres étrangers tout remplis de méfiance
Nous scrutions nos voisins et serrions dans nos poches
Nos papiers, notre argent. Nous avions la pétoche,
Nous n’avions jamais vu une pareille ambiance.
Adn 08,11,2016
Nous nous extasiions devant Bal el Mansour
Quand des femmes en transe et habillées de blanc
Secouant leurs cheveux et tout le corps tremblant
Surgirent en poussant des cris à rendre sourd.
Des fiers Aissaouas c’était le grand Moussem.
A Meknès rassemblés ils faisaient le spectacle
Et il ne fallait pas devant eux faire obstacle
Ou s’habiller de noir, couleur qu’aucun d’eux n’aime.
C’était la grande fête et malgré le temps lourd
La foule dans les rues était dense et compacte
Et se précipitait telle une cataracte
Qui grossissait soudain à chaque carrefour.
De Moulay Ismaïl la grande capitale
Grouillait de toute part : Touristes, pèlerins,
Badauds et habitants, au son des tambourins
Vibreraient jusqu’au soir lorsque la nuit s’installe.
Nous pauvres étrangers tout remplis de méfiance
Nous scrutions nos voisins et serrions dans nos poches
Nos papiers, notre argent. Nous avions la pétoche,
Nous n’avions jamais vu une pareille ambiance.
Adn 08,11,2016
Villes du Sud Marocain : Oasis
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Oasis. Huile au couteau par Micam
Qu'il est bon de rester à l'ombre
Quand le soleil ardent darde ses rais brûlants
Qu'il est bon de rester à l'ombre de ces murs.
Ceux qui doivent parler le font en un murmure
Et, s'ils doivent marcher, ce sera d'un pas lent.
On travaille au matin, quand le soleil est bas.
Et le soir, à la fraîche également, l'on trime,
Car pour se rafraîchir pas question d'ice-cream.
Mais on peut en rêver la nuit sur son grabat.
Dans ces contrées, l'on vit du fruit de son labeur,
Et rien ou presque rien ne vient d'un autre monde.
Sur le souk on vendra, souvent avec faconde,
Ses produits, proclamés comme étant les meilleurs.
Le couscous, par la femme, est roulé à la main,
Et pour les citadins cela tient du mystère.
Si la vie est ardue en ce village austère,
Ses habitants sortis y reviendront demain.
Car la ville et ce bruit qui gronde incessamment
Agressent leur cerveau, plus habitué au calme.
Ils ont bien hâte alors de retrouver les palmes
De leurs riches dattiers, soignés assidûment.
Adn 29.01.2016
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie "Connivences"
Éditions de L'ONDE 2016
Oasis. Huile au couteau par Micam
Qu'il est bon de rester à l'ombre
Quand le soleil ardent darde ses rais brûlants
Qu'il est bon de rester à l'ombre de ces murs.
Ceux qui doivent parler le font en un murmure
Et, s'ils doivent marcher, ce sera d'un pas lent.
On travaille au matin, quand le soleil est bas.
Et le soir, à la fraîche également, l'on trime,
Car pour se rafraîchir pas question d'ice-cream.
Mais on peut en rêver la nuit sur son grabat.
Dans ces contrées, l'on vit du fruit de son labeur,
Et rien ou presque rien ne vient d'un autre monde.
Sur le souk on vendra, souvent avec faconde,
Ses produits, proclamés comme étant les meilleurs.
Le couscous, par la femme, est roulé à la main,
Et pour les citadins cela tient du mystère.
Si la vie est ardue en ce village austère,
Ses habitants sortis y reviendront demain.
Car la ville et ce bruit qui gronde incessamment
Agressent leur cerveau, plus habitué au calme.
Ils ont bien hâte alors de retrouver les palmes
De leurs riches dattiers, soignés assidûment.
Adn 29.01.2016
Extrait de notre recueil Peinture/Poésie "Connivences"
Éditions de L'ONDE 2016
les peintres du Roi de la Bière
ADN
Tu me rappelles avec ce poème JORF où j'ai exercé en tant que directeur de secteur scolaire de 57 à 59. JORF c'était un gros ksar (situé à 21 km d'Erfoud) dans une belle palmeraie. Les gens du cru vivaient de leurs dattes, du lait de leur chèvre ou de celui d'une vache. La culture de la luzerne permettait de nourrir ces animaux domestiques.
Pour avoir de la farine ils pratiquaient le troc. L'eau sur place était saumâtre. Elle était acheminée par des "ghattarat" depuis la montagne éloignée de plusieurs dizaines de km. Saumâtre parce que le chemin parcouru était une terre saline. En revanche pas très loin de Jorf, au lieu-dit Fezna Kfifat il y avait de l'eau douce.
Le climat était rude, surtout l'été. A l'époque nous étions en congé scolaire à compter du 15 juin pour climat pénible.
La nuit on voyait dans le ciel pur les essais des fusées françaises dont la trajectoire montait et redescendait. La frontière avec l'Algérie n'était pas très éloignée en effet.
A Rissani, le collègue directeur du secteur scolaire local s'était enlisé avec sa 4 CV Renault en pleine palmeraie. Des hommes sont apparus et l'ont dégagé. C'étaient des gens du FLN algérien. Il leur était aisé de franchir la frontière dans un sens ou dans un autre.
Souvenirs, souvenirs...comme disait la chanson.
Tu me rappelles avec ce poème JORF où j'ai exercé en tant que directeur de secteur scolaire de 57 à 59. JORF c'était un gros ksar (situé à 21 km d'Erfoud) dans une belle palmeraie. Les gens du cru vivaient de leurs dattes, du lait de leur chèvre ou de celui d'une vache. La culture de la luzerne permettait de nourrir ces animaux domestiques.
Pour avoir de la farine ils pratiquaient le troc. L'eau sur place était saumâtre. Elle était acheminée par des "ghattarat" depuis la montagne éloignée de plusieurs dizaines de km. Saumâtre parce que le chemin parcouru était une terre saline. En revanche pas très loin de Jorf, au lieu-dit Fezna Kfifat il y avait de l'eau douce.
Le climat était rude, surtout l'été. A l'époque nous étions en congé scolaire à compter du 15 juin pour climat pénible.
La nuit on voyait dans le ciel pur les essais des fusées françaises dont la trajectoire montait et redescendait. La frontière avec l'Algérie n'était pas très éloignée en effet.
A Rissani, le collègue directeur du secteur scolaire local s'était enlisé avec sa 4 CV Renault en pleine palmeraie. Des hommes sont apparus et l'ont dégagé. C'étaient des gens du FLN algérien. Il leur était aisé de franchir la frontière dans un sens ou dans un autre.
Souvenirs, souvenirs...comme disait la chanson.
Grostefan Alain- Messages : 16246
Date d'inscription : 03/11/2010
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