Cinémas, Films, Affiches de Notre Enfance 1

Tu as raison, un vrai tresor.  Une facon comme une autre de me souvenir de ces cinemas , ces vaisseaux d'ombres et de lumieres, harnaches de stuc et qui continuent a me faire fantasmer. Tout se passe comme si certains de ces films avaient ete fixes dans mon esprit. Les mots me manquent pour traduire ces annees. Ces films, en Noir et Blancs, en Technicolor, en Panoramique, en Cinemascope 35 ou 70mm. Ces eclosions continuelles de talents, Disney, Tex Avery, John Ford, Chaplin, Pagnol, Hitchcock, Keaton, Carne, et tant d'autres, m'ont stimule et n'ont pas cesse de m'impressionner.
Tout le monde connait la fameuse sequence de La Rose poupre du Caire de Woody Allen. Celle ou le heros descend de l'ecran pour se meler au public. J'ai suivi depuis ma plus tendre enfance des metamorphoses analogues, mais en sens inverse.

Je me baladais souvent au centre ville.
C’est ici que se trouvaient les cinémas.
A cette époque, on choisissait notre place sur un plan avec un numéro au guichet.
On réglait, ensuite une ouvreuse nous accompagnait à l’intérieur munie de sa torche pour nous éclairer, elle nous remerciait après qu’on lui donnait une petite pièce en guise de pourboire.
Au début il y avait toujours un documentaire, les actualités marocaines, puis le lancement du film de la semaine suivante , puis dix minutes d’entr'acte et le film.
Aux actualités, on voyait toujours Sa Majesté Le Roi inaugurer un nouveau complexe, les officiels lui baisaient la main, on lui offrait du lait et des dattes en signe de bienvenue.
Des plus grands choisissaient toujours les places situées au poulailler pour la raison qu’ils amenaient leur petite copine et ce n’était pas précisément pour voir le film, mais pour flirter.
Il y avait la publicité pour Fly Tox, plus de mouches, plus de moustiques.
A l’entr'acte une voix criait dans un haut parleur: bonbons-esquimaux-caramels-chocolats ,demandez nos crèmes glacées aux charmantes ouvreuses.
Après c’était:   mesdames et messieurs,
veuillez regagner vos places, le film va commencer.
En 1961, une place de cinéma coutait 3,75 francs, soit 50 cents d'euros
TEXTE DE  ROLAND.BENZAKEN - LE VERDUN A RABATize][/b][/center]

Huguette,

Pas d'accord avec toi au sujet du Mondial, tant que les Sandeaux exploitaient cette salle, il n'y avait pas de rats cinephiles, de films erotiques.
Je suis ne dans cette salle. Elle a ete la premiere a etre la vitrine du cinema avec un grand C dans les annees 20,30,40 et 50. Mais la c'est une autre histoire que j'aurai le plaisir de vous raconter plus tard.

Les salles de cinema ont-elles un avenir au Maroc?

A la vue de ce qu'Huguette nous a montre de gros nuages semblent obscurcir l'horizon. Aller au cinema au Maroc n'est plus chose courante. Outre l'impact ravageur du au piratage des oeuvres cinematographiques. Rien n'a ete fait pour enrayer la chute de la frequentation et pour aider a la rehabilitation des salles dont certaines font partie du patrimoine architectural et culturel du Maroc. Les salles de quartier ainsi que celles du centre ville disparaissent a vue d'oeil car elles n'ont guere evolue, depuis l'independance de ce pays. Fauteuils inconfortables, ecrans insuffisamment grands, sonorisation lamentable, prix des places eleves et sanitaires bouches poussant les utilisateurs a uriner de loin. Certains exploitants attendent des mesures concretes des pouvoirs publics pour ces salles se modernisent que ce soit sur le plan technique ou sur le plan du confort, face au spectre de plus en plus grand de la piraterie sur internet. D'autres pensent que l'arrivee des multiplexes, modele made in Hollywood finira par condamner les salles de proximite. Alors que ces multiplexes ne touchent que les classes moyennes emergentes pretes au prix fort leurs places et pouvant se deplacer en peripheries des villes. Un cinema a destination des classes aisees. Alors que le cinema doit rester populaire  et bon marche comme il l'etait au temps du protectorat.
Le cinema doit rester pluraliste. Il doit etre avant tout une vitrine ouverte a tous les public, aux jeunes, aux etudiants, aux realisateurs en herbe, et au public se toutes tendances pour cela il doit evoluer, s'adapter, seduire, se defendre, se redefinir face aux multiplexes, lieux de consommation ou faire du cinema se resume a consommer du Pop corn, boire des boissons gazeuses et s'abrutir sous l'effet des effets speciaux tout en avalant de sinistres navets.
La salle de cinema doit etre ouverte a tous les films, films classiques, commerciaux, et d'auteur, a-t-elle sa place au Maroc? Oui, mais il faudra que le centre de la cinematographie marocaine est envie de la defendre en prenant des mesures efficaces, des mesures inevitables pour sa survie.

Une machine à popcorns, ça alors !!!

Cela me rappelle que j'en faisais à mes enfants : une casserole sur le feu (ne pas oublier le couvercle), du beurre, des grains de maïs, du sel, et ça pétait sec...

Xavier a raison,le directeur du Centre de la Cinematographie marocaine parle des productions etrangeres tournees au Maroc, mais evite de parler des productions locales et de l'exploitation. En ce qui concerne la production locale, s'il n'y avait pas le Centre National de la Cinematographie Francaise et des aides etrangeres, il n'y aurait pas de cinema marocain, c'est tout simple.En ce qui concerne les salles , le centre de la cinematographie marocaine est en grande partie responsable de leur disparition, a cela s'ajoute le manque d'ambition d'une grande partie des exploitants, incapables de s'adapter aux realites economiques et sociales marocaines. Nous allons au Maroc vers un modele de cinema qui consistera a transplanter une formule americaine a destination d'un public aise qui ne represente qu'une tres mince couche de la population. Un cinema qui ne touchera que les classes emergentes.
La salle de cinema a-t-elle un avenir  au Maroc ? Oui, mais pour cela il faudra des mesures concretes de la part des pouvoirs publics que ce soit au niveau de la production, de la distribution et de l'exploitation . Mais cela risque de faire grincer les dents.