CASABLANCA, la Maison Blanche

Au nord de l’ancienne médina de Casablanca, s’installe une koubba élevée en 1881 sur la tombe du marabout Sidi Belyout, le saint protecteur de la ville. Selon les histoires, il était un berger, il passait ses journées en compagnie de ses petits troupeaux de chèvres et de moutons qui pâturaient dans la forêt d’Aïn-Sebaa. Il se trouvait toujours en compagnie d’un lion qui l’aidait à surveiller et à protéger ses bêtes.

Dépité par l’égoïsme, le manque de sincérité et d’honnêteté des hommes qui l’entouraient, Sidi Belyout décide de mettre fin à ses relations humaines et de passer le reste de sa vie dans la forêt. Ainsi, il se crève les yeux et il se laisse guider par son âme et par les lions, les fauves et les différents animaux sauvages de la forêt qu’il fascinait avec ses dons et ses pouvoirs magiques selon la légende. Les animaux qui l’accompagnaient le jour, se transformaient en brigade de garde la nuit en formant un cercle autour de lui.
On dit aussi que le surnom de Sidi Belyout est composé du titre honorifique Sidi signifiant mon seigneur et du terme Belyout qui est, à son tour, composé de « be » faisant référence à bou ou père en arabe et lyout qui renvoie, selon les analystes linguistiques, au terme arabe Loyout désignant un ensemble de lions. Ainsi le surnom du saint Sidi Belyout ou seigneur père des lions, tire ses origines de son histoire avec les lions qui l’accompagnaient en permanence.
La mort de ce personnage énigmatique a laissé inventer et raconter plusieurs histoires, une première version dit qu’il a été enterré par les fauves. Une deuxième histoire raconte qu’il a été amené au cimetière par le lion qui le guidait et que c’est lui-même qui a rassemblé, par ses rugissements, la population autour du défunt.