Meknès, la ville Nouvelle 6

GERARD

1) J’avais oublié le n° au dessus de la porte du magasin. Dans ma tête celui-ci était au 6 et, en outre, tu verras sur la pub ci-après que La Prévoyance se disait aussi au 6.

2) Rue de Nantes, il n’y a plus le moindre petit bout de terrain vague, ni à droite ni à gauche. Au bout à gauche, c’était le n°9. Nous y jouions souvent car il avait l’avantage d’avoir un hall traversant par lequel on accédait à la cour derrière, laquelle avait un grand arbre en son centre et de laquelle on retombait dans le terrain vague après avoir grimpé une échelle en fer scellée dans le mur de clôture.

3) En bas à gauche du raide l’escalier descendant dans la cour, c’était Djilali. On lui donnait au moins 80 ans.  Il habitait en médina mais occupait effectivement aussi une pièce sans porte, fermée par un simple rideau. Et un jour nous l’avons vu arriver avec une jeune épouse, avec laquelle il a eu un enfant.

4) Tu as fait remonter dans mes souvenirs ces petites fenêtres de l’atelier de ta mère dans la cour.
Ce qui servait de caves était les anciennes cuves à charbon. Chaque appartement en avait une et il y en avait aussi au fond de la cour. J’en ai vu encore pleines de charbon.
Près de l’escalier remontant à l’avenue Mézergues, il y avait des toilettes. Ledit escalier, un peu en colimaçon, descendait encore plus bas mais j’avais peur d’y aller…

5) Tu as été au bahut soit avec Guy Roblédo, aujourd’hui dcd, soit avec Yves. Je vois celui-ci régulièrement et prochainement à Rosas avec l’ADAMM. Nous sommes très copains et avons passé ensemble, avec une petite bande, plusieurs séjours en Corse, en Italie, à Marseillan pour les huîtres, et des St-Sylvestre à Nice.

6) Reichter était un copain de quartier. Il m’a envoyé un message il y a un an ou deux.
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Xavier,
Tu te couches tard ou tu te lèves tôt, si je lis bien l'heure à laquelle tu m'as écrit cette nuit...
Tu as raison pour Doudrava, j'ai confondu les deux noms.
Il y avait en outre un Zvoboda dans les parages...
Pour le n°4, avant que mes parents n'achètent le local, il y avait là, paraît-il, une salle de gym sur deux niveaux, rez-de-chaussée et sous sol, d'ailleurs  équipé d'au moins une douche, de toilettes et d'un petit vestiaire.
La jeune femme de Djilali  se tenait volontiers hors du logis sans fenêtre. Je l'ai souvent vue assise sur un bout de natte à même le sol au bas de l'escalier, rouler du couscous dans un plateau en doum aux bords relevés. Le seul point d'eau à sa disposition était dans la cour. Avec le recul, je pense qu'elle ne devait pas rire tous les jours...
Pour gratter encore un peu, M.Marti avait plusieurs dents en métal qui lui faisaient un étrange sourire. Quand il souriait!
Mon père consultait parfois un médecin quelque part dans ta montée d'escalier, le Dr. Truchon ou Fruchon, ORL?
De l'autre côté de l'avenue Mézergues, en face de l'extrémité de la rue de Nantes, il y avait une pharmacie - Tardy? - où mon père m'avait emmené un jour que, en soulevant des pierres dans le terrain vague, je m'étais fait piquer par un petit scorpion jaune. Qui creva??? Dans ce terrain vague végétaient qqs rares arbres et  s'épanouissaient des daturas et des riciniers. Je n'avais pas le droit d'y toucher.
Mesdames et messieurs, la boutique aux souvenirs ferme!!!
Amitiés.

GERARD
Un peu fatigué, j’ai commis l’erreur de fermer les yeux 10mn hier en fin d’après midi, en conséquence de quoi je ne dormais pas encore à 04:30.
Je n’ai jamais su qu’il y a eu une salle de gym, tu me l’apprends.
Moi aussi j’ai souvent vu la femme de Djilali rouler le couscous. Combien de fois j’ai contemplé notre bonne Zahra rouler le couscous pendant des heures avec le beurre dit « rance » dans la cuisine…
Colette avait sa chambre au début de l’escalier principal descendant à la cour. Elle m’emmenait dans ma poussette (du temps où j'étais mṛēḍ) lire chez le marchand de journaux devant le Caméra.
Ton père allait chez de Dr Fruchon, ORL au 2ème étage. Nous avons fait un long parcours ensemble à Poeymirau sa fille Chantal et moi. Il m’a réparé un doigt méchamment écrasé par une porte chez mon copain Jean-Noël Natalelli du 43 av. Mézergues. Au 3ème étage, il y avait les profs de Poeymirau Chapuis et Lhermite. En face d'eux, accès à la grande terrasse avec lavoirs et wc. Au dessus, une large cheminée dans laquelle nous nous introduisions et y faisions du thé avec un petit réchaud à alcool !! J'en frémis aujourd'hui...
La pharmacie était la Pharmacie Nouvelle de Mlle Guérin. Dans le terrain vague, il y avait deux grands mûriers, où nous grimpions déguster de bonnes grosses mûres blanches. Plus tard, on y avait planté des gros clous pour mieux grimper…

J'ai dégoté 3 p'tites CPA inédites de Meknès...

la 1 : La Brasserie de la Paix
      La Brasserie ou le Café ou le Restaurant de la Paix à Meknès.... Photo offerte par le capitaine Perruche (?????) prise entre 1916 et 20.... pas plus. Où sommes nous...????
La brasserie se trouvait avenue Lyautey, accolée à un petit immeuble lui même accolé au Grand Hôtel Volubilis...

Photo 2
C'est la seule, l'unique photo????? il n'y rien de plus grand. le libellé précise que ce terrain de tennis se trouvait à Bou Ameur. Déduction, ce serait le 1er cours de tennis de Meknès à l'emplacement des actuels cours....
Au fond, la Ville Ancienne, au 2éme plan la vallée de Boufekrane....tout ça correspond bien.



La place du Zerhoun, puis Giguet, et de nos jours, place des Habbous...No comments...

André
En 1957/1958 Cette brasserie s'appelait "Le Guillaume Tell". Tous les samedis soir après le bal du Volubilis, c'est dans cet établissement que nous "cassions la croute" avec l'orchestre Conrad.

Huguette, Xavier,
Guérin en effet...
Mais pourquoi est-ce Tardy qui m'est venu spontanément?
Il devait y avoir un Tardy dans les parages.
Huguette, je ne me rappelle pas avoir connu ta maman, mais c'est normal.
Elle était certainement aussi sympa que sa fille...

HUGUETTE
Il n'y avait pas encore le jet d'eau là sur la place du Caméra. La rue Pasteur descend à gauche de cet If qui se dresse droit vers le ciel. Cette photo me semble être inédite mais le web-master nous le dira.

La photo..... : Non.... Elle n'est pas inédite. Oui... elle est très ancienne...

La CPA date des années 1920 et nous vient de Dafina... La place s'appelait à cette époque "Place Pétain"... On devine qu'elle a changé de nom vers 39/45, en "Place De Gaule".
La pharmacie a été alignée le long des magasins de l'avenue, accolée à la grande façade blanche très apparente. Le cyprès, qui a vécu quelques décennies, se trouvait déjà derrière le petit immeuble blanc, à une 15zaine de mètres du futur emplacement de la pharmacie...
Sachant qu'un cyprès peut vivre entre 400 et 500 ans, je suppose que l'existant actuel début rue Pasteur, est le même que celui des années 20...S'il avait pu prendre des films depuis son jeune âge, on pourrait en apprendre des choses concernant cette place...

XAVIER

Elle s'appelle encore  "Place de France"?

LUCIEN
Non, aujourd'hui c'est la "Place Administrative".

ALAIN et XAVIER

Selon mes déductions, mais je ne m'avance que sur la pointes des pieds (croyez bien que ça ne  bout pas moins là dedans), la photo en question n'a pas été prise depuis l'immeuble sur pilotis mais depuis un immeuble qui doit se trouver en face, autrement dit, de l'autre côté de la rue. A'lèche?  L'inclinaison du bassin. Mais comme je nous sommes déjà deux à savoir ne pas tout savoir!!!

Lucien, Alain,
Il ne manque à votre cours de "darija" en ligne que les caractères diacritiques utilisés par Younès Nekrouf dans ses deux livres à couverture verte d'arabe dialectal (collection Nejma, l'étoile) pour ceux qui, comme moi, avaient appris à parler, trimballés sur le dos de la bonne dans sa "fouta", mais n'avaient pas opté pour l'arabe classique.
L'avantage pour nous est d'avoir eu entre autres profs - j'aurais sans doute préféré, petit prétentieux que j'étais, le terme maîtresse - Mademoiselle Nicolas dont personne ne "bibsait" les cours tant ils étaient intéressants...
Suivez mon regard d'enfant...

GERARD
Tu dis: "Suivez mon regard d'enfant..."
Déjà un regard lubrique à cet âge !!!  Qu'est-ce que ça a dû être plus grand !!! En ta compagnie dans une douche commune, il ne devait pas être conseillé de se baisser pour ramasser la savonnette.

Lucien, Alain,
Et Mademoiselle Nicolas avait des arguments "pédagogiques" à faire fantasmer tous les jeunes puceaux de la classe, et à faire damner tous les saints de la terre.
La nostalgie est aujourd'hui encore tenace!!!
Amicalement, Gérard.