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Mémoires du "bled" durant le Protectorat

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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 31 Empty Mémoires du blédards.....

Message  Grostefan Alain Jeu 30 Juil - 22:57

JEAN-CLAUDE
Puisque il livrait son raisin à la cave d"Aïn-Lorma il s'agit de DENIS FAGES car cette cave était la plus proche pour lui. L'une de ses filles (Nicole) est l'épouse de feu Claude SANDEAUX. Quant à Pierre FAGES il a créé l'Union-Labour dont il était le directeur. Mon frère (décédé l'an dernier) s'occupait du sous-solage pour épierrer le terrain en vue de planter de la vigne. Pour cela ils avaient acheté de très gros tracteurs Allis Chalmer.
Mahmoud (employé par mon frère) conducteur marocain aux commandes
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Une belle pierre (un menhir?) enlevée par le sous-soleur sur les terres de Edouard CARPENTIER qui pose pour la postérité
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Message  Admin Mer 5 Aoû - 17:28

Nous avons discuté, Lucien et moi, plus d'une heure sur beaucoup de sujets divers, et, entre autres, sur la vie des blédards..... J'ai bien aimé....
Remettre au goût du jour, par exemple, la vie des blédards de notre époque, c'est l'un des thèmes qui fait partie de mes préférences....

Notre Lulu est un poète, un sage.... Dans un cercle un peu plus fermé qu'avant, pourquoi pas se retrouver, vous, les blédards et nous autres, dans ce lieu de rendez vous....????

Pour ouvrir les débats, j'ai retrouvé ce tracteur....En attendant.....
Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 31 1938_r10                          1938 Renault AFV

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Message  Admin Mer 5 Aoû - 17:36

Les ouvriers agricoles à l'honneur...

Quelque part dans une ferme sur la route d'Agouraï...
Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 31 Ferme_10                              Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 31 Ferme_11
Cérémonie de mariage                                                                      Femmes de la ferme
Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 31 Ferme110                          Après une journée de travail....

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Message  Lucien Calatayud Mer 5 Aoû - 17:56

JIMMY

Ca alors? Je jurerais que c'est un croisement entre un vieux Lanz à crampons des années 30 avec un Ferguson pneumatique des années 50. Y'a des vieux qui sont performants. Serge qui a évolué dans ce milieu "mécanique" devrait pouvoir  confirmer mes dires. Very Happy Very Happy
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Message  Lucien Calatayud Jeu 6 Aoû - 11:04

Salut tout le monde

Quelqu'un peu me dire si j'ai déjà posté dans l'un ou l'autre des sites du RDLB l'extrait de mes Mémoires intitulé "L'olivaison"?
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Message  Admin Jeu 6 Aoû - 17:52

Lucien,

On ne doit pas être beaucoup à posséder des extraits de livres ou de documents venant de toi.... Pour ma part, j'en possède une trentaine dans mes dossiers, classés, répertoriés...
Certains de 2009 (2...), datant du LDO...
J'ai bien celui des "Mémoires, Au domaine des mimosas", 3 chapitres en 7 pages intitulés "l'Olivaison", datant du 12 juin 2011, 17h.40, pour être précis.... Malheureusement pas présents sur le Forum des Blédards ni ailleurs, à ma connaissance...
Suis à ta disposition pour une mise au point de toutes ces archives... C'est toi qui voit...


Dernière édition par Admin le Ven 7 Aoû - 12:34, édité 1 fois

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Message  Lucien Calatayud Jeu 6 Aoû - 18:05

JIMMY

J'ai posé la question afin  d'éviter une répétition. Je vais donc pouvoir placer l'extrait en question mais en le fragmentant, histoire d'entretenir le "suspens".
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Message  Lucien Calatayud Jeu 6 Aoû - 18:52

Salut tout le monde

Voici donc un fragment de l'extrait en question. Que celles et ceux qui n'apprécient pas le fassent savoir en cliquant simplement sur  "je n'aime pas".  Trois "contre" et je stoppe, sans rancune aucune. Very Happy

 
L’OLIVAISON
 
D’inquiétantes nuées d’étourneaux


        Les splendeurs de la nature à peine à leur apogée et les voilà  en proie aux humeurs maussades de l’arrière saison. Certaines parcelles du vignoble étaient les premières à s’abandonner docilement à ces inexorables métamorphoses. Rougeoyantes par endroits, presque totalement dénudées en d’autres, elles  découvraient ça et là  leurs inextricables enchevêtrements sarmenteux. Et, comme voulant précipiter cette action destructive, des tourbillons subits arrachaient, emportaient et dispersaient ça et là leurs  avulsions comme autant de lambeaux de l’œuvre céleste.
L’heure était alors au rendez-vous des étourneaux, ces joyeux passereaux migrants à reflets de métal. Ils arrivaient  par petits groupes on  ne savait de quels endroits pour bientôt ne former qu’une seule et même volée.  De jour en jour plus dense, plus effrontée, plus imprévisible, elle s’élançait à l’assaut des nues  passant de longs moment à folâtrer, à s’étirer, à se compacter, à soudainement éclater telle une gerbe d’artifice,  n’en finissant plus de tracer tout un tas de surprenantes et curieuses arabesques dans le bleu du ciel. Tandis que, rusée et patiente, une buse, toujours la même,  se laissait paisiblement glisser juste au dessus de la turbulence. Malheur alors à l’imprudent qui se détachait du gros de la troupe. Happé avec la  fulgurance d’un  éclair, il était emporté. Et,  ni ses efforts désespérés, ni ses cris déchirants ne parvenaient à le libérer des serres du prédateur.  Quelques plumes  ne tardaient alors à se  balancer  dans le vide,  tandis que grisée, la fluide mouvance continuait de s’en donner à satiété.
  Autant d’alerte  et d’incitations en tout cas à ne plus  différer la cueillette des olives. Parce que, si divertissante soit-elle, pareille invasion ne se révélait pas moins fort préoccupante. Ses dégâts dans l’oliveraie étaient considérables. Certes ce n’était pourrait-on dire qu’une production accessoire, encore que l’exploitation ne comptait pas moins d’un bon millier d’arbres, en majorité plantés tout en bordure du vignoble  ainsi que de chaque côté de son  allée centrale.
Année après année à  même époque, chaque olivier exposait crânement ses fruits charnus  comme autant de rubis violacés suspendus à leurs fins pédoncules. Sans doute était-ce là l’explication la plus vraisemblable du fidèle rendez-vous migratoire de nos passereaux. Toujours est-il que son nombre  allant sans cesse croissant, cette présence finissait par prendre une tournure de fléau.
Jusque là, entre deux envols, nos sansonnets avaient ingéré les quelques vestiges des vendanges. Ils avaient  picoré quelques graines plus ou moins digestes,  avaient remué des tas de feuilles sèches  afin d’y débusquer quelques larves et  quelques  insectes. Et tandis que les moins expérimentés  hasardaient de timides coups de bec dans la chair amère des fruits, les doyens eux se laissaient  volontiers fasciner par les olives d’une maturité bien plus  avancée. Le nombre croissant de noyaux décharnés restés suspendus à leurs attaches préludait  la voracité qui n’allait plus tarder de s’emparer de nos importuns visiteurs. Une boulimie qui jour après jour allait les conduire à défier tout danger, à causer des dégâts difficilement estimables. Chassés d’un côté à grands bruits de gamelles, de tôles et autres objets sonores, la volée jaillissait dans un même  épouvantable fracas de battements d’ailes et de cris confus pour aussitôt s’abattre et se fondre effrontément un peu plus loin dans le feuillage d’un autre arbre. Si gracieuses petites bêtes hier encore, cette multitude n’était plus que « sales bestioles » saisies d’une même gloutonnerie d’olives.
Le soir venu, lasse de batifoler sur fond de coucher de soleil, tel un bolide  qui fonçait sur la terre, toute la volée s’abattait et se fondait dans l’un des puissants eucalyptus qui couronnaient les bâtiments. Tout le feuillage s'en trouvait alors vivement agité.
Aux grands maux les grands moyens.  Le fusil décroché,  deux cartouches engagées, nous ne prenions pas même la peine d’ajuster les tirs. Pan ! Pan ! Chaque détonation qui secouait l’univers vous provoquait une véritable hécatombe de volatiles. Tués net, la plupart s’écrasaient presque à nos pieds,  cependant que d'autre continuaient  de lutter  désespérément contre le vide  qui les aspirait. A bout de force ils se laissaient chuter sans rien  comprendre à ce qui leur arrivait. Puisant alors dans le peu de vigueur et de sang  qui les tenait encore en vie, traînant l’aile ou la  patte, ils  se terraient quelque part. Terrifiés, saignants et tout  tremblants, ils  jetaient des  regards suppliants.                
Cela étant, quelle merveilleuse  aubaine pour les coutumiers de la maraude. C’était pourrait-on dire devenu une tradition pour quelques voisins que de venir secouer les arbres les plus proches de leurs habitations. La présence d’étourneaux étant censée justifier les délestages, comment ne pas  se saisir de l’occasion?
Pas dupes, nous parvenions sans mal à  distinguer les dommages  imputables aux uns de ceux causés par les autres. Quoi qu’il en soit, vertes ou noires, entières ou cassées, en macération dans de grandes jarres ou en longs et patients saumurages dans des caisses qui dégorgeaient l’amertume, nos olives avaient de tout temps fait le régal des amateurs d’amuse-gueules.
Autant de raisons qui nous obligèrent cette année encore  à précipiter l’olivaison.

A ce stade du récit, je pose la question : Stop ou encore ?
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Message  Admin Jeu 6 Aoû - 23:10

LUCIEN...

Pour notre grand plaisir, le 1er chapitre extrait de son livre "L'Olivaison", dont il a été question en amont...
Lucien est le "Vétéran Senoir" de notre "Roi de  la Bière" depuis le 04/05/2020...J'avais l'intention de le mentionner avant hier, dans cette rubrique..... Et puis, la mémoire "Docteur" .....
Mais, voilà qui est fait.... j'ai rattrapé mon oubli... Un Bon Anniversaire, Lucien, malgré mon retard..... Et puis sans se fatiguer, on va attendre la prochaine décennie...flower sunny sunny flower
En co re, en co re...!!!

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Message  Grostefan Alain Jeu 6 Aoû - 23:47

LUCIEN
Encore, Encore,Encore, Encore,Encore, Encore,Encore, Encore, Encore, Encore,Encore, Encore,Encore, Encore,Encore, Encore....... cheers
Grostefan Alain
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Message  Lucien Calatayud Ven 7 Aoû - 11:17

POUR VOUS DEUX JIMMY ET ALAIN PUISQUE PERSONNE D'AUTRE NE SE MANIFESTE. Sad Sad


Une bien frustrante énigme
 
    Très tôt donc ce matin là, bâches, seaux, comportes, gaules, en bref, tout l’habituel  nécessaire,  fut délogé de son lieu de remisage. Une demi-douzaine de femmes ayant répondu avec la même spontanéité et le même  enthousiasme à l‘offre de travail, elles s’en étaient allées chahutant vers l’endroit le plus  éloigné de la propriété, celui le plus vulnérable. Comme de coutume, le chantier avait été placé sous la houlette de l’ouvrier  le plus à même de conduire ce genre de tâche. Il se devait de disposer d’un minimum d’autorité mais  aussi  de suffisamment de souplesse et d’adresse pour grimper aux arbres et manier la gaule.
     Ma présence n’étant en rien indispensable pour  le démarrage d’un tel modeste chantier, j’avais laissé la petite escouade s’enfoncer à pied dans l’épaisse nappe de brouillard qui ce matin-là s’était lentement posée. 
      Il était néanmoins encore tôt quand,  me rendant sur place,  je m’étais  à mon tour immergé dans les brumes devenues d’une opacité palpable. Totalement isolé  dès les premiers pas dans la nappe, rien ne  pouvait se  distinguer à plus d’une enjambée. Tous mes sens supplétifs  en éveil j’avançais néanmoins guidé par ma seule parfaite connaissances des lieux.
      Des voix féminines et des bruits étouffés n’ayant cependant pas tardé à me parvenir, c’est sans trop d’encombres, que j’avais pu enfin atteindre l'équipe. 
    Quelques bâches avaient été soigneusement étalées sous deux ou trois  oliviers, les comportes que l’on avait pris soin de transporter et de déposer la veille sur place étaient réparties ça et là à des distances sensiblement équivalentes. Le dirigeant secouait vigoureusement les branches, faisant tomber des  rafales d’olives sur la toile  humide et raidie par le froid. Accroupies ou agenouillées et enveloppées dans d'épaisses  couvertures de laine, les femmes s’activaient  autant que le permettait l’engourdissement de leurs doigts. Partout flottait déjà dans l’air la forte et caractéristique odeur sécrétée  par les fruits malmenés. Une odeur pénétrante qui imprégnait le plus profond des cavités nasales, une odeur qui s’incrustait même dans les vêtements et qui vous poursuivait  tout au long de la journée.
   Une habitude installée depuis longtemps consistait, dès le commencement des cueillettes d’agrumes ou d’olives, à procéder à une estimation approximative des promesses de récolte. Pour rudimentaire qu’elle pouvait paraître, la méthode ne s’avérait pas moins d’une fiabilité tout à fait satisfaisante. Notamment dans l’appréciation de la production de l’orangeraie. Force était pourtant de reconnaître qu’il n’en était plus de même pour celle des olives dont  l’imprécision se révélait année après année tout aussi déplorable. Sans que nous soyons en mesure de déterminer de façon formelle les raisons des écarts. Non seulement cela revêtait quelque chose de vexant vis-à-vis des patrons, mais de surcroît, nous éprouvions un sentiment d’impuissance pour le moins  frustrant. Certes,  les dégâts causés par les passereaux ajoutés à  ceux de la rapine pouvaient expliquer en partie ces différences ; mais de là  à leur attribuer l’entière explication! Nos pronostics n’étaient donc plus avancés aux patrons qu’avec d’extrêmes réserves.  Á l’annonce de nos chiffres on pouvait d’ailleurs lire sur leur visage la même immense perplexité. 


STOP OU ENCORE? Very Happy
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Message  Lucien Calatayud Sam 8 Aoû - 11:25

SUITE


   Mais alors que, le cœur à l’ouvrage  tout se déroulait dans une  joyeuse ambiance, voilà que cette année encore, toutes les femmes furent de nouveau atteintes d’un même mal. Une sorte de grippe intestinale foudroyante qui, depuis quelques saisons, s’abattait régulièrement sur ce même chantier. Un mal qui  curieusement n’affectait que le  personnel féminin. En un rien de temps, toutes sans exception en soufraient. Une contagion qui se prolongeait tout le temps de la récolte, les causes demeurant malheureusement inexpliquées. « Peut-être est-ce les conséquences d’une allergie aux poussières oléicoles,  à moins que ce soit dû à la position accroupie », nous disions-nous.
Quoi qu’il en soit, cette année encore  le mal n’avait épargné aucune femme. Et si l’ardeur à la tâche ne s’en   ressentait pas,  toutes sans exception étaient saisies de soudains et inexpugnables besoins  à satisfaire plus à l’écart du chantier.  De même qu'à l'instar des années précédentes, aucune n’avait voulu entendre raison. On avait  beau leur conseiller de se mettre au repos, mais c’était parler à un mur. Tout au contraire cela soulevait les mêmes vives indignations. « Qu’avez-vous donc à nous reprocher? Les comportes ne se remplissent-elles pas à bonne cadence? Alors! Pourquoi chercher à nous priver d’un travail qui nous aide à mieux vivre?  De plus, pourquoi risquer d’étendre le mal aux autres femmes ? Est-ce qu’il n’est pas plus raisonnable de ne le limiter  qu’à celles qui en souffrent déjà plutôt que de contaminer le reste du douar ?...Aucune n’en est jamais morte  que l’on sache! »  Ainsi s’était insurgé cette année encore l’ensemble du chantier. Les volontaires étaient pourtant nombreuses qui n’attendaient que de relever les malades quand bien même pareille menace  les guettait. Indéniablement, d’entre tous les travaux qui étaient confiés à du personnel féminin,  la cueillette des olives était bien le seul qui suscitait un tel engouement. Mieux valait donc ne pas insister quitte à voir sans cesse ces braves ouvrières se redresser subitement, se  précipiter  vers le vignoble et se dissimuler entre les ceps encore garnis de feuillages.
Il fallait pourtant les voir,  aux premiers tintements de la cloche qui appelaient à la pause du midi. Saisies instantanément du même urgent besoin à satisfaire, elles se dispersaient prestement dans les vignes avant que d’entreprendre le chemin qui menait au douar. D’un même  pas pesant, d’une même extrême lenteur, avec un même besoin d'économie d’efforts, elles avançaient toutes courbées, les deux mains plaquées sur leur ventre enserré dans l’épaisse couverture de laine, celle-là même qui, tout le long de la matinée avait protégé leurs épaules et leurs reins.
Fort heureusement, aux nouveaux  martèlements de la cloche qui appelait à la reprise du travail, ces mêmes femmes  paraissaient s’être complètement remises de leurs maux.  Deux heures de pause suffisaient à effacer toutes traces de l’anéantissement  qui les avait  fait se traîner du chantier jusqu’au douar. Ragaillardies, c'est  avec un même regain d’énergie, un même dynamisme, un même enthousiasme et le regard rieur qu'elles se dirigeaient vers le lieu de récolte,  voulant tout ignorer des  dérèglements intestinaux qui les visaient.
 
Stop ou encore?
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Message  Lucien Calatayud Dim 9 Aoû - 14:03

SUITE ET FIN DE MON HISTOIRE
Quand le hasard s’en mêle
 
    Un  matin que rien n’aurait su singulariser d’un précédent, plus pressé que d’ordinaire de clôturer ma tournée,  j’enjambais ceps et broussailles à travers le vignoble. Plus qu’une cinquantaine de pas à franchir pour atteindre le petit chantier des récolteuses d’olives quand…Plouf ! Me voilà un pied  plongé jusqu’à la cheville dans un trou. Et  quel trou! L’une de ces horribles petites latrines comme il devait y en avoir cent autres creusées ça et là toutes dissimulées sous un même couvert de feuilles sèches. Á pareille époque d’activité  ralentie de la faune scatophage, pas un moindre indice qui ait pu m’alerter sur de telles présences: ni bousiers, ni nuées de mouches. Tout ce monde animal était allé se terrer quelque part à l’abri des froids. Ainsi, ce qui de tout temps me hantait jusqu’à revêtir un caractère obsessionnel à l’approche des chantiers, ne manqua pas de se produire. Et Dieu sait que c’était devenu chez moi une appréhension maladive. Au point de pouvoir détecter ce genre d’horreur à très bonne distance. Doté par la force des choses d’une acuité olfactive peu commune,  j’avais maintes fois rendu grâce au Ciel de m’avoir ainsi permis d’éviter le pire. Hélas, ce matin là, ce qui-vive s’était relâché en  véritable trahison. Ce qui me coûtait d’être là  comme statufié dans une grotesque position. Informé pourtant mieux que quiconque d’un décuplement du risque en raison du mal chronique qui sévissait,  j’en arrivais à m’interroger : « Comment diable as-tu pu te laisser ainsi avoir comme un tout dernier débarqué dans ce bled? » Je maugréais ces mots, les yeux exorbités, l’estomac secoué de haut-le-cœur, pestant surtout contre  toutes ces bonnes femmes qui passaient  plus de  temps à vider leurs tripes ici et là, en  lisière du vignoble qu’à remplir les comportes. Honteux, pitoyable, je n’avais aucune peine à imaginer les rires qui devaient secouer toute  l’équipe. A commencer par l’homme. Perché dans un arbre et me voyant figé comme je l’étais sur une jambe, il  ne devait pas perdre une miette de mes réactions. Quant aux femmes, j’imaginais sans mal non plus combien elles devaient s’amuser des commentaires du rapporteur installé aux premières loges. Il  ne suffisait pour s’en convaincre que de tendre un brin l’oreille. Un calme inhabituel s’était posé là où d’ordinaire et en dépit du mal qui sévissait, s’élevaient des chants joyeux et de grands éclats de rire. La gaule elle-même si nerveuse à l’approche d’un visiteur se trouvait subitement paralysée. On devait assurément s’accorder un mémorable moment de divertissement alors que, toujours planté sur une jambe, je ne cessais de pester contre tout ce qui m’entourait.  De pester contre moi-même pour n’avoir rien trouvé de mieux que de  poser ma sandale là, sur cette infime partie  de notre globe terrestre creusé en latrine. Hors de question cependant de m’éterniser dans une aussi ridicule  posture.  Ce qui de toute évidence allait être le clou du spectacle pour  ceux qui devaient s’en réjouir par avance. Je gonfle donc mes poumons, retiens mon souffle, pince les lèvres et  retire délicatement  mon pied de la cavité. Muni d’une  poignée d’herbe sèche, entre deux hauts le cœur, je m’apprête à ôter le plus gros de l’infecte matière…Mais alors que  mon estomac n’était plus loin de se retourner… « Nom d’un chien de nom d’un chien »! Á mille lieux d’empester l’excrément au point d’en vomir tripes et boyaux comme je craignais, l’atmosphère s’embauma tout au contraire d’une  certaine odeur, une odeur  acre  reconnaissable entre mille. Une odeur comme il en  plane partout où on manipule des olives  plus ou moins parvenues à maturité. Une exhalaison qui vous imprègne  les narines, la gorge et aussi les vêtements. Sans plus d’hésitation, je dégage ce qui reste  de  feuilles sèches qui couvrent le trou. Et alors, tout s’éclaire. Ce qui me paraissait être une latrine, n’était en fait qu’une sorte de nid de poule garni d’olives. Et quelles olives: les plus belles, les plus charnues, des olives triées de mains expertes, habilement dissimulées. Il s’en trouvait, décelables sous de mêmes légers  tapis de feuilles sèches.  Ma surprise est telle que, me prenant à rire comme un bossu, je me laisse tomber sur le cul. Voilà qui de manière bien fortuite  mettait au grand jour nombre de mystères demeurés jusque là  inexpliqués ; nos erreurs de pronostics, la grippe intestinale récurrente et aussi le dynamisme  miraculeusement recouvré le  temps  des seules pauses de midi. La providence avait enfin consenti à éclairer nos lanternes, à donner une réponse à bien des interrogations.
    Pleinement remis de ma surprise et tout en affichant le sérieux que la fonction requérait, d’un pas assuré je me dirige vers la petite équipe qui n’en menait visiblement pas large. Jamais aussi silencieuses, jamais aussi attachées à la besogne, toutes s’attendent à ce que je  vocifère toutes sortes de menaces, alors que tout au contraire, je m’étais promis de garder un calme froid, l’attitude qui me paraissait la mieux convenir à la circonstance.  Arrivé à hauteur, d’un ton posé je me borne donc à dire: « C’est un  guérisseur de maux de ventre  qui vous  salue! »  
Nul besoin d’ajouter mot pour voir toute la petite escouade de femmes  soudainement requinquées se redresser, autant de seaux se porter  en direction des drôles de latrines et la  comporte en cours de remplissage se compléter  à ras bord.
 En dépit de son côté cocasse, la chose ne se révélait pas moins fort embarrassante. Parce qu’il me fallait décider en mon  âme et conscience entre la dénonciation du flagrant délit de vol que je venais de faire éclater au grand jour ou bien passer l’éponge.                                                                    Après  mûre réflexion, je choisis de ne rien révéler de ma découverte.                                            Pour le moins que l’on puisse dire, ce fut là une drôle d’aventure. Une aventure qui aurait bien amusé mes amis si je leur avais racontée. Sûrement moins les patrons. Je parierais même qu’ils en auraient grincé des dents.                                                                                                          
FIN
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Message  Lucien Calatayud Lun 10 Aoû - 18:58

Preuve est faite que c'est mission impossible que de vouloir divertir notre petit monde. Je  baisse donc les bras et laisse à plus opiniâtre d'assurer le relai. Sans rancune aucune!!! Very Happy Very Happy
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Message  Grostefan Alain Lun 10 Aoû - 23:41

LUCIEN
C'EST PROBABLEMENT LE MASQUE QUI EMPÊCHE DE LIRE PUISQUE SON RÔLE EST DE MASQUER. ET PUISQUE C'EST MASQUÉ C'EST DONC ILLISIBLE.
CQFD. Very Happy Very Happy Very Happy
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Message  Lucien Calatayud Mar 11 Aoû - 9:45

ALAIN

Différentes raisons font qu'on se détache plus ou moins des sites ou forums:
- Pour certains, une déficience oculaire. Ceux-là sont pardonnables. Et on ne peut malheureusement que compatir. Sad
- Pour d'autres, la Flemme. Elles ou ils ne lisent plus. Là, c'est plus inquiétant. Maurice Barres a dit: "Tout livre a pour              collaborateur son lecteur". Jules Renard lui a dit:" L'écrivain écrit pour être aimé. Il est lu sans pouvoir l'être. Very Happy   
- Pour d'autres encore, une dépendance au smartphone. Ceux-là semblent ignorer qu'on n'est pas accro que de drogues.
- Pour d'autres enfin, une totale indifférence à ce qui se passe hors de leurs murs. C'est "Parlez-moi de moi, y'a qu'ça qui        m'intéresse" comme a si bien écrit Roger Arthur. 
   En conclusion: Ainsi va la vie et c'est bien dommage! Sad
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Message  Grostefan Alain Mar 11 Aoû - 10:35

LUCIEN
Je perçois un peu d'amertume en toi voire de la lassitude. Nous n'allons pas lâcher le morceau pour autant. Nous allons raisonner en *
Mohicans : s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là. Very Happy

*"Le dernier des Mohicans" est un roman historique américain. De là un dessin humoristique est né.
Deux Mohicans se rencontrent. Le premier dit "moi Mohican". Le second dit "Moi Mohican". Le premier sort un revolver et tue l'autre puis il déclare "Moi denier des Mohicans".
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Message  Alain ROSSO Mar 11 Aoû - 12:58

Mercci Messieurs pour vos  articles et votre belle écriture , notre histoire l'histoire de Meknès est riche d'événements, je suis Meknassi mais je ne sais rien .
Zizi
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Message  Grostefan Alain Mar 11 Aoû - 14:06

ZIZI
Toi  tu es un vrai meknassi. J'ai remarqué que ta mémoire recèle une quasi infinité de détails très  précis. Un peu comme notre regretté Richard BRANDLIN que l'on qualifiait d'encyclopédie sur "pattes". Alors que moi - par exemple - je n'ai qu'une vue globale sur Meknès. Je ne t'arrive donc  pas à la cheville à ce sujet.
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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 31 Empty la Chevaliére

Message  Meugin Pierre Mar 11 Aoû - 14:51

Blédards on l'a tous eté un jour ou l'autre Moi meme j'avais une modeste ferme route d'Agourai vers l'usine des bois de l'Atlas avec le télèphone 108 la Chevaliére. Mes voisins  Mrs Piéri qui avait une vigne et une cave  construite dans une ancienne porte monumentale datant DU SOUVERAIN MOULAY ISMAIL ;A gauche la petite ferme de Monsieur et Madame ROSAS.
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Message  Lucien Calatayud Mar 11 Aoû - 15:12

PIERRE

On habitait assez loin l'un de l'autre et pourtant notre N° de téléphone était tout proche l'un de l'autre puisque nous avions le 107 à Aït Yazem.  Les standardistes disaient  " Le 107 à Yazem".   Very Happy
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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 31 Empty BLED a Meknes rte d'agourai

Message  Meugin Pierre Jeu 13 Aoû - 16:22

l'entree de mon bled à Meknès au fond le mur mitoyen de l'usine des bois de l'atlas a droite à gauche un lycee technique construit sur la vigne de Mr Pieri ; NB j'ai occulté sur la photo le visage d'une Demoiselle sur ma moto .Discrétion oblige[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Message  Alain ROSSO Sam 15 Aoû - 2:19

Grostefan Alain a écrit:ZIZI
Toi  tu es un vrai meknassi. J'ai remarqué que ta mémoire recèle une quasi infinité de détails très  précis. Un peu comme notre regretté Richard BRANDLIN que l'on qualifiait d'encyclopédie sur "pattes". Alors que moi - par exemple - je n'ai qu'une vue globale sur Meknès. Je ne t'arrive donc  pas à la cheville à ce sujet.
Merci Alain , comme tu le sais les services municipaux dirigeait la ville et les fonctionnaires étaient ministère de l'intérieure ,mon père de par sa situation participait et avait toutes les informations de Meknès et de la région,de cette situation j'ai très jeune je savais beaucoup de choses.Mais je ne sais pas tout.
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