Les artistes du R.D.L.B. et autres artistes

PEINTRE : AMZIL MOHAMED

Salut Lulu...,

Je n'aurais pas osé le faire éditer, et ce , sans même pouvoir expliquer le pourquoi...!!!
Mais je suis heureux que cela soit toi qui aies pris l'initiative...Merci  Lucien....
Finalement, cela va m'inciter à publier d'autres extraits de mes travaux personnels...
Au fait, Lucien..... Est ce que l'icône de l'en-tête te plait...???

SALUT JIMMY

OUI! c'est à la hauteur de ton élégie (poème lyrique qui exprime une plainte douloureuse de sentiments mélancoliques je crois savoir).
Par ailleurs tu n'as pas à me remercier d'avoir posté ton poème. Si j'ai pris la liberté de le faire  c'est bien parce que je trouvais dommage de le laisser dormir dans mes archives, de ne pas le faire connaître  et surtout apprécier. 
Certes tout le monde n'est pas très ouvert à ce qui relève de l'art mais tout le monde n'est pas béotien non plus. 
C'est pourquoi, sachons ou osons dévoiler nos talents. Si modestes soient-ils, ils ne serons pas moins appréciés. :lol!:

LUCIEN
 J'ai déjà lu autre part cette page de vie douloureuse d'ANDRE. Mon coeur se serre en parcourant ces lignes.  Je rapproche ce poème de la chanson "Mon vieux" de Daniel GUICHARD.

j'ai passé en revue les dernières pages de la rubrique de sorte d'éviter des redites. Ce petit texte de notre ami Claude ne semble pas avoir été placé.
Pour ne rien oublier, le voici:

Oublier ses racines, c'est perdre son âme.

Être orthodoxe pour moi, petit-fils et fils de grecs anatoliens, c'est faire une longue balade sur les sentiers buissonniers qui me mène à la rencontre du Christ afin de m’imprégner de ses pensées. En cette période de Carême, j'aime à retrouver ma famille, mes amis, avoir une pensée pour mes parents disparus. Me rappeler avec nostalgie l'époque où nous allions en famille fêter la Pâques à Ifrane avec au menu frita, quiche, méchoui et mouna, cette brioche en sucre au parfum d'orange, dans les coins ombragés menant à la cascade des vierges. Comme il est bon de se remémorer les messes récitées ou chantées en latin au collège St Philippe, où nous retrouvions regroupés autour d'un harmonium afin de répondre aux Dominus Vobiscum du prêtre, par Et Cum Spiritu Tuo. Interdit de Dieu catholique en raison de mon orthodoxie, je priais  Dieu en plusieurs versions.
En cette période de Carême, mes pensées vont vers les autres religions. Jésus était juif, c'était le Rabbi Joshua qui commentait la Torah et certains concepts repris par l'église catholique. Cela laisserait entendre que je suis juif par adoption car je suis introduit par le baptême dans la dignité des enfants d’Israël. Je ne suis pas musulmans, mais avec eux nous vivions en paix, nous partagions nos fêtes. Juifs et musulmans étaient nos invités et nous étions les leurs lors de l' Aid el Kébir ou de la Hanoukka. Je suis heureux d'avoir pu découvrir d'autres religions et essayer de les comprendre. Mes pensées en cette période de Carême, vont aussi vers cette statuette exposée à Notre Dame des oliviers patronne de Meknès et vers ce Sanctuaire de la dispersion, Notre Dame de Santa Cruz à Nîmes.
Je suis allé, ce premier mercredi de mars me recueillir en l'église catholique de Woodinvile afin prier, pour ma famille, mes amis juifs, musulmans, chrétiens ou athées, pour la France la fille ainée de l'église, pour la paix et pour un monde  meilleur.
Claude, El Gréco pour les intimes

Pied Noir aussi!


S'il est une idée reçue chez les Pieds Noirs d'Algérie, c'est bien celle de considérer que leur surnom date de la conquête de 1830. Il semblerait que le terme existait entre-deux-guerres et fut utilisé par l'armée coloniale pour désigner les Européens du Maroc. Il fut par la suite employé avec une pointe d'ironie, de méfiance et de mépris, par les militaires qui prenaient leurs fonctions au début de la guerre d'Algérie, pour désigner les Français d'Algérie. Ce n'est donc pas 1830 qui créa le Pied Noir d'Algérie, mais 1962 et ce terme quasi imposé aux Français d'Algérie par les métropolitains, est venu combler un vide, celui de la dénomination des Français sans être de France, d'Afrique du Nord sans être indigène. En bien des points Français d'Algérie, de Tunisie et du Maroc étaient considérés en France comme des Français sans province, comme des Français de là-bas, comme des Pieds-Noirs.
En tant que Français de là-bas, provincial sans province, j'ai voulu à ma manière livrer à mes enfants et petits-enfants, un message, sorte de racines de papier. Afin de leur donner à comprendre, pour mettre un peu d'intelligibilité dans mon passé fort complexe et surtout pour affirmer mon identité pied noir.
Ces deux mots pied-noir jetés péjorativement comme une insulte, sont devenus pour moi plus qu'un sobriquet.
On m'a appelé pied noir avec cette nuance de dédain, de mépris, lorsque j'étais étudiant aux Beaux Arts à Paris, lorsque je jouais au petit soldat en Avignon ou lorsque nous avions pris avec mon père Antoine les destinées d'une salle de cinéma à Nîmes sur le point de fermer, envahie par les cafards et les rats et fréquentée par un public hétéroclite et xénophobe. J'ai accepté l'injure et ces mots dédaigneux sont devenus comme un ralliement, comme un drapeau, comme un pur emblème.
Je me suis senti réellement pied noir lorsque j'ai pris conscience de l'obligation de militer contre la désinformation, le racisme faisant de nous les boucs émissaires d'un colonialisme honteux.

Salut Lulu....

Finalement, tu t'es décidé ... C'est bien...!!!!

Je t'attendais un peu à la porte du garage . Conserve une police de caractères Merci...

Ghislaine Jousse-Veale a écrit:Lucien - Merci pour placer cela et me donnes tu la permission de l'envoyer à Nicole qui habite à 2 heures de route de chez moi mais coté ricain.  Bon weekend.

GHIS

Ces textes ne m'appartiennent pas. C'est Claude qui en est l'auteur. A toi donc de t'accorder ou non le droit d'en prendre possession. Notre ami a  d'ailleurs dû te les adresser de son vivant.

Pour ne rien oublier[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il est probable que nombre de nos semblables  ignorent qu'ils disposent de suffisamment de moyens pour s'affirmer dans tel ou tel art. Personnellement j'envie celles et ceux à qui le talent permet de vivre, quel que soit la nature de ce talent d'ailleurs.  Comme bien d'autres, notre ami Claude ne s'est lancé  que tard mais non avec un certain bonheur, dans l'écriture et dans le dessin. Il nous en a fait la preuve.
Pour ma part, je n'ai entrepris d'écrire mes Mémoires que sur l'insistance de mon fils aîné; conscient cependant qu'on ne s'improvise pas de but en blanc écrivain. Pour écrire correctement, on se doit de disposer de bases solides que je ne possède malheureusement pas. Dans mon cas, on se contente donc de faire du mieux qu'on peut. 
Pour celles et ceux qui n'ont pas lu mon premier livre, voici ce que j'ai écrit en préambule:


Une question plutôt embarrassante
Deux bonnes années s’étaient écoulées depuis notre rapatriement du Maroc.
Un dimanche, confortablement installé, je rêvassais quand, cessant  de feuilleter le livre qui paraissait jusque-là l’absorber, mon fils aîné âgé tout au plus de douze ans, me posa cette drôle de question :
« Dis papa ; est-ce vrai qu’il faisait si bon vivre au Maroc au temps du protectorat. On dit que la vie y était très facile ; d’autant plus facile que les Européens pouvaient se permettre d’en faire baver à volonté aux Arabes ? »
S’il est une chose à laquelle je ne pouvais m’attendre, c’était bien celle-ci.
— Pourquoi t’intéresses-tu si soudainement à cela ? lui demandai-je, ne pouvant que difficilement cacher mon embarras.
— Parce que ce sont les copains qui le disent. Leurs parents prétendent qu’au Maroc comme partout dans les colonies et les protectorats, il n’y avait que de très riches Européens. Ils racontent même que la plupart étaient possesseurs de biens immenses et qu’ils ne se privaient pas d’exploiter les gens du pays. Tes propres parents, grand-père et grand-mère, étaient-ils aussi des gens riches ? Profitaient-ils des pauvres ? Toi-même, as-tu connu une enfance bien plus heureuse que la nôtre ?
— Heu ! Comment dire ? C’est que ce ne sont pas là des sujets très faciles à expliquer à un garçon de ton âge. L’on raconte tellement d’âneries sur ce qui se passait dans les pays colonisés ! Bien sûr, tout n’est pas faux, mais tout n’est pas vrai non plus. Ceux qui n’ont jamais mis les pieds sur un territoire d’outre mer ont toujours eu une fâcheuse propension à broder très exagérément sur ce qui s’y passait, alors qu’ils n’en savaient absolument rien. Que de choses ont même purement et simplement été inventées ! En vérité, rien n’a jamais été aussi rose que certains l’imaginent encore.
Comme dans tous les pays du monde il se rencontrait bien évidemment des gens installés dans une opulence presque outrancière. À ceux-là s’ajoutait une catégorie bourgeoise à peine moins aisée : des commerçants, des médecins, des avocats, des industriels, des hauts fonctionnaires et que sais-je encore, mais aussi et surtout un grand nombre de salariés : des employés d’administrations ou du secteur privé. Cependant, et c’est sans doute le côté peu glorieux de la chose, dans le milieu autochtone, l’on pouvait rencontrer une multitude de miséreux sans ressource qui ne vivaient que de mendicité.

Ce qui est sûr, c’est que, contrairement à l’opinion largement répandue en France, rien ne tombait déjà  tout cuit dans les bouches, loin s’en faut. Il appartenait même aux nouvelles générations d’ouvriers de se démener sans compter pour dénicher ici ou là un emploi qui garantisse un salaire à peu près convenable.
Quant à savoir si mon enfance a été plus heureuse que la vôtre ; si tant est que l’on soit en mesure de définir ce que peut être une enfance vraiment heureuse, comment établir de comparaisons ? Le mode de vie actuel est tellement différent de celui que nous avons connu. Ma sœur, mes frères et moi-même savions que nos parents ne disposaient que de très faibles moyens, qu’ils ne pouvaient satisfaire que l’essentiel des besoins du foyer ; nous ne nous satisfaisions donc que de très peu. Cela dit, pour rien au monde nous n’aurions changé notre place contre celles d’enfants qui évoluaient dans plus d’aisance.
Tiens ! Ce simple exemple qui t’aidera à mieux comprendre. Il n’y a pas si longtemps, j’observais de jeunes bohémiens. Habillés comme ils l’étaient, on aurait été tenté de les plaindre. Ils ne savaient probablement ni lire ni écrire et n’entendaient probablement pas se voir imposer une quelconque scolarisation. Pour autant étaient-ils aussi malheureux que leur aspect le laissait supposer ? De même que les autres enfants de leur âge, ils s’amusaient, sautaient et riaient autour de leur roulotte. Il est à parier que c’était là, le seul mode d’existence qui leur convenait. »

Ayant observé un silence afin de me rendre compte des réactions de mon fils, force me fut d’admettre que cette réponse jugée sans doute bien trop réductrice ne répondait point à son attente. Probablement espérait-il m’entendre parler bien plus longuement d’un passé jusque-là occulté et qui finissait par revêtir un caractère tabou.
« Si ça te gêne tellement de nous raconter la vie que vous meniez au Maroc, tu n’as donc qu’à nous l’écrire ! » me suggéra-t-il alors, un air assez désappointé.
— Voilà qui n’est pas sot ! J’avoue n’y avoir jamais songé ! Ton idée me paraît même assez séduisante ! J’aurais probablement plus de facilité à mettre noir sur blanc mon vécu qu’à en parler comme ça, de vive voix.
— Eh bien qu’attends-tu donc pour t’y mettre ? me rétorqua sur le champ mon fils, enchaînant :
— Une chose est sûre : je me sens bien mieux. Parce que, si j’ai bien compris, aucun des nôtres n’a jamais abusé de la situation ! Vous ne comptiez donc pas au nombre des profiteurs. C’est bien ça n’est-ce pas ? Si tel est le cas, tant mieux ; je n’aurais pas supporté t’entendre nous avouer le contraire. Je n’ai donc plus à me culpabiliser d’être venu au monde dans un pays qui se trouvait sous domination française ».

Ce n’était certes que deux questions assez inattendues qui m’étaient posées, mais deux questions qui n’en demeuraient pas moins fort édifiantes sur l’embarras dans lequel se trouvaient la plupart des enfants pieds-noirs. Très jeunes pour un grand nombre à l’heure des rapatriements, ils n’étaient détenteurs que de souvenirs pour le moins très vagues sur leur propre passé. Ne trouvant donc nulle réplique à objecter à ce qu’ils entendaient reprocher à leurs propres parents, tous en étaient vraisemblablement réduits à s’interroger sur ce qu’avait bien pu être cette existence si mal jugée, par là même sur ce qu’avait pu être le comportement de leurs ascendants.
Deux interrogations qui eurent en outre pour vertu de soulever chez moi cette double réflexion : Pour quelle raison n’avais-je jamais éprouvé le besoin de parler de ce passé ? Pas même à ma propre descendance.  Dès lors que l’obligation m’en était faite, convenait-il ou non de révéler l’entière vérité de ce que fut cette vie, celle du pied-noir que j’étais, issu d’une très modeste famille ? Dans l’affirmative, mes enfants se sentiraient-ils soulagés d’un poids ou au contraire, prenant connaissance dans leurs détails de ce que nous avions réellement vécu en cette terre « colonisée » du Maroc, allaient-ils se ressentir d’une profonde déception ? Trente-cinq années d’existence n’engrangent pas que de plaisants souvenirs, loin s’en faut. Dès lors fallait-il ou non occulter certaines choses que j’aurais souhaité garder plus ou moins secrètes ?

Ne sachant trop me déterminer entre les unes ou les autres de ces options, convaincu néanmoins qu’il m’appartenait d’entreprendre sans plus de tergiversations la rédaction de mes souvenirs les plus marquants, puisant dans un tiroir le nécessaire pour écrire, je m’étais dit en sorte d’encouragement :
« Sans doute conviendra-il de mettre d’abord en exergue certains points de l’histoire du pays mais aussi certaines des révélations que nos parents avaient tenu à nous faire concernant leur rencontre ainsi que les tout premiers débuts de leur union. La tienne d’histoire saura bien en prendre le relais »

LUCIEN
Comme tu le soulignes CLAUDE avait plusieurs cordes à son arc. Il était non seulement un artiste au sens pictural du terme mais possédait aussi un "bagage" intellectuel peu commun.

C'est Claude qui en est l'auteur:



Le Maroc des peintres

Le Maroc reste pour les peintres une terre privilégiée, une contrée de mémoire, un lieu où l'histoire et les mythes fleurissent.
Eugène Delacroix fut le premier peintre à découvrir l'Orient, il débarqua à Tanger avec une mission diplomatique. L'aventure pour le peintre fut incertaine, dangereuse. Les routes ne sont pas sures, l'avidité des brigands et l'hostilité de la population qui menace ces roumis, ces étrangers, ces chiens d’infidèles venus en terre d'Islam à la rencontre à Meknès du Sultan Abd-er-Rahman.
Delacroix ne voit, n'entend rien, il éprouve en tant qu'artiste, des sensations car tout ce qui l'entoure, les montagnes violettes au loin, le sable jaune, le bleu du ciel, tout ressemble à un tableau vivant .
De Tanger à Meknès , Delacroix tient son journal en l'illustrant de dessins et d'aquarelles, il croque mille détails, il dessine fébrilement les capuchons des maures, le mariage juif. IL respire avec gourmandise les odeurs des amandiers, des orangers et des eucalyptus. Il lui arrivait d’être convié à une diffa sur les bords d'un oued en contrebas d'un bordj. D'assister à une fantasia organisée par un caïd, de contempler  ces superbes montures légères et aériennes, revêtues d' harnachements colorés  s'élançant dans un galop effréné, emportée dans un tourbillon de poussière. Dans les rue de Meknès, il observe les potiers qui façonnent des amphores, il flâne sur le marché aux fruits secs. Sur son passage, on l'insulte car on ne sait pas s'il est ennemi ou ami.  Non autorisé de dessiner dans la rue, le peintre recompose de mémoire le Meknès qu'il découvre. Un Meknès qui inspirera Delacroix jusqu'à la fin de sa vie. Matisse fit à dos de mulet un voyage au Maroc, au milieu d'une mer de fleurs. Quand un papillon survole un jardin, dit un proverbe arabe, il donne aux fleurs ses couleurs en échange  de quelques parfums, Dufy fut ce papillon qui apporta de chacune de ses étapes des aquarelles d'une scintillante fraîcheur. Renoir découvrit le blanc, celui des burnous, des minarets et des routes. Edmond Valès fut mon professeur de dessin au lycée Poeymirau, ce fut un artiste qui privilégia le pittoresque dont je me suis imprégné. Ses peintures, ses aquarelles, ses sanguines essentiellement inspirées par les paysages du Maroc m'ont influencé artistiquement.
En pensant à ces peintres, je ressens comme un bonheur de la mémoire, car j'ai vécu dans un univers de sensualité, de sagesse, de sueur, de soleil, de poussière ocre levée par le vent, de moutons sacrifiés et de blanches djellabas.

Claude rectifie le tir:

Rectificatif

Le Maroc des peintres

L'Orient reste pour les peintres une terre privilégiée; une contrée de mémoire, un lieu où l'histoire et les mythes fleurissent.
Comme sa génération, Eugène Delacroix peint d'abord un Orient romanesque lorsqu'il exalte la lutte des Grecs contre les Turcs. Le voyage au Maroc sera son seul contact avec l'Orient. Il fut le premier peintre à découvrir l'Orient en débarquant avec une mission diplomatique à Tanger. Le roi de France Louis Philippe ayant mandaté le comte de Mornay afin de rassurer le sultan du Maroc qui voyait d'un fort mauvais œil la conquête de l'Algérie par la France. Le but de Delacroix étant de fixer les grands moments de cette mission en terre d'Islam. L' aventure paraissait incertaine, délicate, dangereuse car les routes sont rares et peu sures. L'avidité des brigands et l'hostilité de la population face à ces roumis, ces étrangers, ces chiens d'infidèles menaçant de compromettre la mission de l'ambassadeur venus à la rencontre du sultan Abd-er-Rahman pour parler de paix.
Delacroix ne voit , n'entend rien, il éprouve au milieu de cette nature vigoureuse des sensations pareilles à celles qu'il avait dans son enfance. L'ombre des objets blancs très reflétée en bleu, le rouge des selles et des turbans presque noir, les montagnes violettes au loin, le sable jaune, le bleu du ciel, tout ressemble à un tableau vivant.
De Tanger à Meknès, le peintre tient son journal en l’illustrant de dessins, d'aquarelles, il croque milles détails, les burnous blancs, les pantoufles jaunes et les éperons dorés. Il dessine fébrilement les ceintures violettes dorées d'or, les brides des chevaux, les capuchons des cavaliers maures et un mariage juif. Il respire avec gourmandise, tout le long de ce dangereux voyage, les odeurs des amandiers, des orangers et des eucalyptus. Convié à une diffa sur les bords d'un oued en contrebas d'un bordj, Delacroix découvrit avec plaisir la cuisine marocaine, autant de généreuses offrandes servies sur un plateau d'argent.
De sa boite de pastel il apportera ça et là des touches de couleurs aux dessins réalisés lors de la fantasia organisée par le pacha de la province. Difficile pour lui de rester insensible devant ces montures légères et aériennes revêtues
d' harnachements colorés, s'élançant dans un galop effréné, emportées dans un tourbillon de poussière. Comme un reporter curieux de tout, Delacroix arpente les rues de Meknès, la capitale du Royaume. Rien n'est simple dans ce royaume car dessiner dans la rue n'est guère autorisé, la religion musulmane interdisant toute représentation humaine. Sur son passage, on l'insulte car la population se révèle très hostile envers cet étranger dont le pays a soumis l'Algérie voisine, comment savoir s'il est ennemi ou ami.
Non autorisé de dessiner dans la rue, Delacroix recomposera de mémoire le Meknès qu'il venait de découvrir. Un Meknès qui inspirera ce dernier jusqu’à la fin de sa vie.
Matisse fit un voyage au Maroc à dos de mulet au milieu d'une mer de fleurs. Quand un papillon survole un jardin, dit un proverbe arabe, il donne aux fleurs ses couleurs en échange de quelques parfums, Dufy fut ce papillon qui apporta de chacune de ses étapes des aquarelles d'une scintillante fraîcheur; Renoir découvrit le blanc, celui des burnous, des minarets et des routes. Edmond Valès, fut mon professeur de dessin au lycée Poeymirau à Meknès, ce fut aussi un artiste de talent qui privilégia le pittoresque marocain dont je me suis imprégné. Ses peintures, ses aquarelles, ses sanguines essentiellement inspirées par la Maroc m'ont influencé.
En pensant à ces peintres, à ces rencontres, je ressens comme un bonheur de la mémoire, car j'ai vécu dans un univers de sensualité, de sagesse, de sueur, de soleil, de poussière ocre levée par le vent, de moutons sacrifiés et de blanches djellabas.

Et ça continue:

About John Wayne,
Mythe parmi les mythes, John Wayne est toujours considéré comme l'acteur numéro un du cinéma américain. Aux yeux de nombreux cinéphiles, il symbolise la grandeur d’âme, la droiture, l'honneur du pays.
Enfant, il connaissait toutes les légendes de l'ouest, il adorait écouter son grand-père, vétéran de la guerre de sécession  lui parler de Jesse James, de Billy le Kid, du juge Roy Bean et de Butch Cassidy. A cinq ans, John Wayne montait à cheval aussi bien que le faisaient les cow-boys du siècle précédent, il savait jouer du lasso et manipuler des armes en bois. Élevé à la dure, le jeune Marion Michael Morrison entra dans la vie active à 13 ans, afin d'aider ses parents financièrement ruinés. Il devient garçon de courses, laveur de voitures, garçon de café et contrôleur de billets dans un théâtres. L'argent dont il disposait, il le remettait généreusement à sa mère, conservant quelques dollars pour s'offrir des places de cinéma afin de découvrir un nouveau genre de film qui faisait fureur à l'écran, le western dont les héros avaient pour nom Douglas Fairbanks, Tom Mix, Buck Jones et Hopalong Cassidy.
Après trois années passées à l'Université de Californie du Sud, il se présentera au concours d'entrée à l'école Navale d'Annapolis, mais pour Marion le choix était cornélien devenir joueur professionnel de football, continuer ses études universitaires ou faire de la figuration à Hollywood et ainsi découvrir les coulisses de ce monde mystérieux et si envoûtant  qu'est le cinéma. Sa rencontre avec un borgne mondialement célèbre sera déterminante. John Ford lui proposant de faire de la figuration dans de nombreux films produits par la Fox Films Corporation.
Sur la piste des géants, réalisé par Raoul Walsh allait permettre à Marion obtenir son premier rôle d'acteur, Marion, Michael, Morisson cédant la place à John Wayne.
Le triomphe de la Chevauchée fantastique en 1939, permettra à John Wayne d’enchaîner succès, après succès Aux yeux  de tous ceux qui aiment le cinéma des grands espaces, de l'aventure et du western, John Wayne demeure à jamais " le dernier des géants ".


J'ajoute ceci: Sans vouloir trop écorner la réputation de ce grand artiste, aux dires de certains commentateurs, il se révélait néanmoins d'un racisme pour le moins viscéral.

ALAIN

Il faut reconnaître qu'il avait "de la gueule" comme on dit. C'était l'époque où pour fabriquer des vedettes on ne choisissait pas des gringalets.  

      hommage à Toulouse Lautrec