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Mémoires du "bled" durant le Protectorat

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Message  CONRAD-BRUAT Xavier Lun 17 Sep - 15:46

André,
J'honore ta large contribution financière via Sécu à la survie des hôpitaux de Marseille :lol!:

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Message  Grostefan Alain Lun 17 Sep - 16:22

LUCIEN
Qu'importe le lieu. L'essentiel reste que nous avons fait connaissance de visu. Le virtuel c'est bien beau mais ça ne vaut pas le naturel. Je n'ai pas souvenance de ta tape dans le dos. Peut-être est-ce là que j'ai craché ma dernière dent? Tu n'as rien vu s'éjecter de ma bouche à ce moment-là? Surtout ne pas  croire un mot de mes élucubrations..Very Happy
ANDRE
Oui je vois qu'on t'a fait des misères à toi aussi à l'hosto. Mais vois-tu nous sommes là encore toi et moi. Ce qui est pris est pris. Et les copains ne vont pas s'en plaindre, je suppose.
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Message  christiane gérard Lun 17 Sep - 16:36

Alain ,André
Nous sommes très heureux que vous puissiez encore nous raconter vos péripéties hospitalières !!!
!

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Amitiés Christiane

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Message  Admin Lun 17 Sep - 18:00

CONRAD-BRUAT Xavier a écrit:André,
J'honore ta large contribution financière via Sécu à la survie des hôpitaux de Marseille
C'est vrai que j'ai fait travailler les corps du métier médical... "Parti pour 2 jours, il revint 3 semaines plus tard après avoir mis le budget de la Sécu à plat..." Telle est mon histoire... bounce bounce  bounce  bounce


Dernière édition par Admin le Lun 25 Nov - 20:52, édité 3 fois

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Message  CONRAD-BRUAT Xavier Lun 17 Sep - 23:34

André,


Tu as bien fait travaillé les corps de métiers sur ton corps humain, ils ont été bien récompensés et toi aussi (-12kg). Quelle belle histoire... Reste 5kg, entre les mains des métiers remettez... Very Happy


Dernière édition par CONRAD-BRUAT Xavier le Mar 18 Sep - 8:19, édité 1 fois
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Message  Ghislaine Jousse-Veale Mar 18 Sep - 4:17

Andre L. - Apres avoir lu ton hospitalisation, j'espere que lors d'un de mes voyages dans ce beau pays qu'est la France, je ne tomberai pas malade......Laughing
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Message  Lucien Calatayud Mer 19 Sep - 15:33


Mes amies (is) le grand silence qui s’est posé sur notre site m’inquiète.

C’est pourquoi j’y glisse un brin de lyrisme, vous faisant part de mes états d’âme au lendemain d’un mariage qui s’était déroulé au douar de la ferme et à la veille de mon recrutement au TF.

Alors qu’en ces temps, dans les quartiers qui vous sont encore si cher vous et vos copains viviez une existence de jeunes, de mon côté je me complaisais dans une absolue solitude et dans l’observation d’une nature retournée dans son pur état originel.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------


A mon réveil le lendemain, le plus grand calme régnait tant du côté du douar qu’aux alentours des bâtiments. Pas âme qui bouge. Seuls les rares frémissements du feuillage des eucalyptus, apportaient un brin de vie dans ce pesant silence.

Mon petit déjeuner absorbé, sans élan, je tournais en rond, ne cherchant pas même à mettre un peu d’ordre dans mes pensées. En de tels moments d’alanguissement, mes pas me conduisaient généralement et tout à fait inconsciemment du côté d’un grand bassin qui se situait tout au fond du parc d’agrément. J’avais plaisir à me trouver là, à savourer seul le grand calme régnant. L’ombre des hauts cyprès, la fraîcheur ambiante, le léger bruissement des roseaux frissonnant à un moindre souffle, les odeurs humiques des mousses, celles des eaux stagnantes environnantes, toutes ces choses se prêtaient si bien à la réflexion, plus encore à de longues et salutaires méditations.

Adossé à l’une des parois du bassin édifié tout en hauteur, quel régal que de pouvoir m’immerger tout entier en pareil univers, d’observer la faune, de prêter l’oreille aux légers bruissements furtifs. En perpétuelle chamaille au plus haut des arbres, les passereaux allaient et venaient, remuant les feuillages, s’égosillant, puis s’abattant tout soudainement ils poursuivaient leurs querelles à deux pas de moi. Les plus audacieux en profitaient pour plonger leurs gros becs dans la petite mare, pour s’enfoncer dans les eaux, en ressortir tout guillerets et s’ébrouer. Puis d’un coup d’aile, hop! ils regagnaient les cimes des arbres ne tardant jamais de renouer avec leurs chicanes. Plus défiants, quelques couples de chardonnerets se rengorgeaient, jetant sans fin de radieux trilles dans les airs.

Au sol et au sein des végétations aquatiques, c’était un tout autre monde qui s’affairait. Varié à l’infini, grouillant ou vagabondant, toute une multitude d’insectes paraissait cohabiter sans mal. Accrochées côte à côte aux parois humides du bassin, l’abeille et la guêpe faisaient bon ménage. Passant de longs instants à lécher l’humidité qui filtrait au travers de certaines porosités du béton, elles ne reprenaient leur vol qu’une fois leurs exigences assouvies. Eternel indécis, le papillon lui, folâtrait de fleur en fleur, ne décidant de se fixer et de dérouler sa longue trompe que sur l’une ou l’autre des fleurs dont le calice promettait quelques générosités. Quelques battements d’ailes saccadés marquaient alors son vif contentement.

Deux ou trois grenouilles, toujours les même me semblait-il, pointaient le bout de leurs nez hors de la surface de la mare envasée. Agrippées à quelques brins de bois flottants, elles étaient là, immobiles, en permanents aguets, promptes à une moindre alerte à s’immerger dans les profondeurs glauques.

Que de douces quiétudes j’ai goûtés en ces lieux! m’amusant des comportements de la gent volatile querelleuse, m’attardant sur les milles antennes en agitation, captant ici ou là le léger bruissement d’un coléoptère se jouant des obstacles qui s’érigeaient sur sa course. Parfois aussi, abandonnant la pointe d’un roseau où elle s’était indolemment laissée bercer, une énorme libellule venait me frôler l’oreille. Son puissant vrombissement troublait un court instants mes contemplations. Autant d’imprévisibles prodiges qui exerçaient sur moi la même constante curiosité.

Hélas, c’en allait être très bientôt fini de ces moments magiques. C’en allait être fini de cette vie campagnarde à laquelle je m’étais cru voué a vie

Une fin d’après midi, assis sur l’énorme buse de canalisation des eaux d’irrigations et adossé selon mon habitude contre la paroi du bassin, j’écoutais et observais avec la même fascination toutes ces choses pourtant devenues familières. Me refusant néanmoins de sombrer dans une trop grande morosité, évitant notamment de m’attarder plus que de mesure sur l’inévitable scène des adieux à laquelle je ne pourrais me dérober le lendemain, je m’efforçais de ne penser à rien d’autre qu’à jouir des derniers délicieux instants de solitude que j’étais venu chercher dans ce même petit coin aux aspects quasi indomptés.

Hélas, le cœur n’y était pas et la nature elle-même paraissait se ressentir d’une certaine morosité à me voir l’abandonner en sorte de trahison. Vraisemblablement contraint dans un très proche avenir d’évoluer dans un tout autre univers, de devoir me résigner à me jeter corps et âme dans une course effrénée à l’avancement au sein d’une communauté prête à toutes sortes de compromissions et de bassesses pour parvenir à ses fins, j’imaginais ce qu’il me faudra moi-même déployer d’efforts et faire montre de relégation de loyauté en pareille jungle.

Me laissera-t-on d’autres choix que de devoir user comme tout un chacun de procédés ignobles? Et d’ores et déjà de m’imaginer au diapason des mentalités, de me voir rendant coup pour coup quitte à devoir renier mon âme et les nobles principes auxquels j’étais jusque là si profondément attaché.

Cette fois pourtant, le grand calme environnant, les frais effluves, les évaporations humides exhalées des eaux eurent raison de mon entêtement à vouloir demeurer éveillé et observateur. Je m’étais donc laissé docilement emporter dans des songes.
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Message  Grostefan Alain Mer 19 Sep - 16:12

LUCIEN
En bon blédard (comme moi) tu as été un bon observateur de la nature profonde. Oiseaux passereaux, coléoptères ou diptères, plantes sauvages ou non, sont une bonne leçon de choses. Combien de fois moi-même, vers les 10 ans, je me suis laissé aller à cette observation du monde du ras du sol. Les fourmis transportant des brindilles et se croisant sur un chemin tracé par elles. Parfois elles s'acharnaient sur un malheureux insecte qui avait eu la mauvaise idée de passer par là. Les bourdons qui allaient d'un chardon à l'autre croisant des abeilles en quête de nectar.
Cela fait partie de nos souvenirs en tant que solitaire; c'est du moins mon cas.
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Message  Admin Mer 19 Sep - 20:42

LUCIEN,
Ne sois pas inquiet par ce grand silence.... C'est reculer pour mieux sauter...Peut être sommes comme toi sur ton dernier récit...: Nous nous sommes laissés docilement emporter dans des songes de vagabonds...
Mais j'en vois qui astiquent les touches de leurs claviers tout en réfléchissant sur leur prochain texte. Les fenêtres du forum sont toujours ouvertes; il peut encore y rentrer le vent...

Le titre de cette rubrique parle de villages, de bleds, mais aussi de rues, de quartiers, donc de villes... Il va bien falloir que l'on se décide à ouvrir les débats...


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Message  christiane gérard Mer 19 Sep - 21:21

Lucien
j'avais mis un commentaire mais certainement qu'une mauvaise manipulation l 'a envoyé dans les profondeurs d'internet.Je te disais donc que ton intervention était très poétique et que c'était un véritable plaisir de lire ce récit un brin nostalgique
.

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Message  Ghislaine Jousse-Veale Jeu 20 Sep - 4:34

Bonjour Lucien - Je te l'ai deja dit plusieurs fois mais je le redis, tu ecris superbement et comme dit Alain tu es un bon observateur de la nature profonde.   Je trouve beaucoup de plaisir a te lire et je suis meme jalouse que je ne suis pas capable d'ecrire comme toi. Bon dans une autre vie peut-etre![/font]  Bonne journee.
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Message  Lucien Calatayud Sam 13 Oct - 17:03

Au village, pendant les vacances scolaires il fallait bien renouveler les distractions.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------


L’idée nous étant venue un jour de tirer quelques bouffées de fumée, chargé de l’achat de deux paquets de la marque la plus courante des cigarettes, me voilà, un visage tout rayonnant devant l’échoppe de notre buraliste:

« Bonjour m’sieur ! C’est mon père qui m’envoie acheter deux paquets de Favorites et une boite d’allumettes ! L’intonation me paraissant suffisamment convaincante d’innocence comme de bonne foi, j'attendais donc d'être servi.

Le visage du buraliste s’étant pourtant fait soudainement interrogateur :

-Ton père dis-tu ? Des Favorites et des allumettes? s'étonne-t-il, les épais sourcils subitement froncés au point de se rejoindre : Mais dis donc… depuis quand fume-t-il ton père? Et puis, ta mère ne vend-elle plus d’allumettes dans son épicerie ! Aller ouste ! Et vite avant que je ne me fâche très sérieusement! Espèce de petit morveux ! »

M’étant enfui sans insister tout en priant le Ciel que rien de ma démarche ne s’ébruite, il nous fallut bien revoir la question et confier la mission à l’un des copains dont le père recrachait à longueur de journée autant de fumées que ne le faisaient les cheminées des plus vieux tracteurs de la contrée.

Nous étant ensuite dirigés le plus naturellement du monde très en retrait du village, c’est, dissimulés dans le creux d’une haie (la planques qui répondait le mieux aux besoins), que nous voilà craquant des allumettes et aspirant sur nos cibiches, heureux de refouler de vrais nuages blanc à la figure de l’un ou l’autre des copains.

C'était très amusant que de se prendre pour de vrais hommes capables d'avaler la fumée et de la rejeter par le nez. Ca piquait bien un peu les parois nasales, ça irritait bien aussi les yeux, mais on tenait bon, nous gardant ne fusse que de grimacer.


Certains n’ayant cependant point tardé à toussoter, puis à cracher, puis à vomir, il nous fallut tout aussi vite écraser nos cigarettes. D’autant plus que, tout suffoquant, se sentant pris de malaise, au bord de l’asphyxie, les yeux exorbités, l’aîné des fils Porche se mit à nous causer de vraies frayeurs. Nous le voyions s’étouffer, chercher sa respiration.
Son regard s’étant fait suppliant lançait de vrais appels de torturé.

Pris de surcroît de coliques, le voilà qui se met à se tortiller dans tous les sens, à se plier en deux, à se presser le ventre, plus encore, il finit par se coucher et se rouler par terre. Tout laissait à penser que nous n’en aurions plus pour longtemps à voir ses tripes se vider dans son froc.
Que faire et comment nous y prendre pour lui venir en aide ? Notre inquiétude à son comble, nous complotions cent combines qui nous permettent de le traîner tant bien que mal jusque devant chez lui.

« Peut être se sentirait-il bien mieux s’il se trouvait seul. Ainsi pourrait-il plus librement se soulager » suggéra néanmoins l’aîné de la bande.

Notre camarade ayant approuvé d’un simple hochement de tête, nous nous étions aussitôt retirés à peine un peut plus à l’écart de manière à garder une oreille attentive sur l’évolution des choses.

Nous l’entendions forcer, forcer encore, vomir mais aussi longuement soupirer d’aise et de soulagement après chaque bruyante explosion que nous devinions libératrice d’un puissant jet de matières. Alors que, toujours préoccupés d’accorder nos violons sur le moyen de nous tirer d’affaire, contraints au surplus d’abandonner sur place une bonne partie de notre approvisionnement, nous commencions à regretter de nous être mis dans un aussi mauvais pétrin.

L’unanimité s’étant maintenant faite sur ce qu’il convenait de raconter à ceux que nous croiserions sur le chemin, nous voilà de retour au village, notre camarade se traînant derrière, tous mâchouillant de pleines bouchées de feuilles d’eucalyptus, une façon comme une autre de camoufler l’odeur des fumées de tabac qui avaient tout aussi fortement imprégné notre haleine que nos habits.

Pris malheureusement de nouveaux hauts le cœur sur le seuil même de l’entrée de sa maison, ne pouvant s’empêcher de l’inonder de vomissures, notre camarade fit voler en éclats tout ce que nous étions convenus de raconter.

Nul besoin de dire quel sort m’attendait dès le franchissement de la porte de ma propre maison..


Dernière édition par Lucien Calatayud le Dim 14 Oct - 11:18, édité 1 fois
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Message  Ghislaine Jousse-Veale Dim 14 Oct - 1:35

Bonjour Lucien - Comme toujours tres bien ecrit et super comme tu racontes ce qui vous etiez arrive pour l'achat de cigarettes et votre experience de premieres cigarettes et si seulement on pouvait mettre devant tous les magasins un petit ecran avec ce genre de scene comme tu decris, peut-etre et je dis bien peut-etre les futurs ou meme fumeurs s'arreteraient....Au Maroc est-ce que la vente des cigarettes etait pour les plus de 19 ans, comme ici??
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Message  christiane gérard Lun 15 Oct - 12:47

Lucien
Comme toujours tes récits sont vivants et on s'imagine très bien la scène ,comme on imagine très bien la réception qu'ont dû te faire tes parents


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Message  CONRAD-BRUAT Xavier Mar 16 Oct - 14:59

Lucien

Ton histoire me rappelle la mienne, à peu près similaire, passée sur la terrasse de l'immeuble où j'habitais.

Avec mon copain Roger Sanchez, qui habitait en face, nous avions aussi acheté un paquet de Favorites, "la cigarette du pauvre" (je dirais mieux "du débutant"), pour notre première séance d'inhalation, ainsi qu'un paquet de bonbons à la menthe destinés, naïfs, à tromper l'ennemi à qui viendrait l'idée de nous renifler. Comme tu le conterais, nous voici fumant une cigarette puis suçant un bonbon, fumant bis une cigarette puis suçant bis un bonbon, et ainsi de suite fumant suçant, fumant suçant (pas d'idée malsaine, hein !! Very Happy).
Ce, jusqu'à épuisement, non des paquets de cigarettes et bonbons mais bien des fumeurs-suceurs, terrassés par le réflexe viscéral bien connu des gastrologues.
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Message  Ghislaine Jousse-Veale Mer 17 Oct - 4:17

Xavier - J'espere pour tes poumons que c'etait la derniere fois que tu avais fume...et c'est toi qui a des idees malsaines Laughing
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Message  Lucien Calatayud Mer 21 Nov - 18:33

Au risque de me planter une fois de plus et avant de refermer mon ordi, je ne résiste pas à l’envie de remettre à tous en mémoire l'ambiance des souks et du même coup de rappeler le goût des sfenjs.

Extrait de mes souvenirs

Entre autres habitudes installées, l’oncle et moi-même nous rendions très fidèlement au souk qui s’animait chaque dimanches en matinée, tout à proximité du bourg. Le fourmillement de toute une foule bigarrée s’activant de ci delà, le brouhaha continu, les exhalaisons fortement épicées, celles des fruits à maturité souvent avancée, celle aussi de fritures, les milles autres odeurs qui se heurtaient à celles du crottin de bourricots, à celle du suint de mouton, aux frais dépècements d’animaux égorgés ; tout cela agissait en nous comme autant de singularités étranges et captivantes. Déambulant sans but précis au sein de cette mouvance humaine, nous passions de longs moments à regarder, à écouter, à nous délecter de certaines scènes.

Personne d’autre que nous ne paraissait prendre autant de plaisir à s’attarder sur les inédites drôleries saisies ça et là au sein de cette multitude. Notamment lors de marchandages. Ce pouvait être une fâcherie parfaitement simulée se voulant marquer un ferme désaccord, ce pouvait être aussi un semblant d’abandon de négociation, comme ce pouvait être une remise à zéro de la transaction rompue l’instant d'avant. Tout cela nous paraissait ni plus ni moins relever de purs burlesques théâtraux.
Nulle part ailleurs que dans un souk ne se découvre une aussi intense diversité de curiosités.

Parfois aussi convenait-il de se sentir le coeur bien accroché en présence du pénible spectacle de l’abattage d’une vache, d’un veau ou d’un mouton. Saisis d'effroi nous détournions au plus vite notre regard et c’est l’âme toute retournée que nous nous éloignions précipitamment, ne voulant rien voir de l’abominable immolation.

D’autant que l’endroit respirait à plein nez les odeurs de ce sang répandu un peu partout sur le sol, celles tout aussi nauséabondes des tripes abandonnées sur le lieu même du dépeçage. Une meute de chiens faméliques errants ne tardait d’ailleurs jamais à s’enhardir. Babines retroussées et crocs saillants, s’observant et grondant avec férocité, tous s’apprêtaient à s’entre déchirer devant le butin.

En bref, un permanent spectacle doublé d’un bain de foule si compactée que nous étions bien souvent contraints de forcer notre passage bousculant femmes, hommes et enfants.

Qu’importe, le souk se voulant être avant tout un lieu empreint de détente et de convivialités, il n’y régnait partout qu’un même climat de nonchalance et de débordement de jovialités. Certes, de brusques éclats de voix perçaient bien ça ou là mais ce n’était que choses courante et sans conséquences. S’ensuivait d’ailleurs tout aussi spontanément d’exubérants mouvements de fraternité.

Quoi qu’il en soit de tout ce remue-ménage, nos pas finissaient toujours par nous conduire du côté des commerces de moindre fréquentation, un peu plus à l’écart du gros de la cohue. En aucune manière nous n’aurions négligé de nous rendre en cet endroit discret, mon oncle et moi. L’habileté des artisans oeuvrant sur place même avait quelque chose de tellement captivant.
Plus que les autres, le fabriquant de beignets exerçait sur nous une véritable fascination. L’aisance, l’agilité de chacun de ses gestes clouait sur place tout un attroupement muet, les yeux en totale admiration.

Assis en tailleur devant une large friteuse, tout du moins ce qui en tenait lieu, nous le voyions plonger à espace régulier une main dans un récipient volontairement dissimulé sous une épaisse couverture de jute. S’ensuivait de continues et saisissantes jongleries. Sans ne jamais quitter des yeux la cuisson qui baignait dans une huile écumante, notre artiste déployait toute une spectaculaire manipulation qui, de notre avis devait avoir pour visée d'entretenir une certaine malléabilité de la pâte. La laissant librement s’échapper de sa main et s’étirer, d’un mouvement vif, il s’en ressaisissait.

Détachant alors de petites portions, de deux seuls doigts il les façonnait en fines rondelles et les déposait très délicatement dans l’huile bouillante. Mille crépitements et éclaboussures jaillissaient alors. Tout aussi surprenant était le gonflement instantané du brin de pâte déposé. S’aidant d’un long crochet de fer, l’homme retirait un à un les beignets qui présentaient un doré suffisant. Le moment venu de satisfaire la commande, il tendait les beignets noués en chapelet à l’aide d’une simple tige de doum (palmier nain). Recueillant dans le creux d'une main les quelques pièces, d'un geste désabusé il les laissait aussitôt choir en vrac à ses pieds n’ayant pris la peine que d’y avoir jeté un bref coup d’œil.

C’était l’ultime étape que nous marquions dans ce souk du dimanche matin avant que de nous décider à regagner la ferme.
L'amical salut que nous adressions au talentueux marchand tenait lieu de commande. Deux appétissants beignets ne tardaient alors à nous être tendus avec le même discret sourire et les mêmes paroles de gratitude qui se voulaient marquer notre fidélité. Ne prenant jamais la peine de vérifier l’appoint que nous lui glissions, il reprenait ses jongleries. Cela sentait si bon la friture à l’huile d’olive que nous en avions les papilles qui salivaient avant même que de mordre dans le croustillant doré.

Un dimanche pourtant, sans autre raison que par seul besoin d’assouvir plus qu’à l’habitude notre gourmandise, dans un même élan, nous lui disons:
« Aujourd’hui ce sera trois et non deux chacun! ». Toujours aussi ravi, d’un signe de tête, le marchand nous fait signe qu’il a bien compris. Nos commandes n’ayant guère tardé à nous être servies, nous voilà mordant avidement dans l’un des « sfenjs » (beignets). Pas plus que les fois précédentes nous n’aurions été en mesure de déterminer ce qui, de l’odeur, de la fadeur de la pâte ou de l’âpreté de l’huile d’olive, dont les beignets étaient fortement imprégnés l’emportait sur les autres.

Sur le point de nous retirer plus à l’écart ainsi que nous avions coutume de faire, allez donc savoir ce qui poussa ce jour là l’oncle à vouloir complimenter plus qu’à l'ordinaire le marchand, quand rien de particulier ne l’y incitait.
Sensible aux paroles c’est la mine réjouie que celui-ci se crut alors en devoir de nous dévoiler ce qu’il aurait pourtant bien voulu garder en secret. D’un brusque mouvement il soulève la large couverture de jute qui recouvrait le récipient dans lequel il puisait la pâte, nous confiant presque en confidence:
« C’est tout simplement dû à cette marmite que j’ai eu la chance de me procurer très récemment. La pâte peut bien mieux y reposer ! »

C’est alors que l’oncle et moi-même faillîmes nous étrangler. Ce qui se découvrait à nos yeux exorbités n’était rien d’autre qu’un seau hygiénique ébréché à moitié coiffé de son couvercle. Qui plus est, un seau émaillé, décoré des mêmes petites fleurs qui ornaient celui dont je m’étais débarrassé fort peu de temps avant, le noyant dans la fosse à purin.

Chose inexplicable, ce que nous venions d’enfourner très voracement dans nos bouches, ce délice que nous nous apprêtions à déglutir, ne s’apparentait très soudainement plus qu’à une bouillie d’une déconcertante insipidité.
Restés un instant inertes tels deux piquets, le regard rivé sur l’ustensile converti en conservateur de pâte à beignets, tous deux nous efforçons de dissimuler notre brusque anorexie.

Si ce n’était le seau qui avait été jeté dans le purin, rien en tous cas n’aurait su l’en distinguer.
Fier d’avoir pu ainsi provoquer sa surprise, le marchand s’était aussitôt remit à l’ouvrage. D’un coup d’œil discret, l’oncle me fait alors signe de le suivre. Subrepticement, nous nous éloignons jusqu’à l’une des extrémités les plus désertes du souk où nous pûmes tout à loisir recracher ce que nous ne parvenions plus à déglutir.

Sur le point de laisser discrètement tomber à nos pieds l’ensemble de l’encombrant chapelet, voilà qu’une bande de turbulents bambins, garçonnets et fillettes indigènes, s’approche et vient s’ébattre bruyamment à deux pas :
« Quelle merveilleuse aubaine ! » m’empressais-je de dire à mon oncle.
Faisant aussitôt signe à celui des gamins qui, plus que les autres, s’était mis à nous observer avec curiosité et envie, je lui montre les beignets :
« Veux-tu en goûter? » Un peu surpris et rougissant, le jeune qui croit tout d’abord à une plaisanterie se contente de me sourire timidement. Cependant, devant mon insistance, il s’approche. Arrivé à ma hauteur, il tend une main hésitante. Mais alors que pris de confiance il s’apprête à se saisir de l'offre, c’est toute la bande qui se rue vers nous, nous obligeant à procéder à un partage équitable qui ne laissa subsister entre nos doigts que le brin de doum.

L’espace d’un clin d’œil tout ce qui venait de leur tomber du ciel avait été englouti. Tous aussi de nous abandonner sur place continuant de s’adonner à leurs remuants ébats, ne nous gratifiant que de quelques malicieuses facéties.
Le moment était cependant venu de pourfendre à nouveau la foule pour regagner la ferme.

Sur notre passage, nous croisons un groupe de trois hommes enveloppés dans de légères djellabas d’un blanc immaculé. A n’en rien douter la séance de distribution des beignets ne leur avait point échappé. Suspendant leur entretien, ils tiennent à saluer l’acte de générosité qui à leurs yeux relevait d’une noblesse d’âme et de cœur peu commune. Le geste se devant d’être salué, l’un d’eux nous dit, les yeux remplis de gratitude:
«Votre générosité nous a profondément touchés. Allah vous en sera reconnaissant ! »

Et tandis que son entourage approuvait de quelques mouvements de tête approbatifs, l’oncle qui ne manquait jamais de réparties, leur répondit avec un naturel désarçonnant:
-Quoi de plus normal ? Les pauvres jeunes se régalaient rien que de voir les appétissants beignets! Nous n’allions pas les en priver »
Des paroles qui demeurèrent sans répliques.
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Message  Admin Ven 23 Nov - 17:12

C'est bien décrit, avec tant de précisions qu'il nous semble revivre ces moments...En Médina, derrière El Hédim, vers Berrima ou Nejjarine, c'était le souk... c'était la cohue... c'étaient les fragrances...c'était le mélange de tout ça... un patchwork haut en couleurs, bruyant, aux effluves contrariés...

Pour les sfenjs, on allait rue Rouamzine, non loin de chez Charlot. Pour le thé, sur les terrasses des jardins surplombant les piscines. Pour l'abattage des animaux, au marché à bestiaux, non loin du 1er hôpital militaire Louis qui se trouvait là jusqu'en 1916 environ.

Merci LUCIEN...Tu n'as pas perdu ton temps et tu as régalé le nôtre...

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Message  Lucien Calatayud Ven 23 Nov - 18:40

GHISLAINE, JIMMY
J'ai bien cru que mon récit en avait choqué plus d'un.
Au moins deux personnes qui auront daigné me faire l'honneur d'un petit commentaire.

Deux que je remercie donc de tout coeur. Je me donne pourtant la peine de sélectionner quelques textes qui répondent à ce que tout le monde a plus ou moins vécu, espérant ainsi soulever quelques remarques, mais...C'est donc tant pis
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Message  Admin Sam 24 Nov - 11:25

Mon ami LUCIEN...

D'abord ton récit n'a choqué personne mais en a ému beaucoup parmi nous, en déroulant dans leurs esprits et à la lecture de celui ci, des pages bien connues de ces moments uniques, pittoresques et inoubliables...
Certains le revivent mal... émotions, nostalgies contenues, images volontairement oubliées d'une enfance exceptionnelle et perdues à jamais... : Sad Sad
D'autres s'y replongent avec plaisir mais sans délectation toutefois, parce que ça fait un peu mal... I love you I love you
Et enfin, il y a ceux qui ne veulent pas franchir le pas des "révélations intimes" de leur passé...dommage...!!! Embarassed Embarassed

Toi...??? oui. A notre grand bonheur du reste...Alors, vas-y... on t'attend... cheers cheers

On ne doit pas oublier que le rôle premier de ce forum est de provoquer le souvenir et de pérenniser notre grande histoire, unique et particulière que l'on peut considérer comme une aventure exceptionnelle.

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Message  JACQUELINE ROMERO Sam 24 Nov - 11:41

LUCIEN
je viens de te lire (je n'ai pas eu le temps avant) et oh combien ! cela me rappelle notre virée, tous les dimanches matin au souk de Sebäa Aïoun (orthographe ??) , les sfinjs bien sûr, nous faisions faire des petits, en chapelets avec du doum comme lien ; les odeurs ! n'en parlons pas, je les ai encore dans le nez , et ce veau que l'on égorge sur le sol même avec le sang qui coule et le râle de la pauvre bête ! oui, des images à jamais gravées dans notre mémoire.
merci pour ce récit et bonne journée
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Message  christiane gérard Sam 24 Nov - 11:49

LUCIEN

Gros problèmes de connexion en ce moment !donc peu présente sur le site,ce qui explique mon silence.En te lisant,j'ai vu les chiens se disputer les entrailles,j'ai vu le marchand de beignets préparer son rond de pate !J'ai aussi vu votre tête lors de la découverte du récipient!!!!!

continue!!!

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Amitiés Christiane

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Message  Grostefan Alain Dim 2 Déc - 20:15

LUCIEN
Tu réagis comme moi... Laisse le temps au lecteur d'arriver ici. N'étant plus alerté automatiquement il faut agir à tâtons.
Le seau hygiénique avait-il un oeil indiscret au fond de lui? Very Happy

Moi je suppose qu'il était "hygiénique" au moment où vous avez commandé vos beignets car il avait sûrement été lavé et il n'en était pas sans doute à sa première utilisation.

Quand je commandais des beignets je le faisais ainsi " ara liya kilo d'es-sfenj ou wahda bghitha metfiya".(connais-tu ce dernier terme?).

Ton récit, comme toujours, est abondamment imagé grâce à l'accent que tu mets sur les détails. En le lisant c'est comme si c'était moi qui étais dans ce souk.
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