L'Armée Française durant le PROTECTORAT
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Spahi marocain
Et René,tu n'as pas vu Yvon en spahi,tenue de gala. Il est très beau. Au 22è Régiment de Spahis à Médiouna,nous avions à peu près le même falzar,(comme celui de la photo) 8 plis à chaque jambe. Je ne te dis pas pour le repassage! N'est-ce pas Yvon? Quand tu as réussi à repasser ce drôle d'habit,tu es capable de tout repasser. C'est comme les rapaces....ils passent et ils rapassent.
Amitiés
Amitiés
MOLL Serge- Messages : 3767
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Age : 85
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les spahis et leur sarrouel
Salut Serge
Oui oui, j'ai vu cette photo où Yvon est vétu de son uniforme de gala avec le grand sarrouel à plis. Quel boulot pour le repassage mais quelle prestance ... Les derniers que j'ai vu défiler ainsi ce sont les spahis de Valence pendant la guerre du golf ...
Oui oui, j'ai vu cette photo où Yvon est vétu de son uniforme de gala avec le grand sarrouel à plis. Quel boulot pour le repassage mais quelle prestance ... Les derniers que j'ai vu défiler ainsi ce sont les spahis de Valence pendant la guerre du golf ...
René Hermitte- Messages : 1403
Date d'inscription : 19/10/2010
Age : 77
Localisation : Toulon La Valette
Camerone 2009 Musique de la légion étrangère.
La Musique de la Légion étrangère
Historique
L'histoire de la Musique de la Légion étrangère se confond avec celle de la Légion étrangère, une troupe qui depuis 1831 sert la France avec Honneur et Fidélité. Vers 1860, la Musique est dirigée par Monsieur Wilhem qui compose la marche de la Légion étrangère, le célèbre Boudin.
A la déclaration de la guerre en 1914, la Musique est dissoute et ses légionnaires rejoignent le front avec leurs camarades des unités d'infanterie. La Musique est reconstituée dès la signature de la paix. L'harmonie et l'orchestre symphonique connaissent alors un essor sans cesse grandissant et leur répertoire est très étendu. La batterie, avec ses fifres, trompes et trompettes de cavalerie, est une des plus complètes de l'époque. C'est l'âge d'or de la Musique.
En 1940, la Musique est à nouveau démantelée et une fois encore les légionnaires troquent leurs instruments contre le fusil. Elle renaît en 1946 mais l'orchestre à cordes n'existe plus. L'harmonie en revanche reste prestigieuse.
En 1962, la Musique quitte Sidi bel Abbés et vient prendre garnison avec le 1er Régiment étranger à Aubagne où elle se trouve aujourd'hui encore. Depuis 1999, dans le cadre des restructurations de l' armée de Terre, elle a perdu son titre de Musique principale et a vu ses effectifs passer d'une centaine d'exécutants à cinquante-cinq seulement.
Historique
L'histoire de la Musique de la Légion étrangère se confond avec celle de la Légion étrangère, une troupe qui depuis 1831 sert la France avec Honneur et Fidélité. Vers 1860, la Musique est dirigée par Monsieur Wilhem qui compose la marche de la Légion étrangère, le célèbre Boudin.
A la déclaration de la guerre en 1914, la Musique est dissoute et ses légionnaires rejoignent le front avec leurs camarades des unités d'infanterie. La Musique est reconstituée dès la signature de la paix. L'harmonie et l'orchestre symphonique connaissent alors un essor sans cesse grandissant et leur répertoire est très étendu. La batterie, avec ses fifres, trompes et trompettes de cavalerie, est une des plus complètes de l'époque. C'est l'âge d'or de la Musique.
En 1940, la Musique est à nouveau démantelée et une fois encore les légionnaires troquent leurs instruments contre le fusil. Elle renaît en 1946 mais l'orchestre à cordes n'existe plus. L'harmonie en revanche reste prestigieuse.
En 1962, la Musique quitte Sidi bel Abbés et vient prendre garnison avec le 1er Régiment étranger à Aubagne où elle se trouve aujourd'hui encore. Depuis 1999, dans le cadre des restructurations de l' armée de Terre, elle a perdu son titre de Musique principale et a vu ses effectifs passer d'une centaine d'exécutants à cinquante-cinq seulement.
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Re: L'Armée Française durant le PROTECTORAT
Les particularités musicales
La Musique de la Légion étrangère a conservé l'usage du célèbre chapeau chinois, héritage de l'armée d'Afrique, et des fifres.
Le chapeau chinois, pavillon de cuivre garni de clochettes, surmonté de la grenade à sept flammes, est d'origine turque. Progressivement abandonné au cours du 19ème siècle par la plupart des musiques militaires, il a été conservé par la Légion qui l'a alors orné de queues de cheval. Leur présence trouve son origine dans une vieille coutume islamique adoptée par les régiments d'Afrique : la queue du cheval tué sous le guerrier était témoignage de courage. Exposée devant la tente du chef, elle devenait le symbole du commandement. Instrument d'origine suisse, apparu en France sous Louis XI.
La Musique de la Légion étrangère a conservé l'usage du célèbre chapeau chinois, héritage de l'armée d'Afrique, et des fifres.
Le chapeau chinois, pavillon de cuivre garni de clochettes, surmonté de la grenade à sept flammes, est d'origine turque. Progressivement abandonné au cours du 19ème siècle par la plupart des musiques militaires, il a été conservé par la Légion qui l'a alors orné de queues de cheval. Leur présence trouve son origine dans une vieille coutume islamique adoptée par les régiments d'Afrique : la queue du cheval tué sous le guerrier était témoignage de courage. Exposée devant la tente du chef, elle devenait le symbole du commandement. Instrument d'origine suisse, apparu en France sous Louis XI.
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Re: L'Armée Française durant le PROTECTORAT
Andre et comme tu dis "Par les temps qui courent, un petit rappel remet les pendules à l'heure..."
La Legion Etrangere, j'ai toujours la chair de poule quand j'ecoute leur musique. Pendant ma jeunesse a Meknes et a l'age de 14 ans quand j'allais a l'entrainement au CNM a bicyclette et juste avant de descendre la pente de l'avenue Mezergues, je m'arretais toujours a droite quelques minutes (il y avait un large champ avec des barricades et c'etait la Legion la si tu te rappelles) et je connaissais un tres jeune homme, un allemand d'une vingtaine d'annees (Kurt) qui entrainait les chiens loups et il me racontait un tas d'histoires sur la Legion et ou ils allaient etc...J'etais fascinee bien sur. A savoir ce qu'il est devenu! A t'il survecu les guerres ou il fut envoye?
La Legion Etrangere, j'ai toujours la chair de poule quand j'ecoute leur musique. Pendant ma jeunesse a Meknes et a l'age de 14 ans quand j'allais a l'entrainement au CNM a bicyclette et juste avant de descendre la pente de l'avenue Mezergues, je m'arretais toujours a droite quelques minutes (il y avait un large champ avec des barricades et c'etait la Legion la si tu te rappelles) et je connaissais un tres jeune homme, un allemand d'une vingtaine d'annees (Kurt) qui entrainait les chiens loups et il me racontait un tas d'histoires sur la Legion et ou ils allaient etc...J'etais fascinee bien sur. A savoir ce qu'il est devenu! A t'il survecu les guerres ou il fut envoye?
Ghislaine Jousse-Veale- Messages : 12842
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Demande d'engagement pour Ghislaine
Ghislaine je vois que la légion t'interesse, voici l'adresse pour une demande d'engagement, mais tu dois tout savoir sur la légion,comme tu es mon amie, j'ai fait quelques recherches pour toi
Andreo Adrien- Messages : 359
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la musique de la Légion étrangère
Bonsoir à tous
Adrien
Merci et bravo pour ces documents sur la Légion Etrangère.
Cela m'a fait penser à notre dernier passage à la Maison mère de la Légion à Aubagne cette année avec l'ami André et son épouse. Au cours du repas au mess à l'issue de la cérémonie militaire avec les légionnaires et les invités nous avions participé au " coup de la poussière " en levant nos verres au son de la marche du boudin ...
2 personnages importants de Meknès qui étaient des piliers dans la musique principale de la Légion Etrangère à SIDI BEL ABBES à leurs débuts de musicos:
- Conrad Mathiozek trompétiste chef de l'orchestre du même nom ( Le hot Club de Meknès, meilleur orchestre de jazz du Maroc, réclamé dans toute l'AFN jusqu'en Espagne sur la Costa Del Sol, Torremolinos etc... ) et son compère Gilbert Legrand ( saxo clarinette accordéon bandonéon )...
Gilbert et Conrad ont accompagné tous deux le grand Sydney Béchet lors d'une tournée au Maroc quand je n'étais qu'un jeune ado déja fana de cet orchestre et de jazz new orléans...
Adrien
Merci et bravo pour ces documents sur la Légion Etrangère.
Cela m'a fait penser à notre dernier passage à la Maison mère de la Légion à Aubagne cette année avec l'ami André et son épouse. Au cours du repas au mess à l'issue de la cérémonie militaire avec les légionnaires et les invités nous avions participé au " coup de la poussière " en levant nos verres au son de la marche du boudin ...
2 personnages importants de Meknès qui étaient des piliers dans la musique principale de la Légion Etrangère à SIDI BEL ABBES à leurs débuts de musicos:
- Conrad Mathiozek trompétiste chef de l'orchestre du même nom ( Le hot Club de Meknès, meilleur orchestre de jazz du Maroc, réclamé dans toute l'AFN jusqu'en Espagne sur la Costa Del Sol, Torremolinos etc... ) et son compère Gilbert Legrand ( saxo clarinette accordéon bandonéon )...
Gilbert et Conrad ont accompagné tous deux le grand Sydney Béchet lors d'une tournée au Maroc quand je n'étais qu'un jeune ado déja fana de cet orchestre et de jazz new orléans...
René Hermitte- Messages : 1403
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Age : 77
Localisation : Toulon La Valette
Re: L'Armée Française durant le PROTECTORAT
La légion à Ouarzazate
Les 1er et 2ème Bataillon du 4ème Étranger et la fin de la pacification
Les 1er et 2ème Bataillon du 4ème Étranger et la fin de la pacification
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Journal de Marche
Au début de mai 1933, les unités du 1er Bataillon du 4ème Étranger sont réparties comme suit :
P.C. et 1ère Compagnie : Bou Gafer - Sagho
2ème Compagnie : Aït M’Semghir
C.M.1 et S.H.R. : Aït M’Semghir
3ème Compagnie : P.C. Général Catroux (Sagho)
Travaux de construction de poste et pose de réseaux de fils de fer pour les 1ère, 2ème et 3ème Compagnies.
La C.M.1 effectue des travaux de piste. En outre, les compagnies poursuivent l’instruction.
A partir du 17 mai, les 1ère et 3ème Compagnies font mouvement sur Bou Malem, puis sur Aït M’Semghir et y exécutent des travaux de construction d’un ouvrage.
Le 31 mai 1933, prise d’armes et défilé des unités de Légion de Ouarzazate devant le général Rollet. Inspection du casernement de la Batterie par le général accompagné par le lieutenant-colonel Azan, commandant provisoire du Territoire.
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Le 5 juin, prise d’armes et défilé des unités de la garnison devant le général Georges, membre du Conseil supérieur de la Guerre, accompagné par les généraux Rochat et Catroux, commandant la Région de Marrakech.
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1936. La compagnie auto du 4ème Etranger
Les camions sous les ordres du lieutenant d'Esclaibes
Un camion ensablé
Les 1er et 2ème Bataillon du 4ème Étranger et la fin de la pacification
Les 1er et 2ème Bataillon du 4ème Étranger et la fin de la pacification
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Journal de Marche
Au début de mai 1933, les unités du 1er Bataillon du 4ème Étranger sont réparties comme suit :
P.C. et 1ère Compagnie : Bou Gafer - Sagho
2ème Compagnie : Aït M’Semghir
C.M.1 et S.H.R. : Aït M’Semghir
3ème Compagnie : P.C. Général Catroux (Sagho)
Travaux de construction de poste et pose de réseaux de fils de fer pour les 1ère, 2ème et 3ème Compagnies.
La C.M.1 effectue des travaux de piste. En outre, les compagnies poursuivent l’instruction.
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Le 31 mai 1933, prise d’armes et défilé des unités de Légion de Ouarzazate devant le général Rollet. Inspection du casernement de la Batterie par le général accompagné par le lieutenant-colonel Azan, commandant provisoire du Territoire.
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Le 5 juin, prise d’armes et défilé des unités de la garnison devant le général Georges, membre du Conseil supérieur de la Guerre, accompagné par les généraux Rochat et Catroux, commandant la Région de Marrakech.
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1936. La compagnie auto du 4ème Etranger
Les camions sous les ordres du lieutenant d'Esclaibes
Un camion ensablé
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
Re: L'Armée Française durant le PROTECTORAT
Les goums mixtes marocains 1907-1956
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Nombreux sont les Français, officiers, sous-officiers, hommes de troupe, qui ont servi dans les goums mixtes marocains, non seulement, au cours de la Seconde guerre mondiale, mais aussi sur le sol marocain, depuis l'année 1908 où ils furent constitués pour la première fois. Ce fut une troupe incomparable encadrée par des hommes de valeur, les officiers des Affaires indigènes. D'abord supplétifs, puis réguliers, les goums marocains ont réuni des guerriers qui ont magnifiquement contribué à la victoire de 1945. Ils ont vécu une extraordinaire aventure. Leur histoire constitue l'un des chapitres les plus prenants des fastes de l'Armée française.
Le 9 mai 1956, à N'Kheila, près de Rabat, dans le quartier du 1er tabor marocain, les 41 goums, représentés par leurs fanions ornés de la traditionnelle queue de cheval, disaient adieu à leur drapeau. En exécution des accords de Paris, ils étaient dissous et transférés à l'armée royale marocaine.
Le colonel Aunis, leur dernier chef, donna lecture de l'ordre de dissolution :
Les goums marocains quittent l'Armée française. Toute leur histoire est incluse entre ces deux dates : 1908-1956, la pacification du Maroc, la Tunisie, la Sicile, l'Italie, la Corse, l'île d'Elbe, la France, l'Allemagne, l'Indochine, l'Aurès...
Ils ont été de toutes les campagnes et peu de troupes ont cueilli, en si peu de temps, autant de gloire. Marqués dès leur origine, par le général d'Amade, du sceau du génie français, ils ont été pendant près d'un demi-siècle, fidèles à leur tradition de vie et de devoir. Leur rayonnement, dans la pacification du Maroc, leur fougue dans la reconquête du sol français sous l'impulsion de chefs prestigieux, leurs sacrifices en Extrême-Orient, ont inscrit une fulgurante épopée dans les plis de leur drapeau et de leurs fanions.
Le destin des peuples va désormais nous séparer d'eux. A nos compagnons d'armes qui furent l'objet de notre part de tant de sollicitude, nous disons aujourd'hui un adieu ému. C'est la fierté au cœur d'avoir été dans leurs rangs, d'avoir mêlé généreusement notre sang au leur au cours de tous les combats, que nous leur garderons un souvenir plein de ferveur.
"[i]Le drapeau des goums est pour la dernière fois au milieu de nous. En le saluant, élevons nos pensées vers tous ceux tombés glorieusement au champ d'honneur, officiers, sous-officiers, gradés, goumiers marocains. Puisse leur sacrifice résonner dans tous les cœurs."
Ainsi se terminait l'épopée des goumiers de l'Atlas, vêtus de leur djellaba de laine brune devenue légendaire. Un corps d'élite de l'armée d'Afrique disparaissait. Le 8 juin qui suivit les adieux de Rabat, le drapeau des goums était versé au musée de l'Armée, à Paris.
Une cérémonie se déroula dans la cour d'honneur des Invalides. Le ministre Max Lejeune, représentait le gouvernement de la République; le Maréchal Juin était là, lui qui avait eu les goums sous ses ordres. Il avait peine à retenir ses larmes. On vit pénétrer sous la voûte une demi-douzaine d'officiers vêtus pareillement de kaki, coiffés du képi bleu de ciel frappé du croissant d'or et du sceau de Salomon. Le colonel Aunis portait le drapeau symbole des 68 citations obtenues par les tabors. Lorsque les honneurs lui eurent été rendus, le drapeau disparut dans la salle Turenne.[/color]
2 juin 1956. Le colonel Aunis porte le drapeau des Goums, déposé aux Invalides
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Les premiers goums furent organisés à l'époque où la France intervint au Maroc pour y rétablir l'autorité du sultan. Pour étendre la zone d'action des troupes françaises dans toutes les tribus, auxiliaires indigènes étaient nécessaires afin d'établir le contact avec les populations, afin de mettre sous leurs yeux l'exemple des relations cordiales nouées en Algérie entre les Français et les Arabes et les Berbères. On fit donc venir d'Algérie des goumiers. C'étaient des musulmans levés dans les tribus des Hauts-Plateaux et du Sud, dont la présence prouvait que les Français n'étaient pas des conquérants ennemis de l'Islam, utilisant des mercenaires, mais qu'ils avaient l'appui et la confiance de contingents de même race, de même religion que les populations des plaines littorales marocaines. Ces goumiers étaient commandés par des officiers des Affaires indigènes. C'étaient, écrivait naguère le général Simon, qui les connaissait bien, des cavaliers alertes, dévoués à leurs chefs, ayant des qualités guerrières suffisantes pour l'escarmouche, mais inaptes à la bataille rangée. Par ailleurs, on ne pouvait pas les tenir longtemps éloignés de leur pays, de leurs familles. Ils ne firent au Maroc que des séjours de courte durée. On les relevait tous les quatre mois.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] On en vint donc tout naturellement au projet de former des goums permanents marocains, de créer une force originale, apte aux missions de police et au combat. C'est ainsi qu'en 1908, Simon, alors commandant et chef du service des renseignements et des Affaires indigènes, agissant sur les instructions du général d'Amade, organisa les six premiers goums marocains dont les points d'attache furent fixés comme suit :
- 1er goum : Sidi-Ali (Azemmour)
- 2e goum : Ouled-Saïd
- 3e goum : Settat
- 4e goum : Kasbah. Ben Ahmed
- 5e goum : Dar Bou Azza (camp Boucheron)
- 6e goum : Sidi Ben Sliman (camp Boulhaut)[/color][/color]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Chaque goum comprenait la valeur d'une compagnie d'infanterie et d'un peloton de cavalerie, avec un petit train muletier. Il était commandé par un capitaine français, disposant de trois lieutenants, et de quelques sous-officiers et soldats français ou algériens musulmans. Les goumiers étaient des volontaires liés par un acte d'engagement, recevant une solde, un armement, mais s'habillant, s'équipant, se remontant à leurs frais. Chacun faisait la popote à sa guise, bénéficiant de denrées cédées par l'intendance. Les goumiers vivaient en famille, dans un douar annexé au poste où logeaient les célibataires. Leur mission consistait à assurer la sécurité du pays, à patrouiller, à éclairer les troupes régulières dans leurs déplacements, à former un élément attractif permettant le contact avec les populations, dissipant les préventions et les malentendus.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] La réussite fut à peu près complète. Mais le calme était loin d'être total au Maroc et une longue campagne commença, en vue de réduire les tribus dissidentes et de les ranger sous l'autorité du sultan. Les goumiers y tinrent un rôle très actif. Ils participèrent d'abord à de petites actions dans la Chaouïa, reçurent le baptême du feu en 1910, subirent des pertes, plusieurs de leurs officiers furent tués. Les six goums prirent part à l'expédition de Fez en 1911. Leurs effectifs atteignaient, à ce moment-là, 17 officiers, 158 gradés ou soldats français, 820 goumiers avec 230 chevaux. Ils furent engagés contre le prétendant El Hiba, un Mauritanien, qui fut battu à Sidi Bou Othman en septembre 1912 par le colonel Mangin. Sitôt après, Marrakech fut occupé sans coup férir par un détachement léger aux ordres du commandant H. Simon, "père" des goums.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Les résultats ayant été concluants, une instruction ministérielle, en date du 9 août 1913, régla l'organisation et le fonctionnement de ces premières forces supplétives marocaines dont l'entretien fut assuré par le budget français. Les goumiers furent, après l'expédition de Fez, armés de fusil modèle 1886, comme les troupes régulières. Ils étaient alors vêtus de toile kaki portaient la toile de tente en sautoir, à l'intérieur de laquelle était roulée une veste, ils étaient dotés d'un étui-musette, d'un bidon, d'un ceinturon à cartouchières, coiffés du chèche. Par ailleurs, on avait organisé des bataillons réguliers de tirailleurs qui, après avoir pris part à des actions au Maroc, vinrent se battre dès septembre 1914 sur le front français, et des escadrons de spahis marocains qui combattirent surtout à l'Armée d'Orient, puis à l'Armée du Levant. Les goumiers, eux, restent des supplétifs qui ne figurent pas dans le corps de bataille de l'armée. Ils sont à la fois pasteurs et soldats, constamment aux avant-postes, menant une vie qui les durcit, en fait d'excellents guerriers se transformant en travailleurs, poussant leur influence toujours plus loin, gardant leurs qualités de rusticité, d'endurance.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Les progrès de la pacification s'étendaient. Avec des forces très modestes, Lyautey maintint le Maroc dans un calme à peu près complet durant la guerre de 1914-1918. Mais les besoins en forces auxiliaires allaient croissant sans cesse. En 1920, les goums étaient au nombre de 25. Peu à peu, les Berbères venaient s'engager. Les unités de la plaine, à recrutement arabe, voyaient se former, à leurs côtés, des unités de montagne. L'encadrement variait, mais était moins fort qu'au début : deux officiers et sept ou huit sous-officiers français par goum.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] En 1933, le nombre des goums fut porté à 48, formant un effectif total de 6000 fantassins et 2000 cavaliers. C'est l'époque où les derniers dissidents dans le sud-ouest marocain font leur soumission. Les officiers des Affaires Indigènes ont accompli une lourde tâche. Ils forment un corps d'élite, composé de volontaires sélectionnés. Leurs pertes sont sévères. Les goums constituent de véritables familles guerrières dont le chef est incontesté, vénéré. D'ores et déjà, ils ont accumulé les actions d'éclat, les fanions de quatorze d'entre eux ont reçu la croix de guerre, avec palmes ou étoiles. Leurs chefs, qui ont payé de leur vie ces exploits, s'appellent Morelle, Faure, Séjourné, Lafitte, Legagneux, Debray, Gueyetand, de Maistre, Payron, Chappedelaine, Debray, Turget, Bournazel, Sieurac, Roche, Timpagnon, Robillot...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] A partir de 1937, on crée des "goums auxiliaires", car on prévoit une nouvelle guerre européenne et le Maroc sera appelé à fournir, comme en 1914, sa contribution en troupes régulières. D'autre part, la menace Italienne constitue un nouveau problème. Il faudra donc maintenir l'ordre au Maroc comme dans tout le Maghreb. Ces goums auxiliaires sont d'abord au nombre de 40, puis de 51, ou de 67, selon d'autres estimations (1). La mobilisation de ces unités est semblable à celle que l'on a pratiquée à l'époque de la Première Guerre mondiale et que l'on pratiquera encore en 1939, c'est-à-dire que chaque unité d'activé donnera naissance à des unités de réserve. Chaque goum actif prépare la levée d'un goum auxiliaire composé de volontaires, qui perçoivent, au titre des réserves, une prime annuelle, bénéficient de certains avantages (exemption de prestations), sont tenus à une période d'instruction. Leurs cadres sont composés de gradés de la réserve. Le goum auxiliaire porte le même numéro que le goum actif, augmenté de 100. Si le goum actif mobilise deux goums auxiliaires, le deuxième porte le numéro augmenté de 200.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Peu à peu, les goums marocains se sont organisés et cette organisation a été très poussée, car, sur leur action, repose la paix française au Maroc. Ils sont installés dans des "douars" modèles, avec écoles d'artisanat, culture reposant sur des méthodes modernes, pépinières, etc. Ils forment ainsi de petits centres ruraux fort bien tenus.
Dès l'ouverture des hostilités, en septembre 1939. le Maroc mobilise 126 goums. En mai 1940. on constitue 15 groupements à 4 goums. Et, peu après, trois de ces groupements appelés "supplétifs marocains" sont dirigés sur le front de Tunisie.
Le 24 juin, l'un des goums effectue un coup de main sur un poste italien.
C'est bientôt l'armistice, les trois groupements sont rapatriés au Maroc, disloqués le 1er septembre. Les commissions d'armistice italo-allemandes s'installent en Tunisie, en Algérie et au Maroc.
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A suivre...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Nombreux sont les Français, officiers, sous-officiers, hommes de troupe, qui ont servi dans les goums mixtes marocains, non seulement, au cours de la Seconde guerre mondiale, mais aussi sur le sol marocain, depuis l'année 1908 où ils furent constitués pour la première fois. Ce fut une troupe incomparable encadrée par des hommes de valeur, les officiers des Affaires indigènes. D'abord supplétifs, puis réguliers, les goums marocains ont réuni des guerriers qui ont magnifiquement contribué à la victoire de 1945. Ils ont vécu une extraordinaire aventure. Leur histoire constitue l'un des chapitres les plus prenants des fastes de l'Armée française.
Le 9 mai 1956, à N'Kheila, près de Rabat, dans le quartier du 1er tabor marocain, les 41 goums, représentés par leurs fanions ornés de la traditionnelle queue de cheval, disaient adieu à leur drapeau. En exécution des accords de Paris, ils étaient dissous et transférés à l'armée royale marocaine.
Le colonel Aunis, leur dernier chef, donna lecture de l'ordre de dissolution :
Les goums marocains quittent l'Armée française. Toute leur histoire est incluse entre ces deux dates : 1908-1956, la pacification du Maroc, la Tunisie, la Sicile, l'Italie, la Corse, l'île d'Elbe, la France, l'Allemagne, l'Indochine, l'Aurès...
Ils ont été de toutes les campagnes et peu de troupes ont cueilli, en si peu de temps, autant de gloire. Marqués dès leur origine, par le général d'Amade, du sceau du génie français, ils ont été pendant près d'un demi-siècle, fidèles à leur tradition de vie et de devoir. Leur rayonnement, dans la pacification du Maroc, leur fougue dans la reconquête du sol français sous l'impulsion de chefs prestigieux, leurs sacrifices en Extrême-Orient, ont inscrit une fulgurante épopée dans les plis de leur drapeau et de leurs fanions.
Le destin des peuples va désormais nous séparer d'eux. A nos compagnons d'armes qui furent l'objet de notre part de tant de sollicitude, nous disons aujourd'hui un adieu ému. C'est la fierté au cœur d'avoir été dans leurs rangs, d'avoir mêlé généreusement notre sang au leur au cours de tous les combats, que nous leur garderons un souvenir plein de ferveur.
"[i]Le drapeau des goums est pour la dernière fois au milieu de nous. En le saluant, élevons nos pensées vers tous ceux tombés glorieusement au champ d'honneur, officiers, sous-officiers, gradés, goumiers marocains. Puisse leur sacrifice résonner dans tous les cœurs."
Ainsi se terminait l'épopée des goumiers de l'Atlas, vêtus de leur djellaba de laine brune devenue légendaire. Un corps d'élite de l'armée d'Afrique disparaissait. Le 8 juin qui suivit les adieux de Rabat, le drapeau des goums était versé au musée de l'Armée, à Paris.
Une cérémonie se déroula dans la cour d'honneur des Invalides. Le ministre Max Lejeune, représentait le gouvernement de la République; le Maréchal Juin était là, lui qui avait eu les goums sous ses ordres. Il avait peine à retenir ses larmes. On vit pénétrer sous la voûte une demi-douzaine d'officiers vêtus pareillement de kaki, coiffés du képi bleu de ciel frappé du croissant d'or et du sceau de Salomon. Le colonel Aunis portait le drapeau symbole des 68 citations obtenues par les tabors. Lorsque les honneurs lui eurent été rendus, le drapeau disparut dans la salle Turenne.[/color]
2 juin 1956. Le colonel Aunis porte le drapeau des Goums, déposé aux Invalides
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Les premiers goums furent organisés à l'époque où la France intervint au Maroc pour y rétablir l'autorité du sultan. Pour étendre la zone d'action des troupes françaises dans toutes les tribus, auxiliaires indigènes étaient nécessaires afin d'établir le contact avec les populations, afin de mettre sous leurs yeux l'exemple des relations cordiales nouées en Algérie entre les Français et les Arabes et les Berbères. On fit donc venir d'Algérie des goumiers. C'étaient des musulmans levés dans les tribus des Hauts-Plateaux et du Sud, dont la présence prouvait que les Français n'étaient pas des conquérants ennemis de l'Islam, utilisant des mercenaires, mais qu'ils avaient l'appui et la confiance de contingents de même race, de même religion que les populations des plaines littorales marocaines. Ces goumiers étaient commandés par des officiers des Affaires indigènes. C'étaient, écrivait naguère le général Simon, qui les connaissait bien, des cavaliers alertes, dévoués à leurs chefs, ayant des qualités guerrières suffisantes pour l'escarmouche, mais inaptes à la bataille rangée. Par ailleurs, on ne pouvait pas les tenir longtemps éloignés de leur pays, de leurs familles. Ils ne firent au Maroc que des séjours de courte durée. On les relevait tous les quatre mois.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] On en vint donc tout naturellement au projet de former des goums permanents marocains, de créer une force originale, apte aux missions de police et au combat. C'est ainsi qu'en 1908, Simon, alors commandant et chef du service des renseignements et des Affaires indigènes, agissant sur les instructions du général d'Amade, organisa les six premiers goums marocains dont les points d'attache furent fixés comme suit :
- 1er goum : Sidi-Ali (Azemmour)
- 2e goum : Ouled-Saïd
- 3e goum : Settat
- 4e goum : Kasbah. Ben Ahmed
- 5e goum : Dar Bou Azza (camp Boucheron)
- 6e goum : Sidi Ben Sliman (camp Boulhaut)[/color][/color]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Chaque goum comprenait la valeur d'une compagnie d'infanterie et d'un peloton de cavalerie, avec un petit train muletier. Il était commandé par un capitaine français, disposant de trois lieutenants, et de quelques sous-officiers et soldats français ou algériens musulmans. Les goumiers étaient des volontaires liés par un acte d'engagement, recevant une solde, un armement, mais s'habillant, s'équipant, se remontant à leurs frais. Chacun faisait la popote à sa guise, bénéficiant de denrées cédées par l'intendance. Les goumiers vivaient en famille, dans un douar annexé au poste où logeaient les célibataires. Leur mission consistait à assurer la sécurité du pays, à patrouiller, à éclairer les troupes régulières dans leurs déplacements, à former un élément attractif permettant le contact avec les populations, dissipant les préventions et les malentendus.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] La réussite fut à peu près complète. Mais le calme était loin d'être total au Maroc et une longue campagne commença, en vue de réduire les tribus dissidentes et de les ranger sous l'autorité du sultan. Les goumiers y tinrent un rôle très actif. Ils participèrent d'abord à de petites actions dans la Chaouïa, reçurent le baptême du feu en 1910, subirent des pertes, plusieurs de leurs officiers furent tués. Les six goums prirent part à l'expédition de Fez en 1911. Leurs effectifs atteignaient, à ce moment-là, 17 officiers, 158 gradés ou soldats français, 820 goumiers avec 230 chevaux. Ils furent engagés contre le prétendant El Hiba, un Mauritanien, qui fut battu à Sidi Bou Othman en septembre 1912 par le colonel Mangin. Sitôt après, Marrakech fut occupé sans coup férir par un détachement léger aux ordres du commandant H. Simon, "père" des goums.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Les résultats ayant été concluants, une instruction ministérielle, en date du 9 août 1913, régla l'organisation et le fonctionnement de ces premières forces supplétives marocaines dont l'entretien fut assuré par le budget français. Les goumiers furent, après l'expédition de Fez, armés de fusil modèle 1886, comme les troupes régulières. Ils étaient alors vêtus de toile kaki portaient la toile de tente en sautoir, à l'intérieur de laquelle était roulée une veste, ils étaient dotés d'un étui-musette, d'un bidon, d'un ceinturon à cartouchières, coiffés du chèche. Par ailleurs, on avait organisé des bataillons réguliers de tirailleurs qui, après avoir pris part à des actions au Maroc, vinrent se battre dès septembre 1914 sur le front français, et des escadrons de spahis marocains qui combattirent surtout à l'Armée d'Orient, puis à l'Armée du Levant. Les goumiers, eux, restent des supplétifs qui ne figurent pas dans le corps de bataille de l'armée. Ils sont à la fois pasteurs et soldats, constamment aux avant-postes, menant une vie qui les durcit, en fait d'excellents guerriers se transformant en travailleurs, poussant leur influence toujours plus loin, gardant leurs qualités de rusticité, d'endurance.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Les progrès de la pacification s'étendaient. Avec des forces très modestes, Lyautey maintint le Maroc dans un calme à peu près complet durant la guerre de 1914-1918. Mais les besoins en forces auxiliaires allaient croissant sans cesse. En 1920, les goums étaient au nombre de 25. Peu à peu, les Berbères venaient s'engager. Les unités de la plaine, à recrutement arabe, voyaient se former, à leurs côtés, des unités de montagne. L'encadrement variait, mais était moins fort qu'au début : deux officiers et sept ou huit sous-officiers français par goum.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] En 1933, le nombre des goums fut porté à 48, formant un effectif total de 6000 fantassins et 2000 cavaliers. C'est l'époque où les derniers dissidents dans le sud-ouest marocain font leur soumission. Les officiers des Affaires Indigènes ont accompli une lourde tâche. Ils forment un corps d'élite, composé de volontaires sélectionnés. Leurs pertes sont sévères. Les goums constituent de véritables familles guerrières dont le chef est incontesté, vénéré. D'ores et déjà, ils ont accumulé les actions d'éclat, les fanions de quatorze d'entre eux ont reçu la croix de guerre, avec palmes ou étoiles. Leurs chefs, qui ont payé de leur vie ces exploits, s'appellent Morelle, Faure, Séjourné, Lafitte, Legagneux, Debray, Gueyetand, de Maistre, Payron, Chappedelaine, Debray, Turget, Bournazel, Sieurac, Roche, Timpagnon, Robillot...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] A partir de 1937, on crée des "goums auxiliaires", car on prévoit une nouvelle guerre européenne et le Maroc sera appelé à fournir, comme en 1914, sa contribution en troupes régulières. D'autre part, la menace Italienne constitue un nouveau problème. Il faudra donc maintenir l'ordre au Maroc comme dans tout le Maghreb. Ces goums auxiliaires sont d'abord au nombre de 40, puis de 51, ou de 67, selon d'autres estimations (1). La mobilisation de ces unités est semblable à celle que l'on a pratiquée à l'époque de la Première Guerre mondiale et que l'on pratiquera encore en 1939, c'est-à-dire que chaque unité d'activé donnera naissance à des unités de réserve. Chaque goum actif prépare la levée d'un goum auxiliaire composé de volontaires, qui perçoivent, au titre des réserves, une prime annuelle, bénéficient de certains avantages (exemption de prestations), sont tenus à une période d'instruction. Leurs cadres sont composés de gradés de la réserve. Le goum auxiliaire porte le même numéro que le goum actif, augmenté de 100. Si le goum actif mobilise deux goums auxiliaires, le deuxième porte le numéro augmenté de 200.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Peu à peu, les goums marocains se sont organisés et cette organisation a été très poussée, car, sur leur action, repose la paix française au Maroc. Ils sont installés dans des "douars" modèles, avec écoles d'artisanat, culture reposant sur des méthodes modernes, pépinières, etc. Ils forment ainsi de petits centres ruraux fort bien tenus.
Dès l'ouverture des hostilités, en septembre 1939. le Maroc mobilise 126 goums. En mai 1940. on constitue 15 groupements à 4 goums. Et, peu après, trois de ces groupements appelés "supplétifs marocains" sont dirigés sur le front de Tunisie.
Le 24 juin, l'un des goums effectue un coup de main sur un poste italien.
C'est bientôt l'armistice, les trois groupements sont rapatriés au Maroc, disloqués le 1er septembre. Les commissions d'armistice italo-allemandes s'installent en Tunisie, en Algérie et au Maroc.
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A suivre...
Grostefan Alain- Messages : 14146
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Re: L'Armée Française durant le PROTECTORAT
Les goums de 1943 à 1945
Bien avant le débarquement allié d'Afrique du Nord les goums avaient été organisés secrètement en "tabors", c'est-à-dire l'équivalent d'un bataillon d'infanterie à trois goums (compagnies), et un goum de commandement, d'engins et de transmissions. Les tabors formaient le "groupement de tabors", l'équivalent d'un régiment d'infanterie à trois tabors (bataillons).
Au mois de novembre 1942, les goums marocains, au nombre de 102, se tinrent prêts à entreguerre.
Dès le début du mois de décembre, deux groupements de tabors furent dirigés sur le front tunisien. Ils étaient commandés, respectivement, par le commandant Leblanc et le commandant Boyer de Latour du Moulin (3).
Ils furent à pied d'oeuvre le 16, l'un des tabors exécuta un raid vers le carrefour de la route Tunis-Pont-du-Fahs et de la route d'Oùm el Arbaoua. Puis les goumiers furent engagés dans les montagnes de la Dorsale en direction de Kairouan, ils combattirent au Djebel Bargou, passèrent un dur hiver, prirent l'offensive en avril sur la petite Dorsale, firent prisonniers 9000 Italiens et Allemands et, une fois la victoire acquise, revinrent au Maroc se préparer à d'autres combats.
En septembre, à la demande du général américain Patton, le 4e tabor (commandant Verlet) fut mis à la disposition des troupes américaines en Sicile, assura leur couverture en montagne, de Licate à Palerme, puis de Palerme à l'Etna, faisant 5000 prisonniers.
Le 2e groupe de tabors, participa à la libération de la Corse, enleva de haute lutte le col de Teghime le 2 octobre 1943 et l'un de ses goums pénétra le premier dans Bastia, le 4 octobre.
Au Maroc, pendant ce temps, se poursuivaient la transformation et l'entraînement des 1er, 3e et 4e groupements de tabors. Coiffés de casques anglais, armés de fusils et de pistolets-mitrailleurs américains, vêtus de djellabas de laine sombre et à capuchon de montagnard, portant les jambières de laine blanche ou brune, munis, pour le repos, de la rezza (coiffure) de laine marron ou noire.
Le général Guillaume avait été nommé au commandement des goums marocains le 1er juillet 1943. Il embarqua le 24 janvier 1944 sur le croiseur Dudgay-Trouin pour l'Italie où l'avaient précédé les 3e et 4e groupements de tabors, commandés respectivement par le lieutenant-colonel Soulard, à qui devait succéder le lieutenant-colonel Gautier, et par le lieutenant-colonel Massiet du Biest (4).
Le 1er groupe de tabors ne débarqua à Naples qu'au mois d'avril. Le général reçut d'abord un commandement dans le cadre de la 2e division d'infanterie marocaine, s'installa à Selvone, puis à Colli-al-Volturno, face à la chaîne des Abruzzes. L'hivernage fut très rude. La température de cette région, habituellement inclémente, devint horrible. Les pertes par le feu et par le froid furent sévères. Au printemps, le corps expéditionnaire français quitta les Abruzzes pour s'intercaler sur le Garigliano, entre les Anglais, qui se trouvaient dans la vallée du Liri, et les Américains, sur la bande du littorale.
Les Allemands avaient admis une fois pour toutes que les massifs escarpés situés en face des Français étaient impraticables aux grandes unités. Ils savaient parfaitement d'autre part, que les Anglais aussi bien que les Américains n'étaient pas entraînés à la guerre de montagne. Ils faisaient peu de cas des contingents algériens et marocains dont ils estimaient l'instruction insuffisante. Le général Guillaume préconisait depuis longtemps l'emploi massif des goums dans une manoeuvre d'exploitation. Le général Juin, de son côté, mûrissait un plan qui, selon lui, devait assurer la victoire. Les Anglais et les Américains, allergiques à cette guerre de montagne qu'ils n'avaient jamais pratiquée s'obstinaient à attaquer sans cesse, en vain, la trouée de Cassino. Juin proposait au contraire de porter l'effort principal face à la montagne pour obtenir la rupture et porter la désorganisation sur les arrières ennemis. Finalement, ayant eu gain de cause, il constitua un "corps de montagne" sous les ordres du général Sevez, comprenant la 4e division marocaine et les trois groupements de tabors. Après la rupture du front par les trois autres divisions du corps expéditionnaire, ce corps foncerait à travers les hauteurs.
Le 11 mai, Guillaume est à San Castrese. Le 14, les divisions de troupes régulières rompent le front ennemi. Le 16, les dix mille goumiers se ruent dans la brèche, enlèvent successivement tous les massifs qui, du Garigliano aux abords de Rome, séparent la vallée du Liri du littoral. Ils ne sont pas surpris, le pays qu'ils traversent est semblable au leur par son aridité et le chaos de son relief. Ils procèdent au nettoyage de la vallée de l'Ausente, forcent l'entrée du massif de Petrella, au Castello, puis au Strampaduro, nettoient encore les massifs des Aurunci, des Ausoni, des Lepinis et s'emparent de nombreux villages. Désorienté, l'ennemi décroche de partout. Les goumiers sont venus à bout des meilleurs troupes allemandes : chasseurs de montagne, panzergrenadiers, parachutistes. Ils ont mené vingt jours et vingt nuits de combats ininterrompus et réalisé une avance foudroyante. Le 2 juin leur rôle est terminé, les unités blindées et motorisées foncent sur Rome. Ils sont regroupés autour des lacs Albins, font ensuite partie du corps de poursuite, à l'aile gauche, participent à de nombreux combats du 15 juin au 3 juillet, date de l'entrée à Sienne. Le 4e groupe, qui a le plus souffert - 1513 tués et blessés, dont 27 officiers - est replié sur le Maroc. Il a contribué largement à la prise de San Gimignano. Le lieutenant-colonel d'Alès, commandant le 17e tabor, a été tué.
Pendant ce temps, le 2e groupe de tabors, venu de Corse, a participé à la prise de l'île d'Elbe avec la 9e division d'infanterie coloniale. Il a été jeté à terre le 17 juin vers 8 heures, le débarquement s'est opéré par 1,50 m de fond, les goumiers sont arrivés sur le rivage trempés jusqu'aux os, ce qui ne les a pas empêchés d'escalader les pentes qui se trouvaient devant eux. L'ennemi avait commis l'erreur de se fixer au sol, ses positions furent débordées et réduites. La capture de la batterie de Poggio Fortino, le 19 juin, fut un haut fait d'armes. Le commandant Cros, chef d'état-major du groupement, fut tué.
Après ces exploits, il fut fortement question de renvoyer les tabors chez eux. On avait accusé les goumiers de maints méfaits commis sur le sol italien, et les Américains se montraient très stricts à ce sujet. Pas d'irréguliers dans les futures troupes d'invasion du Midi de la France. Finalement, on se mit d'accord sur l'emploi d'un seul groupement. Lorsqu'on se compta, une fois à terre, on en trouva trois... et le quatrième n'était pas si loin. Ils marchèrent en avant avec une telle rapidité qu'on dut renoncer à les arrêter. Ils devaient aller jusqu'au Rhin d'abord, puis jusqu'au Tyrol.
Ils furent donc 10000 goumiers mis à terre sur les côtes de Provence à partir du 16 août 1944. La bataille de Marseille devait les voir pour la dernière fois agir groupés. Ils furent ensuite employés isolément. Le 1er groupe fit tomber Cadolive, Septennes, Foresta. Le 2e s'empara du château de Forbin, de Saint-Loup, du Parc-Borély, du Roucas-Blanc, du fort Saint-Nicolas. Le 3e réduisit Mazargues, la Vieille-Chapelle, Montredon, le mont Rose. La ville avait été libérée par la 3e D.I.A. et par les goumiers plusieurs semaines avant la date prévue par le commandement allié.
Après la prise de Marseille, le général Guillaume fut nommé commandant de la 3e division d'infanterie algérienne. A la tête des tabors, lui avait succédé le colonel Hogard, antérieurement son adjoint.
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Le général Guillaume lors d'une prise d'armes
Le général Guillaume lors d'une prise d'armes
Le 1er groupe contribua, le 6 septembre, au dégagement de Briançon, mais perdit, le 15, le lieutenant-colonel de Colbert, tué. Dans les Vosges, les 2e et 3e groupes se trouvèrent aux prises avec des adversaires déterminés à résister sur place, livrant de sanglants combats dans la neige et sous bois. Le 17 février 1945, le 3e groupe fut retiré du front et rapatrié. Le 4e groupe, lieutenant-colonel Parlange, vint du Maroc prendre sa place.
Le 13 mars, ayant nettoyé la forêt de Haguenau, le 1er groupe et la 3e D.I.A. attaquèrent la ligne Siegfried, la tournèrent, la forcèrent. Le commandant Abesca trouva la mort dans cette opération. Le 4 avril, les goumiers passaient le Rhin. Le 19, ils étaient à Pforzheim, le 22, les 1er et 4e G.T.M. attaquaient dans la poche de Stuttgart, le 23 et le 24 dans la forêt de Schönbuck. Le 9 mai, le 4e, ayant traversé le Danube, atteignait le Tyrol bavarois. Le 2e opérait en Forêt-Noire et débouchait dans le Tyrol autrichien. La campagne était terminée.
Les pertes des quatre groupements de tabors, pendant la guerre avaient été de 9200 tués ou blessés (70 disparus). Les morts étaient 61 officiers, 105 sous-officiers, 1472 goumiers. Ils avaient fait 29000 prisonniers et conquis de nombreuses citations collectives à l'ordre de l'armée.
Le 14 juillet 1945, place de la Bastille, le général de Gaulle remettait aux tabors marocains leur drapeau.
Après la guerre, les quatre groupements de tabors marocains furent dissous, au Maroc. Il fut un moment question de supprimer purement et simplement les goums. On en conserva cependant une cinquantaine. Un certain nombre de tabors furent même conservés, les 1er, 3e et 10e, comme unités de traditions des 2°, 1er, 3e et 4e groupes. Lorsque survint la guerre d'Indochine, 3 tabors furent envoyés en Extrême-Orient et s'y sacrifièrent, notamment à Cao-Bang. Bien peu des officiers et des goumiers qui prirent part à cette malheureuse campagne revinrent. De nombreux officiers, on n'eut plus jamais de nouvelles. Cette étape marquait la fin de l'épopée des goums mixtes marocains, troupes valeureuses s'il en fut jamais au service de la France.
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11 mai 1953 au Tizi n'Treten.
Le général Juin, résident, décore le drapeau des Goums.
11 mai 1953 au Tizi n'Treten.
Le général Juin, résident, décore le drapeau des Goums.
. Certains fredonnent et fredonneront encore le "Chant des Tabors", jusqu'au jour où il tombera dans l'oubli de toutes choses :
On chantera, la chose est sûre,
Pendant cent ans et beaucoup plus,
Les exploits et les aventures
De ceux qui se sont tant battus...
Goumier à la robe de bure.
Tu peux rentrer dans ta tribu.
Il restera aussi une plaque dans la galerie des Invalides et un drapeau qui, un jour, tombera en poussière.Pendant cent ans et beaucoup plus,
Les exploits et les aventures
De ceux qui se sont tant battus...
Goumier à la robe de bure.
Tu peux rentrer dans ta tribu.
Grostefan Alain- Messages : 14146
Date d'inscription : 03/11/2010
Age : 87
Localisation : Talence 33400
René Hermitte- Messages : 1403
Date d'inscription : 19/10/2010
Age : 77
Localisation : Toulon La Valette
Re: L'Armée Française durant le PROTECTORAT
RENE
Non tu ne m'as pas vu, mais j'ai les larmes aux yeux quand j'écoute tes chansons sur mes frères les harkis
Merci RENE de ne pas les oublier
Non tu ne m'as pas vu, mais j'ai les larmes aux yeux quand j'écoute tes chansons sur mes frères les harkis
Merci RENE de ne pas les oublier
Jean Riotte- Invité
Re: L'Armée Française durant le PROTECTORAT
Les HARKIS n'ont rien à envier à la légion et pour avoir crapahuté avec les deux en Algérie, ils n'avaient surtout pas les mèmes moyens
Bien sur j'ai apprécié le premier R.E.P. pendant une période difficile. Mais eux sont tous rentrés en France après l'indépendance.
Bien sur j'ai apprécié le premier R.E.P. pendant une période difficile. Mais eux sont tous rentrés en France après l'indépendance.
Jean Riotte- Invité
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