IFRANE, la Petite Suisse

Bonjour Alain,
1954 (et je n'en toute pas), mais que la France était encore en retard , pour les aubes !!!
Pas de doute : un de mes cousins a fait, en aube, sa communion solennelle, même date, même époque, même tenue, et, au Maroc.
Moi en France, en 60, en aube, certes, mais faisant exception. Institution religieuse, très grand genre, en Bretagne, Mais les aubes ne pouvaient pas encore être louées, d'où l'utilisation de ces superbes robes de communiantes , qui comme les robes de baptême, se transmettaient de génération en génération, pour les filles. parfois le voile, se retrouvait en voile de mariée , des années plus tard.
"C'est ça, c'est ça la France"!!!!!!!!!! des points d'exclamations, vous les aimez tant  

Marie-Jo,
 les communiantes avaient des robes "de mariée", comme tu dis, voici une photo de 1922 environ, à Port-Lyautey (Kénitra) c'est ma maman :
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LUCIEN
Tu fais comme la poule, tu "fit lo s'of..."         

Mohamed El Aouene – Le Lion d’Ifrane

C'est un sujet qui avait été à peine traité au début de cette rubrique et qui mérite beaucoup d’importance qu’on lui a attribué. Il est resté à l'ombre dans une rubrique d'un autre site. Je l'avais enregistré à cette époque. Le remettre à l'honneur chez nous prouve l'intérêt qu'on lui a porté, et l'amitié que beaucoup d'entre nous avait manifesté à Mohamed El Alouene.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]...Mohammed El Aouene était un enfant du pays d'Ifrane, né à Ifrane. Cette ville du Moyen Atlas n’avait aucun secret pour lui. Auteur de 2 livres connus, « Ifrane, la perle du Moyen Atlas », « Le sculpture du Lion d’Ifrane ». Il a occupé au Maroc plusieurs postes ministériels.


("Le texte suivant est le premier jet de la partie concernant la fameuse sculpture du lion de mon livret intitulé « Ifrane, la perle verte du Moyen Atlas ")


"La sculpture du lion n’est pas étrangère à cette ruée : la création du Centre d’estivage.

La plus célèbre des légendes qui entourent la réalisation du Lion d’Ifrane est, sans conteste, celle qui l’attribue à un prisonnier ou un légionnaire. A cette interrogation, les anciens d’Ifrane diront, sans trop de précision, que le sculpteur était un prisonnier de la Guerre Mondiale. S’agit-il de la première ou la deuxième ? Quant au prisonnier, il est tantôt Allemand parfois Italien.
D’autres encore avancent que l’artiste est un légionnaire. Ces faibles présomptions continuent de nourrir les discussions et les réponses de ces jeunes photographes ambulants qui campent autour de la fameuse sculpture. Il faut donc tenter de résoudre cette équation à plusieurs inconnues.

En consultant les archives de l’époque, je retrouve le nom du sculpteur girondin Henri Moreau : il est chargé de travailler au Rocher du lion, car le bloc de roche suggère déjà la forme de ce grand mammifère carnivore, ce qui va certainement faciliter la tâche de l‘artiste. Cité dès les mois de mars et avril 1930, deux courriers séparés lui recommandent :

1. d’une part, l’obtention de réquisitions gratuites aller/retour par train pour le trajet Rabat-Meknès et par la Compagnie des Transports marocains pour l’étape Meknès-Ifrane ;

2. et d’autre part, la mise à sa disposition aussi bien d’instruments que de main d’œuvre, notamment deux ou trois prisonniers, nécessaires à l’accomplissement de la sculpture du lion.

Son nom est aussi présent sur les rôles de journées des travaux d’aménagement et d’entretien du Centre d’estivage du 22 avril et du 18 juillet 1930. Selon la lettre du 28 mars 1930, citée plus haut, ‘Ce travail qui devra être terminé pour le 20 avril prochain (de 1930).’

Josette Henry Giorgi évoque la sculpture du lion en ces termes : ‘Je l’ai vu naître sous le ciseau de Monsieur Moreau, Professeur au lycée de Rabat. On était au mois de juin. Il fait partie intégrante de mon enfance… … C’était en juin 1930… ‘. Ce témoignage oculaire est sans équivoque d’une valeur probatoire."

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(à suivre....)

"La sculpture du lion d'Ifrane  (2ème partie)
Mohammed EL AOUENE - Rabat

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]...." Le Lion d’Ifrane, sculpté, entièrement dans le roc.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]...Monsieur Henri Moreau, de Rabat, a le mérite de l’exécution de cette représentation à la fois originale et imposante que la photo restitue placé devant son œuvre. Le souvenir est ainsi perpétué.
Plus célèbre que son inventeur, la sculpture du lion d’Ifrane est donc, références à l’appui, l’oeuvre d’Henri Jean Moreau (1890-1956), professeur de dessin au Lycée Gouraud à Rabat, devenu Lycée Hassan II, puis Inspecteur régional des Monuments historiques de la capitale marocaine. A la fin du printemps 1930, le monument se termine. Ses dimensions qui peuvent être, sans aucune crainte d’être contredit, qualifiées d’énormes, sont approximativement de 7 mètres de long, 2 de haut et 1,50 pour la largeur. "

Plusieurs hypothèses ont été émises quant à la paternité de cette célèbre sculpture qui n'a qu'un défaut...: celui de ne pas être sure de ses origines. El Alouene est pourtant très affirmatif...:

"Une mince biographie d’Eric LABAYLE, élude le professorat à GOURAUD mais nous confirme les prénoms de l’artiste et certains oeuvres créées au Maroc : La vierge aux Cèdres d’Ifrane, le buste de Mohammed V, des portraits pas de lion ! Liste attestée par courriel de Bruno THET, neveu de MOREAU. Renseignements intéressants corroborés par les documents recueillis par Mireille MUSSEAU auprès des Beaux-arts de Libourne qui, avec une extrême amabilité nous ont remis :

- Une plaquette dune exposition au musée de Carmel en 1988 ;
- Une liste manuscrite de MOREAU, des pièces faites à Rabat ;
- Lettre de remerciement au Général AMADE pour son emploi au Maroc ;
- Des artistes du journal Sud-ouest où Jean François HARRIBEY fait l’apologie de
l’œuvre, une interview de Madame MOREAU citant le lion d’IFRANE, enfin !

Une opportunité m’offre un début du fil d’Ariane à la Bibliothèque Générale et Archives de Rabat. Dans le N° 14 de la revue « Maroc » du 15 août 1930, MOREAU pose devant sa statue. Légende : « Le lion d’Ifrane sculpté entièrement dans le roc. M. Moreau, de Rabat que la photo nous le montre placé devant son œuvre, a eu le mérite de l’exécution de cette sculpture à la fois originale et imposante. "

( à suivre...)

Qui est Henri Jean Moreau...?

Histoire d’une recherche : La sculpture du lion d’Ifrane par Mohammed EL AOUENE

"Henri Jean MOREAU est né à LIBOURNE (France) où la municipalité lui commande le monument aux morts de la guerre 1914/1918. Il n’obtient qu’un succès d’estime. Sur la recommandation du Général D AMADE, il s’installe à Rabat au poste d’inspecteur aux Monuments Historiques et celui de professeur de dessin au lycée GOURAUD, tout en continuant sa carrière de sculpteur. Malade, il rentrera définitivement en France, en 1954 pour mourir dans l’indifférence, oublié, en 1956, dans la propriété de BARROUIL à BOSSUGAN - Commune de St-EMILION, à 5 Km de LIBOURNE, Département de la GIRONDE.

Pourquoi avoir laissé s’instaurer l’incognito sur le lion alors qu’il est encore à IFRANE ?
Le sculpteur et son oeuvre restent ignorés des Libournais, tant il est vrai que nul n’est prophète en son pays. A longueur de jour de nombreuses personnes passent devant le monument aux morts du lycée Hassan II à RABAT, celui de LIBOURNE et la statue d’IFRANE en méconnaissant le nom de l’artiste.

Ironie du sort, depuis plus de soixante-dix ans, sous le beau soleil du Maroc et dans le plus grand anonymat, la notoriété de la sculpture d'IFRANE continue à se tailler la part du lion."

Un extrait des derniers paragraphes de Mohamed El Alouene en conclusion de sa démonstration...:
 
"S’agissant de la question qui m’a préoccupé, des années durant, à savoir quand et par qui a été sculpté le fameux lion d’Ifrane ? , je pense avoir, en guise de conclusion, assouvi, personnellement, ma faim. Et tout en rappelant que c’est au profit d’un autre âge qu’on plante un arbre, je souhaite, à travers ce court essai, avoir stimulé certains détenteurs d’informations historiques sur la ville d’Ifrane et crée en eux, non pas une radicale réticence mais plutôt une saine émulation."

Sources ... :
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Yabiladi.com - Publié dans “AL BAYANE” N° 8464 et 8465 respectivement des 23 et 24 avril 2002 [/b]