Maroc - Aviation - Meknès et autres Bases

Marcéla aux commandes !  

                                                        
Je fis la connaissance en amazonie brésilienne d'un gars, Léandro (qui devint plus tard un ami et avec qui il y eut des épisodes racontables et d’autres moins) qui avait un placer ( gisement où l’on trouve de l'or ) sur le Rio Amapari à plusieurs jours de pirogue de Pedra Branca do Amapari ( Bresil du Nord-Est, état de l'Amapá ). Il avait un Cessna 185 Skywagon . Aussi, pour réduire les temps d'approvisionnement en materiels utilisait-t-il son avion. Comme il n'y avait pas de piste d'attérissage, il larguait les pièces de rechange des matériels d’extraction d’or. Il les "emmaillotait" préalablement  dans du film bulles et solidement enveloppés avec du scotch craft adhésif. Il volait toujours accompagné de sa fille Marcéla alors âgée d'une dizaine d’années et qu’il élevait seul. Après une bonne heure de vol à quelques mètres au dessus de la canopée où j'avais l'impression que les roues touchaient parfois le sommet des arbres ( pour éviter, pensais-je, de se faire repérer par le radar de Pedra Branca car son placer était,bien entendu, illégal ) nous arrivâmes au niveau du placer.Il plongea alors entre les deux rangées d'arbres d'une cinquantaine de mètres de hauteur, passa en rase-mottes sur le fleuve à très basse vitesse, tous volets sortis, au point qu'une des roues toucha l'eau, il stabilisa l’appareil, passa les commandes à sa fille ( oui, vous avez bien lu, passa les commandes à sa fille de dix ans, Marcéla ), descendit sur le marchepied et largua les ballots que je lui passais. Ceux-ci ricochèrent plusieurs fois sur l'eau et furent récupérés par les orpailleurs. Il reprenait alors rapidement les commandes car le fleuve faisait une boucle et, bien sûr, il fallait virer et reprendre de l'altitude pour repasser au dessus de la canopée, ce que ne savait pas faire Marcéla. Autant vous dire qu’il faut avoir un coeur solide ...
Je l'accompagnais de temps en temps pour l'aider à la manoeuvre. Un jour je l'accompagnais pour un nouveau larguage. Deux brésiliens etaient du voyage. Arrivé au niveau du placer, il effectua son impressionnant plongeon, son non moins impressionnant rase-mottes, comme d'habitude sa fille prit le manche, il descendit sur le marchepied et largua les ballots que lui passaient les brésiliens. Quatre passages furent nécéssaires pour ‘livrer’ la cargaison. Léandro revint alors pour refaire un nouveau passage, ce qui m'étonna car il ne restait plus de ballot. C'est alors qu'un des brésiliens descendit sur le marchepied, se mit en boule, en position de foetus et se laissa tomber dans l'eau. Ce fut, pour moi, un véritable choc. Je regardai le gars ricocher sur l'eau, il finit par s'arrêter et rejoignit la berge à la nage ... ce qui fut, pour moi, un vrai soulagement. Là encore il vaut mieux avoir le coeur bien accroché.
Au cours du passage suivant le deuxième brésilien descendit sur le marchepied, "se largua" à son tour et rejoignit, après plusieurs ricochets, la berge à la nage. Après un dernier passage au dessus du placer où les chercheurs d'or nous faisaient de grands saluts, nous prîmes le chemin du retour. Léandro qui avait vu mon émotion me dit tranquillement:
« t'inquiète Jeannot, ils ont l'habitude ! »
Je fis, ce jour là le retour au commandes, il n'arrêta pas de me dire " plus bas Jeannot, plus bas".
Durant ce retour je me posais une question: « comment Léandro faisait-il pour se repérer dans cette jungle d'autant que le GPS n’était pas courant à cette époque et que nous n’en avions pas ? »
- comment retrouves-tu le placer, toute la jungle se ressemble et le fleuve lui même est  invisible, pourquoi ne pas monter ?  
- de plus haut je ne verrais, de toute façon, le placer que si je passais vraiment au dessus et puis tu te doutes bien que je ne tiens pas à ce qu'on me repère.( ça, j'avais compris ). Regarde mieux la prochaine fois et tu verras que la forêt prend un formidable relief quand on la survole au ras des cimes. Tu y verras des collines et des vallées dues au relief du sol ou à la hauteur differente des arbres, des bosquets d'espèces différentes, des arbres seuls qui émergent de la canopée, des couleurs différentes, des arbres en fleurs, des clairières et même des ombres, qui sont autant de panneaux indicateurs. Il te suffira de mémoriser ces véritables autoroutes et tu ne te perdras plus. D'en haut, tout est plat, sans relief, sans couleurs, une page blanche. Comment crois-tu que les indiens se repèrent dans la forêt ?
C'est vrai que Guillaumet ne s'y prenait pas autrement en traversant la cordillère des Andes pour rejoindre le Chil, lui non plus n’avait pas de GPS.
Je venait d'apprendre là ce qui me fut très précieux lors de mes vols en solitaire au dessus de la forêt amazoniene. Oubliée la navigation à l'estime, faire corps avec la nature, c’était là le secret de Léandro.
Je refis plusieurs expéditions de ce type avec Léandro. J’ai appris à caresser la cime des arbres et la surface du Rio Amapari ... et des autres, je me suis habitué aux ‘larguages des hommes’,  j’ai mémorisé le ‘relief  de l’Amazonie’, les ‘autoroutes’ me sont devenues familières, j’avais tout appris ou presque  mais je reste et resterai toujours, toujours admiratif devant cette gamine, Marcéla, qui maintenait son Skywagon de trois cents chevaux à un mètre au dessus de l’eau, au milieu de deux rangées d’abres éloignées d’une cinquantaine de mètres, un vrai couloir, des coussins sous les fesses pour voir à l’exterieur , des jambes trop petites pour atteindre le palonnier et qui attendait calmement que son père reprenne les commandes alors que le mur d’arbres du virage approchait dangereusement à grande vitesse et ce, sans la moindre émotion visible sur son visage d’enfant ... ce qui n’etait pas mon cas.
Le soir nous allions manger dans un petit troquet de Pedra Branca, Marcéla s’endormait sur sa chaise dans le bouhaha du restaurant ... à quoi rêvait-elle cette enfant de dix ans ?

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Passage en rase-mottes, volets sortis,                                
Marcela est aux commandes ! incroyable !                      

(photo prise par les orpailleurs)
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Le Skywagon a coté d’un « Trabalho agrícola »

sur l’aéroport de Pedra Branca do Amapari.

Je n'ai pas le souvenir de T6 registre US en vol au Maroc ,ce n'est pas Meknes mais une base école US en Arizona.
Pour info les F27 de l'Aéropostale ce sont des series 600 avec porte équipage dans la porte cargo ,Air France les a tous vendu ,ces machines étaient top entretien.
Pour le Sgt Jimmy
Alain Zizi

Alain Zizi, salut l'ami....

Il a raison le Cdt.... on est pas au dessus de Meknès même si la photo est libellée ainsi et si le terrain d'aviation peut être confondu (de loin...) avec celui de Meknès.... En Arizona....???? "ouaille note" , comme disait la mère Denis...  


Au fait mon Cdt, mon z'ami.... çi "CHEF"....!!!! "sirgent chef" ....dans la riserve bi t'être, mais "chef" quand mime...!!!

Le T6, avion mythique, (on entendait qu'eux à Meknès...) qui a été construit à 15 500 exemplaires entre 1939 et 1945, fait partie d'une des plus grandes séries dans l'aéronautique. La majorité des pilotes entre 1940 et 1964 ont fait leurs premières heures sur cet avion, comme on l'a lu plus en amont...

Avant tout mon grand COPAIN de Meknes de notre célèbre quartier industriel laisse les gallon sur le parking ,on fait la près vol, le T6 initialement avion école ,machine demandant une certaine concentration et attention a la mise en puissance ,le couple moteur demandait une légère pression sur le palonnier pour retrouver l'axe ,action vers l'avant sur le manche pour placer l'avion en ligne de vol, augmentation de l'efficacité des gouvernes due à l'accroissement de la vitesse ,légère action vers l'arrière sur le manche pour la rotation et  pour la montée nous verrons après ,cette machine est devenue une arme d'appui au sol pour nos besoins de maintien de l'ordre en Algérie avec un armement adapté pour la circonstance .
Cordialement
Alain Zizi

Salut Jean...,

Je viens de passer un bon moment à lire tes exposés, le dernier décrit comme un véritable petit extrait de roman d'aventures....
Tu as vécu de sacrées belles aventures et j'avoue que le courage de cette gamine m'a énormément impressionné.

Merci de nous avoir dévoilé ces épisodes de ta vie active, et merci aussi pour toutes ces photos. Si tu as encore quelques péripéties à nous dévoiler.....!!!!!

Avec la permission de notre ami Gérard Muzart, voici la photo de son père et de son frère Alain. Lequel Alain a appris très tôt comme Alain/Z (tous les mêmes, ces Alain ) le pilotage et est devenu pilote de chasse, notamment de ces fameux T6. Gérard se fera un plaisir de faire revivre ici son grand frère (lequel a joué au water-polo avec le mien au CNM...).

Merci Xavier,

ça , c'est de l'info.... quel plaisir de lire ces pages....Bravo Alain Muzart, un ancien meknassi....
On attend plus que Gérard pour compléter les nouvelles...!!!

Juste une remarque et une précision ce n'est pas un Piper J3 mais un BEECHCRAFT  avec un pare brise en deux parties et une ouverture latérale mauvais temps,avion moderne pour l'époque .Effectivement je n'ai pas connue personnellement Alain MUZART le frère de Gerard, mais il était moniteur formateur de moniteurs Pilotes ,il était Sergent Chef,il n'avait pas d'élèves pilote en formation.
Bien a vous 
Cordialement
 
La Chasse B????L 
Zizi

Alain Zizi
Personnellement je n'avais pas fait la différence. "BEECHRAFT"..... !!!  C'est même "écrivit" sur l'avion, au dessus de l'épaule droite de papa Roger Muzart...      - Il voit tout le pilote venu du Château d'Eau...

Seul le sol donne ta position,et te permet de lire sur la carte ta situation pour éventuellement un changement de cap pour voler vers ton objectif ou ta destination . 
Alain Zizi

Ces messieurs jouaient aux dames ,et pendant ce temps des femmes pilote des l'Armées des Etats Unis convoyaient les avions Militaire vers l'Europe,le règlement Militaire ne les autorisaient pas d'etre pilote de combat.
Alain Zizi

Durant près d’un mois et demi, la Patrouille de France parcourra les États-Unis afin de célébrer le centenaire de leur entrée en guerre LA TOURNÉE À LA CARTE dans le premier conflit mondial.
31 ans après sa dernière tournée en Amérique du Nord, la Patrouille de France se rend de nouveau outre-Atlantique dans le but de rendre hommage à l’entrée en guerre des États-Unis dans la première guerre mondiale aux côtés des alliés et de réaffirmer la fraternité historique qui lie les États-Unis et la France.



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Merci Alain Z pour l'info, que j'ai exploitée tout simplement...

Alain Z communique de bons articles ,etre  Officier Sup de l'Armée de l'Air , il faut bien que je vous apporte qq chose de concret .
En 1986 c'était le Cadre Noire de Saumur c'est toujours le TOP avec aussi  la garde Royal Equestre d'Espagne .
Alain Z

Portail de l'entrée de la Base d'Aviation 708 à Meknès, Base école dite " Mezergues", voisine du Quartier du 12ème RCA. Ce portail est la réalisation de l'aviateur Marcel GENDREAU en 1953. Qu'est devenu ce portail lors de la fermeture de la Base ?

J'ai un document, moi aussi....

- Le 7 février 1952, Marcel Gendreau recevait son carnet-matricule dans l'A.A. , Be 708 à Meknès (voir post ci dessus ▲▲▲) signé par le Lt Colonel Merle...

- Le 12 juin 1961, je recevais mon dernier ordre de versement de l'E.A.A. 601, Châteaudun, signé par le même (je suppose que c'est le même...!!!) Lt Colonel Merle ▼▼▼

Pour la petite histoire, je n'ai jamais payé ces 34fr.01 ... Je n'ai pas perdu l'outillage cité en référence...

Grostefan Alain a écrit:ANDRE
Quelle coïncidence!

C'est lui
Zizi

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Aérodromme de RENO/ USA

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Survol de la banquise lors d' un convoyage d'un B200 à 11000 mètres c'est fabuleux

MAI 1916.
En mai 1916, devant les résultats obtenus par l’aviation sur le front français, le Résident Général commandant en chef demandait que l'on expédie des avions au Maroc pour parer, dans la mesure du possible, au déficit provoqué par l'envoi à la métropole de nombreux bataillons.
Deux escadrilles et un parc furent placés sous les ordres du capitaine de la Morlais.
L'absence d'avions ennemis permettait d'utiliser les appareils qui ne
pouvaient plus rendre aucun service en France.
 
OCTOBRE 1916.
Pendant les premiers jours de juin s'installent à Casablanca l'escadrille 302, dotée de quelques avions Voisin et le parc 303.
Au mois d'octobre, l'escadrille 305 qui doit  être remontée en Farman n'a toujours reçu que son personnel, Les Voisin de l'escadrille 303 peuvent donc seuls être utilisés pour la défense des côtes.
 
NOVEMBRE 1916
En novembre, l'agitation. d'Ab-el-Malek au Nord de Taza provoque l'envoi de l'escadrille 302 dans cette ville.
Elle est immédiatement employée:
1° A faire des bombardements efficaces sur le camp d'Ab-el-Malek;
2° A prendre  des photographies qui donnent d'une part les résultats des reconnaissances  et d'autre part, des indications précieuses sur les régions dissidentes dans lesquelles les colonnes sont, appelées à opérer.
Elle est remplacée à la garde des côtes par l'escadrille 305 qui reçoit ses premiers Farman 80 HP.
En janvier et mars, deux ouragans détruisent une partie des hangars et des appareils et endommagent tous les autres, à Taza, Casablanca, Meknès, Mazagan et Rabat.