Conservatoire, Orchestres et Musiciens de Meknès

SANCAN PIERRE
(1916-2008)

Je voudrais rebondir sur le sujet concernant Pierre SANcAN. Je ne connaissais presque rien de sa biographie. Je reviens du WEB où j'ai passé un bon moment à revoir et découvrir ce personnage, pianiste de renom, compositeur, chef d'orchestre, et professeur... Meknès peut encore une fois se targuer d'avoir eu le privilège d'abriter dans ses murs des enfants comme lui, mais aussi comme Michel JOBERT, BRONDY, VIVES, NERI... et j'en oublie beaucoup, beaucoup...
   
Pierre Sancan, de 1916 à 1943 a mené une double carrière de pianiste et de compositeur dans cette première tranche de vie. Mais c'est le pédagogue qui a marqué son époque. Pendant une trentaine d'années, sa classe au Conservatoire national supérieur de Paris a vu éclore l'élite des pianistes français.

Il naît à Mazamet le 24 octobre 1916 et commence à étudier le piano à l'École de musique de Meknès , où il obtient un premier prix à l'âge de quinze ans. Il travaille au Conservatoire de Toulouse (1932-1934) puis est admis au Conservatoire de Paris, où il étudie le piano avec Yves Nat, la fugue avec Noël Gallon, la composition avec Henri Büsser et la direction d'orchestre avec Charles Münch et Roger Désormière. Il obtient une moisson de premiers prix : piano (1937), harmonie (1938), fugue (1938), accompagnement (1939), composition (1939). C'est cette dernière qui semble l'attirer en priorité.

De 1943 à 1985

Remarqué dans le concerto de Maurice Ravel, obtient le Prix de Rome en 1943 en temps que compositeur. De nombreuses pièces pour pianistes débutants servent de base aux professeurs de piano.

Il enseigne le piano au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris pendant une vingtaine d'années.
Atteint par la maladie d'Alzheimer, il prend sa retraite en 1985.

Ses oeuvres : de la légende d'Icare en 1943, à un concertino pour piano et orchestre en 1973, en passant par des concertos pour pianos et orchestre, symphonies pour cordes, ballets, ballades pour cordes et piano...
Musique de chambre, sonatines et sonates, rhapsodie, toccata, .....(1973 à 1982)

Un vaste programme que l'on peut approfondir en visitant le WEB.

Ghislaine a écrit:Bonjour Andre L. - J'ai ete voir un peu sur google au sujet de ce pianiste-concertiste, Germain Desbonnet et quelle carriere! Nous attendons donc les recits et photos de Yvon Garcia.

Bonjour Ghislaine, Bonjour André, Bonjour à tous,
Pierre SANCAN a été un grand pianiste de renommée mondiale comme tu l’as si bien précisé, en ayant eu un premier prix de Rome entre autre, il est né et mort en France comme l’a écrit André dans son message.

Le hasard a fait, que lors de mon service militaire de 1958 à 1961 (28 mois), j’ai joué de la musique dans un orchestre de sept musiciens que nous avions constitué, notre Colonel ARDISSON, du 22 ème. régiment. de Spahis à Médiouna-Casablanca le souhaitait en vue d’animer de grandes soirées de réceptions et de former une fanfare par la même occasion.

Notre Pianiste était Germain DESBONNET. Il a eu comme Maîtres : Yvonne VARRÉ qui lui a transmis tout son savoir et Pierre SANCAN qui l'a bien conseillé et soutenu pendant deux ans au Piano afin de le présenter au concours de Genève.
Il n’a pas été que Pianiste, il a aussi été Organiste Concertiste et Compositeur de près de 700 oeuvres après avoir été propulsé par son dernier Maître Jean LANGLAIS.

Son dernier Maître « Jean LANGLAIS » l’a aidé à atteindre le sommet des plus grands de la musique : il le nommait le « LITZ DE L’ORGUE ». Google : lire sélection de Presse « Jean Langlais – Desbonnet »

Revenons au régiment. À la demande du Colonel ARDISSON, nous avions animé entre autres, une somptueuse réception pour L’Ambassadeur de France M. PARODI, en 1959 accompagné deMadame De Quirielle à Casablanca épouse d'un autre Ambassadeur en Afrique.

Au milieu de cette soirée nous nous mettions à l’écart, laissant seul Germain DESBONNET sur scène.
Il interprétait des œuvres gigantesques des concertos de Litz, Tchaikovsky…et autres, sans partition, devant une salle comble hypnotisée et muette, pour être ensuite longuement applaudi, par le publicdebout devant lui, il réagissait avec une grande modestie que nous lui connaissions, il souriait tout en faisant quelques petites révérences timides de la tête sous les ovations qui ne s’arrêtaient pas.
Nous mêmes musiciens étions très impressionnés par tant de talent de ce génie qui n’avait que 18 ans.
FANFARE

Chacun des membres de l‘orchestre avions formé 5 à 6 musiciens afin de constituer une fanfare d’une trentaine d’exécutants pour participer aux défilés militaires, surtout le dernier, célébré à Médiouna, avec plusieurs corps d’armée, avant le départ définitif du régiment devant quitter le Maroc pour rejoindre l’Allemagne et l’Algérie.
Germain DESBONNET et moi avions rejoint quelques mois plus tard l’Algérie au 3ème RCA, sans jamais nous séparer jusqu’à notre libération pour retrouver nos familles au Maroc en 1961.

Nous étions fraternellement liés, il m’a fait découvrir sa passion pour la musique que je ne connaissais pas avec une telle ampleur, il me donnait des cours d’harmonie sans que je le demande, c’était quelqu’un hors du commun et généreux.
Lorsque nous allions à Tébessa, Germain et moi sortions toujours ensemble, nous avions visité une belle cathédrale qui semblait vide, un Orgue magnifique se situait à l’étage, des partitions étaient posées sur le pupitre, il n’a pas pu résisté et s’est installé, il a feuilleté rapidement et s’est mis à jouer, il devenait euphorique, je ne l’avais jamais vu ainsi, il riait aux éclats, radieux comme un enfant tout en faisant jaillir des sons magestueux et grandioses de cet orgue, je n’avais pas besoin de comprendre pour apprécier cet envoûtement, il suffisait d’écouter et de le regarder.

Un prêtre est arrivé en courant, Germain DESBONNET s’est levé très confus, il s’attendait à des reproches, mais le prêtre mains jointes le suppliait de continuer, il nous a fait rire imaginant un miracle, il ne voulait plus nous laisser partir, il nous a fait peine au moment de notre départ en lui promettant de revenir. Nous avions 18 ans ! 54 ans ont passés depuis, tous ces souvenirs marquants sont restés intacts dans ma mémoire. Je profite ici pour rendre hommage à ce génie disparu, qui est « Mon ami Germain ».

Germain DESBONNET, est né en 1938 à Roubaix il est décédé le 20 juin 2007 à LORIENT, il a vécu une
partie de son existence à Kénitra, de 1950, jusqu’aux environs de 1967, date de son retour en France.
Germain DESBONNET concertiste donnait des récitals de piano dès l’âge de 14 ans, il fût élève des Maîtres : Yvonne VARRÉ et Pierre SANCAN, pour se révéler non seulement au piano, mais à« l’Orgue » un prodige de renommée internationale, devenant un des plus Grands Maîtres contemporains.

Ghislaine, cette belle histoire est vraie, et passionnante, aussi je te suggère, ainsi qu’à ceux qui pourraient être intéressés, de voir dans Google sa Biographie et la Sélection de Presse
Germain Desbonnet - Jean Langlais son dernier Maître
Germain Desbonnet - Yvonne Varré - Pierre Sancan

Je Profite pour rendre hommage à ces grands personnages de la Musique, en souhaitant une bonne lecture à tous.
Amicalement, Yvon Garcia

On ne saurait évoquer le Conservatoire Municipal de Meknès sans parler de l'un de ses directeurs.
Il s'agit de Paul NERI, violoncelliste, peintre, caricaturiste... Beaucoup d'anciens et d'anciennes de Meknès (comme GHISLAINE par exemple et bien d'autres ) l'ont eu comme professeur de musique.


Paul Néri était né à Alger. Arrivé au Maroc pour accomplir ses obligations militaires, il a trouvé ce pays tellement merveilleux et attachant qu'il y est resté à tout jamais. C'était un grand ami d'Antoine de Saint EXUPERY comme en témoigne l'artiste Marie-Céline CHOTTIN ci-après.

Marie-Céline Chottin est née à Rabat (Maroc) le 13 février 1953.
Fille du célèbre compositeur de musique andalouse Alexis Chottin (1891-1975), son enfance est bercée dans un contexte musical et artistique.

A l’âge de quinze ans l’artiste en herbe sera pensionnaire à Meknès. Elle y aura pour correspondant Paul Néri, artiste peintre. Dans le salon, au-dessus de la cheminée, il pose bras dessus bras dessous avec…Antoine de St Exupéry ! Il y a dans l’air de Meknès un note de poésie que Marie-Céline garde pour elle, dans son cartable, avec sa collection de faits rares et précieux !"

Paul Néri avait plusieurs cordes à son arc. Non seulement il peignait mais il "donnait" aussi dans la caricature car il était doté de beaucoup d'humour.

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YVON,

Mon p'tit Yvon... Tu ne viens pas souvent sur le site et c'est bien dommage. Tu m'as régalé avec ton exposé. D'abord, je vais te mettre 10/10, "y'a pas" mieux...Ensuite, j'ai l'impression que tu possèdes beaucoup plus d'anecdotes que cela et se serait bien dommage que tu nous ne nous en fasses profiter.
Je suis très heureux d'avoir soulevé un coin du passé avec Pierre Sancan... C'est ce qui a permis de poursuivre avec Germain Desbonnet. Je t'avoue que je sors du WEB pour en savoir plus sur ces deux grands personnages et surtout sur Germain, dont je confime être dans une totale ignorance le concernant.

Nous avons croisé des hommes et des femmes aux destins fabuleux dans notre petite ville de Meknès. Quel vêcu, mais quel dommage aussi de n'avoir pas réveillé plus tôt ces souvenirs que l'on a enfoui dans nos mémoires et nos boîtes aux lettres.

Yvon, ne te gêne pas... reviens avec photos et textes à l'appui nous apprendre plus de nouvelles sur Germain Desbonnet et son parcours glorieux...

J'ai trouvé ce lien qui déjà relate très bien la carrière de cet artiste...

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Re-,
Salut Yvon,
Merci de me faire découvrir Germain DESBONNET. Effectivement sa biographie (merci Jimmy pour le lien) fait bien ressortir l'immense carrière de cet artiste et compositeur.
Merci aussi pour ce témoignage plein de sensibilité et d'admiration pour ton ami. Oui, j'ai trouvé ta contribution particulièrement émouvante.
Amitiés.
Jean

Bonjour à tous,

Christiane, Ghislaine, André, Richard et Jean Riotte, un Grand Merci pour vos bonnes appréciations que vous avez eu la gentillesse de témoigner à Germain DESBONNET relative à sa belle carrière, ainsi que pour vos encouragements auxquels j’ai été très sensible sachant que je n’ai eu aucun mérite, que celui de ne pas l’avoir oublié et suis ravi que la découverte d’une partie de sa vie ait pu vous faire autant plaisir.

Je suis en relation avec Madame Elisa Arlette DESBONNET qui est Chanteuse Soprano Dramatique religieux, elle a été élève de Lucie BAUMELLE-ATHON de l’Opéra de Paris, elle a eu la bonté de me donner en avant première, certaines précisions sur la carrière de Germain, lors de leurs tournées de concerts réalisées ensemble,

Sans toutefois m’autoriser à trop dévoiler la biographie qu’elle continue à réaliser avec son éditeur et qui sera plus intéressante une fois achevée :

Ses premiers concerts de chant sacré auprès de Germain  « Chant et orgue » ont débuté en juin1979, ils ont fait de nombreux concerts ensemble en Allemagne, Danemark, Suède et bien sûr en France.

La presse lui a fait beaucoup d’honneur en donnant quelques appréciations sur sa voix : Odense (Danemark) 16.09.80 « un soprano ample et riche avec une élasticité imposante » etc…

Hanovre-Peine (Allemagne)24.09.1980 « Mme. DESBONNET a étonné le public par les multiples possibilités d‘expression de sa voix ». Les meilleures pièces furent « Agnus Dei » de Gounod et « Déus Abraham » de Saint Saëns, dans lesquelles elle a dévoilé toute l’ampleur de sa voix.»

Aix-la-Chapelle-Wenau (Allemagne) 28.09.1980 ».Professionnelle accomplie, bien que wagnérienne, elle posséde une grande voix chaude, elle démontra son aptitude à chanter la mélodie pour orgue. Elle prouva en outre son magnifique timbre dans « Les Béatitudes » de Germain DESBONNET et la Cantate » O Dulcis amor » de Campra.

Elle démontra sa grande et profonde musicalité dans des chants sacrés de César, Franck et
Ernest Chausson et termina par une très belle pièce française « Déus Abraham de Saint Saëns ».

Elle a enregistré un CD voici un peu plus d’un an en mémoire de Germain : « INDIA » chant sacrés sur des mantras ; œuvre, qu’ils avaient créé ensemble en 1987 à Lorient.

Comme le hasard nous surprendra toujours, il se trouve qu’ Elisa, Arlette, MAYEUR, est née à Rabat, en 1940. Elle a été Méknassie et scolarisée au pensionnat notre Dame de 3 à 7 ans dès son tout jeune âge avec sa cousine qui prenait bien soin d’elle : Viviane Martin plus âgée de 11 ans, c’est à dire de 14 à 18 ans environ .

Marcel MAYEUR le papa d’Élisa et Alfred MARTIN le papa de Viviane MARTIN, étaient tout deux, policiers à Meknes.

Elisa et son Papa habitaient rue de Lyon, probablement que certain d’entre nous ont pu connaître Elisa, Viviane ou leurs pères. ( Elisa avait un autre prénom : Arlette)

Dès que le complément de la biographie paraitra, je ne manquerai pas de vous aviser.
Bien Amicalement, Yvon Garcia

André bonjour

Félicitation pour cette nouvelle page d'acceuil,beaucoup de travail de ta part pour nous rendre la vie plus facile,merci.
pour le père Noël ,je lui ai téléphoné,il m'a répondu que tu n'avais pas était tout les jours bien sage,mais comme tu lui as demandé pardon,il ferme les yeux,fait un clic droit pour les lui ouvrir et tu verras la caravane passer.je remets Yvon à l'honneur,pour mon plaisir, le tiens ,celui de mon frère ect...et aussi pour le remercier de tout ses commentaires sur G.Desbonnet

Adrien

Salut Yvon,
Merci pour ton post sur Germain que je viens de lire seulement maintenant. André m'a envoyé la photo quand nous étions tous les 3 parmi d'autres,à Médiouna pendant notre instruction. Puis j'ai lu il y a quelques jours, Ghislaine nous conseillant d'aller sur Google pour en savoir plus sur lui ,ce que je fis immédiatement et, c'est comme ça que j'ai eu son adresse mail.
Je me suis empressé de lui envoyer un mail, ignorant qu'il était décédé. Sa femme m'a répondu dans la foulée m'annonçant la triste nouvelle. Elle me remerciait pour les 2 anecdotes que je racontais sur lui,à Médiouna. Elle a pris cela comme un hommage. Je te rappelle une de ces 2 anecdotes qui intéressera peut-être nos amis sur ce forum:

Nous faisions du maniement d'armes dans la cour en terre battue et surtout avec des roches proéminentes.
Notre instructeur Serge Ménard nous avait dit que celui qui se tromperait,devrait faire 10 pompes,le fusil entre le sol et les mains. Naturellement quelques uns y ont eu droit. Germain à son tour se trompa,il implora l'instructeur de lui faire faire autre chose à la place car il était pianiste et il risquait d'abîmer ses doigts. Devant le refus "de cette vache",il s'exécuta. Quand il s'est relevé,il saignait un peu je crois et il pleurait doucement,honteusement devant tous ces copains. Je n'ai jamais oublié cette scène que j'ai racontée maintes fois autour de moi,et me demandant qu'était-il devenu?
Maintenant je le sais et je suis très fier et très triste à la fois.

La coïncidence a fait et c'est bizarre, il est mort un 20 Juin,ma date d'anniversaire de mariage. Et encore plus fort je me trouvais à Lorient quelques jours avant, chez mon fils aîné.
Yvon si tu as autres choses à nous raconter,lâche-toi, nous sommes tout ouïe.
Toutes les belles histoires,hélas finissent mal,c'est ce qui fait leurs grandeurs.

Ayons une pensée pour notre ami Germain. Salut l'artiste,va en paix.

Et salut mon cher Yvon, à te lire ou t'entendre.

Joujou

Salut SERGE,

JOUJOU a rattrappé le temps passé et fait revivre son surnom... Car il faut dire à nos amis que Joujou était le surnom attribué à Serge quand nous étions en préparatoire...C'est YVON qui me l'a remémoré...Touchant...
Touchante aussi cette anecdote que SERGE nous a raconté sur GERMAIN DESBONNET...

Ton frère ALFRED avait aussi un surnom sympa... C'est beau la mémoire quand elle fait appel à des souvenirs si lointains...

Voici la photo dont SERGE fait allusion : Prise à Médiouna - 1er accroupi à gauche : YVON (GARCIA) -
Debouts : 3ème à partir de Droite : SERGE (MOLL) - Tout de suite à sa droite : certainement Robert Claude qui était à M.I. avec moi...
à noter : RENE MARTINEZ, debout, 2ème à gauche, qui habitait les docks silos...

Salut André,
Rectification: à ma droite c'est ROBERT CLaude de Meknès nous étions employés à L'ERGM et ma gauche,notre regretté ami Germain Desbonnet. Je ne me rappelais plus de Martinez,merci;
tchao à +

Bonsoir à tous
Huguette,
effectivement cette côte varoise est à 3 kilomètres a vol d'oiseau de ma terrasse. A cet endroit Il y a pas mal de villages de vacances et de campings qui donnent sur les plages avec l'avantage de la ville de Toulon à proximité... Venez visiter le Var à Toulon l'une des plus belles rades d'Europe, ses bâteaux de guerre (dont le Charles De Gaulle) son accueil, sa bonne boullabaisse ...

Ci-dessous un souvenir de Monsieur MARRA prof de piano et d'accordéon ( à ne pas confondre avec Parra du conservatoire prof de violoncelle )