Mémoires du "bled" durant le Protectorat
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Barda...: je crois que par extension, ce mot qui pourrait être d'origine arabe, signifiait le paquetage du soldat...
C'est tout ce que je sais...!!!
C'est tout ce que je sais...!!!
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
● Barda: équipement du soldat, chargement encombrant.
Voilà un mot qui résulte de la conquête de l'Algérie par la France. Ces mots arabes ont été entendus par des soldats français, ce sont essentiellement des emprunts oraux, souvent fidèles à leur première signification. À l'instar de «toubib» qui signifie vraiment médecin. Contrairement à «Barda» qui en arabe est une sorte de couverture douillette qu'on met sur le bas de la bête pour adoucir sa charge sur le dos et qui est devenu la charge que les soldats ont sur leur dos. Il y a eu un changement d'interprétation.
● Bled: en Afrique du Nord, l'intérieur des terres, la campagne. en France, lieu isolé offrant peu de ressources.
Ce terme également issu de la conquête de l'Algérie a acquis une dimension péjorative dans son voyage de l'arabe au français. Dans sa forme algérienne et maghrébine, il signifie la terre ou le pays de manière tout à fait neutre. En français, l'expression «c'est un bled» a une connotation négative,on voit l'aspect de la terre, de la campagne isolée, avec toute la péjoration monstrueusement injuste que la plupart des langues réservent aux paysans. Cela résulte du jugement social porté dès l'Antiquité sur l'homme de la campagne sédentaire, attaché à sa terre travaillant de ses mains et traité comme un animal.
Alain Rey, Directeur du Robert
Voilà un mot qui résulte de la conquête de l'Algérie par la France. Ces mots arabes ont été entendus par des soldats français, ce sont essentiellement des emprunts oraux, souvent fidèles à leur première signification. À l'instar de «toubib» qui signifie vraiment médecin. Contrairement à «Barda» qui en arabe est une sorte de couverture douillette qu'on met sur le bas de la bête pour adoucir sa charge sur le dos et qui est devenu la charge que les soldats ont sur leur dos. Il y a eu un changement d'interprétation.
● Bled: en Afrique du Nord, l'intérieur des terres, la campagne. en France, lieu isolé offrant peu de ressources.
Ce terme également issu de la conquête de l'Algérie a acquis une dimension péjorative dans son voyage de l'arabe au français. Dans sa forme algérienne et maghrébine, il signifie la terre ou le pays de manière tout à fait neutre. En français, l'expression «c'est un bled» a une connotation négative,on voit l'aspect de la terre, de la campagne isolée, avec toute la péjoration monstrueusement injuste que la plupart des langues réservent aux paysans. Cela résulte du jugement social porté dès l'Antiquité sur l'homme de la campagne sédentaire, attaché à sa terre travaillant de ses mains et traité comme un animal.
Alain Rey, Directeur du Robert
CONRAD-BRUAT Xavier- Messages : 6240
Date d'inscription : 12/09/2012
Age : 85
Localisation : Toulouse
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Eh bien voilà qui a le mérite d'être précis, concis et très explicite...
Apprendre que le "barda" était une "petite couverture douillette pour derrières sensibles" placée sur le dos d'un animal de bât....!!!
Merci.... Je n'ai pas osé faire rimer "douillette" avec certaines parties sensibles...
Qu'en pensent nos 2 célèbres blédards, Alain et Lucien...???
Sur ses lettres qui venaient de Kasba Tadla, mon père parlait beaucoup de départs, de missions, de convoyages à Ksar es Souk, Tindouf, Tamagourt...., pour des durées déterminées... Il parlait de bled et cela n'avait pas l'air d'être des voyages d'agréments ou de simples sinécures...
J'aime bien ces mots, bled, blédards, que j'associe plus volontiers à l'idée de campagne, de champs...
Apprendre que le "barda" était une "petite couverture douillette pour derrières sensibles" placée sur le dos d'un animal de bât....!!!
Merci.... Je n'ai pas osé faire rimer "douillette" avec certaines parties sensibles...
Qu'en pensent nos 2 célèbres blédards, Alain et Lucien...???
Sur ses lettres qui venaient de Kasba Tadla, mon père parlait beaucoup de départs, de missions, de convoyages à Ksar es Souk, Tindouf, Tamagourt...., pour des durées déterminées... Il parlait de bled et cela n'avait pas l'air d'être des voyages d'agréments ou de simples sinécures...
J'aime bien ces mots, bled, blédards, que j'associe plus volontiers à l'idée de campagne, de champs...
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Bonjour
Je viens d'apercevoir la photo postée par Alain du "château" de la comtesse de Bouderballa
Bouderballa m'a immédiatement fait penser à une connaissance native de la région de Meknès, Colonel en retraite que j'avais rencontré chez l'ami Michel Garcia de Cuers (Var) il n'y a pas si longtemps, ancien habitant de la ferme de Bouderballa, hélas décédé depuis.
Toutes mes pensées à son épouse et à sa famille. J'en avais parlé au moment des faits.
D'autre part en ce moment gros succès rencontré par un jeune humoriste le comte de BOUDERBALLA.
J'ignore si ce jeune homme est originaire du Maroc mais j'apprécie ce qu'il dit sur la société actuelle, et surtout la jeunesse de nos quartiers. il balance sec le bougre ...
Taper le comte de Bouderballa sur You Tube, fou rire assuré.
Je viens d'apercevoir la photo postée par Alain du "château" de la comtesse de Bouderballa
Bouderballa m'a immédiatement fait penser à une connaissance native de la région de Meknès, Colonel en retraite que j'avais rencontré chez l'ami Michel Garcia de Cuers (Var) il n'y a pas si longtemps, ancien habitant de la ferme de Bouderballa, hélas décédé depuis.
Toutes mes pensées à son épouse et à sa famille. J'en avais parlé au moment des faits.
D'autre part en ce moment gros succès rencontré par un jeune humoriste le comte de BOUDERBALLA.
J'ignore si ce jeune homme est originaire du Maroc mais j'apprécie ce qu'il dit sur la société actuelle, et surtout la jeunesse de nos quartiers. il balance sec le bougre ...
Taper le comte de Bouderballa sur You Tube, fou rire assuré.
René Hermitte- Messages : 1403
Date d'inscription : 19/10/2010
Age : 77
Localisation : Toulon La Valette
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Une page du bled...
Quelques traits de vie au bled... selon Lucien...!!!
""Qu’importe ces petits travers, il faisait bon vivre sa vie d’adolescent en un tel lieu, d’y façonner son futur par une observation pointue de ce qui se passait autour de soi. Le comportement souvent fort étrange de nos adultes servant d’expérience et d’apprentissage de la vie. Une manière comme une autre de s’aguerrir aux réalités comme aux aléas inhérents à toutes cohabitations.
L’œil et l’oreille en permanents aguets, bien plus souvent amusés qu'attristés par la dernière mésaventure venue frapper l’un ou l’autre de nos concitoyens, nous les enfants, ne trouvions à vrai dire ici qu’un embarras de distractions. De quoi saturer en tout cas nos têtes par une accumulation pléthorique d’images et de scènes.""
L. Calatayud
Je suis sûr que si je remets d'actualités un certain bled, Lucien arrive à 110 à l'heure...!!! Chiche...!!!
Quelques traits de vie au bled... selon Lucien...!!!
""Qu’importe ces petits travers, il faisait bon vivre sa vie d’adolescent en un tel lieu, d’y façonner son futur par une observation pointue de ce qui se passait autour de soi. Le comportement souvent fort étrange de nos adultes servant d’expérience et d’apprentissage de la vie. Une manière comme une autre de s’aguerrir aux réalités comme aux aléas inhérents à toutes cohabitations.
L’œil et l’oreille en permanents aguets, bien plus souvent amusés qu'attristés par la dernière mésaventure venue frapper l’un ou l’autre de nos concitoyens, nous les enfants, ne trouvions à vrai dire ici qu’un embarras de distractions. De quoi saturer en tout cas nos têtes par une accumulation pléthorique d’images et de scènes.""
L. Calatayud
Dernière édition par Admin le Mar 14 Mar - 8:58, édité 1 fois
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Je reviens sur le "barda". Xavier ce n'est pas la sous-ventrière. Au contraire cette protection de l'âne (ou d'un autre ongulé) se met sur le dos de la bête. En Arabe c'est le "berdaâ". Pardessus on dépose le chouari lorsqu'on va au souk. Les militaires portant leurs affaires attachées dans le dos ont alors appelé ça un "barda", par esprit d'imitation je suppose.
En bon français le berdaâ c'est le bât.Il y a quelque part sur le site une photo représentant des juifs fabriquant des "berdaâ".
Voilà cette photo. Juif de Demnate
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Salut à tous
Concernant le mot Blédard: Il ne peut avoir qu'un sens péjoratif étant donné son suffixe. Le Robert donne la définition suivante adoptée en 1926: Soldat français qui servait dans le bled, en Afrique du Nord.
Concernant le mot Barda: Il est effectivement d'origine arabe: Barda'a = bât nous dit encore le Robert. Il a ensuite pris la signification d'équipement du soldat et par extension: celui de chargement encombrant, bagage...
Conclusion: Ni Alain ni moi n'avons été soldats en AFN en 1926, ni Alain ni moi n'avons donc eu à porter un barda donc, ni Alain ni moi ne sommes des blédards. CQFD.
En ce qui concerne la maison: C'est celle où nous avons atterris après les trois années passées au village. J'y ai habité 10 ans de 1940 à 1950 sauf les années d'internat à Poeymirau bien sûr.
En ce qui concerne le texte qui accompagne la photo: C'est un extrait du premier jet de mon 2ème livre: "Il était une fois un village". Le texte définitif est le suivant:
Il va sans dire qu’ici comme ailleurs, le bouche à oreille allait bon train. Il pouvait aussi bien verser dans la médisance que voler au secours d’une famille. Balayant alors tout antécédent fâcheux, de très touchants élans de cœur relayaient très spontanément les mesquineries qui avaient pu être commises la veille même. À ce point que personne n’aurait pu affirmer de façon formelle qui était l’ami de qui, ni qui ne l’était plus ; qui était en passe de réconciliation ou au contraire quels étaient ceux qui n’allaient plus tarder à se regarder en chien de faïence.
Qu’importait ces petits travers, il faisait bon vivre une vie d’adolescent dans ce village, d’y façonner son futur, jetant des regards pointus ici ou là sur ce qui s’y déroulait, de satisfaire ainsi sa curiosité épiant le comportement souvent étrange, parfois même assez déroutant de nos adultes et d’en tirer quelques nouveaux enseignements. Une manière comme une autre de s’aguerrir aux aléas inhérents à un régime de cohabitation. L’œil et l’oreille en constant aguets, le plus souvent amusés devant la dernière mésaventure survenue à l’une ou l’autre des familles, nous les enfants, trouvions à vrai dire au sein de notre environnement de quoi saturer nos jeunes méninges d’une foule d’images, de sons et d’odeurs.
Concernant le mot Blédard: Il ne peut avoir qu'un sens péjoratif étant donné son suffixe. Le Robert donne la définition suivante adoptée en 1926: Soldat français qui servait dans le bled, en Afrique du Nord.
Concernant le mot Barda: Il est effectivement d'origine arabe: Barda'a = bât nous dit encore le Robert. Il a ensuite pris la signification d'équipement du soldat et par extension: celui de chargement encombrant, bagage...
Conclusion: Ni Alain ni moi n'avons été soldats en AFN en 1926, ni Alain ni moi n'avons donc eu à porter un barda donc, ni Alain ni moi ne sommes des blédards. CQFD.
En ce qui concerne la maison: C'est celle où nous avons atterris après les trois années passées au village. J'y ai habité 10 ans de 1940 à 1950 sauf les années d'internat à Poeymirau bien sûr.
En ce qui concerne le texte qui accompagne la photo: C'est un extrait du premier jet de mon 2ème livre: "Il était une fois un village". Le texte définitif est le suivant:
Il va sans dire qu’ici comme ailleurs, le bouche à oreille allait bon train. Il pouvait aussi bien verser dans la médisance que voler au secours d’une famille. Balayant alors tout antécédent fâcheux, de très touchants élans de cœur relayaient très spontanément les mesquineries qui avaient pu être commises la veille même. À ce point que personne n’aurait pu affirmer de façon formelle qui était l’ami de qui, ni qui ne l’était plus ; qui était en passe de réconciliation ou au contraire quels étaient ceux qui n’allaient plus tarder à se regarder en chien de faïence.
Qu’importait ces petits travers, il faisait bon vivre une vie d’adolescent dans ce village, d’y façonner son futur, jetant des regards pointus ici ou là sur ce qui s’y déroulait, de satisfaire ainsi sa curiosité épiant le comportement souvent étrange, parfois même assez déroutant de nos adultes et d’en tirer quelques nouveaux enseignements. Une manière comme une autre de s’aguerrir aux aléas inhérents à un régime de cohabitation. L’œil et l’oreille en constant aguets, le plus souvent amusés devant la dernière mésaventure survenue à l’une ou l’autre des familles, nous les enfants, trouvions à vrai dire au sein de notre environnement de quoi saturer nos jeunes méninges d’une foule d’images, de sons et d’odeurs.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 94
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Merci pour ce moment...
Alain, André, Lucien, René, Xavier...et tous les autres, j'ai juste envie de vous dire merci pour ces récits de notre passé. Plus que jamais, le RDB survole les autres sites par sa pertinence, la qualité des interventions et des intervenants. Aussi, en cette période de malaise, de défiance et d'incompréhension du monde arabe, j'ai eu envie de vous dire que quelque part, sous d'autres cieux et à une autre période, nous avons été heureux parmi les marocains et qu'eux aussi, dans une large majorité nous le rendaient bien.
J'ai quelques amis "au bled" qui me déconseillent de venir en ce moment tellement la tension est palpable mais je reste optimiste quoique lucide sur un avenir plus apaisé.
Yallah ! On y croit !
La bise à tout le monde.
J'ai quelques amis "au bled" qui me déconseillent de venir en ce moment tellement la tension est palpable mais je reste optimiste quoique lucide sur un avenir plus apaisé.
Yallah ! On y croit !
La bise à tout le monde.
Claude FILLIARD- Messages : 32
Date d'inscription : 24/09/2011
Age : 79
Localisation : Lapeyrouse Fossat (toulouse)
Re:Mémoires de "Blédards"
CLAUDE
Tout à fait d'accord avec ce que tu écris, en particulier sur le RDLB. Il y en a qui se donnent beaucoup de mal pour le faire "vivre".Merci à eux.
Oui, nous avons été heureux avec les Marocains et réciproquement. Entre de 2007 et 2009 lors de mes voyages, j'ai toujours été accueilli chaleureusement au point même d'annuler l'hôtel pour être hébergé chez l'habitant du bled où j'avais passé quelques années à Dkhissa pour ne pas le citer.
J'espère que tout va s'apaiser le plus rapidement possible. Il faut y croire...In'challah.
Tout à fait d'accord avec ce que tu écris, en particulier sur le RDLB. Il y en a qui se donnent beaucoup de mal pour le faire "vivre".Merci à eux.
Oui, nous avons été heureux avec les Marocains et réciproquement. Entre de 2007 et 2009 lors de mes voyages, j'ai toujours été accueilli chaleureusement au point même d'annuler l'hôtel pour être hébergé chez l'habitant du bled où j'avais passé quelques années à Dkhissa pour ne pas le citer.
J'espère que tout va s'apaiser le plus rapidement possible. Il faut y croire...In'challah.
MOLL Serge- Messages : 3767
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 85
Localisation : Bedoin Vaucluse
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Claude,
Nous nous sommes vus au moins 2 fois, et tu sais à quel point je t'ai apprécié...
Ce que tu viens d'écrire ci dessus me touche beaucoup, et, au nom de toute la famille que nous sommes, y compris ceux qui, sans participer (hélas...!), viennent prendre connaissance des derniers sujets traités, je tiens à te remercier de tout coeur...
Nous sommes, par exemple, au moins 4 ou 5 membres, fils d'anciens du KM10 ou tout simplement ayant travaillé au KM10....(je peux te nommer ici en toute amitié, mais aussi Roger Pierre Vivès entre autres, un ancien de Meknès, du 12ème RCA, du KM10, qui a, à 3 reprises, lancé sa demande d'inscription sans y donner suite - c'est la raison pour laquelle je le nomme en toute amitié, en le priant de bien vouloir m'excuser si je fais une faute -), 3 ou 4 anciens du 12ème, officiers ou sous officiers, 2 meknassis de l'école d'Agriculture, des natifs de la Médina,...etc...etc..., de quoi remplir des pages de souvenirs et d'anecdotes inédites...
La rubrique "Blédards" fait partie d'une de celles que j'apprécie le plus...Et les meilleurs (blédards...) sont au Roi de la Bière....
Salut Dick-Dick...
Nous nous sommes vus au moins 2 fois, et tu sais à quel point je t'ai apprécié...
Ce que tu viens d'écrire ci dessus me touche beaucoup, et, au nom de toute la famille que nous sommes, y compris ceux qui, sans participer (hélas...!), viennent prendre connaissance des derniers sujets traités, je tiens à te remercier de tout coeur...
Nous sommes, par exemple, au moins 4 ou 5 membres, fils d'anciens du KM10 ou tout simplement ayant travaillé au KM10....(je peux te nommer ici en toute amitié, mais aussi Roger Pierre Vivès entre autres, un ancien de Meknès, du 12ème RCA, du KM10, qui a, à 3 reprises, lancé sa demande d'inscription sans y donner suite - c'est la raison pour laquelle je le nomme en toute amitié, en le priant de bien vouloir m'excuser si je fais une faute -), 3 ou 4 anciens du 12ème, officiers ou sous officiers, 2 meknassis de l'école d'Agriculture, des natifs de la Médina,...etc...etc..., de quoi remplir des pages de souvenirs et d'anecdotes inédites...
La rubrique "Blédards" fait partie d'une de celles que j'apprécie le plus...Et les meilleurs (blédards...) sont au Roi de la Bière....
Salut Dick-Dick...
Dernière édition par Admin le Dim 15 Jan - 16:52, édité 1 fois
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
CLAUDE FILLIARD
Merci à toi pour tout le bien que tu dis de nous. C'est encourageant car ainsi nous n'avons pas l'impression de prêcher dans le désert comme c'est le cas parfois.
Merci à toi pour tout le bien que tu dis de nous. C'est encourageant car ainsi nous n'avons pas l'impression de prêcher dans le désert comme c'est le cas parfois.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Histoire de redonner un peu vie à cette rubrique cet extrait du troisième bouquin de mes mémoires:
Quand bien même on se fait scrupule à évoquer certaines choses qui relèvent de l’intimité, il ne faudrait pas toujours les taire. Ce qui suit est un édifiant exemple de ce que j'avance:
À la ferme, durant la belle saison, il se trouvait nombre d’endroits discrets où nous fondre lorsque nous étions pris de ce qu’il est convenu d’appeler « un pressant besoin ». Ce n’était bien évidemment plus le cas en temps de pluies, de vents et de froid. On aurait cru que les taillis se faisaient un malin plaisir d’attendre que nous soyons accroupis pour se secouer et déverser toute un déluge d’eau sur nos têtes. C’est aussi pratiquement du jour au lendemain que la faune scatophage se mettait en sommeil, ce qui ne faisait que compliquer les choses.
Contraints donc de recourir au bon vieux seau hygiénique, nous nous isolions tour à tour le soir dans notre chambre avec pour tout éclairage, un simple résidu de bougie grésillant collé dans une vieille soucoupe ébréchée. Le moindre petit courant d’air filtrant faisait vaciller la flamme, menaçant de nous plonger dans un noir complet.
Le tour venu de poser mes fesses sur les rebords du récipient, j’appréhendais de voir le dernier bout de mèche se noyer dans sa propre fonte. Et les mêmes ressentiments rejaillissaient à l’endroit des patrons lesquels en ville, disposaient de tous les conforts. Avaient-ils une moindre idée de mes craintes ? Savaient-ils qu’à défaut de commodités, nous n’avions d’autre choix que d’utiliser un seau hygiénique ou de nous faire tremper comme des soupes sous les frondaisons.
Comme j’étais celui de la fratrie qui, de par nature, se devait de disposer de plus de temps que les autres, j’étais forcément celui à qui il appartenait de clore le défilé.
Une véritable épreuve que ce temps passé à trôner dans une pénombre et sur un seau bien trop large pour un postérieur aussi maigrichon que le mien. Contraint donc de me maintenir dans une position raidie, les mains en appui sur les rebords du seau, je veillais ainsi à ne point me retrouver le cul dans un fond plus ou moins garni et fortement javellisé.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 94
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Plein de réalisme !!!
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Amitiés Christiane
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Salut Lucien et j'ai bien aime la façon dont tu decris cela..et comme dit Christiane c'est plein de realisme!
Ghislaine Jousse-Veale- Messages : 12842
Date d'inscription : 18/10/2010
Age : 84
Localisation : Vancouver, Colombie Britannique
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
LUCIEN
Qui dans le bled où l'eau courante ne courait que dans les ruisseaux, qui donc n'a pas connu le fameux seau hygiénique en émail avec son couvercle. Certains de ces seaux avaient dans leur fond le dessin d'un oeil indiscret. Où va se placer l'humour tout de même!
Qui dans le bled où l'eau courante ne courait que dans les ruisseaux, qui donc n'a pas connu le fameux seau hygiénique en émail avec son couvercle. Certains de ces seaux avaient dans leur fond le dessin d'un oeil indiscret. Où va se placer l'humour tout de même!
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Lance toi Lucien.... vas-y...!!!
Ce n'est qu'une banale histoire du quotidien de la vie d'un blédard... L'étape journalière fatale et incontournable obligeant à s'épancher de ses besoins naturels dans un vulgaire seau d'eau, surtout quand, dehors, Dame Nature selon son humeur pluvieuse, neigeuse, ventée...., ne permettait pas en toute quiétude, des déjections naturelles dans des coins retirés de la campagne, et faire ainsi, profiter la terre des bienfaits humains...
Au quartier industriel, ce n'était pas comme à la ville qui elle, était dotée selon les immeubles, les écoulements "ingénieux" d'égouts et des couleurs, comme disait Coluche...
Summum du confort campagnard... Nous possédions les "W.C." à la turque.... Et quelquefois, c'était sportif...!!!
Ce n'est qu'une banale histoire du quotidien de la vie d'un blédard... L'étape journalière fatale et incontournable obligeant à s'épancher de ses besoins naturels dans un vulgaire seau d'eau, surtout quand, dehors, Dame Nature selon son humeur pluvieuse, neigeuse, ventée...., ne permettait pas en toute quiétude, des déjections naturelles dans des coins retirés de la campagne, et faire ainsi, profiter la terre des bienfaits humains...
Au quartier industriel, ce n'était pas comme à la ville qui elle, était dotée selon les immeubles, les écoulements "ingénieux" d'égouts et des couleurs, comme disait Coluche...
Summum du confort campagnard... Nous possédions les "W.C." à la turque.... Et quelquefois, c'était sportif...!!!
Dernière édition par Admin le Mer 1 Fév - 6:00, édité 1 fois
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
les egouts
Bonjour ,
Les égouts de Meknes VN construit en 1935 ,et medina 1951 sauf ?
Alain Z
Les égouts de Meknes VN construit en 1935 ,et medina 1951 sauf ?
Alain Z
Alain ROSSO- Messages : 1229
Date d'inscription : 30/12/2012
Age : 82
Localisation : Muret, Agadir
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ANDRE
Sais-tu que les WC à la turque ce sont les Belges qui les ont inventés? Les turcs n'ont fait qu'y ajouter un trou vers une fosse.
Sais-tu que les WC à la turque ce sont les Belges qui les ont inventés? Les turcs n'ont fait qu'y ajouter un trou vers une fosse.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Wouaff, wouaff... Là, tu es un peu vache, Alain...!!! Des WC à la turc sans trou..... là....!!!. y'a un truc...!!! ça va où...??? vers quelle fosse..... là je suis sceptique...!!! question idiote...
Dernière édition par Admin le Mer 1 Fév - 6:01, édité 1 fois
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Aller encore un court extrait
Le patron qui avait été retenu en France par l'occupant était de retour.
Extrait:
Le patron qui avait été retenu en France par l'occupant était de retour.
Extrait:
Aux dires des plus anciens ouvriers de l’exploitation, monsieur Droumoi, (le M’sio comme disaient les ouvriers), avait très vite, renoué avec ses vieilles habitudes. Ses entrées dans la cour se faisaient toujours à aussi vive allure et il stoppait tout aussi brusquement sa traction avant Citroën juste au ras de la margelle du puits. Tiré à quatre épingles, il sortait un peu précieusement de son véhicule, prenait tout son temps pour ajuster sa cravate, pour plaquer les quelques cheveux que les courants d’air avaient mis en bataille sur son crâne presque entièrement dégarni. Sans précipitation non plus, il se saisissait de la veste qu’il avait soigneusement posée sur le dossier du siège du passager et l’enfilait tout en jetant un coup d’œil sur ses chaussures d’un lustre immuable. Son léger bedon contracté, il resserrait d’un cran la ceinture qu’il avait probablement relâchée pour se sentir plus à l’aise à son volant.
À ce stade de la remise en ordre de sa présentation, le moment était venu pour lui de plonger sa main dans l’une des poches de sa veste et d’en retirer un paquet de cigarettes ; des « blondes ». Il en portait une à ses lèvres, craquait une allumette, aspirait longuement et rejetait la fumée par petites bouffées embaumant la cour d’une délicieuse odeur de miel. Et tout d’un coup, comme saisi d’un brusque besoin de libérer quelques énergies contenues, il claironnait :
« Abdallah ! Le plein! Et … proprement s’il te plait ! Je ne veux voir aucune trace d’essence sur la carrosserie! »
– Oui m’sio! Tit’ souit’ m’sio ! » (Oui m’sieur ! Tout de suite m’sieur!) s’empressait de répondre l’ouvrier qui entretenait l’écurie. Le brave garçon ne comprenait pourtant jamais rien à ce que lui commandait le patron dans cette langue. Elle lui était tout à fait étrangère. Ce que par contre l’expérience lui avait enseigné, c’est de tenir compte de la manière et du ton avec lequel le m’sio s’exprimait, mais aussi de l’heure où l’ordre était lancé. Et là, il n’y avait pas à s’y méprendre. Ce qu’il convenait de répondre ne pouvait être qu’un « Oui m’sio ! Tit’ souit’ m’sio! ». Ce qui imposait bien entendu de suspendre toute occupation pour ne se consacrer qu’au remplissage du réservoir de la traction avant. Pour lui, tout le flot de paroles ne devait être que formulation dans un langage de roumis (européens).
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 94
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
SUPERBE TOUS CES RECITS. MERCI
cruz otero marie carmen- Messages : 91
Date d'inscription : 13/11/2011
Age : 79
Localisation : MOULAY bOUSSELHAM
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
LUCIEN
Belle description de l'arrivée du patron. Ce monsieur fumait-il des Kool? des Camel? des Salem?
Belle description de l'arrivée du patron. Ce monsieur fumait-il des Kool? des Camel? des Salem?
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Bonjour Marie Carmen
Comment va Didier mon pote de classe du lycée? Est-ce qu'il se la coule douce au moins?
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Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
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Localisation : Bouniagues (Dordogne)
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