Mémoires du "bled" durant le Protectorat
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Il y a bien longtemps que l'on a parlé "d'Aïcha Kendicha" et ses légendes ...c'était même dans un autre endroit...La voilà qui se rappelle à nos bons souvenirs...
Par contre, la Aïcha de Bouderbala...??? j'ai dû rater un train...
Pour aller de Meknès à El Hajeb, on passait par Boufekrane... Je ne me souviens même pas d'avoir pris le chemin de Bouderbala, dont j'ai entendu parler, bien sûr...
Pour le mot "atay"... moi aussi, j'ai compris...
Par contre, la Aïcha de Bouderbala...??? j'ai dû rater un train...
Pour aller de Meknès à El Hajeb, on passait par Boufekrane... Je ne me souviens même pas d'avoir pris le chemin de Bouderbala, dont j'ai entendu parler, bien sûr...
Pour le mot "atay"... moi aussi, j'ai compris...
_________________
Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
J'ai oublié de dire à ALAIN, que j'avais beaucoup apprécié son texte du 3 aoùt à 17h05, sur M'Hamed l'Habil...
Je m'en serais voulu de ne pas l'avoir dit...!!!
ALAIN .....
Je m'en serais voulu de ne pas l'avoir dit...!!!
ALAIN .....
Dernière édition par Admin le Jeu 26 Sep - 16:43, édité 1 fois
_________________
Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN
Tu m'excuseras mais j'ai complètement oublier de te renseigner à propos de la calvitie ou plus précisément de la disparition de certaines pilosités: C'est tout simplement que chez les femmes et chez les homme la métamorphose ne se passe pas tout à fait aux mêmes endroits. Honni soit qui mal y pense: je fais bien entendu allusion aux crânes et aux aisselles. Dans certaines populations, on a définitivement résolu le problème. On rase tout, tout le monde est ainsi logé à la même enseigne et on n'en parle plus.
Tu m'excuseras mais j'ai complètement oublier de te renseigner à propos de la calvitie ou plus précisément de la disparition de certaines pilosités: C'est tout simplement que chez les femmes et chez les homme la métamorphose ne se passe pas tout à fait aux mêmes endroits. Honni soit qui mal y pense: je fais bien entendu allusion aux crânes et aux aisselles. Dans certaines populations, on a définitivement résolu le problème. On rase tout, tout le monde est ainsi logé à la même enseigne et on n'en parle plus.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 94
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Pour la Peugeot, j'entendais plus souvent Pijo. La marque était tellement répandue qu'on utilisait le mot pour dire camionnette suivi de la marque de ladite camionnette : une pijo Renault, une pijo Simca, etc.
Aujourd'hui, on pourrait dire une toyota Pijo !! .
Aujourd'hui, on pourrait dire une toyota Pijo !! .
CONRAD-BRUAT Xavier- Messages : 6240
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Age : 85
Localisation : Toulouse
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
XAVIER
Les blédards ne savent pas prononcer la lettre "p" qu'ils remplacent par un "b".
Le "v" est remplacé par un "f" doù le nom de "facace" pour désigner les MRE.
Les blédards ne savent pas prononcer la lettre "p" qu'ils remplacent par un "b".
Le "v" est remplacé par un "f" doù le nom de "facace" pour désigner les MRE.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re:Mémoires de "Blédards"
ALAIN , XAVIER
Moi,ji conni la Simca 1000 bijot ou pijot (comme ti vou ti choice) avec li dicalcominis bartout. Pi,ji conni deux lascars di Toulouse qui chanti :
"Ji ti prendri nu dans li Simca 1000" ya ouili,ouili... si ba bien ciula,ahchouma.
Moi,ji conni la Simca 1000 bijot ou pijot (comme ti vou ti choice) avec li dicalcominis bartout. Pi,ji conni deux lascars di Toulouse qui chanti :
"Ji ti prendri nu dans li Simca 1000" ya ouili,ouili... si ba bien ciula,ahchouma.
MOLL Serge- Messages : 3767
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 85
Localisation : Bedoin Vaucluse
Re:Mémoires de"Blédars"
Très bonne révision que voilà !!! Et oui c'est comme ça que l'on arrivait à se comprendre les uns et les autres quand on ne maîtrisait pas le français ou l'arabe.Un véritable charabia.
MOLL Serge- Messages : 3767
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 85
Localisation : Bedoin Vaucluse
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
SALUT TOUT LE MONDE
La grande différence qu'il y avait entre le nord du Maroc (sous protectorat espagnol) et celui sous protectorat français c'est précisément qu'au nord, les Marocains avaient appris à s'exprimer presque couramment en espagnol tandis que plus bas c'était nous qui devions apprendre l'arabe. Le marocain ne se contentant que de prononcer quelques mots à sa façon. "Qu'is ti dit?" "Ci toi li jouli li boucoup afic li coustim". Ce sont des expressions que j'ai entendues combien de fois.
La grande différence qu'il y avait entre le nord du Maroc (sous protectorat espagnol) et celui sous protectorat français c'est précisément qu'au nord, les Marocains avaient appris à s'exprimer presque couramment en espagnol tandis que plus bas c'était nous qui devions apprendre l'arabe. Le marocain ne se contentant que de prononcer quelques mots à sa façon. "Qu'is ti dit?" "Ci toi li jouli li boucoup afic li coustim". Ce sont des expressions que j'ai entendues combien de fois.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 94
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Croyances et superstitions... La hyène
Selon les spécialistes, c'est la hyène rayée qui vit au Maroc. Cette espèce, qui était largement répandue dans la région de Midelt, Haute Moulouya orientale, ne se retrouve plus actuellement que dans les régions peu habitées des steppes de Dahra, entre Midelt, Missour et Oujda .
C'est un grand carnivore qui a la taille d'un chien, la coloration de sa robe varie du gris au gris jaune et présente des raies transversales en noir. Sa voix ressemble à un ricanement lorsqu'elle est surprise ( le rire de "mejjerioul").
La hyène rayée est un charognard, elle se nourrit de petits mammifères, mais fait sa nourriture essentielle des cadavres qu'elle peut déterrer même dans les cimetières. Ce qui lui donne une très mauvaise réputation.
Dans les années 50-60 du siècle passé, la hyène rayée existait en grand nombre dans le moyen Atlas, comme en témoigne ce paragraphe tiré d'une archive de DR.M.Rousselle:
" je me souviens d'un jour où nous avons abattu une hyène. Les hommes d'un petit ksar voisin aux Ait Arfa de la Moulouya étaient venus nous proposer d'acheter ("ton prix sera le nôtre ") l'animal entier pour le détruire. Trop d'organes de cette bête entrent dans la composition des filtres préparés par les vieilles femmes. ( Toujours suspectes de sorcellerie...dont les hommes ont toujours peur.)
Et bien , cette peur existe encore aujourd'hui, chez une grande frange de marocains surtout ignorants ou illettrés. Ils attribuent à la cervelle de la hyène (mokh eddbaa) des pouvoirs magiques.
Selon le reporter du 30/09/07, " mokh eddbaa se vend comme du "hachich", par petits bouts, sur recommandation et dans la discrétion totale."
"mokh eddbaa" a la réputation de méduser les gens (debbeaa). Selon la superstition , la femme qui porte "mokh eddbaa" ne verrait jamais son mari lui faire de reproches, ni la contrarier. Le mari ferait tout ce que la femme munie de "mokh eddbaa" lui demande et il serait "mdebbaa".
La cervelle d'hyène rapporte gros à celui qui arrive a en acquérir une. Selon l'hebdomadaire Telquel-sep 2006- pour le besoin de magie noire, le trafic d'hyène fait des ravages au Maroc. Toujours selon cet hebdomadaire, le corps d'une hyène a été vendu à 150.000, DH à un riche commerçant du Golf.
Il est malheureux de constater, encore aujourd'hui, en 2007, que des pratiques ancestrales nuisibles continuent à sévir dans notre pays au vu et au su de tous!
Cette semaine , c'est l'ouverture de la session de chasse dans la région de l'oriental pour l'exercice 2007/2008, la hyène fait partie des animaux qui sont strictement interdits à la chasse au Maroc. EN PRINCIPE!
Publié par le docteur Mouhib Mohamed grand ami du docteur Maxime Rousselle.
NB. Personnellement je pense qu'il n'y a plus de hyènes au Maroc.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
MARIE-JOMarie-Joëlle Cremault a écrit:
ALAIN, bonjour. Puisque tu dis "ils" : qui s'est amusé à écrire ce lexique dit du vocabulaire du bled, mais qui devait s'étendre au parler des marocains de la rue...parler petit nègre.... ou patois dans des régions française?
Désolée, si la réponse est écrite plus haut, je n'ai pas dû ,tout lire.
Merci.
"Ils", ce sont le ou les auteurs. Je ne les connais pas. Je pique ça sur un site marocain ("mon pays") rencontré au hasard de mes recherches.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN
Au sujet de la hyène et des superstitions.
D'une part ce sont la plupart du temps des 'attars (marchands ambulants) qui les vendent par très petites doses et les produits en questions sont des shours (filtres).
Sans être particulièrement superstitieux ni trop craintif, je n'étais jamais très rassuré lorsqu'une femme berbère m'offrait quelque chose à boire ou à manger. Parce que, quoi qu'on en pense, on a pu constater de drôle de choses dans le milieu des ouvriers. Des choses qui nous laissaient bien rêveurs.
Au sujet de la hyène et des superstitions.
D'une part ce sont la plupart du temps des 'attars (marchands ambulants) qui les vendent par très petites doses et les produits en questions sont des shours (filtres).
Sans être particulièrement superstitieux ni trop craintif, je n'étais jamais très rassuré lorsqu'une femme berbère m'offrait quelque chose à boire ou à manger. Parce que, quoi qu'on en pense, on a pu constater de drôle de choses dans le milieu des ouvriers. Des choses qui nous laissaient bien rêveurs.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
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Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
superstitions :
Merci Alain;
, des sources de ce lexique. Nos chers Marocains, ne pensait pas dans le bled, qu'un jour leurs " ti" et autres, feraient l'objet d'une étude. Mais j'aime ... à te lire et à découvrir .
OUi les superstitions, je les ai observées chez mes amis juifs, même dans ma famille, chez les musulmans du Maghreb. Stupéfaite, en Tunisie, il y a peu : où j'ai appris à ne servir aux ouvriers que des bouteilles individuelles non ouvertes. Tjs en Tunisie, où, contrairement au Maroc, il est difficile d’être invité dans des familles pour prendre un repas!
Les "désenvouteurs" suivant les religions, sont souvent des religieux, prêtres , rabbins , ou ???.
J'ai ouï, l'histoire d'un officier Français , supérieur, je crois même général, qui était parti (donc laissant femme et enfants légitimes) avec sa bonne Marocaine, et lui avait fait des enfants illégitimes. Je ne doute pas de cette histoire, au décès du militaire, tout est rentré dans " l'ordre normal des choses" (vous me comprenez ? )
En 2013, avec beaucoup de recul, magie noire ou simplement un homme qui refusait les parties de bridges, les soirées, les mondanités, et peut être l'indifférence d'une famille. ; et avait choisi le dévouement d'une employée? certes, ceci est incompréhensible à l'époque des faits, mais.....
Les miracles catholiques se font rares. La magie noire s'explique , l'effet des plantes etc...je dirai même, la force de la persuasions, d'un esprit fort sur un faible.
Merci Alain;
, des sources de ce lexique. Nos chers Marocains, ne pensait pas dans le bled, qu'un jour leurs " ti" et autres, feraient l'objet d'une étude. Mais j'aime ... à te lire et à découvrir .
OUi les superstitions, je les ai observées chez mes amis juifs, même dans ma famille, chez les musulmans du Maghreb. Stupéfaite, en Tunisie, il y a peu : où j'ai appris à ne servir aux ouvriers que des bouteilles individuelles non ouvertes. Tjs en Tunisie, où, contrairement au Maroc, il est difficile d’être invité dans des familles pour prendre un repas!
Les "désenvouteurs" suivant les religions, sont souvent des religieux, prêtres , rabbins , ou ???.
J'ai ouï, l'histoire d'un officier Français , supérieur, je crois même général, qui était parti (donc laissant femme et enfants légitimes) avec sa bonne Marocaine, et lui avait fait des enfants illégitimes. Je ne doute pas de cette histoire, au décès du militaire, tout est rentré dans " l'ordre normal des choses" (vous me comprenez ? )
En 2013, avec beaucoup de recul, magie noire ou simplement un homme qui refusait les parties de bridges, les soirées, les mondanités, et peut être l'indifférence d'une famille. ; et avait choisi le dévouement d'une employée? certes, ceci est incompréhensible à l'époque des faits, mais.....
Les miracles catholiques se font rares. La magie noire s'explique , l'effet des plantes etc...je dirai même, la force de la persuasions, d'un esprit fort sur un faible.
Crémault Marie Joëlle- Messages : 482
Date d'inscription : 27/10/2010
Age : 76
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Personne je pense ne sait vraiment ce qu'il veut.
De notre temps, nombre de jeunes citadins rêvaient de mener une vie blédarde quand les blédards ne rêvaient que d'une vie citadine.
J'avais tout juste 7 ans, et voilà ce que je ressentais, moi un pur blédard: Extrait de mes mémoires:
De notre temps, nombre de jeunes citadins rêvaient de mener une vie blédarde quand les blédards ne rêvaient que d'une vie citadine.
J'avais tout juste 7 ans, et voilà ce que je ressentais, moi un pur blédard: Extrait de mes mémoires:
D’ordinaire, maman ne se rendait à la ville que dans des cas d’absolues nécessités. Selon les circonstances, l’un ou l’autre des enfants parfois même les trois, l’accompagnions. C’était pour nous un très grand bonheur que de pouvoir évoluer le temps d’une après midi dans un autre cadre que celui de la ferme. Sauf bien sûr lorsqu'il s’agissait de se rendre chez un dentiste. En ce cas la chose ne s’avérait plus du tout exaltante.
S’enivrer des heures durant dans l’ambiance trépidante de tout un monde européen à la conduite plutôt survoltée, se sentir emporté dans le grouillant tumulte des rues et des trottoirs, dans celui d’un concert de klaxons , celui de sonnettes de bécanes, se griser du martèlement cadencé de sabots sur le macadam aux passages de calèche, s’ébahir enfin devant les pantomimes d’un agent occupé à réguler la circulation, c’était là tout un florilège de sensations qui tranchait si radicalement avec le quotidien d’une ferme.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
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Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Re:Mémoires de "Blédars"
LUCIEN
Comme tu as raison et comme je te comprends ... on n' est jamais content de ce que l'on a.
J'ai connu la vie citadine jusqu'à presque 15 ans,puis deux années de bled par obligation que je tairais ici,puis retour à la ville.Je peux te dire que j'ai su ce que je voulais.
Cela me rappelle une histoire:
Deux hommes sont au restaurant, le serveur leur apporte le plat qu'ils ont commandé.
Aussi tôt, chacun lorgne ce qu'il y a dans l'assiette de l'autre et aurait aimé l'avoir pour lui.
Et pour terminer,j'ai eu une pensée pour toi aujourd'hui,si,si c'est vrai, en buvant un bon "Monbazillac" moelleux en apéritif qui provient de Saint Laurent 24100.
Bien amicalement
Serge
Comme tu as raison et comme je te comprends ... on n' est jamais content de ce que l'on a.
J'ai connu la vie citadine jusqu'à presque 15 ans,puis deux années de bled par obligation que je tairais ici,puis retour à la ville.Je peux te dire que j'ai su ce que je voulais.
Cela me rappelle une histoire:
Deux hommes sont au restaurant, le serveur leur apporte le plat qu'ils ont commandé.
Aussi tôt, chacun lorgne ce qu'il y a dans l'assiette de l'autre et aurait aimé l'avoir pour lui.
Et pour terminer,j'ai eu une pensée pour toi aujourd'hui,si,si c'est vrai, en buvant un bon "Monbazillac" moelleux en apéritif qui provient de Saint Laurent 24100.
Bien amicalement
Serge
MOLL Serge- Messages : 3767
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Localisation : Bedoin Vaucluse
lexique militaire dans l'armée d'Afrique
Alain Lucien Serge
Il y aussi dans le langage militaire "CAPTANE" pour "mon Capitaine" par un tirailleur algérien ou marocain au garde à vous s'adressant à son Commandant d'Escadron ...
Merci à ceux qui m'ont souhaité ma fête ce jour... C'était la Saint René.... Tu parles d'une fête, j'ai "mangé bon" devant mon mur en agglos que j'ai enfin fini d'enduire ce soir... Ouille ouille les reins en "capilotade"...( terme bonois ) Je vais bien dormir ... inchallah..
Il y aussi dans le langage militaire "CAPTANE" pour "mon Capitaine" par un tirailleur algérien ou marocain au garde à vous s'adressant à son Commandant d'Escadron ...
Merci à ceux qui m'ont souhaité ma fête ce jour... C'était la Saint René.... Tu parles d'une fête, j'ai "mangé bon" devant mon mur en agglos que j'ai enfin fini d'enduire ce soir... Ouille ouille les reins en "capilotade"...( terme bonois ) Je vais bien dormir ... inchallah..
René Hermitte- Messages : 1403
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Re:Mémoires de "Blédars"
Ah! Boune fite mon ami Rini. Ciu lila ci li lingage de Sirge,loui minme.
"T'as mangé bon" devant ton mur....agglo,agglo, il est des nôtres,il a mangé son mur comme les autres.
"T'as mangé bon" devant ton mur....agglo,agglo, il est des nôtres,il a mangé son mur comme les autres.
MOLL Serge- Messages : 3767
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 85
Localisation : Bedoin Vaucluse
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
RENE
Pendant les vinifications la propreté était de rigueur. Celui qui veillait à ça était cet ancien légionnaire dont j'ai déjà parlé. Il avait le grade de sergent. Tous les ouvriers, quand ils s'adressaient à lui, l'appelaient "charjane". Lui-même quand il s'adressait au patron (M. ISMAN) lui donnait du "mon commandant" car ce dernier était commandant de réserve.
Pendant les vinifications la propreté était de rigueur. Celui qui veillait à ça était cet ancien légionnaire dont j'ai déjà parlé. Il avait le grade de sergent. Tous les ouvriers, quand ils s'adressaient à lui, l'appelaient "charjane". Lui-même quand il s'adressait au patron (M. ISMAN) lui donnait du "mon commandant" car ce dernier était commandant de réserve.
Grostefan Alain- Messages : 14146
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Grostefan Alain- Messages : 14146
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Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Bonjour ALAIN,
Quelle surprise hier, en cherchant un article sur "Jeune Afrique" (via internet) un jeune marocain (environ 20 ans) sur une vidéo, parlait le langage de ton lexique. Courte intervention, mais j'ti dis tout comme ti l'as écrit.
Lucien a remarqué :parfois une petite phrase est lancée pour ouvrir une discussion. Donc,par délicatesse, personne n'est venu me contredire, et pourtant... j'aime au détour d'un site voir le présent et le passé apparaître.
ABDEL, parle un très bon français, je pensais donc ce lexique, tombé en désuétude.
"J'i dit, t'i va au Maroc et ti verra" (je suis pas très bonne ).Oui, mais hélas, l'envie de retourner au Maroc , s'éloigne. .
mais, en deux heures je peux prendre un billet d'avion, et, partir le lendemain...alors !
A ++++
Quelle surprise hier, en cherchant un article sur "Jeune Afrique" (via internet) un jeune marocain (environ 20 ans) sur une vidéo, parlait le langage de ton lexique. Courte intervention, mais j'ti dis tout comme ti l'as écrit.
Lucien a remarqué :parfois une petite phrase est lancée pour ouvrir une discussion. Donc,par délicatesse, personne n'est venu me contredire, et pourtant... j'aime au détour d'un site voir le présent et le passé apparaître.
ABDEL, parle un très bon français, je pensais donc ce lexique, tombé en désuétude.
"J'i dit, t'i va au Maroc et ti verra" (je suis pas très bonne ).Oui, mais hélas, l'envie de retourner au Maroc , s'éloigne. .
mais, en deux heures je peux prendre un billet d'avion, et, partir le lendemain...alors !
A ++++
Crémault Marie Joëlle- Messages : 482
Date d'inscription : 27/10/2010
Age : 76
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
MARIE-JO
Donne libre cours à tes pulsions. Si tu as envie d'aller au Maroc fais-le pendant qu'il en est encore tant. Je suis sûr que tu retrouverais des ouvriers ou enfants d'ouvriers se rappelant l'heureux temps de la colonie. L'indépendance n'a pas apporté le bonheur escompté dans les bleds.
Donne libre cours à tes pulsions. Si tu as envie d'aller au Maroc fais-le pendant qu'il en est encore tant. Je suis sûr que tu retrouverais des ouvriers ou enfants d'ouvriers se rappelant l'heureux temps de la colonie. L'indépendance n'a pas apporté le bonheur escompté dans les bleds.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Jabador | habit de l’ambassadeur |
Jabile | l’eau de Javel |
Jadarmi | gendarme |
Jakita | jaquette |
Janta | jante de voiture |
Jarda | jardin |
Jardini | le jardinier |
Jenyor | ingénieur |
Jidorange | jus d’orange |
Jippa | la jupe |
jmafou | je m’en fou |
Jonglaje | jongler |
Jornal | journal |
Jwanate | joints |
Jwane | le joint |
Jwane quilace | joint de culasse |
Jwilla | gel pour cheveux |
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
HUGUETTE
L'on remarquerait à peine que Ifrane possède des qualités que bien d'autres stations n'ont pas?
Ce que j'ai tenté de décrire date de 1936/37.
Notre petite sœur souffrait de déshydratation et le docteur ne nous laissait aucun espoir, sauf à changer le plus rapidement possible d'air et de climat.
Voici ce dont le témoigne:
Etait-ce le fait d’un simple hasard ou bien avait-il eu connaissance du drame qui se dessinait à plus ou moins brève échéance ? Toujours est-il que, alors que nos parents se creusaient la tête à la cherche d’une solution, monsieur Sardin chez qui aucune particulière grandeur d’âme ne s’était jusque là révélée en aucun domaine, celui qui, dans son habituelle froideur n’avait jamais fait montre non plus de la moindre attention à l’endroit des enfants de son commis, chose pour le moins inattendue, ce même monsieur Sardin offrit à papa de prendre quelques vacances.
« Nous méritons bien de nous accorder un peu de repos, lui dit-il. Je vous invite donc à prendre une dizaine de jours de congé en notre compagnie. Que votre famille se tienne prête demain matin de très bonne heure. Ainsi profiterons-nous d’un brin de fraîcheur pour rouler». S’étant de manière assez inattendue décidée de s’accorder un séjour en montagne, chose pour le moins étrange, la famille Sardin avait eu l’idée d’en faire profiter la famille du commis. En pareille circonstance dramatique, comment ne point nous persuader qu’il ne pouvait s’agir là que d’un authentique miracle.
Dès l’aube du lendemain, nous voici donc roulant à vive allure en direction de sommets montagneux. Des hauteurs certes pas très éloignées de notre région mais qui, aux dires de certains, n’en restaient pas moins très prisées. Tant pour ce qu’elles dispensaient de fraîcheur et d’air vivifiants aux périodes d’été que par l’abondance de leur enneigement en saisons hivernales. Une réputation qui en faisait l’une des stations les plus fréquentées du pays.
Dès lors, non seulement s’ouvraient de fermes espoirs de voir notre petite sœur se rétablir, mais à cette profonde aspiration se greffaient de belles perspectives de vacances estivales pour l’ensemble de la famille. Lieu bénit s’il en fut que l’endroit où les Sardin avaient dû depuis peu jeter leur dévolu.
Vite à l'ouvrage, trois tentes ne tardèrent pas à occuper un assez large espace idéalement ombragé, agrémenté de surcroît de cent légers cours d’eau, tous prenant naissance au plus haut des cimes. Dévalant les pentes et s’apprivoisant au fil des obstacles, ils n’étaient plus que ruisselets tranquilles qui se faufilaient avec de doux clapotis entre les drues végétations .
Les Sardin s’étant proposés d’occuper celle des tentes dressée le plus en surplomb ; le couple des métayers avait eu quant à lui la notable délicatesse de laisser à nos parents le choix entre les deux autres emplacements, leur suggérant toutefois de porter une préférence sur celui qui se trouvait le plus en contre bas :
« La petite pourra bien mieux observer les ébats des autres enfants » avaient-ils dit d’un air attristés devant l’état tout amolli de notre petite sœur. Bien des choses laissaient alors penser que le mal la tiendrait couchée, sans ressort tout le temps de notre séjour en montagne! Que nenni ! L’altitude, la fraîcheur, l’humidité, la tonicité de l’air puissamment revigorant, l’abondance des ruissellements, le concert des odeurs, le foisonnement d’une végétation aux propriétés salvatrices insoupçonnées et sans doute bien d’autres choses secrètes encore; toujours est-il que, ragaillardie le court espace de deux journées et deux nuits, notre malade n’entendit plus rester à l’écart de nos jeux.
Saurait-on mieux dire que le diagnostique du docteur, sans doute aussi son intervention discrète auprès de la famille Sardin, faisaient d’une pierre deux coups. Non content d’avoir remis très rondement sur pied celle pour qui l’on s’apprêtait à verser des larmes la croyant perdue, chose inespérée, ce même praticien offrait à l’ensemble du foyer une occasion de bénéficier pour une première fois d’un séjour de rêve. Bien des choses laissaient en effet supposer que le médecin n’était pas étranger au soudain élan de générosité du couple Sardin.
S’était-il cru en droit peut être même en devoir de rompre le principe de confidentialité, de révéler quelle issue dramatique se dessinait à défaut d’une réelle prise de conscience de la situation ? Personne en tout cas ne souffla jamais mot de la chose. Quoi qu’il en soit, sans un tel concours de circonstances lequel d’entre nous, mon frère ma sœur ou moi-même se serait laisser convaincre que semblable lieu paradisiaque put exister à si proche distance de l’aride, chaud, sec et morne univers au sein duquel nous évoluions sans jamais nous poser de questions.
L'on remarquerait à peine que Ifrane possède des qualités que bien d'autres stations n'ont pas?
Ce que j'ai tenté de décrire date de 1936/37.
Notre petite sœur souffrait de déshydratation et le docteur ne nous laissait aucun espoir, sauf à changer le plus rapidement possible d'air et de climat.
Voici ce dont le témoigne:
Etait-ce le fait d’un simple hasard ou bien avait-il eu connaissance du drame qui se dessinait à plus ou moins brève échéance ? Toujours est-il que, alors que nos parents se creusaient la tête à la cherche d’une solution, monsieur Sardin chez qui aucune particulière grandeur d’âme ne s’était jusque là révélée en aucun domaine, celui qui, dans son habituelle froideur n’avait jamais fait montre non plus de la moindre attention à l’endroit des enfants de son commis, chose pour le moins inattendue, ce même monsieur Sardin offrit à papa de prendre quelques vacances.
« Nous méritons bien de nous accorder un peu de repos, lui dit-il. Je vous invite donc à prendre une dizaine de jours de congé en notre compagnie. Que votre famille se tienne prête demain matin de très bonne heure. Ainsi profiterons-nous d’un brin de fraîcheur pour rouler». S’étant de manière assez inattendue décidée de s’accorder un séjour en montagne, chose pour le moins étrange, la famille Sardin avait eu l’idée d’en faire profiter la famille du commis. En pareille circonstance dramatique, comment ne point nous persuader qu’il ne pouvait s’agir là que d’un authentique miracle.
Dès l’aube du lendemain, nous voici donc roulant à vive allure en direction de sommets montagneux. Des hauteurs certes pas très éloignées de notre région mais qui, aux dires de certains, n’en restaient pas moins très prisées. Tant pour ce qu’elles dispensaient de fraîcheur et d’air vivifiants aux périodes d’été que par l’abondance de leur enneigement en saisons hivernales. Une réputation qui en faisait l’une des stations les plus fréquentées du pays.
Dès lors, non seulement s’ouvraient de fermes espoirs de voir notre petite sœur se rétablir, mais à cette profonde aspiration se greffaient de belles perspectives de vacances estivales pour l’ensemble de la famille. Lieu bénit s’il en fut que l’endroit où les Sardin avaient dû depuis peu jeter leur dévolu.
Vite à l'ouvrage, trois tentes ne tardèrent pas à occuper un assez large espace idéalement ombragé, agrémenté de surcroît de cent légers cours d’eau, tous prenant naissance au plus haut des cimes. Dévalant les pentes et s’apprivoisant au fil des obstacles, ils n’étaient plus que ruisselets tranquilles qui se faufilaient avec de doux clapotis entre les drues végétations .
Les Sardin s’étant proposés d’occuper celle des tentes dressée le plus en surplomb ; le couple des métayers avait eu quant à lui la notable délicatesse de laisser à nos parents le choix entre les deux autres emplacements, leur suggérant toutefois de porter une préférence sur celui qui se trouvait le plus en contre bas :
« La petite pourra bien mieux observer les ébats des autres enfants » avaient-ils dit d’un air attristés devant l’état tout amolli de notre petite sœur. Bien des choses laissaient alors penser que le mal la tiendrait couchée, sans ressort tout le temps de notre séjour en montagne! Que nenni ! L’altitude, la fraîcheur, l’humidité, la tonicité de l’air puissamment revigorant, l’abondance des ruissellements, le concert des odeurs, le foisonnement d’une végétation aux propriétés salvatrices insoupçonnées et sans doute bien d’autres choses secrètes encore; toujours est-il que, ragaillardie le court espace de deux journées et deux nuits, notre malade n’entendit plus rester à l’écart de nos jeux.
Saurait-on mieux dire que le diagnostique du docteur, sans doute aussi son intervention discrète auprès de la famille Sardin, faisaient d’une pierre deux coups. Non content d’avoir remis très rondement sur pied celle pour qui l’on s’apprêtait à verser des larmes la croyant perdue, chose inespérée, ce même praticien offrait à l’ensemble du foyer une occasion de bénéficier pour une première fois d’un séjour de rêve. Bien des choses laissaient en effet supposer que le médecin n’était pas étranger au soudain élan de générosité du couple Sardin.
S’était-il cru en droit peut être même en devoir de rompre le principe de confidentialité, de révéler quelle issue dramatique se dessinait à défaut d’une réelle prise de conscience de la situation ? Personne en tout cas ne souffla jamais mot de la chose. Quoi qu’il en soit, sans un tel concours de circonstances lequel d’entre nous, mon frère ma sœur ou moi-même se serait laisser convaincre que semblable lieu paradisiaque put exister à si proche distance de l’aride, chaud, sec et morne univers au sein duquel nous évoluions sans jamais nous poser de questions.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 94
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
séjour en montagne
Salut Lucien
Un séjour en montagne qui ne dit pas son nom... Ifrane la perle du Moyen Atlas.
Lucien, J"en suis encore tout "esbodi" après la lecture de ce texte et je reste sans voix. Que dire de plus.
Néanmoins, il me reste encore un petit souffle pour te dire Bravo Lucien pour ton talent.
Amicalement
René
Un séjour en montagne qui ne dit pas son nom... Ifrane la perle du Moyen Atlas.
Lucien, J"en suis encore tout "esbodi" après la lecture de ce texte et je reste sans voix. Que dire de plus.
Néanmoins, il me reste encore un petit souffle pour te dire Bravo Lucien pour ton talent.
Amicalement
René
René Hermitte- Messages : 1403
Date d'inscription : 19/10/2010
Age : 77
Localisation : Toulon La Valette
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