Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
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Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
Ghis
Un texte que je ne pense pas avoir eu le plaisir de lire !merci . Pour le frigidaire,je ne pense pas en avoir vu avant 1957.Mon grand-père mettait ses bouteilles à rafraichir dans la seguia !
Un texte que je ne pense pas avoir eu le plaisir de lire !merci . Pour le frigidaire,je ne pense pas en avoir vu avant 1957.Mon grand-père mettait ses bouteilles à rafraichir dans la seguia !
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Amitiés Christiane
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
Ghislaine ,je n'avais pas eu l'occasion de voir cette rubrique et vraisemblablement je ne suis pas la seule.Je te remercie pour cet éloge d'une maitresse comme il y en a beaucoup ,heureusement!Leur dévouement et leur disponibilité en font des personnesq dont on se souvient toute sa vie.
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Amitiés Christiane
Nos Maitres et Professeurs
Extrait de mes mémoires.
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Très tôt levés, débarbouillés, habillés et le petit déjeuner aussi vite absorbé ce lundi, jour convenu de notre entrée dans l’école du bourg, nous voilà longeant la route à pied, maman en tête. Tous trois, ma sœur, mon frère et moi avancions en silence, traînant un peu le pas, balançant en tous sens nos cartables vides de livres et de cahiers.
Le portail à peine franchi, chose surprenante, le maître qui paraissait impatient de nous connaître était venu vers nous, animé nous sembla-t-il d’un grand empressement auquel on ne s’attendait pas.
Nous avions affaire à un personnage qui sortait visiblement de l’ordinaire. Peu enclin cependant à s’étendre en amabilités, il ne s’était que donné la peine de saluer maman de la même manière qu’il aurait fait s’il ne s’était agi que d’un simple contact routinier. S’étant ensuite muré dans un mutisme à coller un grand froid dans le dos, il avait l’air d’attendre que ce soit elle qui engage la première le dialogue. Nul part il ne m’était arrivé de croiser ce genre d’individu. Ramassé et tout en muscles, les manches de sa chemise retroussées, ses deux puissants avant bras apparaissaient aussi velus que ceux d’un primate. Une autre chose m’avait tout aussi fortement frappé chez cet homme : c’était sa calvitie. La presque totalité de son crâne d’un luisant cuivré, piqué de cent petites écorchures d’ongles, chatoyait tel un bronze manipulé sous un rayon de soleil. Une couronne chevelue d’un roux flamboyant ceignait ce vide qui prenait toute les apparences d’une tonsure. Ses épais sourcils broussailleux aux couleurs safrane se rejoignaient sur le haut de son nez et le bleu de ses yeux ajoutait au glacé et au perçant d’un regard qui vous pénétrait jusqu’au plus profond du cerveau. Et comme pour ajouter à tout cet insolite, le brun foncé de sa drue pigmentation de barbe pourtant rasée du matin, lui envahissait entièrement le visage n’épargnant qu’une infime partie de sa face.
Pas une seconde il ne nous quittait des yeux, nous les enfants. Une sorte d’acharnement inquisiteur à vouloir tout connaître de nos pensées peut être même de nos dispositions à apprendre et à retenir. De même que, peu convaincu du niveau scolaire dans lequel maman nous situait, sans ne prononcer mot, de façon butée, il marquait son scepticisme par de simples hochements continus de tête. La ténacité dont son interlocutrice faisait preuve paraissait même l’indisposer au plus haut point et les quelques très rares objections qu’il émettait sans ne pouvoir d’ailleurs en étayer la teneur par une quelconque argumentation concrète en tout cas plus réfléchie, ne se voulaient en rien conciliantes. Sa façon de rouler les « r » se révélait quant à elle d’un autoritarisme n’admettant nulle contradiction.
Durant ce temps, non loin dans la cour de récréation, les élèves continuaient de s’ébattre, courant, sautant, criant sans ne prêter aucune attention à ce qui se passait sous le préau où la discussion avait tendance à verser dans un véritable affrontement verbal. Maman n’entendant aucunement lâcher prise à ce qu’elle avançait concernant notre niveau scolaire ni se laisser impressionner par cette sorte personnage aux manières incongrues.
Le maître finit par nous inviter à le suivre :
« Afin d’établir les dossiers, dit-il » Ajoutant sur un ton guère plus prévenant : Ce que je trouve surprenant, c’est que l’établissement précédent n’ait pas cru devoir me faire parvenir les dossiers de vos enfants. Et d’insister avec une surprenante lourdeur : Etaient-ils bien inscrits dans une école ? »
-Voilà qui ne me surprend pas moins, monsieur ! S’offusqua alors maman devenue toute rouge de vexation. Nous jugez-vous si peu responsables au point de nous être abstenus de scolariser nos enfants ?
- Non bien entendu madame, je n’insinue rien de pareil, mais tout de même…c’est bien la première fois qu’il m’est donné de prendre en charge des écoliers venant d’ailleurs sans que les dossiers n’aient précédés leur entrée!»
Installé à son bureau et sans doute en l’absence de dossiers, le maître entreprit de faire le point sur chacun de nous. Prenant soin de noter sur une sorte de questionnaire les réponses de maman, il s’attardait sur ce qui lui semblaient revêtir le plus d’importance. Une formalité qui s’éternisait tant qu’elle m’offrit toute latitude de promener mon regard par ci par là, sur les images qui garnissaient les murs de la classe. Ce qui, plus qu’autre chose retint là encore mon attention, ce fut le tableau. Non point que ses trois panneaux tout grands déployés présentassent une quelconque originalité de dimension ou de forme, non plus que sa couleur d’un vert pâle contrastait avec le noir des tableaux auxquels nous étions habitués, mais parce que, très bizarre me parut l’état de chacun de ses trois panneaux. Cabossés en certains endroits, littéralement troués en d’autres, les quelques inscriptions à la craie qui y subsistaient décrivaient de véritables mais bien amusantes circonvolutions de sorte d’éviter les écueils.
Les questionnaires noircis et aussitôt enfouis dans l’un des tiroirs de son bureau, le maître se donna tout de même la peine de raccompagner maman jusqu’au portillon. Arborant en la circonstance une affabilité visiblement factice, il prit rapidement congé et frappa aussitôt très fort dans ses mains, une manière comme un autre de sonner l’entrée en classe. Le silence vite installé dans les deux rangs de filles et garçons qui s’étaient formés devant la porte, c’est d’un simple signe de tête qu’il nous ordonna de prendre rang en queue des alignements. Et c’est dans le même grand silence que chaque élève gagna sa place.
« Assis! » Lança sèchement l’instituteur tout en refermant la porte derrière lui.
Restés debout au fond de la classe tous trois, ma sœur, mon frère et moi attendîmes que le maître décide de nous installer.
[font=Arial Black]Du haut de l’estrade, l’index pointé tout d’abord vers notre frère aîné :
« Toi ! Mets toi donc là, derrière Jaqueline.
Dirigeant ensuite son doigt sur moi :
« Toi…voyons… là, ou plutôt là, à côté de Gustave.
Se tournant enfin vers notre sœur :
« Quant à toi, assieds toi donc là, près de Denise ! »
Puis, élevant un peu plus la voix:
« Ce sont là trois nouveaux élèves ! Marquant un court silence comme si l’annonce qu’il s’apprêtait encore à faire était d’une plus grande importance, il enchaîna sur un ton plutôt navré: Le niveau de chacun d’eux ne me paraît guère brillant. Il nous appartiendra donc de les aider à rattraper les retards accumulés dans leur précédente école! » Une annonce qui parut d’ailleurs tomber littéralement dans le vide, aucun des élèves n’ayant marqué un moindre étonnement.
Entendant ces paroles, j’en rougis tout de même de gène tout autant que d’amertume! Ne m’avait-on pas décerné un prix d’excellence l’année précédente? Ne m’aurait-on attribué cette distinction que dans le but d’accéder à l’attente de maman qui maintes fois en cours d’année se donnait la peine de contacter nos enseignants. Tout le cérémonial que j’avais dû subir à l’occasion de cette remise n’avait-il donc été que de pur bidon?
Cette brève présentation faite, place fut dès lors donnée à une interrogation orale portant vraisemblablement sur l’une des leçons de l’avant veille.
« Gustave ! Au tableau ! » Lança avec autorité le maître.
Entendant son nom, Gustave, ce voisin dont je ne connaissais que le prénom, en devint aussitôt tout pâle. Son front s’était mit à perler, ses mains à trembloter. Et tandis que l’instituteur se dirigeait très nonchalamment vers le fond de la classe, (c’était une habitude chez lui que de se porter au fond de la classe aux heures d’interrogations orales), le pauvre garçon était allé d’un pas hésitant vers le tableau. Une ineffable anxiété se lisait sur son visage. Une anxiété communicative qui n’avait d’ailleurs pas tardé de se refléter sur l’ensemble de la classe.
Je n’ai nulle souvenance de la question qui fut posée à l’élève ni de la réponse qui fut balbutiée. Cependant, à juger le brusque rugissement qui fit trembler les quatre murs et le plafond, nul doute que cela n’avait aucunement répondu à l’attente du maître. Les oreilles nous en résonnaient encore quand Craac ! Un terrifiant fracas en tous point comparable à celui d’un craquement d’éclair nous fit tous tressaillir. Rien moins qu’un encrier vide arraché d’un pupitre, catapulté avec puissance du fond de la classe venu s’écraser sur l’un des panneaux du tableau.
Gustave qui visiblement s’attendait à ce mouvement de colère, put esquiver le projectile. Saisi néanmoins de panique et devenu tout frissonnant, il ne parvint plus qu’à balbutier une suite de mots aussi incohérents qu’inintelligibles avant de fondre en larmes, lançant des regards de chien battu en tous sens, sans pour autant relâcher sa garde.
« A ta place petit cancre ! » Se contenta de hurler l’instituteur, le regard fulgurant et le visage tout cramoisi.
Mon compagnon de pupitre s’en revint tout penaud, par une allée détournée évitant ainsi de croiser le maître qui s’en retournait à son bureau.
Assis à mon côté, il continuait de sangloter, alors que je restais là, pétrifié, dans l'incapacité de détacher mes yeux de la nouvelle blessure occasionnée à un tableau déjà bien amoché.
Je ne crois pas avoir encore placé cet extrait. Si c'était le cas, que l'on veuille bien excuser cette redite.
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Très tôt levés, débarbouillés, habillés et le petit déjeuner aussi vite absorbé ce lundi, jour convenu de notre entrée dans l’école du bourg, nous voilà longeant la route à pied, maman en tête. Tous trois, ma sœur, mon frère et moi avancions en silence, traînant un peu le pas, balançant en tous sens nos cartables vides de livres et de cahiers.
Le portail à peine franchi, chose surprenante, le maître qui paraissait impatient de nous connaître était venu vers nous, animé nous sembla-t-il d’un grand empressement auquel on ne s’attendait pas.
Nous avions affaire à un personnage qui sortait visiblement de l’ordinaire. Peu enclin cependant à s’étendre en amabilités, il ne s’était que donné la peine de saluer maman de la même manière qu’il aurait fait s’il ne s’était agi que d’un simple contact routinier. S’étant ensuite muré dans un mutisme à coller un grand froid dans le dos, il avait l’air d’attendre que ce soit elle qui engage la première le dialogue. Nul part il ne m’était arrivé de croiser ce genre d’individu. Ramassé et tout en muscles, les manches de sa chemise retroussées, ses deux puissants avant bras apparaissaient aussi velus que ceux d’un primate. Une autre chose m’avait tout aussi fortement frappé chez cet homme : c’était sa calvitie. La presque totalité de son crâne d’un luisant cuivré, piqué de cent petites écorchures d’ongles, chatoyait tel un bronze manipulé sous un rayon de soleil. Une couronne chevelue d’un roux flamboyant ceignait ce vide qui prenait toute les apparences d’une tonsure. Ses épais sourcils broussailleux aux couleurs safrane se rejoignaient sur le haut de son nez et le bleu de ses yeux ajoutait au glacé et au perçant d’un regard qui vous pénétrait jusqu’au plus profond du cerveau. Et comme pour ajouter à tout cet insolite, le brun foncé de sa drue pigmentation de barbe pourtant rasée du matin, lui envahissait entièrement le visage n’épargnant qu’une infime partie de sa face.
Pas une seconde il ne nous quittait des yeux, nous les enfants. Une sorte d’acharnement inquisiteur à vouloir tout connaître de nos pensées peut être même de nos dispositions à apprendre et à retenir. De même que, peu convaincu du niveau scolaire dans lequel maman nous situait, sans ne prononcer mot, de façon butée, il marquait son scepticisme par de simples hochements continus de tête. La ténacité dont son interlocutrice faisait preuve paraissait même l’indisposer au plus haut point et les quelques très rares objections qu’il émettait sans ne pouvoir d’ailleurs en étayer la teneur par une quelconque argumentation concrète en tout cas plus réfléchie, ne se voulaient en rien conciliantes. Sa façon de rouler les « r » se révélait quant à elle d’un autoritarisme n’admettant nulle contradiction.
Durant ce temps, non loin dans la cour de récréation, les élèves continuaient de s’ébattre, courant, sautant, criant sans ne prêter aucune attention à ce qui se passait sous le préau où la discussion avait tendance à verser dans un véritable affrontement verbal. Maman n’entendant aucunement lâcher prise à ce qu’elle avançait concernant notre niveau scolaire ni se laisser impressionner par cette sorte personnage aux manières incongrues.
Le maître finit par nous inviter à le suivre :
« Afin d’établir les dossiers, dit-il » Ajoutant sur un ton guère plus prévenant : Ce que je trouve surprenant, c’est que l’établissement précédent n’ait pas cru devoir me faire parvenir les dossiers de vos enfants. Et d’insister avec une surprenante lourdeur : Etaient-ils bien inscrits dans une école ? »
-Voilà qui ne me surprend pas moins, monsieur ! S’offusqua alors maman devenue toute rouge de vexation. Nous jugez-vous si peu responsables au point de nous être abstenus de scolariser nos enfants ?
- Non bien entendu madame, je n’insinue rien de pareil, mais tout de même…c’est bien la première fois qu’il m’est donné de prendre en charge des écoliers venant d’ailleurs sans que les dossiers n’aient précédés leur entrée!»
Installé à son bureau et sans doute en l’absence de dossiers, le maître entreprit de faire le point sur chacun de nous. Prenant soin de noter sur une sorte de questionnaire les réponses de maman, il s’attardait sur ce qui lui semblaient revêtir le plus d’importance. Une formalité qui s’éternisait tant qu’elle m’offrit toute latitude de promener mon regard par ci par là, sur les images qui garnissaient les murs de la classe. Ce qui, plus qu’autre chose retint là encore mon attention, ce fut le tableau. Non point que ses trois panneaux tout grands déployés présentassent une quelconque originalité de dimension ou de forme, non plus que sa couleur d’un vert pâle contrastait avec le noir des tableaux auxquels nous étions habitués, mais parce que, très bizarre me parut l’état de chacun de ses trois panneaux. Cabossés en certains endroits, littéralement troués en d’autres, les quelques inscriptions à la craie qui y subsistaient décrivaient de véritables mais bien amusantes circonvolutions de sorte d’éviter les écueils.
Les questionnaires noircis et aussitôt enfouis dans l’un des tiroirs de son bureau, le maître se donna tout de même la peine de raccompagner maman jusqu’au portillon. Arborant en la circonstance une affabilité visiblement factice, il prit rapidement congé et frappa aussitôt très fort dans ses mains, une manière comme un autre de sonner l’entrée en classe. Le silence vite installé dans les deux rangs de filles et garçons qui s’étaient formés devant la porte, c’est d’un simple signe de tête qu’il nous ordonna de prendre rang en queue des alignements. Et c’est dans le même grand silence que chaque élève gagna sa place.
« Assis! » Lança sèchement l’instituteur tout en refermant la porte derrière lui.
Restés debout au fond de la classe tous trois, ma sœur, mon frère et moi attendîmes que le maître décide de nous installer.
[font=Arial Black]Du haut de l’estrade, l’index pointé tout d’abord vers notre frère aîné :
« Toi ! Mets toi donc là, derrière Jaqueline.
Dirigeant ensuite son doigt sur moi :
« Toi…voyons… là, ou plutôt là, à côté de Gustave.
Se tournant enfin vers notre sœur :
« Quant à toi, assieds toi donc là, près de Denise ! »
Puis, élevant un peu plus la voix:
« Ce sont là trois nouveaux élèves ! Marquant un court silence comme si l’annonce qu’il s’apprêtait encore à faire était d’une plus grande importance, il enchaîna sur un ton plutôt navré: Le niveau de chacun d’eux ne me paraît guère brillant. Il nous appartiendra donc de les aider à rattraper les retards accumulés dans leur précédente école! » Une annonce qui parut d’ailleurs tomber littéralement dans le vide, aucun des élèves n’ayant marqué un moindre étonnement.
Entendant ces paroles, j’en rougis tout de même de gène tout autant que d’amertume! Ne m’avait-on pas décerné un prix d’excellence l’année précédente? Ne m’aurait-on attribué cette distinction que dans le but d’accéder à l’attente de maman qui maintes fois en cours d’année se donnait la peine de contacter nos enseignants. Tout le cérémonial que j’avais dû subir à l’occasion de cette remise n’avait-il donc été que de pur bidon?
Cette brève présentation faite, place fut dès lors donnée à une interrogation orale portant vraisemblablement sur l’une des leçons de l’avant veille.
« Gustave ! Au tableau ! » Lança avec autorité le maître.
Entendant son nom, Gustave, ce voisin dont je ne connaissais que le prénom, en devint aussitôt tout pâle. Son front s’était mit à perler, ses mains à trembloter. Et tandis que l’instituteur se dirigeait très nonchalamment vers le fond de la classe, (c’était une habitude chez lui que de se porter au fond de la classe aux heures d’interrogations orales), le pauvre garçon était allé d’un pas hésitant vers le tableau. Une ineffable anxiété se lisait sur son visage. Une anxiété communicative qui n’avait d’ailleurs pas tardé de se refléter sur l’ensemble de la classe.
Je n’ai nulle souvenance de la question qui fut posée à l’élève ni de la réponse qui fut balbutiée. Cependant, à juger le brusque rugissement qui fit trembler les quatre murs et le plafond, nul doute que cela n’avait aucunement répondu à l’attente du maître. Les oreilles nous en résonnaient encore quand Craac ! Un terrifiant fracas en tous point comparable à celui d’un craquement d’éclair nous fit tous tressaillir. Rien moins qu’un encrier vide arraché d’un pupitre, catapulté avec puissance du fond de la classe venu s’écraser sur l’un des panneaux du tableau.
Gustave qui visiblement s’attendait à ce mouvement de colère, put esquiver le projectile. Saisi néanmoins de panique et devenu tout frissonnant, il ne parvint plus qu’à balbutier une suite de mots aussi incohérents qu’inintelligibles avant de fondre en larmes, lançant des regards de chien battu en tous sens, sans pour autant relâcher sa garde.
« A ta place petit cancre ! » Se contenta de hurler l’instituteur, le regard fulgurant et le visage tout cramoisi.
Mon compagnon de pupitre s’en revint tout penaud, par une allée détournée évitant ainsi de croiser le maître qui s’en retournait à son bureau.
Assis à mon côté, il continuait de sangloter, alors que je restais là, pétrifié, dans l'incapacité de détacher mes yeux de la nouvelle blessure occasionnée à un tableau déjà bien amoché.
Je ne crois pas avoir encore placé cet extrait. Si c'était le cas, que l'on veuille bien excuser cette redite.
Lucien Calatayud- Messages : 5416
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 93
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Admin aime ce message
NOS MAITRESSES , NOS MAITRES , NOS PROFESSEURS
Pour ma part il y a un instituteur que je n'oublierais pas a l'école de Bretagne ,Mr DIVEU ,une brute épaisse ,il lui manquait deux ou trois doigts a une main ,quand il donnait une gifle c'était comme un coup de poing ,sortant de la Fondation A.PAGNON et inscrit dans sa classe je n'ai pas tardé a recevoir une baffe ,prenant un encrier dans le logement des tables je l'ai aspergé en pleine figure ,autant vous dire que je me suis sauvé a toute allure chez moi me tenant la joue .
Ma mère inquiète car je me plaignait de la machoire ,a midi mon père étant au courant m'as accompagné a l'école voir le directeur ,explication houleuse avec l'instituteur ,mon père a expliqué au directeur que ce Monsieur avait déja sévi dans plusieurs écoles ,a celle du quartier industriel il avait décollé une oreille d'un élève en lui tirant dessus .....
Le lendemain j'étais dans la classe de Mme MELOSSE ,quel changement ,l'institutrice parfaite ,gentille tout en sachant se faire respecter ,avec son accent des Antilles c'était un enchantement ,tous ses élèves l'adoraient .
Jean-claude Brotons- Messages : 748
Date d'inscription : 18/03/2011
Localisation : LYON
Nos Maîtres et nos Maitresses
Bonjour Jean-Claude et moi aussi je l'ai eu, pas qu'une annee, mais presque deux.....C'etait une brute en effet, mais il etait quand meme moins dur avec les filles. Il m'avait souvent punie avec sa regle sur les mains, pas de giffle. Il venait s'assoir sur mon bureau et faisait sa lecon et apres allait dire a ma mere que toute la classe avait entendu ce qu'il disait sauf moi et pourtant il etait assis sur mon bureau....ahah. Les derniers mois avant que j'aille au lycee, mon pere avait reclame que je change de classe et j'avais et mise dans la classe de Mr. Bernard. Quelle difference! Ma soeur Claudette, plus jeune que moi avait aussi eu la gentille Mme Melros avant d'aller a l'Ecole marolleau.
Ghislaine Jousse-Veale- Messages : 12846
Date d'inscription : 18/10/2010
Age : 83
Localisation : Vancouver, Colombie Britannique
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
...Comme je ne sais pas trop quoi dire aujourd'hui, je m'adresse ainsi à tous et toutes...C'est une ancienne carte postale que j'ai trouvé écrite et timbrée ...(timbrée tout comme moi...)
Dernière édition par Admin le Sam 9 Juin - 16:44, édité 2 fois
_________________
Amicalement - André Langlois (Jimmy)
Souvenirs de nos écoles...
PIM, PAM, POUM...
Celui (ou celle...) qui n'a pas lu au moins une fois un passage de ces 3 Huluberlus, est un menteur ou alors c'est un timide qui a honte...Et a peut être même lu ce passage...
Celui (ou celle...) qui n'a pas lu au moins une fois un passage de ces 3 Huluberlus, est un menteur ou alors c'est un timide qui a honte...Et a peut être même lu ce passage...
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
le Docteur Giguet
Marie-JO, Jacqueline, Christiane et les autres
Question posée :
Le Docteur Giguet n'était-il pas le beau père du Docteur Cornette de Saint Cyr dont le fils commissaire priseur fait souvent parler de lui par ses liens avec la JET SET ?
Ah au fait si quelqu'un le rencontre lui faire savoir qu'il possède toujours par devers lui le grand couteau de boucher de notre ami Richard Brandlin lorsque ce dernier lui aurait prêté alors qu'il faisait un remplacement comme commis boucher à Meknès ( cela doit être un oubli :lol!: :lol!: :lol!: )
Une ancienne carte postale de l'esplanade montre une statue buste du Docteur Giguet ( qui n'y est plus à l'heure actuelle ) en bonne place face au Zerhoun .
René de l'esplanade
Question posée :
Le Docteur Giguet n'était-il pas le beau père du Docteur Cornette de Saint Cyr dont le fils commissaire priseur fait souvent parler de lui par ses liens avec la JET SET ?
Ah au fait si quelqu'un le rencontre lui faire savoir qu'il possède toujours par devers lui le grand couteau de boucher de notre ami Richard Brandlin lorsque ce dernier lui aurait prêté alors qu'il faisait un remplacement comme commis boucher à Meknès ( cela doit être un oubli :lol!: :lol!: :lol!: )
Une ancienne carte postale de l'esplanade montre une statue buste du Docteur Giguet ( qui n'y est plus à l'heure actuelle ) en bonne place face au Zerhoun .
René de l'esplanade
René Hermitte- Messages : 1403
Date d'inscription : 19/10/2010
Age : 77
Localisation : Toulon La Valette
Dr Giguet
Oui, le docteur GIGUET était bien le beau-père du docteur Cornette et un des fils de ce dernier , Pierre, est bien Commissaire Priseur. J'ai connu cette famille qui habitait Plaisance et suis allée qques fois chez eux, avec une amie commune aux Cornette
JACQUELINE ROMERO- Messages : 745
Date d'inscription : 31/10/2010
Age : 85
Localisation : Saintes Charente Maritime 17100
Re:Bienvenue au roi de la bière
CORNETTE DE ST CYR
Je veux bien essayer de lui dire commissaire, René,mais tu sais les affaires de couteaux mieux vaut les éviter car ça coupe l'amitié!! Et être à couteaux tirés avec quelqu'un,ce n'est pas bon non plus.
Concernant le Dr GUIGUET descendant d'une lignée de docteurs,on en retrouve un peu partout en France:Savoie,Bretagne plus particulièrement.Sais quelque chose sur ce brave homme....après tout,rien de grave,tu me connais moi,c'est déjà bien. Hein!!!
Amicalement
Serge
Je veux bien essayer de lui dire commissaire, René,mais tu sais les affaires de couteaux mieux vaut les éviter car ça coupe l'amitié!! Et être à couteaux tirés avec quelqu'un,ce n'est pas bon non plus.
Concernant le Dr GUIGUET descendant d'une lignée de docteurs,on en retrouve un peu partout en France:Savoie,Bretagne plus particulièrement.Sais quelque chose sur ce brave homme....après tout,rien de grave,tu me connais moi,c'est déjà bien. Hein!!!
Amicalement
Serge
MOLL Serge- Messages : 3755
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 85
Localisation : Bedoin Vaucluse
Docteur GIGUET
Docteur GIGUET
Jacqueline désolée de te contredire, Le Docteur GIGUET et son épouse étaient des amis de la famille.et dans les années 20, et, toujours, pour moi, il y a les relations, connaissances, camarades, copains et amis.
Aucun lien de parenté avec le Docteur CORNETTE, ni, avec son épouse. Monsieur et Madame GIGUET, n'avaient pas d'enfants.
La clinique du docteur Giguet à été cédée (je ne suis pas au courant des tractations évidemment,)au docteur POU.....dont la fille Chantal (???) a épousé le docteur Cornette....Ils eurent trois fils et une fille
Je ne sais la date du décès du docteur GIGUET,( elle devait figurer sur son buste en bronze qui était sur l'esplanade obligatoirement avant ma naissance, car sur les photos de mon enfance ne figure que Madame GIGUET, madame GIguet est partie en France, en même temps que vous tous. J'ai du la voir la derniere fois en 66/67.
Je pense que le docteur GIGUET, devait être un ancien Médecin Militaire, car les photos des années 25+ou - le montre en tenue militaire à la ferme. Homme d'exception, vous vous en doutez bien, si l'esplanade porte son nom c'est que ce médecin à marqué
. Il soignait sans différence de religion ou de milieu social, toutes personnes qui se présentaient, sans les faire payer, ( j'ose espérer que les autres payaient). Le DOcteur, de même que son épouse, de familles protestantes, surement aisées??? car ce n'est par l'exercice de la chirurgie et de la médecine qui l'a enrichi. Madame GIGUET, vivait , simplement pour ne pas dire modestement. Femme seule, elle était plus souvent à la maison, .....la suite c'est du domaine privé et familial....donc aucun intérêt......
Il faudra que je demande à un médecin, rat, d'archives, d'essayer de m'en dire plus. j'ai toujours entendu dire en parlant du Docteur GIGUET " C'était un saint homme
Jacqueline désolée de te contredire, Le Docteur GIGUET et son épouse étaient des amis de la famille.et dans les années 20, et, toujours, pour moi, il y a les relations, connaissances, camarades, copains et amis.
Aucun lien de parenté avec le Docteur CORNETTE, ni, avec son épouse. Monsieur et Madame GIGUET, n'avaient pas d'enfants.
La clinique du docteur Giguet à été cédée (je ne suis pas au courant des tractations évidemment,)au docteur POU.....dont la fille Chantal (???) a épousé le docteur Cornette....Ils eurent trois fils et une fille
Je ne sais la date du décès du docteur GIGUET,( elle devait figurer sur son buste en bronze qui était sur l'esplanade obligatoirement avant ma naissance, car sur les photos de mon enfance ne figure que Madame GIGUET, madame GIguet est partie en France, en même temps que vous tous. J'ai du la voir la derniere fois en 66/67.
Je pense que le docteur GIGUET, devait être un ancien Médecin Militaire, car les photos des années 25+ou - le montre en tenue militaire à la ferme. Homme d'exception, vous vous en doutez bien, si l'esplanade porte son nom c'est que ce médecin à marqué
. Il soignait sans différence de religion ou de milieu social, toutes personnes qui se présentaient, sans les faire payer, ( j'ose espérer que les autres payaient). Le DOcteur, de même que son épouse, de familles protestantes, surement aisées??? car ce n'est par l'exercice de la chirurgie et de la médecine qui l'a enrichi. Madame GIGUET, vivait , simplement pour ne pas dire modestement. Femme seule, elle était plus souvent à la maison, .....la suite c'est du domaine privé et familial....donc aucun intérêt......
Il faudra que je demande à un médecin, rat, d'archives, d'essayer de m'en dire plus. j'ai toujours entendu dire en parlant du Docteur GIGUET " C'était un saint homme
Crémault Marie Joëlle- Messages : 482
Date d'inscription : 27/10/2010
Age : 76
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
Salut tout le monde
Vous me surprenez les Amies (is). Comment vous enfants de la ville même de Meknes ignorez-vous que le beau père du Dr Cornette c'est le Dr Vincent? C'est du moins ce que les fellahs des tribus berbères d'Agourail m'ont toujours affirmé.[/b]
Vous me surprenez les Amies (is). Comment vous enfants de la ville même de Meknes ignorez-vous que le beau père du Dr Cornette c'est le Dr Vincent? C'est du moins ce que les fellahs des tribus berbères d'Agourail m'ont toujours affirmé.[/b]
Lucien Calatayud- Messages : 5416
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 93
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
Salut à tous
Il existe même à Meknès actuellement le CORNETTE-PALACE café Pizzéria terrasse... Où cela : Mannarf ?
Demandons à notre honorable correspondant Abdel Quamefil de nous renseigner quand il le pourra ?
Abdel au secours.
Et pourtant le docteur Cornette Himself et sa famille avaient le ponton voisin du notre au DAYET ROUMI (par Khémisset ) aux beaux jours chaque dimanche nous nous cotoyons au club nautique avec barbeuc en commun, parfois mon père pilotait son bâteau et lui le nôtre .. Voir les photos du Dayet Roumi ou ce qu'il en reste... Plus de pontons, plus de quais, plus de plage et presque plus d'eau.. Le prince Moulay Hassan seul dans son palais au fond du lac, qui s'ennuyait parfois venait en bateau vers le club ( surveillé de loin par les moghaznis ) pour taper la causette avec les français, ce qui avait l'air de lui plaire ...
René de l'esplanade ( Giguet-Poulain-Cornette ? )
Il existe même à Meknès actuellement le CORNETTE-PALACE café Pizzéria terrasse... Où cela : Mannarf ?
Demandons à notre honorable correspondant Abdel Quamefil de nous renseigner quand il le pourra ?
Abdel au secours.
Et pourtant le docteur Cornette Himself et sa famille avaient le ponton voisin du notre au DAYET ROUMI (par Khémisset ) aux beaux jours chaque dimanche nous nous cotoyons au club nautique avec barbeuc en commun, parfois mon père pilotait son bâteau et lui le nôtre .. Voir les photos du Dayet Roumi ou ce qu'il en reste... Plus de pontons, plus de quais, plus de plage et presque plus d'eau.. Le prince Moulay Hassan seul dans son palais au fond du lac, qui s'ennuyait parfois venait en bateau vers le club ( surveillé de loin par les moghaznis ) pour taper la causette avec les français, ce qui avait l'air de lui plaire ...
René de l'esplanade ( Giguet-Poulain-Cornette ? )
René Hermitte- Messages : 1403
Date d'inscription : 19/10/2010
Age : 77
Localisation : Toulon La Valette
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
je peux me tromper : Vinvent ou Poul.... j'avais moins de huit ans. Je ne sais et ne suis sure que d'une chose, Madame giguet faisait partis de nos amies, bouof, je peux me renseigner, mais cela me fatigue. Je suis sure que le 1er chirurgien était le docteur Giguet. Oserai'je un jour me renseigner aller voir la personne qui a partagé la vie du docteur Cornet. je n'en suis pas sûre, mais tout cela pour vous dire attention aux affirmations, si j'ai l"excuse d'&voir des souvenirs d'enfant de moins de 8 ans, sauf en ce qui concerne madame Giguet, cherchons ensemble la vérité pour honorer cet homme si digne et respectable qu'était le docteur GIGUET
Crémault Marie Joëlle- Messages : 482
Date d'inscription : 27/10/2010
Age : 76
Re:Bienvenue au roi de la bière
Merci M.JO,René et Lucien.Voilà,maintenant on n'en sait un peu plus sur ces médecins extraordinaires qu'étaient les Dr Giguet,Cornette de St Cyr et Vincent.
Mais René pourquoi as-tu soulever l'affaire du couteau?..;ça fait un peu désordre.
Mais celle qui a très bien connu Cornette de St Cyr,c'est notre amie Ghislaine qui, en hiver,finissait dans sa clinique,après ses séances de ski au Michliffen. Pourrais-tu nous en dire plus Ghislaine,sur ces 2 toubibs,amis de ton père. Cela complèterait ce que nous a appris M.JO.
A Meknès,j'ai connu,comme beaucoup d'entre vous,fils de cheminots,le Docteur Guguielmi, qui sans lui,je ne serais plus de ce monde,depuis très,très longtemps.Je vous en parlerai quand j'aurai un moment.Si ça vous intéresse bien sûr!! Sinon,faîtes- le moi savoir..;je m'abstiendrai.
Serge
Mais René pourquoi as-tu soulever l'affaire du couteau?..;ça fait un peu désordre.
Mais celle qui a très bien connu Cornette de St Cyr,c'est notre amie Ghislaine qui, en hiver,finissait dans sa clinique,après ses séances de ski au Michliffen. Pourrais-tu nous en dire plus Ghislaine,sur ces 2 toubibs,amis de ton père. Cela complèterait ce que nous a appris M.JO.
A Meknès,j'ai connu,comme beaucoup d'entre vous,fils de cheminots,le Docteur Guguielmi, qui sans lui,je ne serais plus de ce monde,depuis très,très longtemps.Je vous en parlerai quand j'aurai un moment.Si ça vous intéresse bien sûr!! Sinon,faîtes- le moi savoir..;je m'abstiendrai.
Serge
MOLL Serge- Messages : 3755
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 85
Localisation : Bedoin Vaucluse
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
SERGE
Mon médecin était le docteur Michaelli et en 2008 lorsque j'étais allée à Meknes,j'avais rencontré sa femme qui était encore là.je ne sais pas si c'est encore le cas.Nous attendons tes exploits et leurs conséquences !!!!
Mon médecin était le docteur Michaelli et en 2008 lorsque j'étais allée à Meknes,j'avais rencontré sa femme qui était encore là.je ne sais pas si c'est encore le cas.Nous attendons tes exploits et leurs conséquences !!!!
_________________
Amitiés Christiane
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
CHRISTIANE
Jusqu'à leur rapatriement, mes parents et tous mes proches consultaient le Dr Michaelli. Sauf lorsqu'il s'agissait d'un enfant en bas âge. Là on faisait appel au Dr Charlas. Un pédiatre qui abusait un peu trop des radios. Ce dont je me souviens c'est qu'il avait épousé une fille de Boufkrane. Avant mon entrée au TF je consultais le Dr Jouaneau dont le cabinet se situait près de la place d'Arme. Sa femme était toujours présente et ne se privait d'ailleurs pas de s'attarder sur mon anatomie quelle qu'en soit la partie, haute ou basse. Ce qui ne me plaisait guère mais... Il fallait bien en passer par là. Le commédien Jouanneau DCD il n'y a pas très longtemps était leur fils et tous deux, les parents, de se lamenter, non, plutôt dire qu'ils enrageaient. Me prenant chaque fois à témoins ils me répétaient: " Quelle drôle d'idée que de vouloir à tout prix faire du cinéma! Avec un bac on peut tout de même prétendre faire autre chose que du cinéma!" Mais quelle fierté plus tard lorsque à l'affiche on lisait le nom de "Jouanneau". C'était lui que l'on mettait en vedette alors qu'il ne tenait jamais que des seconds rôles, qui plus est, des rôles de benêts. Il faut dire qu'il en avait tout le profil, la tête et la voix.
SERGE mon pote
Le Dr Guguielmi a sauvé mon père en le mettant sous régime sévère de légumes bouillis, sans sel ni gras, durant des années. A l'heure actuelle il suffirait d'absorber 3 cachets par jour. Mais c'était une autre époque. Etant le médecin de famille, il a par contre très mal soigné mon jeune frère atteint de paratyphoïde lui prescrivant ce qu'on appelle des "contre indications". Par bonheur l'hôpital a réparé l'erreur. Comme l'on dit, "qui trop embrasse mal étreint" et outre ses consultations, ce Dr cumulait d'autres fonctions. Il était tout à la fois médecin du TF à Meknes et aussi médecin conseil pour le compte d'une, peut être même de plusieurs assurances. Et c'est là où j'en viens:
Mon père s'étant décidé de souscrire une assurance VIE ou DC, je ne sais plus, manque de bol c'est le Dr Gugielmi qui fut chargé de l'examen médical. Son Diagnostique selon ce qui nous a été rapporté par le représentant lui-même: "N'en a plus pour très longtemps à vivre!". Ce qui a conduit l'assureur à fixer les primes au plus haut de leur graduation. A vous décourager un milliardaire de souscrire à pareilles conditions. Mon père a vécu jusqu'à l'âge de 97 ans (soit dit en passant ma mère est décédée à 101 ans). A ma connaissance lui le Dr a par contre cassé sa pipe bien plus jeune. L'histoire ne dit pas s'il s'était assuré ou non. Comme quoi en dépit de leurs sciences, les médecins n'en restent pas moins que des humains pouvant sauver des vies certes, mais aussi commettre des erreurs aux conséquences plus que regrettables.
Jusqu'à leur rapatriement, mes parents et tous mes proches consultaient le Dr Michaelli. Sauf lorsqu'il s'agissait d'un enfant en bas âge. Là on faisait appel au Dr Charlas. Un pédiatre qui abusait un peu trop des radios. Ce dont je me souviens c'est qu'il avait épousé une fille de Boufkrane. Avant mon entrée au TF je consultais le Dr Jouaneau dont le cabinet se situait près de la place d'Arme. Sa femme était toujours présente et ne se privait d'ailleurs pas de s'attarder sur mon anatomie quelle qu'en soit la partie, haute ou basse. Ce qui ne me plaisait guère mais... Il fallait bien en passer par là. Le commédien Jouanneau DCD il n'y a pas très longtemps était leur fils et tous deux, les parents, de se lamenter, non, plutôt dire qu'ils enrageaient. Me prenant chaque fois à témoins ils me répétaient: " Quelle drôle d'idée que de vouloir à tout prix faire du cinéma! Avec un bac on peut tout de même prétendre faire autre chose que du cinéma!" Mais quelle fierté plus tard lorsque à l'affiche on lisait le nom de "Jouanneau". C'était lui que l'on mettait en vedette alors qu'il ne tenait jamais que des seconds rôles, qui plus est, des rôles de benêts. Il faut dire qu'il en avait tout le profil, la tête et la voix.
SERGE mon pote
Le Dr Guguielmi a sauvé mon père en le mettant sous régime sévère de légumes bouillis, sans sel ni gras, durant des années. A l'heure actuelle il suffirait d'absorber 3 cachets par jour. Mais c'était une autre époque. Etant le médecin de famille, il a par contre très mal soigné mon jeune frère atteint de paratyphoïde lui prescrivant ce qu'on appelle des "contre indications". Par bonheur l'hôpital a réparé l'erreur. Comme l'on dit, "qui trop embrasse mal étreint" et outre ses consultations, ce Dr cumulait d'autres fonctions. Il était tout à la fois médecin du TF à Meknes et aussi médecin conseil pour le compte d'une, peut être même de plusieurs assurances. Et c'est là où j'en viens:
Mon père s'étant décidé de souscrire une assurance VIE ou DC, je ne sais plus, manque de bol c'est le Dr Gugielmi qui fut chargé de l'examen médical. Son Diagnostique selon ce qui nous a été rapporté par le représentant lui-même: "N'en a plus pour très longtemps à vivre!". Ce qui a conduit l'assureur à fixer les primes au plus haut de leur graduation. A vous décourager un milliardaire de souscrire à pareilles conditions. Mon père a vécu jusqu'à l'âge de 97 ans (soit dit en passant ma mère est décédée à 101 ans). A ma connaissance lui le Dr a par contre cassé sa pipe bien plus jeune. L'histoire ne dit pas s'il s'était assuré ou non. Comme quoi en dépit de leurs sciences, les médecins n'en restent pas moins que des humains pouvant sauver des vies certes, mais aussi commettre des erreurs aux conséquences plus que regrettables.
Lucien Calatayud- Messages : 5416
Date d'inscription : 22/10/2010
Age : 93
Localisation : Bouniagues (Dordogne)
Admin aime ce message
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
Puisque vous insistez!!!
En fait,Lucien tu as raison en ce qui concerne le Dr Guguielmi,médecin du TF.Je dois plus ma survie à la mère de Mme Dalleu(rue Gay Lussac) qui habitait Berkane. En visite chez sa fille,cette dernière lui apprend qu'une de ses voisines a un très jeune enfant bien malade.Le Dr Guguielmi qui le suit reste impuissant après sûrement avoir essayé divers traitements,sans résultats.On s'attend au pire. Les proches voisines viennent aux nouvelles chaque matin.Le bébé a-t-il passé encore la nuit?La dame de Berkane veut voir le bébé et en savoir un peu plus sur sa maladie.
Abracadabra,elle conseille une potion magique à base de suc de feuille de figue de barbarie et autres ingrédients que le Dr Guguielmi s'empresse de faire préparer et le bébé revient doucement mais sûrement en meilleure santé.Il est sauvé. C'est grâce à la collaboration de ces deux personnes que je suis toujours en vie. Mais la suite.... c'est une autre histoire très personnelle.
Tout ça Lucien pour dire que les médecins ne sont pas des magiciens,mais que des hommes de Sciences,et ne font pas de miracle.Il soigne,il soulage le mieux qu'ils le peuvent,c'est déjà bien.
Celui qui me suit actuellement, est formidable,il me "connait par coeur".J'espère passé le cap de la centaine, quelques parents l'ont passé...Pourquoi pas moi? Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre?Je n'ai jamais désespéré jusqu'à présent.
Serge
En fait,Lucien tu as raison en ce qui concerne le Dr Guguielmi,médecin du TF.Je dois plus ma survie à la mère de Mme Dalleu(rue Gay Lussac) qui habitait Berkane. En visite chez sa fille,cette dernière lui apprend qu'une de ses voisines a un très jeune enfant bien malade.Le Dr Guguielmi qui le suit reste impuissant après sûrement avoir essayé divers traitements,sans résultats.On s'attend au pire. Les proches voisines viennent aux nouvelles chaque matin.Le bébé a-t-il passé encore la nuit?La dame de Berkane veut voir le bébé et en savoir un peu plus sur sa maladie.
Abracadabra,elle conseille une potion magique à base de suc de feuille de figue de barbarie et autres ingrédients que le Dr Guguielmi s'empresse de faire préparer et le bébé revient doucement mais sûrement en meilleure santé.Il est sauvé. C'est grâce à la collaboration de ces deux personnes que je suis toujours en vie. Mais la suite.... c'est une autre histoire très personnelle.
Tout ça Lucien pour dire que les médecins ne sont pas des magiciens,mais que des hommes de Sciences,et ne font pas de miracle.Il soigne,il soulage le mieux qu'ils le peuvent,c'est déjà bien.
Celui qui me suit actuellement, est formidable,il me "connait par coeur".J'espère passé le cap de la centaine, quelques parents l'ont passé...Pourquoi pas moi? Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre?Je n'ai jamais désespéré jusqu'à présent.
Serge
MOLL Serge- Messages : 3755
Date d'inscription : 10/03/2011
Age : 85
Localisation : Bedoin Vaucluse
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
[b]Bonjour - Notre docteur etait Dr. Vincent me dit mon pere car franchement j'etais rarement malade et je ne me rappelais plus du nom. Ma mere avait une femme Docteur qui avait son bureau rue Rouamzine apparament, me dit aussi mon pere et son nom si j'ai bien compris ce qu'il me disait etait Dr. Ajoui, quelque chose comme cela...Je demanderai a Richard s'il se rappelle lui-meme de ce nom. Mon pere etait tres ami avec Dr. Cornette de St Cyr, repute pour ses operations d'appendix. Certains venaient meme d'Europe apparament pour qu'il les opere. Papa connaissait aussi Dr. Guiguet qui operait aux cotes de Dr. Cornette. Et pour moi, quand j'etais gamine, j'etais determinee de battre au ski et a la luge tous mes cousins germains Henry d' Ifrane (a partir de 1950 nous faisions partis du club de ski du Mischlifen) et malheureusement je terminais bien souvent mes weekends place Guiguet....et non seulement j'avais mal mais en plus je me faisais eng....par Francoise, la nurse...
Ghislaine Jousse-Veale- Messages : 12846
Date d'inscription : 18/10/2010
Age : 83
Localisation : Vancouver, Colombie Britannique
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
Bonjour a tous ,de retour de vacances .
ANDRE ,le restaurant " Le Relais Béarnais " était au 7 rue Gay Lussac ,les propriétaires étaient Mr et Mme SIGNEUX ,lui pas très sympathique ,elle plus avenante ,il faut dire qu'ils avaient fort a faire avec toutes les bétises que nous gamins faisions .
Au cours des évènements ce restaurant avait été réquisitionné pour accueillir les réfugiés de la médina ainsi que des fermiers .
SERGE - JACQUELINE ,j'ai bien connu la jeune fille appelé " mitraillette " ,cela était du a la variole ,sympathique ,son prénom est danielle S. elle vit en Espagne ,des surnoms a Meknes cela ne manquait pas ,"le touerto " bon mécanicien de l'avenue de la gare ," la glue " un gamin de la rue Gay Lussac que l'on avait du mal a s'en défaire , " fesses a l'air " un ouvrier des moulins du Mogreb toujours avec son pantalon qui tombait ,il y en avait tant ......
ANDRE ,le restaurant " Le Relais Béarnais " était au 7 rue Gay Lussac ,les propriétaires étaient Mr et Mme SIGNEUX ,lui pas très sympathique ,elle plus avenante ,il faut dire qu'ils avaient fort a faire avec toutes les bétises que nous gamins faisions .
Au cours des évènements ce restaurant avait été réquisitionné pour accueillir les réfugiés de la médina ainsi que des fermiers .
SERGE - JACQUELINE ,j'ai bien connu la jeune fille appelé " mitraillette " ,cela était du a la variole ,sympathique ,son prénom est danielle S. elle vit en Espagne ,des surnoms a Meknes cela ne manquait pas ,"le touerto " bon mécanicien de l'avenue de la gare ," la glue " un gamin de la rue Gay Lussac que l'on avait du mal a s'en défaire , " fesses a l'air " un ouvrier des moulins du Mogreb toujours avec son pantalon qui tombait ,il y en avait tant ......
Jean-claude Brotons- Messages : 748
Date d'inscription : 18/03/2011
Localisation : LYON
Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
Jean Claude...à suivre, sans tomber dans le sordide ou le voyeurisme, merci de ce renseignement, je sais que les familles des victimes, ont été évacuées très rapidement, mais sans plus de détails ls.
Crémault Marie Joëlle- Messages : 482
Date d'inscription : 27/10/2010
Age : 76
Nos jeux, nos écoles et souvenirs d'enfance..
Bonjour tout le monde
A l'heure où il est question de cours de civisme j'ai cru opportun de raconter le petite histoire suivante:
La guerre en était à sa deuxième année.
Nos forces militaires s’épuisaient sur les différents fronts. Mais tout le monde continuait d’y croire.
« Rien n’est encore perdu » nous disait-on.
Comment ne pas partager cet optimisme
D’où l’extrait d’un chapitre titré
"Du haut de mes dix ans"
sous titré
« Maréchal nous voilà »
Qui plus que moi aurait pu adhérer à de tels propos? J’avais vu et observé de mes yeux grands ouverts l’un des derniers convois militaires qui s’en allait au combat. Le régiment qui passait à pied par là, non loin de la ferme, s’étirait sur plus d’un kilomètre tout le long de la route qui menait à la ville. Chaussés certes de simples sandales à semelles de caoutchouc et flanqué d’un mulet chargé de son lourd barda, chaque homme avançait au pas libre et tranquille d’une promenade de détente. Une bien étrange nonchalance qui bien évidemment distinguait singulièrement cette troupe des autres formations militaires. Il se lisait pourtant dans les regards un total mépris des dangers, peut être même un certain empressement à se trouver au plus vite plongée corps et âme dans une atmosphère autrement moins sereine que la paisible marche qui la conduisait vers la ville. Je la soupçonnais même de ne rêver que d’assauts avec tout ce que cela supposait de bruits de canons, de crépitements de mitrailleuses, d’odeurs de poudres et de crapahutages dans une absolue abnégation. Il me semblait même percevoir des cris triomphants.
A n’en rien douter, ce régiment disposait d’une maîtrise peu habituelle des règles de combat. Force même était de plaindre ceux qui allaient se heurter à une telle dose d’intrépidité.
Bien plus qu’il n’en aurai fallu en tout cas pour fixer dans mon esprit la ferme conviction que cette maudite guerre ne pourrait s’éterniser au delà du choc frontal décisif qui avait dû longuement se mijoter quelque part dans les états-majors.
Notre instituteur lui-même, un homme pétri de patriotisme ne s’était-il pas fait de son côté le devoir de nous transmettre toute la confiance qu’il plaçait en notre puissance guerrière?
Dieu sait qu’il en possédait la manière et la force persuasive. Ses paroles avaient toutes les résonances de clairons de victoire et les « R » de son accent bourguignon vibraient comme autant de roulements de tambours. C’était à ravir toute la classe, à lui faire oublier les dernières brutalités que ce même homme s’était permis d’exercer l’heure précédente sur l’un ou l’autre des élèves. Des écart de conduite assez coutumier, lui-même n’ayant jamais été confronté à une quelconque désapprobation de parents.
Qu’importait ce travers, en ces moments de parfaite détente, bras croisés sur nos tables, jamais tant attentifs, sourires béats aux lèvres, nous buvions chacune de ses phrases avec un même constant ravissement, voyant déjà se profiler l’éblouissante victoire qui, indéniablement, allait marquer notre époque. Un triomphe tout à l’honneur d’une génération ! La nôtre, il allait sans dire.
Un matin même, prolongeant plus qu’à l’ordinaire la leçon quotidienne de civisme, voilà que le maître suggère à la classe de s’associer à une œuvre qu’il qualifia alors « de mouvement d’ampleur nationale ». Tels furent en tous cas les mots qui incitèrent la classe à redoubler d’attention.
Empruntant pour la circonstance un ton on ne saurait plus solennel, notre enseignant tint à peu près ce discours :
« Ecoutez moi bien les enfants ! En ces temps difficiles, notre Mère Patrie, la France, souhaiterait que chacun de ses concitoyens, petits où grands, adhère avec une même spontanéité à l’acte de générosité nationale qu’elle se propose de lancer. Sachant combien cela apportera de réconfort à nos soldats l’on peut d’ores et déjà s’attendre à un très vif et massif succès. Certes, tint-il encore à préciser ; aux yeux de bien des gens de notre entourage, l’action pourra ne revêtir qu’un caractère tout à fait symbolique si ce n’est aléatoire. D’aucuns prétendront même qu’elle s’avèrera d’une efficacité quelque peu contestable. Mais ne dit-on pas que les petits ruisseaux font de grandes rivières ! Alors les enfants, accordons toute notre confiance à nos hauts dirigeants et acceptons de grand cœur de nous joindre à ce noble mouvement »
Tout en tenant ce surprenant discours l’instituteur continuait de déballer, non sans un luxe de précautions un mystérieux colis livré le matin même par le facteur. L’opération de déballage se faisait insupportable tant la curiosité nous démangeait de découvrir ce qu’il en était. On aurait cru que le maudit paquet cartonné ne contenait que du vulgaire papier ; des tonnes de papier. Le maître n’en finissait pas de retirer de ce maudit journal froissé qui s’amassait sur l’estrade. Jusqu’à l’instant où, ravi de pouvoir enfin provoquer la surprise, il exposa non sans un personnel ravissement à nos yeux soudainement éblouis ce à quoi aucun de nous ne pouvait s’attendre : Une magnifique faïence ! Et quelle faïence ! Une assiette décorée à l’effigie du plus illustre des maréchaux de notre siècle : celle du grand vainqueur de Verdun. Celui qui, sans nulle conteste allait conduire la patrie vers une nouvelle brillante et décisive victoire. Une victoire assurément toute aussi glorieuse que l’avait été la précédente, celle que lui-même avait conduite.
Ainsi investis certes pour une bien modeste part, dans l’imminent triomphe du fait même du soutien moral de nos soldats, chacun des acquéreurs allait donc pouvoir dans un très proche avenir se sentir en droit de se prévaloir d’une mince portion de gloire. Si infime puisse-t-elle paraître aux yeux d’un combattant de retour d’un enfer de guerre, elle n’en acquerrait pas moins une certaine noblesse.
Un véritable petit chef d’œuvre que l’exemplaire qui se mit aussitôt à circuler de mains en mains et dont il était bien difficile de se dessaisir.
Ciel, quelle prestance ! Et quelle tranquille autorité !
Il se dégageait de ces traits paisibles cette farouche détermination qui distingue l’être supérieur, capable en de tels temps d’incertitudes de rallier sous une seule et même bannière tout un peuple désemparé sombré dans un profond désarroi.
Pour ma part, je ne parvenais plus à détacher mes yeux des flamboyantes dorures qui ornaient si noblement le képi. Un képi qui sans conteste ajoutait à la dignité et à la placidité du visage si naturellement empreint de sagesse. Je savourais tant ce délicieux instant que, sourd au soupirs d’impatience de mes camarades, je ne parvenait pas à me défaire de la faïence. Un vrai petit trésor qui me collait tant aux mains que j’avais toutes les peines à le faire suivre au voisin.
L’épaisse moustache blanche ajoutait ce quelque chose d’expressif et de tellement impressionnant. Et que dire de ce regard réfléchi qui paraissait ne plus s’adresser qu’à moi ?
Quel autre illustre personnage de notre époque aurait pu, plus que ce grand homme, prétendre de manière aussi méritoire au noble titre de « Sauveur de la Patrie »?
En bref, un symbole rayonnant qui prit une si soudaine place dans le coeur de l’ensemble des élèves que dans un même décisif élan toutes les tirelires volèrent le midi même en éclats avec pour premier objectif, inavoué il est vrai, de voir ce grand héros pénétrer dans l’intimité de chacun des foyers.
(L’histoire ne s’arrête bien évidemment pas là. Tout le monde se doute bien que la suite est moins glorieuse.)
A l'heure où il est question de cours de civisme j'ai cru opportun de raconter le petite histoire suivante:
La guerre en était à sa deuxième année.
Nos forces militaires s’épuisaient sur les différents fronts. Mais tout le monde continuait d’y croire.
« Rien n’est encore perdu » nous disait-on.
Comment ne pas partager cet optimisme
D’où l’extrait d’un chapitre titré
"Du haut de mes dix ans"
sous titré
« Maréchal nous voilà »
Qui plus que moi aurait pu adhérer à de tels propos? J’avais vu et observé de mes yeux grands ouverts l’un des derniers convois militaires qui s’en allait au combat. Le régiment qui passait à pied par là, non loin de la ferme, s’étirait sur plus d’un kilomètre tout le long de la route qui menait à la ville. Chaussés certes de simples sandales à semelles de caoutchouc et flanqué d’un mulet chargé de son lourd barda, chaque homme avançait au pas libre et tranquille d’une promenade de détente. Une bien étrange nonchalance qui bien évidemment distinguait singulièrement cette troupe des autres formations militaires. Il se lisait pourtant dans les regards un total mépris des dangers, peut être même un certain empressement à se trouver au plus vite plongée corps et âme dans une atmosphère autrement moins sereine que la paisible marche qui la conduisait vers la ville. Je la soupçonnais même de ne rêver que d’assauts avec tout ce que cela supposait de bruits de canons, de crépitements de mitrailleuses, d’odeurs de poudres et de crapahutages dans une absolue abnégation. Il me semblait même percevoir des cris triomphants.
A n’en rien douter, ce régiment disposait d’une maîtrise peu habituelle des règles de combat. Force même était de plaindre ceux qui allaient se heurter à une telle dose d’intrépidité.
Bien plus qu’il n’en aurai fallu en tout cas pour fixer dans mon esprit la ferme conviction que cette maudite guerre ne pourrait s’éterniser au delà du choc frontal décisif qui avait dû longuement se mijoter quelque part dans les états-majors.
Notre instituteur lui-même, un homme pétri de patriotisme ne s’était-il pas fait de son côté le devoir de nous transmettre toute la confiance qu’il plaçait en notre puissance guerrière?
Dieu sait qu’il en possédait la manière et la force persuasive. Ses paroles avaient toutes les résonances de clairons de victoire et les « R » de son accent bourguignon vibraient comme autant de roulements de tambours. C’était à ravir toute la classe, à lui faire oublier les dernières brutalités que ce même homme s’était permis d’exercer l’heure précédente sur l’un ou l’autre des élèves. Des écart de conduite assez coutumier, lui-même n’ayant jamais été confronté à une quelconque désapprobation de parents.
Qu’importait ce travers, en ces moments de parfaite détente, bras croisés sur nos tables, jamais tant attentifs, sourires béats aux lèvres, nous buvions chacune de ses phrases avec un même constant ravissement, voyant déjà se profiler l’éblouissante victoire qui, indéniablement, allait marquer notre époque. Un triomphe tout à l’honneur d’une génération ! La nôtre, il allait sans dire.
Un matin même, prolongeant plus qu’à l’ordinaire la leçon quotidienne de civisme, voilà que le maître suggère à la classe de s’associer à une œuvre qu’il qualifia alors « de mouvement d’ampleur nationale ». Tels furent en tous cas les mots qui incitèrent la classe à redoubler d’attention.
Empruntant pour la circonstance un ton on ne saurait plus solennel, notre enseignant tint à peu près ce discours :
« Ecoutez moi bien les enfants ! En ces temps difficiles, notre Mère Patrie, la France, souhaiterait que chacun de ses concitoyens, petits où grands, adhère avec une même spontanéité à l’acte de générosité nationale qu’elle se propose de lancer. Sachant combien cela apportera de réconfort à nos soldats l’on peut d’ores et déjà s’attendre à un très vif et massif succès. Certes, tint-il encore à préciser ; aux yeux de bien des gens de notre entourage, l’action pourra ne revêtir qu’un caractère tout à fait symbolique si ce n’est aléatoire. D’aucuns prétendront même qu’elle s’avèrera d’une efficacité quelque peu contestable. Mais ne dit-on pas que les petits ruisseaux font de grandes rivières ! Alors les enfants, accordons toute notre confiance à nos hauts dirigeants et acceptons de grand cœur de nous joindre à ce noble mouvement »
Tout en tenant ce surprenant discours l’instituteur continuait de déballer, non sans un luxe de précautions un mystérieux colis livré le matin même par le facteur. L’opération de déballage se faisait insupportable tant la curiosité nous démangeait de découvrir ce qu’il en était. On aurait cru que le maudit paquet cartonné ne contenait que du vulgaire papier ; des tonnes de papier. Le maître n’en finissait pas de retirer de ce maudit journal froissé qui s’amassait sur l’estrade. Jusqu’à l’instant où, ravi de pouvoir enfin provoquer la surprise, il exposa non sans un personnel ravissement à nos yeux soudainement éblouis ce à quoi aucun de nous ne pouvait s’attendre : Une magnifique faïence ! Et quelle faïence ! Une assiette décorée à l’effigie du plus illustre des maréchaux de notre siècle : celle du grand vainqueur de Verdun. Celui qui, sans nulle conteste allait conduire la patrie vers une nouvelle brillante et décisive victoire. Une victoire assurément toute aussi glorieuse que l’avait été la précédente, celle que lui-même avait conduite.
Ainsi investis certes pour une bien modeste part, dans l’imminent triomphe du fait même du soutien moral de nos soldats, chacun des acquéreurs allait donc pouvoir dans un très proche avenir se sentir en droit de se prévaloir d’une mince portion de gloire. Si infime puisse-t-elle paraître aux yeux d’un combattant de retour d’un enfer de guerre, elle n’en acquerrait pas moins une certaine noblesse.
Un véritable petit chef d’œuvre que l’exemplaire qui se mit aussitôt à circuler de mains en mains et dont il était bien difficile de se dessaisir.
Ciel, quelle prestance ! Et quelle tranquille autorité !
Il se dégageait de ces traits paisibles cette farouche détermination qui distingue l’être supérieur, capable en de tels temps d’incertitudes de rallier sous une seule et même bannière tout un peuple désemparé sombré dans un profond désarroi.
Pour ma part, je ne parvenais plus à détacher mes yeux des flamboyantes dorures qui ornaient si noblement le képi. Un képi qui sans conteste ajoutait à la dignité et à la placidité du visage si naturellement empreint de sagesse. Je savourais tant ce délicieux instant que, sourd au soupirs d’impatience de mes camarades, je ne parvenait pas à me défaire de la faïence. Un vrai petit trésor qui me collait tant aux mains que j’avais toutes les peines à le faire suivre au voisin.
L’épaisse moustache blanche ajoutait ce quelque chose d’expressif et de tellement impressionnant. Et que dire de ce regard réfléchi qui paraissait ne plus s’adresser qu’à moi ?
Quel autre illustre personnage de notre époque aurait pu, plus que ce grand homme, prétendre de manière aussi méritoire au noble titre de « Sauveur de la Patrie »?
En bref, un symbole rayonnant qui prit une si soudaine place dans le coeur de l’ensemble des élèves que dans un même décisif élan toutes les tirelires volèrent le midi même en éclats avec pour premier objectif, inavoué il est vrai, de voir ce grand héros pénétrer dans l’intimité de chacun des foyers.
(L’histoire ne s’arrête bien évidemment pas là. Tout le monde se doute bien que la suite est moins glorieuse.)
Lucien Calatayud- Messages : 5416
Date d'inscription : 22/10/2010
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Localisation : Bouniagues (Dordogne)
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Re: Jeux, Souvenirs et Articles d'école 1
LUCIEN,
Je n'ai pas connu l'école du bled mais j'imagine qu'il devait y avoir une atmosphère particulière ou plus familière dans ces lieux que dans les écoles de la ville. Né juste avant la guerre (janvier), j'ai reçu ma première instruction civique en maternelle, dès l'âge de 6 ans. Certains copains du Q.I. s'en souviennent. On nous avait appris la "Marseillaise" que l'on chantait dans la cour de la grande école, sur l'ordre du directeur, Mr Manachère, qui montait les couleurs pendant le chant. Il y avait quelque chose de très émouvant.
C'est bien plus tard, au CM2, avec Mr Le Boutet, que j'ai entendu parler du Maréchal. Vainqueur de Verdun, emblême de la patrie en tant que chef de l'Etat, "Travail, Famille, Patrie, puis frappé d'indignité nationale et de collaborateur avec l'ennemi. Un parcours atypique, de la lumière à l'ombre.
J'ai bien aimé la présentation que tu en as décrite.
Je n'ai pas connu l'école du bled mais j'imagine qu'il devait y avoir une atmosphère particulière ou plus familière dans ces lieux que dans les écoles de la ville. Né juste avant la guerre (janvier), j'ai reçu ma première instruction civique en maternelle, dès l'âge de 6 ans. Certains copains du Q.I. s'en souviennent. On nous avait appris la "Marseillaise" que l'on chantait dans la cour de la grande école, sur l'ordre du directeur, Mr Manachère, qui montait les couleurs pendant le chant. Il y avait quelque chose de très émouvant.
C'est bien plus tard, au CM2, avec Mr Le Boutet, que j'ai entendu parler du Maréchal. Vainqueur de Verdun, emblême de la patrie en tant que chef de l'Etat, "Travail, Famille, Patrie, puis frappé d'indignité nationale et de collaborateur avec l'ennemi. Un parcours atypique, de la lumière à l'ombre.
J'ai bien aimé la présentation que tu en as décrite.
Dernière édition par Admin le Mar 30 Nov - 15:50, édité 2 fois
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Amicalement - André Langlois (Jimmy)
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