Cinémas, Films, Affiches de Notre Enfance 1

           photo Flandrin - Un p'tit chef d'oeuvre

C'est peut être l'époque où il devient "cinéma" -  Aucun document pour prouver quoi que se soit...

Alain a raison, Neri etait le directeur du conservatoire,par contre avant Vales, il y avait Marcel Couderc, professeur, artiste ayant eu le grand prix de dessin a Alger. nous lui devons la fresque Art Deco du Camera. Pour le Regent, c'est Cosmas Xanthopoulos qui a eu l'idee d'en faire un cinema avant d'abandonner son exploitation. Je reviendrai plus tard sur ce sujet.

Ayant vecu la naissance du Mondial, epicerie et bar investis a titre provisoire et definitif en salle de spectacle et avoir vu le theatre le Regent transforme par mon grand-pere en cinema. Mon pere decida lors de la creation du Camera de rompre avec les criteres de l'epoque, en changeant les donnes et en s'adressant a deux hommes de talent pour concretiser son reve de cinema. Mr Edouard Jardin, jeune architecte et Mr Marcel Couderc, artiste peintre et professeur de dessin a Poeymirau. Le Camera deviendra par la suite la memoire collective  d'une generation de spectateurs.
Je me rappelle encore de ce que mon grand-pere me disait: Au temps du muet, les cinemas etaient des etablissements semblables a de petits magasins de quartier qui n'avaient rien de commun avec les vastes cinemas qui seront construits par la suite. Les films s'appelaient clignotants, car les images clignotaient par manque de stabilite. Ils etaient accompagnes de musiques improvisees par un pianiste qui n'en finissait pas de se battre avec son clavier pour rester synchro avec l'image projetee. La musique etait reprise en fonction de l'action ou de l'emotion suggere par le film, un bonimenteur commentait le film au public d'un ton grandiloquant ou pompeux et un bruiteur dissimule derriere l'ecran reconstituait l'ambiance sonore. Progressivement avec l'arrivee du parlant la voix s'est subsistuee au regard pour capter l'attention du public. Le cimema muet n'etant pas celui dont la voix etait absente, mais celui ou la parole ne s'entendait pas.

JIMMY.

Dans un précédent post tu dis ceci:

Elle est très intéressante à plusieurs points...A droite, l'atelier "à la chêneraie", il pourrait s'agir d'une menuiserie selon certains... Personnellement, je n'en sais rien...plus à droite et invisibles se trouvaient un coiffeur et un cordonnier qui n'était autre que le père du regretté Paul Tissier....Au dessus et à la hauteur de la chêneraie, l'immeuble au fond, ce doit être l'arrière de l'Hôtel Majestic, lequel se trouve sur l'avenue... (?????)


Je n'ai jamais bien connu le nom des rues de Meknes ni ce qui s'y trouvait, mais il me semble  ce que tu dis  ne me parait pas exact.
Autant que je me souvienne: devant le Régent il y avait la clinique d'accouchement de Mme CARRA (orth?) à peine plus bas il y avait une blanchisseuse, une femme assez âgée. Dans la même impasse se trouvait un mécanicien et un tourneur du nom d'Alexandre, l'accordéoniste homme orchestre. Tout à côté du cinéma il y avait un ébéniste  et bien plus loin les pompiers, la gare La fayette et le pont. 
Le coiffeur dont tu parles se trouvait en coin sur l'avenue de même en ce qui concerne l'hôtel Majestic. Bien entendu  je n'affirme rien, il est même fort probable que je sois complètement dans l'erreur mais c'est à voir et éventuellement à rectifier.

        

A gauche, je suis sur la scène du Régent. A cet endroit, j'ai reçu en 1951, le premier prix d'honneur des mains d'une personnalité inconnue...émouvant souvenir... 5 livres de bibliothèque à couverture rouge dont "les aventures de Mr Pickwick", le tout ficelé par un ruban rouge...
A droite, devant le Régent, Dominique Rossi, Robert Roméro, hélas décédé depuis quelques mois...  

          2006 ou 7... Un Régent renaissant....
Sources : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][/center]

Même entre deux grands immeubles il avait belle allure et méritait de vivre encore un peu...

Non Christian, je pense qu'il s'agit d'une photo assez recente, les films a l'affiche, deux au programme comme en Medina, sont soit egyptiens, soit indous.

Toutes mes excuses Christian, je n'avais pas vu l'ancienne photo. L'erreur est humaine.

La disparition des salles de cinéma

Aujourd'hui avec l'impact ravageur de la télévision et le piratage des œuvres cinématographiques, le cinéma au Maroc se marginalise.
Après le départ des exploitants européens, rien n'a été fait pour enrayer la chute de la fréquentation et pour moderniser les salles dont certaines comme le Caméra font partie du patrimoine culturelle marocain. De nombreuses salles ont disparu à vue d’œil n'ayant guère évolué depuis l'indépendance et ayant été exploitées jusqu'à l'usure. Fauteuils inconfortables, peintures et tentures délavées, sonorisation à peine audible, écrans tachetés, dépendances et sanitaires lamentables au niveau de l'hygiène, films rayés ayant subi de nombreuses coupes au fil de leur exploitation et prix élevés.

Le cinéma étant aux mains de marchands trop occupés à exploiter leurs salles jusqu'à  plus soif. Certains d'entre eux n'attribuant aucun prestige particulier à des salles qui n'avaient de valeur que le temps de leur exploitation.

A mon époque aller au cinéma comportait une part de merveilleux, un charme qui séduisait un public, fasciné par la magie du rideau de scène laissant apparaître les premières images du film, alors que s'éteignaient progressivement les lumières de la salle. Un cinéma qui était devenu un mode de vie avec son rituel immuable , son public constitué d'habitués occupant chaque semaine la même place numérotée.

Comment ai-je pu vibrer dans ces salles où je prenais plaisir à retrouver Errol Flynn, le sabre à la main, Stewart Granger sautant d'une balustrade, Clark Gable gravissant le grand escalier de Tara.

Meknès, citée des oliviers qui foisonnait au temps de mon adolescence de ces Eldorados de la pellicule sombre dans la médiocrité, l'image et le son l'ayant désertée.

Non je ne veux pas pleurer de rage, car me restent des souvenirs me ramenant à des salles où j'étais bien, où j'étais heureux.

Signé Claude Sandeaux