Meknès, Au Roi de la Bière
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Mémoires du "bled" durant le Protectorat

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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 9 Empty Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat

Message  Lucien Calatayud Mer 23 Mai - 11:19

Ghislaine, René, Alain et tous à les autres amis lecteurs je tiens à dire ceci:

Celui qui écrit n'étant jamais très satisfait de sa ou ses propres créations,  je trouve  donc très généreux vos compliments et ne saurais trop vous remercier pour vos  différents commentaires.

C'est aussi avec une grande satisfaction que je remarque que chacun de vous a plus ou moins vécu  l'une ou l'autre des scènes que je décris et qu'il  peut donc témoigner de ce que rien ne relève de ma seule et pure invention.

Bien évidemment  pour rendre plus attractive la lecture, il convient d'enjoliver ou de romancer un petit brin les choses. Rassurez-vous cependant. Comme  il n'a jamais été question de poster tout l'ouvrage "Il était un village", Ce qui deviendrait lassant, on s'en tiendra donc là. Et comme nous étions convenus, notre ami Jimmy peut par conséquent supprimer la rubrique laquelle,  à en juger son peu de fréquentation ne devrait donner lieu à aucune autre intervention.  


Encore merci et très amicalement Lucien
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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 9 Empty Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat

Message  Grostefan Alain Mer 23 Mai - 12:01

LUCIEN
Tu joins la modestie au talent. Tu dois avoir bien d'autres vertus mais là n'est pas mon propos. Je veux parler de ta proposition de mettre un terme à cette rubrique. Je n'en vois pas l'utilité.

D'abord parce que bien des inscrits ne l'ont probablement pas lue. Ensuite rien n'empêche chacun de nous de venir conter à son tour quelques souvenirs marquants de son village. Après tout le "quartier industriel" par exemple, comme d'autres quartiers peuvent être assimilés à des villages, non? Là je suis encore à Châlons et je n'ai pas ma boîte à images.
Quand je serai redescendu à Bordeaux je pourrai agrémenter cette rubrique avec quelques photos de "mon" village.
Qu'en pense le peuple?
Amitiés à tous
Alain
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Message  Lucien Calatayud Mer 23 Mai - 15:36

Alain

Ce serait tant mieux si la rubrique continuait d'exister et surtout de vivre avec de nombreuses interventions et de photos. Peut être conviendrait-il alors seulement de modifier l'intitulé par quelque chose comme "Notre vieux VILLAGE et notre vieux Quartier". Mais ce n'est là qu'une suggestion.  Jimmy  et Christiane examineront. Ils sont seuls à décider.

Salut Alain. Lucien[/size]
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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 9 Empty Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat

Message  Lucien Calatayud Mer 23 Mai - 16:31

Salut tout le monde

Puisque vous voilà lancé dans des souvenirs de piles de sac, permettez-moi de placer cette petite  et banale histoire extraite du premier tome de mes mémoires. Celui relatif à ma prime enfance.

                                       Le tararage

Un matin d’été,  fortement intrigués par un bruit inhabituel, une sorte de ronflement continu, sourd, saccadé, lancinant, mon frère, ma sœur et moi avions sauté du lit. Curieux et pressés d’en élucider l’origine, notre bol  absorbé en hâte, nous voilà dans la cour.

La bien curieuse mécanique du nom de tarare avait tout simplement été mise en action tout à proximité des piles de sacs d’orge et de blé accumulés dans un  parfait alignement pendant les moissons.

Une poignée d’ouvriers  s’affairaient tout autour de l’engin.  Celui chargé du ravitaillement  en grains de la mécanique,  puisait  dans la même lignée de sacs. Coltinant avec peine son fardeau sur une épaule, il se devait de surcroît d’escalader  les quelques tronçons de madriers disposés en escaliers de sorte de permettre de déverser l’entier contenu  de la charge  dans  le réceptacle situé  au plus haut du dispositif.  Jetant ensuite négligemment le contenant sur le tas des sacs vides, il s’en retournait vers la même  pile.

Un autre employé paraissait se languir, tournant et usant sans interruption ses forces sur une manivelle, veillant à n’actionner le mécanisme qu’avec une  régularité mécanique, évitant tous  à-coups.  Accroupis, ou agenouillés, s’aidant tout autant de leurs mains grandes ouvertes que de leurs avant-bras dénudés, d’autres encore  ensachaient le grain  ventilé, débarrassé  de ses impuretés. Après un scrupuleux pesage, les rebords  des contenants habilement repliés, c’était au tour de la monumentale aiguille traversée par une énorme ficelle de sertir solidement la bouche du sac porté et catapulté  le plus adroitement possible sur une nouvelle pile.  

Autant d’opérations qui se déroulaient à un rythme soutenu, dans l’infernal tintamarre  qui vous soulevait une  poussière  du diable. Maintes particules volantes collaient sur toutes les parties des corps déjà mis en transpiration à cette heure matinal, rendant la plupart des ouvriers presque méconnaissables.  

Tout un tas d’impuretés s’amoncelait au fur et à mesure de la ventilation à l’arrière de l’engin. Ce n’était qu’un  mélange de résidus de paille, de grains concassés, de cadavres d’insectes desséchés, et combien d’autres déchets encore. De la criblure, disait-on ; futur festin des hôtes du poulailler comme de ceux de la porcherie.

Quelques planches avaient bizarrement été entreposées non loin du bruyant remue ménage. Sans doute s’agissait-il  d’éléments d’un emballage qu’il avait fallu disloquer. Vraisemblablement ceux du cadre en bois qui avait servi au transport de la mécanique. Resté là probablement en prévision  de son retour dès la fin du   tararage,  l’on n’avait pas cru devoir en ôter les énormes clous qui  continuaient de dresser  leurs pointes en tous sens.

Qu’importait ce détail aux yeux du chantier afféré sans relâche à la besogne?

Bien  avant que ne débute cette satanée  besogne, mon frère, ma sœur et moi-même,  avions trouvé en un tel amoncellement de sacs, un terrain idéal de jeux. Grimpant, courant sur les piles,  sautant à terre du plus haut ; que de cris  et que d’émotions mais aussi que d’écorchures et que de dépenses d’énergie nous était alors offertes ;  jusqu’à en avoir les membres vidés. Un régal qui se payait néanmoins assez sévèrement  le soir venu. Saisis d’effroyables  démangeaisons, nous n’en finissions plus d’écorcher  notre peau de nos ongles. Maman s’efforçait  bien d’atténuer ces irritations en nous plongeant dans un baquet d’eau et en  nous frictionnant  tout le corps avec  vigueur à l’eau de Cologne ; mais le soulagement n’était que de courte durée.  

Ne voulant malgré cela  rien retenir de ce  désagrément, dès le lendemain matin nous n’hésitions pas une seconde  à remettre ça.

Mais voilà ! Les travaux de tararages entrepris ce matin là perturbaient très sérieusement nos défoulements quotidiens.  

Que l’on se trouve perchés sur l’une ou  l’autre des piles, nous en étions systématiquement délogés par l’ouvrier qui devait en retirer ou y  déposer un sac. Sans parler des nuisances provoquées par de la ventilation des grains.  Noyée la journée durant dans  des tourbillons de  poussières, de détritus de paille et combien d’autres éjections qui volaient en tous sens, la cour n’allait retrouver son calme que le soir venu, envahie de tout un tas d’amoncellements de résidus.

Resté un moment indécis après nous être vus  délogés par trois fois déjà des piles :

« Si nous continuions tout simplement d’ignorer ce qu’ils font  et même ce qui les ennuie, suggéra notre frère aîné.»

Ni une ni deux, sans ne nous préoccuper le moins du monde du travail qui se déroulait à cadence soutenue, pas plus que de la gène que nous causions,  tout aussi peu soucieux  des démangeaisons qui ne manqueraient pas de nous faire enrager le soir,  hop ! Nous voilà tous trois de nouveau grimpés sur l’une des piles, remuant, sautant nous interpellant,  nous laissant glisser  à en user nos fond de culottes.

Tout se passait superbement bien pourrait-on dire, sourds aux  rouspétances maintes fois réitérées de papa lequel s’exaspérait de nous voir ainsi  nous ébattre  à une telle proximité du lieu de travail. Bref, nous n’en finissions pas de nous dépenser, jusqu’à l’instant où  m’apprêtant à  bondir d’un sas à un autre, voilà  que mon pied  se prend dans un écartement de deux sacs au plus haut de la pile. Perdant l’équilibre, je tente de me rattraper à une quelconque saillie.  

Hélas, pas la moindre  aspérité  à laquelle m’agripper. Me laissant alors lourdement choir,  je me retrouve tout bonnement  assis tout contre le mur, là même où se trouvaient entreposées les fameuses planches encore toutes hérissées de  clous. J’essaie bien de me relever, mais c’est tout un  triangle de bois  lequel, demeure cloué à mes fesses qui se soulève, m’obligeant à me rasseoir.

Mes hurlements sont alors ceux d’un martyr aux prises aux pires atrocités.

Sans ne rien comprendre à ce qui se passait derrière la rangée de sacs, toute l’activité s’était aussitôt figée. Se précipitant en tête, papa me découvre assis, incapable de me relever.  Sans nulle d’hésitation,  il place un pied sur l’une des  planches, glisse ses deux mains sous mes aisselles et d’un mouvement sec me délivre de ce maudit piège. Ce faisant, il ne peut se retenir de me sermonner avec une extrême  sévérité:

« Quand je vous demandais d’aller jouer plus loin ! Mais non…on n’en fait toujours qu’à sa tête ! Te voilà bien avancé, avec des trous plein les  fesses ! Aller ! Fichez le camp à la maison, et que je ne vous revois plus tourner dans nos parages !»

Alertée par les cris, maman  était  elle aussi accourue.  Arrivée au moment précis où papa  cessait sa réprimande, c’est à son tour de s’en prendre à son mari, trouvant inadmissible que l’on puisse ainsi adresser de tels reproches à un enfant  aussi souffrant :
« Tu n’as donc pas de cœur ? Tu ne vois pas à quel point  ce gosse doit avoir mal ? Qui donc de lui ou de toi est le plus fautif ? A-t-on idée de laisser traîner ainsi des planches remplies de clous sachant que des enfants jouent tout à côté ?»

L’air piteux, n’appréciant guère de subir cette sorte d’affront devant un personnel demeuré médusé, papa s’était empressé de  remettre  le chantier en train.  

Cela se passait du temps où, ne prenant garde aux  risques d’une infection tétanique, (savait-on seulement quelles  fâcheuses si ce n’est dramatiques conséquences en pouvaient  résulter), de simples badigeons quotidiennes à la « teinture d’iode », des séances bien évidemment ponctuées de hurlements, suffirent cette fois encore à venir à bout des plaies. Il n’en restait pas moins qu’au moment des soins maman ne manquait jamais de s’insurger contre papa :

« Ces satanées planches remplies de clous n’avaient pas leur place  en un tel endroit fréquenté par les enfants » Répétait-elle à chacune des séances de soins,  comme pour exorciser tout risque d’aggravation. Ce qui rendait papa tout confus.


Pardon les amis(es) de m'être une nouvelle fois manifesté par ce nouveau et long  récit.

Amicalement Lucien
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Message  christiane gérard Mer 23 Mai - 19:33

Lucien

Encore une histoire pleine de vie.Je t'imagine avec la planche clouée sur ton auguste fessier!!!!:lol!: :lol!:

_________________

Amitiés Christiane

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Message  Jean-claude Brotons Mer 23 Mai - 21:41


Lucien ,je ne dirais qu'un mot " chapeau " ,toute la vie d'un village est représentée ,cette rubrique est parfaitement a sa place ,une rue ,un quartier a plus forte raison un peu excentré sont des villages avec tout ce que la comporte d'anecdotes ,de drames ,de vies .
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Message  Ghislaine Jousse-Veale Mer 23 Mai - 22:19

En voilà une question? Un homme debout pardi! ou peut être sa propre femme debout et toute tremblante.Very Happy Very Happy:D"
Lucien - OH NO !!!!...Laughing et pour tes recits ils sont exactement la ou il faut Lucien et comme dit Jean-Claude tu as tres bien represente ce village, la vie, ta vie. Continue et merci.
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Message  Ghislaine Jousse-Veale Jeu 24 Mai - 2:44

Lucien - Excellent ton recit tararage (mot que j'ai du regarder dans le dico...). Au moins tu avais ta mere qui s'etait rangee de ton cote...Moi je n'avais pas eu cette chance quand j'avais pique (avec mes cousins d'Ifrane )  une toute petite chevre d'un troupeau a la cascade des Vierges ou nous avions eu un picnic de famille  (j'avais 10 ans et mes cousins un peu plus jeunes que moi) et l'avions mise dans le coffre de la voiture de mon pere, et bein plusieurs kilometres plus loin, quand la chevre s'etait mise a beler la pauvre, et arret soudain de la voiture et 4 yeux me regardant mechament, pas mes cousins mais moi, j'avais recu une sacree raclee de mon pere et ensuite de ma mere...
-Puisque tu demandes, a mon avis ce recit de Lucien pourrait etre mis dans les Fermes car en plus je vois que nous sommes a la page 20 de cette rubrique et tu vas surement la mettre bientot dans les archives -
Huguette - Merci pour tes citations et dates pour nous rafraichir la memoire.
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Message  HUGUETTE ROMERO Jeu 24 Mai - 11:45

SALAM  LUCIEN..... UN  SEUL  MOT  POUR  TOI,   BRAVO.
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Message  Lucien Calatayud Dim 27 Mai - 19:03

Aller
Je secoue le cocotier qui s'endort.
Un nouvel extrait du chapitre que j'ai consacré aux différents personnages.


L’ambiance sereine des environs de la boulangerie


De par son insistance opiniâtre, notre boulanger s’était arrangé à obtenir le lot le plus isolé du cœur du village. Un choix qui avait laissé nombre de candidats bien perplexes.

Retiré en effet du gros de l’activité, à l’abri des curieux et à fortiori de tous commérages, l’endroit jouissait il est vrai d’un calme devenu très envié. L’aspect débonnaire du seul hôte de ces lieux témoignait il faut bien reconnaître de sa plus parfaite communion avec la sérénité de l’environnement.


La boulangerie s’ouvrait du côté de la route la moins fréquentée, celle qui menait vers la gare, desservant au passage les « docks silos » et le souk du jeudi avant que d’aller se perdre très au large vers d’autres plus lointaines destinations. Un véritable havre de silence et de paix que ce coin de village. Un endroit où ni adultes ni enfants ne s’attardaient comme pour ne rien troubler de l’ambiance monastique qui y sévissait.

Une chose me troublait cependant fortement chez cet homme, au point de susciter chez moi une véritable fascination : Sa stupéfiante ressemblance avec la représentation du « Sapeur » affichée sur les boites de marque camembert. Un pur reflet de miroir qui ne paraissait pas relever du seul hasard. J’en étais à me demander lequel des deux s’était prêté pour modèle à l’autre.

Avare de discours, se contentant le plus souvent de promener sa large carcasse derrière le long comptoir de sa boulangerie, monsieur Augougo, c’était son patronyme, paraissait n’être là que pour savourer avec un plein ravissement l’écoulement régulier de son produit. Il lui arrivait parfois de prêter main forte à sa femme chargée de la tenue du magasin. Sans ne se départir le moins du monde de son calme, il tendait alors de façon auguste ce produit sacré issu de toute une nuit de labeur.

Sous ses airs taciturnes se cachait en vérité un grand cœur unanimement reconnu jusqu’aux endroits les plus éloignés de la contrée. Ceux qui, plus ou moins frappés d’infortune à un moment de leur existence s’étaient vus contraints de solliciter un report de paiement, ne tarissaient jamais d’éloges quant à la grandeur d’âme de notre boulanger. D’autant plus que monsieur Augougo avait de tous temps su faire preuve de discrétion. Une magnanimité qui ne filtraient aucunement au travers de l’épaisse pilosité qui recouvrait presque entièrement son visage.

Paradoxalement, ses intransigeances n’en demeuraient pas moins implacables dès lors qu’il s’agissait de l’appoint. N’hésitant pas à forcer la cliente à vider le contenu de son porte-monnaie il y puisait lui-même les menus centimes. Une philosophie somme toute assez déconcertante tant elle contrastait avec sa conduite d’ordinaire si bienveillante. Personne cependant ne lui en tenait rigueur. Venant de tout autre commerçant cette sorte d’exigence aurait revêtu une tournure fort désobligeante voire blessante. Mais ici, ce n’était pas le cas ; on se contentait de sourire et de se présenter de mutuelles excuses.

Un esprit et un comportement néanmoins bien trop altruiste au jugement de la gent commerçante du village. Une largesse qui allait jusqu’à semer un certain trouble, jusqu’à soulever même de véhéments réprobations. Tous résolus d’ailleurs d’entreprendre une démarche désapprobatrice, c’est un certain monsieur Daguebert qui fut chargé de la délicate mission. S’étant rendu sur place, c’est d’une voie toute hésitante, toute remplie d’émotion que celui-ci entama son discours sitôt son bruyant salut lancé sur une tonalité toute amicale:

« Mon cher ami! Comptez-vous donc étendre vos générosités sans n’en jamais fixer de limites? Avait-il commencé à dire. Et de poursuivre sur un ton plus renfrogné: Comprenez bien que, si louables puissent-elles paraître, vos largesses n’en sont pas moins condamnables. Les mauvaises habitudes sont si vite adoptées au sein de la clientèle ouvrière.
Une clientèle si sujette à émettre toutes sortes de plaintes qu’il nous est difficile de juger de la sincérité des difficultés qu’elle prétend rencontrer ! Je ne vous cache pas que dans la corporation l’inquiétude va grandissante, on s’insurge même assez vivement! Parce qu’il n’est pas bon du tout d’agir comme vous le faites.

Ouvrir à la rigueur un simple petit crédit accidentel à l’un ou l’autre des clients, passe encore, mais cela doit demeurer l’exception, que dis-je, 1a stricte exception! De là à vous laisser attendrir jusqu’à faire montre d’une générosité que nous pourrions qualifier de tout à fait abusive à l’endroit de quiconque se met à pleurnicher misère sous prétexte d’un moindre revers de fortune passager, ça, non ! Cela ne s’assimile ni plus ni moins qu’à un pur et simple laxisme, à un véritable encouragement à l’endettement. Me faudrait-il aller jusqu’à vous mettre en garde sur ce qui découle de source?

Devrai-je m’obliger à vous ouvrir plus grand les yeux ? Vous rappeler qu’il ne faut jamais trop vous fier aux apparences! Celles-ci sont par trop souvent trompeuses ! Ce n’est tout de même pas à vous que je dois apprendre que l’honnêteté est rarement de mise dans le milieu des gens sans ressources ! Alors Monsieur Augougo de grâce, ressaisissez-vous de sorte que nous n’ayons plus à en parler!»


Persuadé de s’être très noblement acquitté de sa charge, monsieur Daguebert, le buraliste du village, en épongeait maintenant son visage tout dégoulinant. Convaincu qu’il n’allait plus avoir à ajouter mot pour entendre son interlocuteur se confonde en excuses promettant de réviser sérieusement la conduite qui lui était reprochée, il attendait que se prononcent de telles précieuses assurances.

Il n’en fut pourtant rien. Monsieur Agouguo qui jusque là avait écouté avec complaisance et grande courtoisie cueillant au passage chaque mot du long discours, entreprit à son tour de faire entendre sa voix. Une mise au point à laquelle le buraliste ne s’attendait guère :

« Allons donc monsieur Daguebert! Lui répondit-il, à vous entendre, de nos jours il serait fort répréhensible d’accorder un simple différé de paiement à l’un ou l’autre de nos fidèles clients! Ce serait donc péché que d’autoriser un petit crédit durant le court temps de l’encaissement d’une paye ? Vous m’en voyez donc tout à fait contrit et vous prie de bien vouloir me pardonnez cette ignorance...

Ceci étant, il me faut confesser qu’il ne m’est jamais venu à l’esprit que ce pouvait être là une si grave entorse aux règles établies du commerce que de témoigner sa confiance à l’endroit de son prochain, fut-il issu d’un milieu modeste ! Il ne m’échappe point qu’à l’instar de bons nombre de mes concitoyens durant ma période de vaches maigres j’ai moi-même eu droit à quelques témoignages de confiance! A cette époque de braves gens plus chanceux ont su me tendre la main.

Croyez moi, cela m’a fait chaud au cœur et, pour tout individu digne de sa condition humaine, cette chaleur ne s’efface pas d’un simple coup de gomme sitôt l’épreuve surmontée! Et puis… Dites-moi encore: lequel d’entre tous ceux que vous êtes sensé représenter, ceux de qui vous vous faites l’écho, lequel, je vous le demande n’aura pas été sur le point de sombrer dans un profond désespoir face à de rudes épreuves qui se sont inopinément dressées? Lequel n’aura été amené à solliciter le report d’une traite, se trouvant dans l'incapacité d’en honorer l’échéance ?

Personne à ma connaissance ici comme dans les environs ne pourrait se targuer de s’être vu épargné par un tel désagrément ! Personne ne peut non plus se vanter de n’avoir jamais mangé sa part de vache enragée ; autrement dit d’avoir eu à subir son propre lot d’humiliations ! Alors, monsieur Daguebert croyez-vous vraiment qu’il est de notre rôle d’en rajouter, nous commerçants, face à la désespérance d’un regard? »


Ayant débitées ces paroles d’un trait, monsieur Agouguo se sentit profondément soulagé. Repris d’assurance devant le complet mutisme de son détracteur demeuré interloqué, il s’enhardit davantage. Décidé d’en finir c’est sur un ton cette fois bien plus teinté d’ironie que de reproches qu’il ajouta :

« Mais au fait monsieur Daguebert avez-vous bien remarqué que c’est un commerce de pain que j’exerce, que c’est bien de cette précieuse denrée que je vends ? Parce qu’au cas où cela vous aurait échappé, peut être est-il besoin que vous en preniez conscience, que vous vous ne perdiez pas de vue que le pain reste un aliment aussi indispensable que sacré.

Une denrée qu’il me serait bien pénible si ce n’est impossible de refuser. Moins encore aux nécessiteux qu’aux nantis qui eux pourraient à la rigueur se nourrir de brioches comme le suggéra une certaine reine de France! Et de s’esclaffer avant de continuer : Il va sans dire que le tabac c’est tout autre chose ! Rien n’obligeant personne à fumer pour vivre, on peut facilement recommander à de braves nécessiteux d’en faire abstinence.

Il ne suffit pour cela que de le convaincre de s’armer d’un petit brin de volonté. Autre chose vous l’admettrez est le pain ! Serait-il tout aussi raisonnable de conseiller à un affamé de ne plus manger ? Sans compter, monsieur Dagueber qu’en matière de différés de paiements d’achats de cigarettes, j’ai l’intime conviction que vous n’êtes pas des mieux placés dans un rôle de conseilleur ainsi que vous semblez vous prévaloir! Mieux vaudrait ne point mettre son nez dans vos livres de comptes.

Quelque chose me dit que nous ne serions pas à l’abri de quelques bonnes surprises. Car voyez-vous, je sais observer. Et sauf méprise de ma part, ce sont bien les mêmes personnes qui, sortant de chez moi se dirigent parfois vers un certain débit de tabac ! En connaissez-vous un autre que celui des Daguebert dans le village? Or, si l’on est fauché sortant de chez moi, on l’est forcément rentrant chez vous. Je ne vois pas d’où en un aussi court trajet, ces clients auraient pu se procurer les sous qui leur faisaient défaut quittant mon magasin».


La mine défaite que montra alors le buraliste fit s’esclaffer encore plus bruyamment monsieur Augougo lequel une fois n’étant pas coutume, laissa sa dentition se découvrir au milieu de l’épaisse pilosité. Un peu confus cependant d’avoir été contraint de placer son interlocuteur dans une telle inconfortable posture il n’insista plus.

Resté coi, monsieur Daguebert qui ne s’attendait sûrement pas à subir un tel flot d’ironies, s’en était allé secouant la tête, adoptant cette attitude mi-figue mi-raisin de qui ne sait plus que dire ni que penser. S’étant borné à balbutier quelques excuses pour le dérangement causé, il lança un « Au revoir monsieur Agouguo ! Sans rancune bien sûr! ".
 
Et voilà. Une fois encore ce sera tout.
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Message  Ghislaine Jousse-Veale Dim 27 Mai - 19:38

Lucien - Tres mignon, sympa et amusant ce recit sur l'ambiance sereine des environs de la boulangerie. Merci. Au fait est-ce que le camembert Sapeur existe toujours en France?
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Message  Grostefan Alain Lun 28 Mai - 8:12

LUCIEN

C'est un affaire de coeur ce récit. L'un est d'avis que le "crédit est mort, les clients l'ont tué". L'autre est altruiste et pense que la pain c'est vital quand on n'est pas riche. C'est vrai qu'en accordant du crédit, les ardoises s'amoncellent et cela a pour corollaire le surendettement.

Tu sais que c'est BERDAGUET qui m'a appris, à Moulay Bousselham, à attraper les poulpes à la main? A marée basse, à la base des rochers où il y a peu d'eau, on introduit la main à l'aveuglette dans tous les trous et ainsi on arrive à saisir quelques poulpes en l'espace d'une demi-heure. J'étais jeune. Au début j'avais un peu peur de palper quelque "bête" venimeuse. Mais il m'avait encouragé. Aussi dès le premier poulpe attrapé mon courage avait refait surface. Il n'y avait plus qu'à retourner la calotte de la pauvre bête. Cette année-là nous étions avec les filles CARPENTIER et les deux fils ARMAND de Taoujdate-Plateau.
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Message  HUGUETTE ROMERO Lun 28 Mai - 9:12

SALAM  A  TOUS.
MERCI  LUCIEN  POUR  CE  RECIT ..... ET... BRAVO  ENCORE  POUR  TA BELLE  PROSE.......
BIZZZ...  HUGUETTE
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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 9 Empty Re: Mémoires du "bled" durant le Protectorat

Message  Lucien Calatayud Dim 24 Juin - 16:06

ALAIN

J'étais à l'école d'Aïn Taoujdat avec deux enfants ARMAND. Je crois me souvenir que l'un d'eux se prénommait YVES, l'autre JACQUES mais on l'appelait "Jacquot". Mais ce sont des souvenirs si lointains que je ne peux rien garantir. Si je ne me trompe pas, ma soeur et mon beau frère sont toujours restés en contact avec ces familles.
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Message  Grostefan Alain Lun 25 Juin - 11:51

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LUCIEN

Il y a bien deux frères ARMAND. L'aîné probablement de ton âge se prénomme NOEL et l'autre à peine plus jeune c'est DANIEL. Je dois avoir une photo de l'époque où nous étions à My Bousselham. Je vais la rechercher. Si ton bof et ta frangine sont en contact avec eux c'est facile de vérifier s'il s'agit bien d'eux. Ils sont à St ESTEVE près de Perpignan. NOEL tient une agence Peugeot qu'il laisse peu à peu à son fils Michel.
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Message  Lucien Calatayud Lun 25 Juin - 13:54

Alain

Je me mélange tout simplement les pédales. J'ai sans doute confondu avec les CORMIER. A ma décharge, entre les familles: Cormier, peltier, Crotti, Vaquier, Paris, Ledeux, Tatet, Lacourtablèse, Isnard, Guillol, Lautrec, Selve, bonillo et tous ceux  que j'ai connus mais dont les noms ne me reviennent pas  à l'instant en mémoire, n'en n'ayant plus entendu parler durant plus de 5 décénies,  j'ai tout lieu de m'embrouiller.
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Message  Lucien Calatayud Lun 25 Juin - 14:10

Alain

Je me suis tout simplement mélangé les pédales. Cela dit j'ai  aussi connu Noël. C'était des CORMIER auxquels je faisais allusion. A ma décharge, entre les Armand, les Cormier, les Peltier, les Lautrec, les Ledeu, les Crotti, Les Paris, Les Vaquier, les Selves, Les Isnard, Les Guillol, les Tatet, les La Courtablèse et tous les autres noms qui à l'instant ne reviennent pas en mémoire, les ayant perdus de vue depuis plus de 7 décénies, il y a de quoi ne plus s'y retrouver. D'autant plus que tous n'envoyaient pas leurs enfants à l'école d'Aïn Taoujdat.
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Message  Grostefan Alain Lun 25 Juin - 15:05

LUCIEN
Peu importe. L'essentiel est de participer comme disait le Baron de Coubertin. Et sans dopage SVP! Pus haut, plus vite, plus fort.

Tu as fait un doublon; c'est parce que tu ne vois que d'un oeil?Very Happy  Tu n'as pas besoin d'un corbeau comme TOUERTO le gardien d'écurie de M. ISMAN?Very Happy SmileLaughing
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Message  Lucien Calatayud Lun 25 Juin - 15:18

Alain

Rassure-toi, l'oeil opéré va bien. Le 19/7 c'est celui de droite qui y passe. C'est pas méchant du tout. On y met juste une cheville en bois pour qu'il se maintienne dans l'orbite. Après quoi on te demande de donner des coups de tête dans le mur pour voir si ça tient.  On n'arrête pas le progrès.
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Message  Grostefan Alain Lun 25 Juin - 15:35

AÏN-TAOUJDATE

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Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 9 L_agli10     Mémoires du "bled" durant le Protectorat - Page 9 L_agli11        L'église
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]          L'école côté jardin

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]           La piscine
L'homme debout à droite est le propriétaire du Café du Centre (M. Montgaillard). Le petit garçon près de lui, assis, est son second fils René. A gauche, assises, ma narf. Derrière "ma narf" le plongeoir (3m, mon vertige...). Autour quelques curieux. Sur la gauche les cabines pour se changer. On aperçoit la ligne de chemin de fer tout près.
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Message  Grostefan Alain Mer 27 Juin - 13:57

Son stade avec son équipe (valeureuse )Very Happy
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Accroupis, de g à d : 5ème mézigue - 6ème Jean DARLEY que RENE connaît bien du côté de LLANSA.
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Message  Grostefan Alain Mer 27 Juin - 14:02


Son directeur d'école (M. SANSON) avec sa classe

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Message  Lucien Calatayud Mer 27 Juin - 14:07

Alain


Bravo! Je constate que c'était déjà du black, blanc, beur.
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