Meknès, la Ville Ancienne et les 2 Mellahs - 3

Le Mellah à Meknès

La présence des Juifs dans la région de Meknès remonte  au IIe siècle avant notre ère, lors de la fondation de Volubilis.
            Volubilis dans la plaine du Zerhoun

Les premières expéditions arabes, conduites par Oqba ben Nafii, arrivèrent au Maroc en 682. Au début des années 700 (705 selon certains historiens) la conquête du Maghreb el Aksa (le Maroc actuel) allait se faire avec Moussa ibn Noussaïr et Tarik ibn Zaydan et ce, après des batailles plus ou moins âpres, avec les berbères autochtones.
         Okba Ibn Nafii atteignant l'extrème ouest du Maghreb
Avec la conquête commença l’islamisation des habitants, ce qui fut fait sans grande difficulté, les indigènes ayant adhéré en masse à la nouvelle religion. Les berbères ont embrassé l’islam pour éviter d’être réduits à l’esclavage.


Fondée par les Meknassa, Meknès est conquise en 1069 par les Almoravides qui y construisent une kasbah fortifiée.
La communauté juive sera affectée par l'arrivée des Almohades, conduits par Abd-el Moumen et s'emparant de la ville en 1145 après un long siège.
Qu’est-il arrivé aux juifs et chrétiens fixés depuis déjà très longtemps au Maghreb?
Les nouveaux gouvernants arabes leur avaient laissé le choix d’adhérer à l’Islam ou de garder leur religion, en étant soumis au kharaj, un impôt auquel étaient astreints les non musulmans, redevance supprimée ensuite.


"Sources à suivre : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Juifs parmi les Berbères : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - carte du maroc : Source: carte dafina.net

Les juifs installés au Maroc depuis presque 2000 ans étaient complètement intégrés aux populations et aux tribus berbères. Ils en avaient adopté la langue, les habitudes et les modes de vie, bien entendu tout en gardant jalousement leurs propres coutumes ancestrales et leurs pratiques religieuses


Ils vivaient de leurs propres activités économiques : agriculture, élevage, commerce, petits métiers… Mais avec le temps et la succession de plusieurs dynasties aux hautes instances de l’Etat, avec les heurts que cela entraînait entre gouvernants et gouvernés, les juifs ont commencé à se regrouper dans les centres urbains et à vivre en communauté, pour mieux être à l’abri.
         Croquis de Delacroix de l'intérieur d'une habitation familiale

Au IXème siècle, le roi Idriss II rassembla les juifs dans un quartier, appelé Mellah, entouré de hauts murs pour les protéger d’éventuelles violences des arabes.
Depuis, d’autres Mellahs ont été édifiés dans les principales villes marocaines. A noter cependant que seuls les juifs de modeste condition résidaient en ces lieux.
          Trois vues de Bab Mellah en trois époques différentes. En haut, à droite, vue de l'ancien mellah

à suivre...

Au XIIème siècle, les Mérinides envahissent la région et conquièrent Meknès, y construisant de nombreuses mosquées, des medersas, des fondouks et des parcs.

C’est vers 1540 que seront construits le Mellah et la Médina de Meknès.

Fondouk de l'ancien Mellah. Celle du dessous a été prise dans le même bâtiment, représentant une famille du Mellah.
C’est vers 1540 que seront construits le Mellah et la Médina de Meknès.

Ce n’est qu’avec l’intronisation de Moulay Ismaïl au XVIIème siècle que se développe la communauté juive à Meknès. Il en fait la capitale impériale durant son règne et s'entoure de certains conseillers juifs, comme Joseph Maymaran.
Joseph Maymaran achètera plus tard les terres qui lui serviront à agrandir le mellah et à construire de belles demeures. C’est ce qui explique les deux appellations, le nouveau et l’ancien Mellah :
Le vieux mellah, derrière la place El Hédim, prendre les rues Sekkakine et bab Berrima…On y trouve la magnifique fontaine..
Pour le nouveau Mellah, prendre la porte près du marché d'El Hédime en passant par l'ancienne Ecole Industrielle, vers Béni M'hammed.
Dans les ruelles du Mellah...


à suivre...

Meknès

Si sur le plan politique, Meknès perd de son influence au cours du XIXe siècle; la communauté juive reste une des plus structurées du royaume. La présence de nombreux lettrés et de commerçants actifs lui confère un certain dynamisme.



De célèbres « yechivot » y attirent des maîtres fort connus et leurs talentueux disciples.

« « Une yechivah, (yechivot au pluriel) est un centre d'étude de la Torah et du Talmud dans le judaïsme orthodoxe. Chaque yeshiva est généralement dirigé par un rabbin . L'enseignement y est généralement destiné aux hommes exclusivement.
Les étudiants des yechivot apprennent une méthode de lecture propre à l'enseignement rabbinique. » »

         Magnifique galerie de portraits

Les belles demeures du Nouveau Mellah.
      Activités au Mellah, période du Protectorat
 
   

Le Mellah de Meknès

Agissant comme « naguid »  (prince) au nom de toute la communauté ou comme agents du monarque, les familles Maymeran, Tolédano, Ibn Attar, Ben Maman et Ben Guigui sont bien connues. Les Meknassis comptent aussi des juges (dayanim) célèbres, parmi eux les Berdugo et les Tolédano, auteurs de « responsa »  reconnues dans l'ensemble du monde juif.

« « Responsa » en religion judaïque :  corpus de décisions écrites et réglementations données par des experts en loi, en réponse à des questions qui leur sont adressées concernant la bonne tenue des rites religieux et des coutumes. » »

C'est cet intérêt pour les écritures sacrées qui conduisit de nombreux juifs de Meknès à émigrer à Tibériade en Palestine au milieu du XIXème siècle, donnant à cette ville le surnom de Petite Meknès.
              L'école de l'Alliance Israëlite de Meknès
           

à suivre...

Pendant le XXe siècle, les conditions de vie des Juifs de Meknès s'améliorent. De nouveaux quartiers s’ajoutent à l’ancien Mellah pouvant abriter près de 15 000 personnes dont des émigrés russes attirés par la réputation talmudique.
Le Talmud est l’un des textes fondamentaux du judaïsme rabbinique, ne cédant en importance qu’à la Bible hébraïque dont il représente le versant oral.
La synagogue du Talmud Torah à Meknès
Des synagogues sont construites par les quelques grandes familles, des institutions communautaires voient le jour.

L'AIU  (l'Alliance Israélite Universelle) établit deux écoles qui, en 1950, accueillent près de 2500 élèves.
Cependant, la population juive décline cependant après la Seconde Guerre Mondiale, passant de 15 482 personnes en 1947 à 2000 ou 3 000 vingt ans plus tard.

En 1990, seulement 400 Juifs résidaient à Meknès. Mais Meknès reçoit toujours des touristes juifs qui viennent en pèlerinage sur les sanctuaires des saints.
Les juifs marocains en Amérique, en Europe, en Israël,  ont emporté avec eux leurs habitudes et leur folklore et n’ont pas cessé de vivre selon la tradition plusieurs fois centenaire de leurs ancêtres.  
       
Parmi les figures qui ont marqué l'histoire de la communauté juive de Meknès, on peut citer les familles Ben Guigui, Ben Maman, Benattar, Berdugo, Elkrief, Maymeran, Mrejen et Tolédano.

       Autre rue du Mellah

Curieux le nom de cette porte "oujeh ros". Oujeh c'est la face (la figure) et ros??? Rios c'est le pluriel de ras (la tête). Là pour ros je ne comprends pas très bien. Avez-vous une lanterne? On ne pendait pas des têtes sous le règne du bon sultan Moulay Ismaïl???

Grostefan Alain a écrit:Curieux le nom de cette porte "oujeh ros". Oujeh c'est la face (la figure) et ros??? Rios c'est le pluriel de ras (la tête). Là pour ros je ne comprends pas très bien. Avez-vous une lanterne? On ne pendait pas des têtes sous le règne du bon sultan Moulay Ismaïl???

On a déjà exploité ce sujet sans aller jusqu'au bout... Je viens de faire un retour en amont, c'est page 6, le 29 mars...
La grande porte que l'on aperçoit, c'est Bab Mellah.... il n'y a qu'une porte à cet endroit...
Oujed-Ros, ou Oujed el Ros, ou Oujed El Arrous..... C'est un grand quartier de nos jours qui se trouve à l'extérieur des murailles, direction le cimetière (par exemple...) Mais il existait à l'époque un chemin qui menait à Oujed-Ros en sortant du Mellah, le long des murailles extérieures, direction le cimetière ou Berdaïne...(???????)Disons que sur cette CPA, le cavalier seul à gauche se dirige vers Oujed-Ros...(!!!!!!)

Pas de noms de rues en Arabe...Photos datant de 1925

           Rue  des bouchers...
           Rue des tanneurs.....

           rue El kassaria
           Rue Kradine

ATTILA est passé par là juché sur on cheval "Herbicide", nommé ainsi, parce que là où il passait l'herbe ne repoussait pas.

            ◄ ◄ ▼▼   Bab Khémis entre 1900 et 1910...
             Jamais vu sous cet angle et surtout le talus herbeux de droite...

Autres vue de Bab Khémis...

                 Toile de Edouard Edmond Doigneau
                   Bab Khémis, vue de l'intérieur des murailles, de l'autre côté de l'entrée...

Le patio du palais Bennani, à Meknès, présente une architecture d'une richesse étonnante. Son patio associe zellige, stuc ciselé, bois à profusion et fer forgé aux balcons.

      Belle perspective de Meknès V.A., Bab Tizimi, l'ancien couvent et la V.A. très bien restaurés   ...Photo très récente...

La citerne de Laguedal

            en 1910 env.  
C'est un grand réservoir d'eau artificiel, appelé aussi la Citerne d'Aguedal,  construite au XVIIèle siècle par Moulay Ismaïl, pour répondre aux besoins en eau des jardins des palais de la ville et du lac du sultan du XVIIème siècle.  Il était destiné à l'irrigation des jardins des palais de la ville mais aussi pour fournir l'eau aux bains du harem de Moulay Ismaël, composé de 600 concubines.... (60..... ??? Faut être costaud, tout de même... !!!)
L'eau est amenée du moyen Atlas par des conduites longues de 15 km. 
Les Meknassis en font une de leur promenade favorite. Le bassin Souani et les greniers sont juste à côté. 
            de nos jours...

Le Hri Souani est un grenier et monument historique situé à Meknès. Il servait principalement à stocker les denrées alimentaires, et possède de grandes écuries. Il a été construit par Moulay Ismaïl au xviiie siècle
Le Hri de Moulay Ismail est en faite un grenier à grain qui a été construit comme son nom l'indique par Moulay Ismail. Il est l'un des plus beaux monuments de la ville de Meknès. Il possède des murs de 4 mètres d'épaisseurs.
Au fond de l'entrepôt vous pourrez y voir des ruines d'écritures.
Autrefois il y avait 12 000 chevaux à l'intérieur.
Ce réseau de grenier est aujourd'hui un lieu pittoresque de concerts occasionnels.
Situé a quelque 500 m au sud du Palais Royal et la place Mechouar Monument datant de l'époque de Moulay Ismail au début XVIIIème siècle.
C'est l'un des Monuments Historiques prestigieux de Meknès . Il groupe une série de salle relativement exiguës autour d'une salle centrale spacieuse de 26m,30 de long/ 10m,70 de larg. et 9m de hauteur . C'était un lieu de stockage des denrées alimentaires. Il contient 10 salles des puits avec dix norias. Ces puits alimentaient á l'époque aussi bien le bâtiment que le bassin souani , grand réservoir d'eau constituant avec ce monument une seule entité.