Mémoires du "bled" durant le Protectorat
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
La ferme des Joubert
Avant...
Après... Photo plus récente.... (???)
Moisson dans le bled, chez les Joubert.... Je remercie "ALAIN76", qui sans le savoir, a laissé ces photos persos à la disposition d'autres forums comme le RdlB... Il me semble me souvenir que le fils Joubert, "ALAIN", était un ancien de l'école du Q.I..(???). Merci Alain Joubert pour ces belles photos souvenirs.
Avant...
Après... Photo plus récente.... (???)
Moisson dans le bled, chez les Joubert.... Je remercie "ALAIN76", qui sans le savoir, a laissé ces photos persos à la disposition d'autres forums comme le RdlB... Il me semble me souvenir que le fils Joubert, "ALAIN", était un ancien de l'école du Q.I..(???). Merci Alain Joubert pour ces belles photos souvenirs.
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Re: Mémoires du "bled" de la région de Meknès
Alain76 avait beaucoup contribué avec ces CPA et photos perso sur Dafina , personnage discret et pondéré ,il nous manque .
Jean-claude Brotons- Messages : 749
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Oui. D'ailleurs beaucoup d'entre elles portent sa signature "Alain".
Grostefan Alain- Messages : 14146
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
La "Terre Marocaine": Aïn-Taoujdate à l'honneur.
C'était jadis...
La ferme SELVE avait une superficie de plus de deux mille hectares. Elle débutait dans la plaine entre les fermes Isnard et GUIOL pour s'étendre jusque sur le plateau en direction de El-Hajeb, formant ce qui était appelé "le chapeau de gendarme".
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN
La ferme Selve était la première après l'embranchement. Dans l'ordre: Selve avec sa cave, Isnard (ferme de l'espérance) et Guiol. Isnard avait aussi la ferme des frênes, la première à droite en quittant la nationale et la ferme des Oliviers sur la route de Fès.
La ferme Selve était la première après l'embranchement. Dans l'ordre: Selve avec sa cave, Isnard (ferme de l'espérance) et Guiol. Isnard avait aussi la ferme des frênes, la première à droite en quittant la nationale et la ferme des Oliviers sur la route de Fès.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
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Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Cela me rappelle Abderhaman, un gardien des céréaliers Bensoussan qui habitait sur le futur terrain de la Socotrom, tout près de chez moi, et qui, il y a très longtemps (j'avais 6/7 ans), faisait tirer la charrue par 2 mulets. Le terrain à ensuite servi d'emplacement des silos de blé... C'était un autre jeu pour nous, les jeunes.
J'ai eu la chance plusieurs fois de voir le spectacle de ces laboureurs marocains et j'en suis resté un peu nostalgique.
Il ne me reste plus que celle ci.. c'est ma dernière.
J'ai eu la chance plusieurs fois de voir le spectacle de ces laboureurs marocains et j'en suis resté un peu nostalgique.
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Vous avez remarqué que l'âne qui fait binôme avec le dromadaire a les yeux masqués? Pas de droits de regard pour le pauvre aliboron.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Les travaux agricoles ne sont pas spécialement une sinécure… Surtout par des chaleurs torrides.
A chaque moisson mon père était sur la moissonneuse batteuse tractée par un Caterpilar D8. Il n'y avait pas encore de trémie. Les sacs de blé étaient largués à terre par 5 ou 6 grâce à une rampe prévue à cet effet. Ensuite un chariot chargeait les sacs pour les acheminer dans la cour de la ferme. Avec mon père il y avait deux ouvriers et le chauffeur du tracteur. L'un était chargé du remplissage des sacs et de leur largage. L'autre était assis près de la lame de coupe devant le rabatteur. Avec son pied il aidait les épis à s'engouffrer convenablement. Ce gars-là était particulièrement gai (joyeux). Il chantait toujours à tue-tête mais le bruit des moteurs couvrait son chant plus ou moins. Un jour il "chantait" mais en se retournant vers mon père et son acolyte. Ces derniers n'ont pas saisi immédiatement le pourquoi de ce regard en arrière. Ce n'est que lorsque le gars a exhibé son pied ensanglanté que tout s'est arrêté.
Il avait perdu un morceau d'orteil dans la table de coupe. Le chauffeur du tracteur lui ne regardait pas en arrière; il se concentrait sur la ligne des épis.
Une autre année c'est mon père qui allait être sur la sellette. La moissonneuse avait "bourré". La paille enserrée empêchait les divers pignons de fonctionner. C'est mon père qui s'y est mis. Sous la machine et couché sur le dos il fallait gratter pour libérer les engrenages impliqués. Sans lunettes mon paternel s'est mis à la tache. Il a bien sûr réussi ce travail délicat mais il a reçu dans un oeil une barbe d'épi de blé! Impossible de la retirer par soi-même. Il a fallu aller à Fès chez un ophtalmologiste pour s'en débarrasser. Son oeil était comme sanguinolant, pas beau à voir.
A chaque moisson mon père était sur la moissonneuse batteuse tractée par un Caterpilar D8. Il n'y avait pas encore de trémie. Les sacs de blé étaient largués à terre par 5 ou 6 grâce à une rampe prévue à cet effet. Ensuite un chariot chargeait les sacs pour les acheminer dans la cour de la ferme. Avec mon père il y avait deux ouvriers et le chauffeur du tracteur. L'un était chargé du remplissage des sacs et de leur largage. L'autre était assis près de la lame de coupe devant le rabatteur. Avec son pied il aidait les épis à s'engouffrer convenablement. Ce gars-là était particulièrement gai (joyeux). Il chantait toujours à tue-tête mais le bruit des moteurs couvrait son chant plus ou moins. Un jour il "chantait" mais en se retournant vers mon père et son acolyte. Ces derniers n'ont pas saisi immédiatement le pourquoi de ce regard en arrière. Ce n'est que lorsque le gars a exhibé son pied ensanglanté que tout s'est arrêté.
Il avait perdu un morceau d'orteil dans la table de coupe. Le chauffeur du tracteur lui ne regardait pas en arrière; il se concentrait sur la ligne des épis.
Une autre année c'est mon père qui allait être sur la sellette. La moissonneuse avait "bourré". La paille enserrée empêchait les divers pignons de fonctionner. C'est mon père qui s'y est mis. Sous la machine et couché sur le dos il fallait gratter pour libérer les engrenages impliqués. Sans lunettes mon paternel s'est mis à la tache. Il a bien sûr réussi ce travail délicat mais il a reçu dans un oeil une barbe d'épi de blé! Impossible de la retirer par soi-même. Il a fallu aller à Fès chez un ophtalmologiste pour s'en débarrasser. Son oeil était comme sanguinolant, pas beau à voir.
Grostefan Alain- Messages : 14146
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN
Ce que tu nous racontes faisait partie des réjouissances du métier. Et que dire de nos pauvres fesses quand on était toute une journée assis sur le tape-cul d'une moissonneuse lieuse. J'ai connu ça entre autres désagréments bien sûr.
Une année, mon frère et moi labourions un champs loué à un berbère. Il était sur le tracteur et je suivais la charrue à disques sans m'apercevoir que nous déterrions des quantités d'araignées monstrueuses, jaunes, velues qui couraient dans tous les sens et un grand nombre d'œufs de tortues. Mais plus affolant encore, des fragments d'ossements humains. C'était un cimetière abandonné depuis des lustres, un terrain qui n'appartenait donc à personne mais que le berbère s'était approprié.
Ce que tu nous racontes faisait partie des réjouissances du métier. Et que dire de nos pauvres fesses quand on était toute une journée assis sur le tape-cul d'une moissonneuse lieuse. J'ai connu ça entre autres désagréments bien sûr.
Une année, mon frère et moi labourions un champs loué à un berbère. Il était sur le tracteur et je suivais la charrue à disques sans m'apercevoir que nous déterrions des quantités d'araignées monstrueuses, jaunes, velues qui couraient dans tous les sens et un grand nombre d'œufs de tortues. Mais plus affolant encore, des fragments d'ossements humains. C'était un cimetière abandonné depuis des lustres, un terrain qui n'appartenait donc à personne mais que le berbère s'était approprié.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
LUCIEN & CO
J'allais oublier mon frère (André DCD). Il avait 7 ans de plus que moi. Il a travaillé lui aussi à un moment donné chez ISMAN. La récolte de petits pois était disposée en andains. Il fallait approcher une "batteuse" reliée par un cardan à un tracteur dont l'axe faisait touner la machine. Mon frère a voulu passer de la machine au tracteur en enjambant les axes rotatifs. Mal lui en a pris car il s'est fait happer le pan de son pantalon (un bleu fabriqué par ma mère, du solide). Heureusement que le froc a lâché sinon il perdait sa jambe qui, bien que sauvée, était bleue et rose à la fois.
J'allais oublier mon frère (André DCD). Il avait 7 ans de plus que moi. Il a travaillé lui aussi à un moment donné chez ISMAN. La récolte de petits pois était disposée en andains. Il fallait approcher une "batteuse" reliée par un cardan à un tracteur dont l'axe faisait touner la machine. Mon frère a voulu passer de la machine au tracteur en enjambant les axes rotatifs. Mal lui en a pris car il s'est fait happer le pan de son pantalon (un bleu fabriqué par ma mère, du solide). Heureusement que le froc a lâché sinon il perdait sa jambe qui, bien que sauvée, était bleue et rose à la fois.
Grostefan Alain- Messages : 14146
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN
Les battages de lentilles c'est ce qu'il y avait de plus épouvantable. Ca faisait une poussière du diable et on en sortait aussi noirs que des gens de couleurs comme on dit de nos jours. On ne voyait que le blanc de nos yeux et nos dents. Et comme les récoltes n'étaient jamais brillantes, on battait à la ronde des mulets. Pauvres bêtes! Au quatrième tour déjà leurs poumons sifflaient comme si elles étaient prise de crises d'asthme.
Les battages de lentilles c'est ce qu'il y avait de plus épouvantable. Ca faisait une poussière du diable et on en sortait aussi noirs que des gens de couleurs comme on dit de nos jours. On ne voyait que le blanc de nos yeux et nos dents. Et comme les récoltes n'étaient jamais brillantes, on battait à la ronde des mulets. Pauvres bêtes! Au quatrième tour déjà leurs poumons sifflaient comme si elles étaient prise de crises d'asthme.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Ce sont bien là , des nouvelles anciennes du Bled.... J'aime Bien.
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Nous étions en pleine vinification. La cave d’Aïn-Taoujdate n’était pas très grande. Capacité : 30 000 hectolitres. Trois étages de cuves.
• En haut et très aérées, les 24 cuves de fermentation (200 hl chacune).
• Dessous, les amphores de finition (400 hl chacune).
• Tout en bas et au-dessous du niveau du sol, les citernes de conservation (600 ou 1200 hl selon le cas . 4m de hauteur).
A un moment donné j’aperçois deux ouvriers penchés vers l’ouverture du la grande cuve à lies où il y avait 1m de ce dépôt. Je m’approche et je vois qu’ils tenaient une grosse corde. Je regarde dedans et je vois le dénommé BENAÏSSA au fond de la cuve qui regarde vers le haut sans pouvoir dire un mot et il s’évanouit. Heureusement ils avaient pris la précaution de l’encorder par le torse. Je me mets à le tirer aidé des deux autres pour le remonter. Je le fais étendre parterre et nous l’arrosons avec le tuyau d’eau. Je lui appuie sur la poitrine pour qu’il reprenne sa respiration comme il se doit. Il revient à lui. Ouf, il était temps.
Pourquoi était-il descendu ? Tout simplement parce qu’il avait laissé tomber une grosse clé pour tuyau de 80 et nous n’en n’avions qu’une à ce moment-là. Ayant peur de se faire enguirlander, tous les trois s’étaient mis d’accord pour récupérer l’outil, à mon insu. Ils ignoraient la présence de gaz carbonique en bons illettrés qu’ils étaient. Je leur ai expliqué le danger de ce gaz engendré par la fermentation du vin.
Fort heureusement sa main s’était crispée sur la clé qui est remontée avec lui.
Depuis cet événement les ouvriers ont dit que j’étais son père (et lui aussi) puisque j’étais à l’origine de sa renaissance !
Photo cave
(Je suis debout à gauche sur le rebord du conquet)
Des amis et leur fillette étaient venus visiter la cave et je leur en avais expliqué le fonctionnement.
Entre eux et moi on aperçoit à l’arrière-plan le pressoir à marcs, la goulotte recevant les marcs sortant des cuves de fermentation et acheminés par une vis-sans-fin (Merci M. Archimède).
• En haut et très aérées, les 24 cuves de fermentation (200 hl chacune).
• Dessous, les amphores de finition (400 hl chacune).
• Tout en bas et au-dessous du niveau du sol, les citernes de conservation (600 ou 1200 hl selon le cas . 4m de hauteur).
A un moment donné j’aperçois deux ouvriers penchés vers l’ouverture du la grande cuve à lies où il y avait 1m de ce dépôt. Je m’approche et je vois qu’ils tenaient une grosse corde. Je regarde dedans et je vois le dénommé BENAÏSSA au fond de la cuve qui regarde vers le haut sans pouvoir dire un mot et il s’évanouit. Heureusement ils avaient pris la précaution de l’encorder par le torse. Je me mets à le tirer aidé des deux autres pour le remonter. Je le fais étendre parterre et nous l’arrosons avec le tuyau d’eau. Je lui appuie sur la poitrine pour qu’il reprenne sa respiration comme il se doit. Il revient à lui. Ouf, il était temps.
Pourquoi était-il descendu ? Tout simplement parce qu’il avait laissé tomber une grosse clé pour tuyau de 80 et nous n’en n’avions qu’une à ce moment-là. Ayant peur de se faire enguirlander, tous les trois s’étaient mis d’accord pour récupérer l’outil, à mon insu. Ils ignoraient la présence de gaz carbonique en bons illettrés qu’ils étaient. Je leur ai expliqué le danger de ce gaz engendré par la fermentation du vin.
Fort heureusement sa main s’était crispée sur la clé qui est remontée avec lui.
Depuis cet événement les ouvriers ont dit que j’étais son père (et lui aussi) puisque j’étais à l’origine de sa renaissance !
Photo cave
(Je suis debout à gauche sur le rebord du conquet)
Des amis et leur fillette étaient venus visiter la cave et je leur en avais expliqué le fonctionnement.
Entre eux et moi on aperçoit à l’arrière-plan le pressoir à marcs, la goulotte recevant les marcs sortant des cuves de fermentation et acheminés par une vis-sans-fin (Merci M. Archimède).
Grostefan Alain- Messages : 14146
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Alain, le sauveteur... Bravo...
BenAïssa a dû BénirAlain....
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Alain
Alain le sauveteur ,l'aurait du être BOMPIA.
Bravo Alain
Bravo Alain
Alain ROSSO- Messages : 1229
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN c'est un ould el bled. Il a appris comme tous les blédards qu'au fond d'une fosse, d'un puits, d'une cuve, d'une matmora, d'une grotte fermés, du gaz carbonique peut stagner, qu'on ne s'y aventure donc que muni d'une bougie allumée et qu'on doit rester attentif aux réactions de la flamme. Si elle vacille ou si elle s'éteint: Attention danger! De même qu'on ne pénètre pas dans une grotte fermée accompagné se son chien. Comme il a le museau au ras du sol, il sera le premier asphyxié.
BenAïssa peut aussi remercier Allah d'avoir conduit les pas d'Alain à temps dans ces parages. Mektoub!!
BenAïssa peut aussi remercier Allah d'avoir conduit les pas d'Alain à temps dans ces parages. Mektoub!!
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
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Re: Mémoires du "bled" de la région de Meknès
Alain , Lucien , je m'aperçois que je ne connaissais pas cette région , cela fait plaisir de voir d'autres horizons .
Alain , très belle cave et bon souvenir du sauvetage , a la coopérative vinicole de Meknes mon père au début de chaque vendange réunissait tous les ouvriers et leur montrait les dangers du gaz carbonique , certains étaient septique mais en voyant la flamme de la bougie s'éteindre tout le monde comprenait .
J'ai une anecdote dramatique a raconter mais je le ferais plus tard , demain si vous le voulez bien , il faut que je recherche dans mes cahiers car j'ai quelques trous de mémoire .
Alain , très belle cave et bon souvenir du sauvetage , a la coopérative vinicole de Meknes mon père au début de chaque vendange réunissait tous les ouvriers et leur montrait les dangers du gaz carbonique , certains étaient septique mais en voyant la flamme de la bougie s'éteindre tout le monde comprenait .
J'ai une anecdote dramatique a raconter mais je le ferais plus tard , demain si vous le voulez bien , il faut que je recherche dans mes cahiers car j'ai quelques trous de mémoire .
Jean-claude Brotons- Messages : 749
Date d'inscription : 18/03/2011
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Histoire de pressoir.
Sur cette photo de droite à gauche se trouvent 3 ouvriers marocains, en tenue militaire un enfant du village venu voir son frère en tricot de peau.
Les 3 ouvriers sont chargés d’alimentet en raisin la vis sans fin du conquet à l’aide d’une fourche. Le militaire ‘Léopold dit « Toto » » est mécanicien sur moteurs d’avion à Garons. Son frère (Eugène dit « Poussin ») en tricot de peau est à côté d’un petit pressoir de couleur bleue. Il est chargé de mesurer le moût de raisin à chaque arrivée d’un chargement. A l’aide d’un mustimètre plongé dans une éprouvette remplie de moût, par simple lecture il relève le degré futur du vin. Pour l’histoire TOTO est décédé il y a 2 ans environ. Quant à POUSSIN il est colonel à la retraite après avoir été para, après avoir sauté sur Kolwezy et fait la guerre d’Algérie. C’est mon pote de chasse et de pêche du village .Serge MOLL les connaît bien.
Sur la gauche vous voyez un gros engin. Il est très lourd et repose sur des roues métalliques. C’est un pressoir pour les marcs.de raisin après la première fermentation. Vous voyez au-dessus de lui une goulotte venant d’en haut. C’est par là qu’arrive le marc amené par une vis sans fin dont on aperçoit la roue d’entraînement avec sa courroie.
Quand ce travail sur les marcs est terminé du côté gauche il faut placer le pressoir sous la goulotte de droite. Pour ce faire il faut 3 ou 4 hommes.
Un jour j’étais au 1er étage et j’ai désigné 4 bonshommes pour effectuer ce transfert.
J’observais la manœuvre. Deux d’entre poussaient de l’arrière et les deux autres poussaient en se plaçant de chaque côté du pressoir. L’engin était presque arrivé à mi-parcours quand le pousseur du flanc gauche s’arrêta en gueulant « hbess! hbess! hbess ! (arrête, arrête, arrête). Tout s’arrêta mais lui continua à se plaindre en montrant son pied. Je suis descendu en vitesse. En arrivant près de lui il me montre son pied : le petit orteil avait disparu. Il le tenait à la main. Le plus curieux c’est qu’il n’y avait pas une goutte de sang. La roue du pressoir l’avait sectionné et c’est comme s’il avait été cautérisé.. Aussitôt je saute dons le Pick-Up De Soto qui était à ma disposition et j’emmène le gars au dispensaire du village. Il n’y avait pas de toubib, juste un ou deux infirmiers. En cours de route le gars me demande ce qu’il doit faire de son doigt de pied. Je lui dis qu’ici on ne peut rien faire. Du coup il l’a balancé par le fenêtre. Peut-être qu’il a été bouffé par un rat ou un rapace…Qui sait ?
Le gars est revenu au bout de deux heures avec un beau pansement. L’infirmier lui avait recousu et fermé la plaie.
M. ISMAN lui a donné une semaine de congé (payé).
Quand on ll est revenu travailler sa plaie était cicatrisée. Mais il n’ a plus voulu pousser le pressoir…
Sur cette photo de droite à gauche se trouvent 3 ouvriers marocains, en tenue militaire un enfant du village venu voir son frère en tricot de peau.
Les 3 ouvriers sont chargés d’alimentet en raisin la vis sans fin du conquet à l’aide d’une fourche. Le militaire ‘Léopold dit « Toto » » est mécanicien sur moteurs d’avion à Garons. Son frère (Eugène dit « Poussin ») en tricot de peau est à côté d’un petit pressoir de couleur bleue. Il est chargé de mesurer le moût de raisin à chaque arrivée d’un chargement. A l’aide d’un mustimètre plongé dans une éprouvette remplie de moût, par simple lecture il relève le degré futur du vin. Pour l’histoire TOTO est décédé il y a 2 ans environ. Quant à POUSSIN il est colonel à la retraite après avoir été para, après avoir sauté sur Kolwezy et fait la guerre d’Algérie. C’est mon pote de chasse et de pêche du village .Serge MOLL les connaît bien.
Sur la gauche vous voyez un gros engin. Il est très lourd et repose sur des roues métalliques. C’est un pressoir pour les marcs.de raisin après la première fermentation. Vous voyez au-dessus de lui une goulotte venant d’en haut. C’est par là qu’arrive le marc amené par une vis sans fin dont on aperçoit la roue d’entraînement avec sa courroie.
Quand ce travail sur les marcs est terminé du côté gauche il faut placer le pressoir sous la goulotte de droite. Pour ce faire il faut 3 ou 4 hommes.
Un jour j’étais au 1er étage et j’ai désigné 4 bonshommes pour effectuer ce transfert.
J’observais la manœuvre. Deux d’entre poussaient de l’arrière et les deux autres poussaient en se plaçant de chaque côté du pressoir. L’engin était presque arrivé à mi-parcours quand le pousseur du flanc gauche s’arrêta en gueulant « hbess! hbess! hbess ! (arrête, arrête, arrête). Tout s’arrêta mais lui continua à se plaindre en montrant son pied. Je suis descendu en vitesse. En arrivant près de lui il me montre son pied : le petit orteil avait disparu. Il le tenait à la main. Le plus curieux c’est qu’il n’y avait pas une goutte de sang. La roue du pressoir l’avait sectionné et c’est comme s’il avait été cautérisé.. Aussitôt je saute dons le Pick-Up De Soto qui était à ma disposition et j’emmène le gars au dispensaire du village. Il n’y avait pas de toubib, juste un ou deux infirmiers. En cours de route le gars me demande ce qu’il doit faire de son doigt de pied. Je lui dis qu’ici on ne peut rien faire. Du coup il l’a balancé par le fenêtre. Peut-être qu’il a été bouffé par un rat ou un rapace…Qui sait ?
Le gars est revenu au bout de deux heures avec un beau pansement. L’infirmier lui avait recousu et fermé la plaie.
M. ISMAN lui a donné une semaine de congé (payé).
Quand on ll est revenu travailler sa plaie était cicatrisée. Mais il n’ a plus voulu pousser le pressoir…
Dernière édition par Grostefan Alain le Sam 11 Mar - 17:40, édité 4 fois
Grostefan Alain- Messages : 14146
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN
De nos jours, on aurait placé l'orteil dans une poche en plastique, on aurait entouré le tout de glace pour tenter une greffe. Mais ça c'est de nos jours... Parce que s'il t'était venu à l'idée d'apporter ce bout d'orteil, à l'hosto on se serait demandé si l'accident ne t'avait fait perdre non pas un orteil mais la tête.
Au cours d'une bagarre, un ouvrier avait reçu un coup de taille haie au haut d'un bras. Je devais avoir 15 ou16 ans et j'étais seul à la ferme. Avec ma frangine ma cadette de deux ans, on a tout tenter pour arrêter l'hémorragie. En vain. Je lui ai donc fait un garrot et je l'ai emmené au dispensaire à Meknès. Chaque fois qu'il se plaignait me disant qu'il ne sentait plus son bras, je m'arrêtais, desserrais le garrot, le resserrais au bout d'un moment et reprenais la route (sans permis, je précise). Sur place, on lui a placé des points et j'ai pu le ramener.
De nos jours, on aurait placé l'orteil dans une poche en plastique, on aurait entouré le tout de glace pour tenter une greffe. Mais ça c'est de nos jours... Parce que s'il t'était venu à l'idée d'apporter ce bout d'orteil, à l'hosto on se serait demandé si l'accident ne t'avait fait perdre non pas un orteil mais la tête.
Au cours d'une bagarre, un ouvrier avait reçu un coup de taille haie au haut d'un bras. Je devais avoir 15 ou16 ans et j'étais seul à la ferme. Avec ma frangine ma cadette de deux ans, on a tout tenter pour arrêter l'hémorragie. En vain. Je lui ai donc fait un garrot et je l'ai emmené au dispensaire à Meknès. Chaque fois qu'il se plaignait me disant qu'il ne sentait plus son bras, je m'arrêtais, desserrais le garrot, le resserrais au bout d'un moment et reprenais la route (sans permis, je précise). Sur place, on lui a placé des points et j'ai pu le ramener.
Dernière édition par Lucien Calatayud le Lun 13 Mar - 9:40, édité 1 fois
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Re:Mémoires du "bled de la région de Meknès
ALAIN
Je connaissais surtout Maie-Antoinette, nous étions dans la même classe au lycée du parc Chambrun à Fès. Un jour je suis allé lui rendre visite à Aïn- Taoujdate à bicyclette 30 km de Fès.
J'ai été très bien reçu par ses parents et ses frères.
Lorsque j'ai voulu rentrer à Fès, il était un peu tard , son père n'a pas voulu jugeant que j'arriverai à Fès la nuit. C'était dangereux à cette époque-là (1954), j'ai passé la nuit chez eux.
Je connaissais surtout Maie-Antoinette, nous étions dans la même classe au lycée du parc Chambrun à Fès. Un jour je suis allé lui rendre visite à Aïn- Taoujdate à bicyclette 30 km de Fès.
J'ai été très bien reçu par ses parents et ses frères.
Lorsque j'ai voulu rentrer à Fès, il était un peu tard , son père n'a pas voulu jugeant que j'arriverai à Fès la nuit. C'était dangereux à cette époque-là (1954), j'ai passé la nuit chez eux.
MOLL Serge- Messages : 3767
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
Encore le pressoir…
Tout au début du fonctionnement de la cave coopérative d’Aïn-Taoujdate , pendant les trois premières années, M. ISMAN avait fait venir un stagiaire de Maison-Carrée (école de formation des ingénieurs agricoles en Algérie. M. ISMAN était issu lui-même de cette école dont il était sorti major de promotion). Je me suis donc formé au contact de ces stagiaires. Ensuite j’ai pris la relève et cela pendant treize années.
Le pressoir était mu par un moteur électrique triphasé (380 volts) qui, grâce à une courroie de transmission, entrainait la grosse vis sans fin qui poussait le marc en le comprimant vers la sortie. A la sortie une brouette attendait d’être pleine pour être emmenée vers la fosse à marcs par un ouvrier. Un second ouvrier prenait le relai afin qu’il n’y ait pas d’arrêt du pressoir. M. ISMAN était intransigeant avec l’hygiène. Il disait que l’on devait pouvoir manger le couscous à même le sol. Aussi il y avait un préposé au lavage qui, avec un tuyau d’eau, arrosait le sol régulièrement. De ce fait les ouvriers marchaient pieds-nus. (C’est aussi pour cela que l’autre a perdu son petit orteil).
Si vous l’avez remarqué, il y a des contrepoids en bout du pressoir. Ils ont pour rôle de s’opposer un peu à la sortie du marc et ainsi d’en extraire le plus de jus possible.
Les deux hommes à la brouette qui se relayaient avaient pris l’habitude de prendre appui sur la barre soutenant les contrepoids. Un jour l’un d’eux est resté collé à la barre en question. Le câble d ‘alimentation du moteur électrique touchait la poulie du moteur. A force de frottement les fils ont été mis à nu et en contact avec le pressoir. Un gars a eu le réflexe de déconnecter la prise d’alimentation du réseau. L’ouvrier qui était collé est alors tombé à terre inanimé. Le stagiaire et moi nous sommes arrivés le plus vite possible (nous étions en haut occupés avec les cuves de fermentation quand on a entendu des cris venant d’en bas). « L’électrisé » avait la bouche fermée et risquait d’avaler sa langue. Impossible de la lui ouvrir à la main. Il a fallu le faire avec un tournevis sans lui casser de dents. A ce moment là le stagiaire lui a fait les mouvements rituels pour le ramener à la vie pour qu’il reprenne sa respiration.
Le gars a respiré à nouveau. Il était un peu sonné. Je l’ai emmené au dispensaire. Là on m’a dit tel quel :« il n’y a rien à faire. Dans ce genre de cas soit on s’en sort, soit on est mort. »
Tout au début du fonctionnement de la cave coopérative d’Aïn-Taoujdate , pendant les trois premières années, M. ISMAN avait fait venir un stagiaire de Maison-Carrée (école de formation des ingénieurs agricoles en Algérie. M. ISMAN était issu lui-même de cette école dont il était sorti major de promotion). Je me suis donc formé au contact de ces stagiaires. Ensuite j’ai pris la relève et cela pendant treize années.
Le pressoir était mu par un moteur électrique triphasé (380 volts) qui, grâce à une courroie de transmission, entrainait la grosse vis sans fin qui poussait le marc en le comprimant vers la sortie. A la sortie une brouette attendait d’être pleine pour être emmenée vers la fosse à marcs par un ouvrier. Un second ouvrier prenait le relai afin qu’il n’y ait pas d’arrêt du pressoir. M. ISMAN était intransigeant avec l’hygiène. Il disait que l’on devait pouvoir manger le couscous à même le sol. Aussi il y avait un préposé au lavage qui, avec un tuyau d’eau, arrosait le sol régulièrement. De ce fait les ouvriers marchaient pieds-nus. (C’est aussi pour cela que l’autre a perdu son petit orteil).
Si vous l’avez remarqué, il y a des contrepoids en bout du pressoir. Ils ont pour rôle de s’opposer un peu à la sortie du marc et ainsi d’en extraire le plus de jus possible.
Les deux hommes à la brouette qui se relayaient avaient pris l’habitude de prendre appui sur la barre soutenant les contrepoids. Un jour l’un d’eux est resté collé à la barre en question. Le câble d ‘alimentation du moteur électrique touchait la poulie du moteur. A force de frottement les fils ont été mis à nu et en contact avec le pressoir. Un gars a eu le réflexe de déconnecter la prise d’alimentation du réseau. L’ouvrier qui était collé est alors tombé à terre inanimé. Le stagiaire et moi nous sommes arrivés le plus vite possible (nous étions en haut occupés avec les cuves de fermentation quand on a entendu des cris venant d’en bas). « L’électrisé » avait la bouche fermée et risquait d’avaler sa langue. Impossible de la lui ouvrir à la main. Il a fallu le faire avec un tournevis sans lui casser de dents. A ce moment là le stagiaire lui a fait les mouvements rituels pour le ramener à la vie pour qu’il reprenne sa respiration.
Le gars a respiré à nouveau. Il était un peu sonné. Je l’ai emmené au dispensaire. Là on m’a dit tel quel :« il n’y a rien à faire. Dans ce genre de cas soit on s’en sort, soit on est mort. »
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
ALAIN
Décidément, c'était la cave aux dangers. Tu aurais dû dire en passant ce qu'on faisait plus tard du marc qu'on jetait dans la fosse. Beaucoup ne le savent pas.
Près du réfectoire de l'internat de Poeymirau, il y avait les fils d'une ancienne prise alimentée en 110 je crois me souvenir. C'était à qui supportait le plus longtemps le courant. Le tout étant de d'attraper les fils simultanément et le plus difficile était de les relâcher, les doigts étant paralysés et comme soudés. Lorsqu'on s'amusait à se donner la main, c'était le dernier qui prenait tout le courant.
Décidément, c'était la cave aux dangers. Tu aurais dû dire en passant ce qu'on faisait plus tard du marc qu'on jetait dans la fosse. Beaucoup ne le savent pas.
Près du réfectoire de l'internat de Poeymirau, il y avait les fils d'une ancienne prise alimentée en 110 je crois me souvenir. C'était à qui supportait le plus longtemps le courant. Le tout étant de d'attraper les fils simultanément et le plus difficile était de les relâcher, les doigts étant paralysés et comme soudés. Lorsqu'on s'amusait à se donner la main, c'était le dernier qui prenait tout le courant.
Lucien Calatayud- Messages : 5485
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 94
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
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Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat
LUCIEN
Vous preniez des risques à ce jeu de prendre le courant. Mon ami Guy MARTRE avait travaillé à un moment donné chez De VICO (Usine Nora). Il y avait là-bas un allemand (pas l'ex-mari de GHIS la Canadienne) qui s'occupait de la partie électrique. Il disait que lorsqu'il manipulait les fils électriques, il le faisait toujours avec les paumes de ses mains dirigées vers lui. Ainsi en cas de contraction soudaine les avants-bras se replient vers son corps et se libèrent des fils.
Quand tu parles de cave aux dangers tu ne crois pas si bien dire… Il y a aussi "l'événement" de la fosse à marcs à venir...
SERGE
Je me suis permis de te citer puisque je savais que tu avais été hébergé pour une nuit chez les RISDORFER. Le père était un ancien légionnaire. Il avait participé au creusement du tunnel de Foum Zabel. C'est à ce titre que M. ISMAN l'avait embauché à la cave le temps des vinifications. Il était le maître d'oeuvre de la propreté des lieux.Les ouvriers l'appelaient "charjane" parce qu'il avait le grade de sergent sous le képi blanc. Il m'avait pris en estime. Quand les nettoyeurs mettaient plus d'eau que de coups de balais il gueulait "alech toujours l'alma, toujours l'alma!!! chtaba, chtaba, chtaba! Il ne parlait pas l'arabe.
Vous preniez des risques à ce jeu de prendre le courant. Mon ami Guy MARTRE avait travaillé à un moment donné chez De VICO (Usine Nora). Il y avait là-bas un allemand (pas l'ex-mari de GHIS la Canadienne) qui s'occupait de la partie électrique. Il disait que lorsqu'il manipulait les fils électriques, il le faisait toujours avec les paumes de ses mains dirigées vers lui. Ainsi en cas de contraction soudaine les avants-bras se replient vers son corps et se libèrent des fils.
Quand tu parles de cave aux dangers tu ne crois pas si bien dire… Il y a aussi "l'événement" de la fosse à marcs à venir...
SERGE
Je me suis permis de te citer puisque je savais que tu avais été hébergé pour une nuit chez les RISDORFER. Le père était un ancien légionnaire. Il avait participé au creusement du tunnel de Foum Zabel. C'est à ce titre que M. ISMAN l'avait embauché à la cave le temps des vinifications. Il était le maître d'oeuvre de la propreté des lieux.Les ouvriers l'appelaient "charjane" parce qu'il avait le grade de sergent sous le képi blanc. Il m'avait pris en estime. Quand les nettoyeurs mettaient plus d'eau que de coups de balais il gueulait "alech toujours l'alma, toujours l'alma!!! chtaba, chtaba, chtaba! Il ne parlait pas l'arabe.
Grostefan Alain- Messages : 14146
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